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moins que leur qualification. Par conséquent, si la qualité des ressources humaines n’a pas été
jusqu’ici un facteur direct d’investissement, elle est en passe de le devenir, concrètement et
progressivement, par le truchement du processus de complexification des procédés de fabrication
et par le caractère international des normes et standards de leur circulation.
Cegenred’appréciationdoitêtrenuancéencesensquelescritèresdequalitédesressources
humaines ne se réduisent pas aux seuls canons des cursus de la formation professionnelle
conventionnelle pour combien elle paraît appropriée et au diapason de l’innovation
technologique et managériale. Il doit l’être également compte tenu des différences entre secteurs
d’investissement en matière d’exigences et de clauses de dextérité professionnelles. Cela étant dit,
il convient de mettre en perspective le fait que l’acte d’investissement pencherait de plus en plus
vers les espaces ou la disponibilité de ressources humaines les mieux formées offre les meilleurs
gages. Au vu des tendances lourdes de l’économie mondialisée, les capacités l’attraction et de
conservation des IDE tendront et de plus en plus à la mise en place de politiques de formation,
opérationnelles et facilitatrices. 70 Au Maroc, on constate que la nature des IDE monte en gamme
au fur et à mesure que le processus de délocalisation des activités s’étend. Cette diversification
constitue l’occasion pour développer des capacités internes, en matière d’assimilation des savoirfaire
et de captation des logiques d’évolution et d’organisation de l’économie.
2-5 La relation entre politique de formation et compétitivité s’affirme comme une relation
certaine et établie sur des bases empiriques et des expériences historiques vertueuses. Lectures
d’histoires économiques et vérifications économétriques s’accordent sur deux faits solides :
l’influence positive de l’éducation sur la productivité du travail d’une part et l’influence de
l’accroissement du savoir et donc des connaissances pratiques et théoriques sur la productivité
combinée des facteurs travail et capital 71 . La valorisation des connaissances individuelles sur le
terrain de la production sociale transite par le développement des capacités cognitives des
individus, acquises par l’apprentissage tourné vers l’action et aiguisées par une expérience
pratique et motivée.
C’est dire ainsi l’impact certain de toute politique de formation conséquente sur l’élévation des
capacités d’attraction et d’accueil des IDE. Elle favorise et impulse l’implantation des activités à
forte valeur ajoutée et ouvre le chemin au développement d’un processus d’incorporation de
connaissances pratiques et techniques. Les savoirs et savoir-faire nationaux s’enrichissent et
contribuent au renforcement de la croissance. Par diverses formules, un pays en développement
peut canaliser les projets d’IDE vers des secteurs « riches en formation ». Il peut aussi
conditionner l’entrée dans le capital d’une entreprise publique ou inscrire dans le cahier de
charges des privatisations des clauses qui garantissent la formation. Mais c’est de l’effort interne
que dépend l’élévation du niveau d’éducation-formation. L’émergence de hautes qualifications
nécessaires pour attirer les IDE reste tributaire des efforts cumulés en matière de formation et de
recherche.
Dans les conditions actuelles du Maroc, le socle véritable pour atteindre cet objectif consiste
d’abord dans l’éradication expresse de l’analphabétisme au sens du monde moderne, dans la
généralisation de l’éducation jusqu’au niveau du secondaire et le développement concomitant de
l’offre de formation professionnelle.
70
Voir à ce propos les réflexions contenues dans La lettre n° 188 du Centre Marocain de Conjoncture, Février
2008.
71
Cf. Alice Lam, Modèles nationaux ou régionaux d’apprentissage et d’innovation propres à l’économie de la
connaissance, Revue Internationale des sciences Sociales, n°171,2002.
79