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PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise

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II– L’Enigme de la croissance économique au Maroc : une<br />

défaillance structurelle du capital Humain.<br />

2-1 Le diagnostic des péripéties de la croissance mené suite à une étude de la Banque <strong>Mo</strong>ndiale a<br />

permis d’enrichir le débat et dégager de nouvelles pistes de recherche. En s’interrogeant sur la<br />

nature des blocages de la croissance pour un pays qui dispose d’avantages substantiels et d’atouts<br />

significatifs et qui, de surcroît, s’est engagé dans tout un processus de réformes, la voie fût<br />

défrichée pour proposer une approche novatrice apte à aider à l’identification pertinente des<br />

contraintes majeures à la régularité et à l’accélération du rythme de la croissance.<br />

Mené selon une procédure discriminante matérialisée par un arbre décisionnel, ce diagnostic a<br />

relevé que ‘’ les contraintes les plus contraignantes’’ demeurent liées au capital humain. En sus<br />

des quatre grandes défaillances des politiques économiques (rigidité du marché du travail,<br />

politique fiscale handicapante pour l’amélioration de l’encadrement, nature du régime de change<br />

et niveau encore élevé de protectionnisme) trois défaillances dites de marché ont été soulignées.<br />

Il s’agit des entraves à la rentabilité des investissements dans un certain nombre de créneaux des<br />

nouvelles activités productives ; des défaillances de coordination et de mise en concordance entre<br />

logiques des secteurs public et privé ; des défaillances de formation qui placent le Maroc « parmi<br />

les pays qui ont le plus bas niveau de formation dans les entreprises » 61 .Réputées contribuer à la<br />

réduction de la compétitivité et au découragement de l’innovation, ce genre de défaillances à la<br />

logique de l’interdépendance économique mondialisée mérite d’être hiérarchisé.<br />

Placé sous l’urgence de la proposition d’une nouvelle stratégie de croissance, le choix fût<br />

judicieusement porté sur la sélection des mesures de politique économique capables de garantir<br />

la réussite du ‘’ projet de nouveau pacte pour l’emploi et la croissance au Maroc’’. Pour éviter que<br />

de nouvelles contraintes se dressent face au niveau de croissance nécessaire à la réduction du<br />

chômage et de la pauvreté, ce projet requiert toute une panoplie de pré-requis. A côté des<br />

impératifs de consolidation des équilibres macro-économiques et des finances publiques et<br />

corrélativement aux mesures de leur d’assainissement, se posaient les problèmes de<br />

financement des PME, d’amélioration du climat des affaires et de performance du système<br />

d’éducation et de formation, d’application des décisions de justice… Le fait d’évoquer également<br />

la nécessité de ‘’développer un cadre conceptuel, entre le gouvernement, les universités et les<br />

centres de formation professionnelle afin de faire progresser le taux d’obtention des diplômes’’<br />

témoigne de la reconnaissance d’une grande faille et spécifie l’espace rebelle aux ingrédients<br />

premiers de la compétitivité sur la scène de l’économie. Socle déterminant dans le niveau de<br />

performance de l’économie, le système d’éducation et de formation est à la base du mode de<br />

reproduction et donc du niveau de croissance.<br />

2-2 Au Maroc, la problématique de l’irrégularité, de la volatilité et de la faiblesse perdurante de la<br />

croissance est bel et bien une combinaison d’héritages. Comme nous l’avons relevé à partir<br />

des grandes séquences de l’historique des taux de croissance, c’est d’une combinaison plurielle<br />

qu’il s’agit. Si les contraintes principales peuvent être liées aux facteurs d’instabilité macroéconomique<br />

et aux faiblesses microéconomiques découlant des politiques économiques adoptées,<br />

il faut bien décortiquer ces facteurs et séquencer leur importance, leur impact et durabilité dans le<br />

temps. Autrement dit, si l’économie marocaine a accumulé des performances médiocres qui l’ont<br />

empêché de converger vers celles des pays voisins plus riches ou de rivaliser avec celles des pays<br />

émergents c’est qu’elle est mal partie et /ou a omis de traiter sérieusement des handicaps<br />

structurels. L’écart s’est creusé d’une manière significative et cumulative en raison d’insuffisances<br />

61 Rapport N°32948-MA, Mémorandum économique pays, Volume I : Synthèse, 14 Mars 2006, p.ii.<br />

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