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d'élèvent à près de 300.000 par an. La question de l'insertion active se pose déjà en des termes nouveaux puisqu'elle concerne essentiellement une population de plus en plus jeune et formellement instruite mais aux compétences professionnelles en décalage par rapport aux standards mondiaux. Il faudrait par conséquent une relance de l'économie à taux de croissance plus important que celui enregistré par le « trend historique » pour atténuer la pression qui s'exercera dans le domaine du travail et celle des besoins au sein d’une société ouverte. - La maîtrise technologique: le monde actuel connaît de profondes mutations technologiques et informationnelles qui conditionnent les progrès dans les domaines de la production, de la communication et du mode de vie. L'irruption des technologies nouvelles influence même les activités jusqu'à présent peu techniques. L'ère de l'avantage comparatif naturel et statique est révolue. Le Maroc se doit de négocier un virage en pénétrant ou en consolidant sa présence dans des secteurs potentiellement stratégiques. Pareil virage reste inconcevable sans développement des capacités d’apprentissage, de perfectionnement des entreprises or celles-ci dépendent d’une manière ou d’une autre des principales institutions sociétales qui exercent une influence sur l’organisation du travail et la base des connaissances de l’appareil productif. - La politique économique est appelée à optimiser la mobilisation des ressources dans le cadre d'une stratégie économique qui tient compte de la double nécessité de redresser les déséquilibres et de couvrir la demande de la population. En évolution rapide, aux points de vue quantitatif et qualitatif, cette demande exerce une pression sur les structures de production et les infrastructures de base. Aucune impasse n'est donc concevable dans l'affectation rationnelle des ressources. -La novelle politique de formation et de relance de la réforme du système d’éducation et de formation professionnelle devrait adopter des formes d’organisation appropriées pour garantir l’éclosion d’un système national de développement des compétences et de l’innovation ou les connaissances pratiques et leur apprentissage et perfectionnement sont reconnus comme valeurs sociales et comme socle indispensable à toute stratégie viable de compétitivité. Cette orientation est d’autant plus urgente que le Maroc prétend à des métiers mondiaux. 75

II– L’Enigme de la croissance économique au Maroc : une défaillance structurelle du capital Humain. 2-1 Le diagnostic des péripéties de la croissance mené suite à une étude de la Banque Mondiale a permis d’enrichir le débat et dégager de nouvelles pistes de recherche. En s’interrogeant sur la nature des blocages de la croissance pour un pays qui dispose d’avantages substantiels et d’atouts significatifs et qui, de surcroît, s’est engagé dans tout un processus de réformes, la voie fût défrichée pour proposer une approche novatrice apte à aider à l’identification pertinente des contraintes majeures à la régularité et à l’accélération du rythme de la croissance. Mené selon une procédure discriminante matérialisée par un arbre décisionnel, ce diagnostic a relevé que ‘’ les contraintes les plus contraignantes’’ demeurent liées au capital humain. En sus des quatre grandes défaillances des politiques économiques (rigidité du marché du travail, politique fiscale handicapante pour l’amélioration de l’encadrement, nature du régime de change et niveau encore élevé de protectionnisme) trois défaillances dites de marché ont été soulignées. Il s’agit des entraves à la rentabilité des investissements dans un certain nombre de créneaux des nouvelles activités productives ; des défaillances de coordination et de mise en concordance entre logiques des secteurs public et privé ; des défaillances de formation qui placent le Maroc « parmi les pays qui ont le plus bas niveau de formation dans les entreprises » 61 .Réputées contribuer à la réduction de la compétitivité et au découragement de l’innovation, ce genre de défaillances à la logique de l’interdépendance économique mondialisée mérite d’être hiérarchisé. Placé sous l’urgence de la proposition d’une nouvelle stratégie de croissance, le choix fût judicieusement porté sur la sélection des mesures de politique économique capables de garantir la réussite du ‘’ projet de nouveau pacte pour l’emploi et la croissance au Maroc’’. Pour éviter que de nouvelles contraintes se dressent face au niveau de croissance nécessaire à la réduction du chômage et de la pauvreté, ce projet requiert toute une panoplie de pré-requis. A côté des impératifs de consolidation des équilibres macro-économiques et des finances publiques et corrélativement aux mesures de leur d’assainissement, se posaient les problèmes de financement des PME, d’amélioration du climat des affaires et de performance du système d’éducation et de formation, d’application des décisions de justice… Le fait d’évoquer également la nécessité de ‘’développer un cadre conceptuel, entre le gouvernement, les universités et les centres de formation professionnelle afin de faire progresser le taux d’obtention des diplômes’’ témoigne de la reconnaissance d’une grande faille et spécifie l’espace rebelle aux ingrédients premiers de la compétitivité sur la scène de l’économie. Socle déterminant dans le niveau de performance de l’économie, le système d’éducation et de formation est à la base du mode de reproduction et donc du niveau de croissance. 2-2 Au Maroc, la problématique de l’irrégularité, de la volatilité et de la faiblesse perdurante de la croissance est bel et bien une combinaison d’héritages. Comme nous l’avons relevé à partir des grandes séquences de l’historique des taux de croissance, c’est d’une combinaison plurielle qu’il s’agit. Si les contraintes principales peuvent être liées aux facteurs d’instabilité macroéconomique et aux faiblesses microéconomiques découlant des politiques économiques adoptées, il faut bien décortiquer ces facteurs et séquencer leur importance, leur impact et durabilité dans le temps. Autrement dit, si l’économie marocaine a accumulé des performances médiocres qui l’ont empêché de converger vers celles des pays voisins plus riches ou de rivaliser avec celles des pays émergents c’est qu’elle est mal partie et /ou a omis de traiter sérieusement des handicaps structurels. L’écart s’est creusé d’une manière significative et cumulative en raison d’insuffisances 61 Rapport N°32948-MA, Mémorandum économique pays, Volume I : Synthèse, 14 Mars 2006, p.ii. 76

d'élèvent à près de 300.000 par an. La question de l'insertion active se pose déjà en des termes<br />

nouveaux puisqu'elle concerne essentiellement une population de plus en plus jeune et formellement<br />

instruite mais aux compétences professionnelles en décalage par rapport aux standards mondiaux. Il<br />

faudrait par conséquent une relance de l'économie à taux de croissance plus important que celui<br />

enregistré par le « trend historique » pour atténuer la pression qui s'exercera dans le domaine du<br />

travail et celle des besoins au sein d’une société ouverte.<br />

- La maîtrise technologique: le monde actuel connaît de profondes mutations technologiques et<br />

informationnelles qui conditionnent les progrès dans les domaines de la production, de la<br />

communication et du mode de vie. L'irruption des technologies nouvelles influence même les<br />

activités jusqu'à présent peu techniques. L'ère de l'avantage comparatif naturel et statique est révolue.<br />

Le Maroc se doit de négocier un virage en pénétrant ou en consolidant sa présence dans des secteurs<br />

potentiellement stratégiques. Pareil virage reste inconcevable sans développement des capacités<br />

d’apprentissage, de perfectionnement des entreprises or celles-ci dépendent d’une manière ou d’une<br />

autre des principales institutions sociétales qui exercent une influence sur l’organisation du travail et<br />

la base des connaissances de l’appareil productif.<br />

- La politique économique est appelée à optimiser la mobilisation des ressources dans le cadre<br />

d'une stratégie économique qui tient compte de la double nécessité de redresser les déséquilibres et<br />

de couvrir la demande de la population. En évolution rapide, aux points de vue quantitatif et<br />

qualitatif, cette demande exerce une pression sur les structures de production et les infrastructures de<br />

base. Aucune impasse n'est donc concevable dans l'affectation rationnelle des ressources.<br />

-La novelle politique de formation et de relance de la réforme du système d’éducation et de<br />

formation professionnelle devrait adopter des formes d’organisation appropriées pour garantir<br />

l’éclosion d’un système national de développement des compétences et de l’innovation ou les<br />

connaissances pratiques et leur apprentissage et perfectionnement sont reconnus comme valeurs<br />

sociales et comme socle indispensable à toute stratégie viable de compétitivité. Cette orientation est<br />

d’autant plus urgente que le Maroc prétend à des métiers mondiaux.<br />

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