PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise
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148%(1998) à 81%(2002) puis à 43%(2006). La même tendance à l’amélioration et à la maîtrise de<br />
la dette du Trésor est visible sur le trend de baisse du coût moyen de la dette extérieure : 5,50%<br />
en 1998 et 3,60% en 2006. Dans l’ensemble, l’amélioration se rapporte en première analyse aux<br />
mécanismes de gestion active de la dette. Durant toute une décennie, la recherche d’opérations de<br />
conversion de dettes en investissements a mobilisé les méninges et l’emploi de temps des<br />
responsables du Trésor. Dettes onéreuses, conversions en investissements et conversions de<br />
devises ou de taux d’intérêt se sont révélés des créneaux porteurs et gratifiants pour la dette du<br />
Trésor et face aux dettes des entreprises publiques. L’option en faveur d’un endettement<br />
intérieur, clément et maîtrisé, a été l’occasion pour lancer et perfectionner les réformes<br />
nécessaires au fonctionnement et à la dynamisation du marché de la dette. Par ce biais, le Maroc<br />
s’est permis l’émission de deux emprunts obligataires, en 2003 et en 2007 et s’est frayé le chemin<br />
pour obtenir l’Investment Grade. 59<br />
1-5-5 Les progrès du Maroc de l’ère de la transition multidimensionnelle sont aussi celles des<br />
nouvelles tendances du mode de gouvernance de l’économie.<br />
Les réformes engagées ont touché d’une manière inégale les aspects fonciers, douaniers et<br />
fiscaux. Celles de l’administration et de la justice restaient prisonnières des malentendus et des<br />
héritages. Parmi les chantiers de réforme qui ont donné des résultats, celui de la réforme fiscale<br />
paraît des plus probants. La progression du recouvrement et du rendement des impôts n’aurait<br />
pas été sans les retouches apportées à la politique fiscale ; en termes de modernisation de<br />
l’administration fiscale, d’effort de mobilisation du potentiel fiscal et de communication sur la<br />
volonté d’amélioration de la charge fiscale. C’est un travail de longue haleine qui a condensé dans<br />
l’élaboration d’un code général des impôts en 2007 les impératifs de simplification, et<br />
d’harmonisation de l’arsenal de la législation fiscale. Dans la même logique, les réformes<br />
douanières se devaient de ne pas perdre de vue les exigences de la facilitation de la promotion de<br />
l’investissement et l’assainissement du climat des affaires dans un contexte de libéralisation des<br />
échanges commerciaux internationaux. C’est en matière douanière que des réalisations tanglibles<br />
ont aidé à la modernisation de l’appareil productif et réduit les charges et délais des opérations<br />
d’échange avec l’étranger 60 .<br />
1-5-6 Un vaste chantier de réformes structurelles, sectorielles, institutionnelles et financières a été<br />
ébauché. Mais sa conduite ne pouvait prétendre à l’exhaustivité, elle a opéré ici et nécessairement<br />
par à coup et là par simple effet d’annonce. Le renforcement des potentialités de croissance ne<br />
dépend ni du nombre de réformes ni de la simultanéité de leur mise en œuvre. Dans le cas du<br />
Maroc, on pourrait même craindre que trop de réformes tue la Réforme. La dispersion court le<br />
risquede fairetoutetrien.<br />
Le principal enseignement que livre l’expérience marocaine est que les conditions nécessaires à la<br />
croissance peuvent être crées par divers moyens mais la garantie de sa durabilité dépend très<br />
largement de la qualité du capital humain dont sont tributaires les niveaux d’accumulation du<br />
capital, les modes d’utilisation des ressources et d’interaction entre le progrès technologique et la<br />
dynamique de l’innovation et de l’apprentissage. La prise de conscience des impératifs d’une mise<br />
à niveau globale du tissu économique et social doit se concrétiser non par un saupoudrage des<br />
réformes mais par une concentration des efforts sur le principal goulet d’étranglement, à savoir la<br />
qualité des ressources humaines.<br />
Apparemment, l'économie marocaine a fait preuve d'une résistance devant la dérive qui la menaçait à<br />
la fin du xxème siècle en ce sens qu’elle a manifesté une certaine prédisposition à l'adaptation.<br />
Néanmoins, on ne saurait prétendre qu'elle se soit dotée, parfaitement et optimalement, des<br />
ingrédients facilitant la maîtrise des mutations de son environnement. L'imprévisibilité de son cours<br />
de croissance s'est autrement accentuée et les mouvements d'instabilité des variables économiques se<br />
sont déployés sur la plateforme de la permanence des structures héritées. Ainsi:<br />
59 Cf. les justifications des agences Standard & Poor’s et Fitch Ratings<br />
60 Voir Banque <strong>Mo</strong>ndiale…………………………<br />
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