PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise
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populations pauvres aux services sociaux de base ; (ii) la lutte contre le chômage et l’exclusion ;<br />
(iii) la réforme du système de protection sociale et des filets sociaux. Trois catégories de<br />
population étaient ciblées par cette stratégie : celles vivant en dessous du seuil de pauvreté,<br />
particulièrement en milieu rural et urbain, les catégories sociales à revenus limités ayant besoin<br />
d’une protection sociale institutionnalisée, les franges marginalisées ou exclues nécessitant une<br />
assistance sociale directe.<br />
Ainsi stipulées, les objectifs de développement social prospectaient la réalisation d’une<br />
croissance économique élevée. L’intensification et l’approfondissement des réformes<br />
structurelles et la mobilisation de ressources de financement était censée déboucher sur un<br />
nouveau mode de croissance et préparer le passage vers une nouvelle structure du budget et une<br />
économie viable et diversifiée. Dés la loi de finances de 1998 ces engagements prenaient corps<br />
par l’augmentation le budget social de 42% à 44%. Néanmoins, la mise en œuvre de cette<br />
stratégie de développement social nécessitait trois conditions difficiles à mettre en oeuvre : le<br />
dosage d’une allocation spatiale et intersectorielle rationnelle des dépenses sociales ; la mise en<br />
place d’une restructuration efficiente des mécanismes d’exécution et la création de nouveaux<br />
outils d’intervention emportant l’adhésion des couches de population ciblées.<br />
1-5-2 Sur ces différents terrains, le noyau dur du gouvernement paraissait déterminé à mener<br />
une politique de réforme vigoureuse, en impulsant une plus grande efficacité au processus<br />
d’allocation des ressources. Toutefois, le caractère prioritaire de la politique sociale devait être<br />
assumé par l’ensemble des forces vives de la formule de coalition gouvernementale et dans le<br />
cadre d’un nouveau contrat de solidarité impliquant la contribution de toutes les composantes de<br />
la société, y compris le secteur privé et les ONG. Cette démarche contractuelle et participative,<br />
orientée vers la création des synergies nécessaires entre acteurs du développement social et la<br />
mobilisation de façon optimale les ressources disponibles et résolument orientée contre les<br />
gaspillages des deniers publics et l’ignorance des besoins réels des populations concernées, s’est<br />
avérée en dissonance avec la logique dominante qui gouverne la chose publique. Les objectifs<br />
généraux de recherche d’une croissance soutenue affrontaient les limites de reconversion des<br />
intérêts en place. La nouvelle donne d’une économie contrainte à l’ouverture croissante devait<br />
s’accommoder de la préservation d’un certain nombre d’intérêts et de centres de pouvoir. 54<br />
1-5-3 Côté réalisations, on notera une nette amélioration au niveau macroéconomique. En effet,<br />
la croissance a été moins volatile que par le passé : en moyenne, elle a été de 4,7% contre 2,3%<br />
entre 1989 et 1997. Ce gain traduit le fait que l’économie marocaine commençait à enregistrer les<br />
premiers dividendes du processus de transformation de ses structures. En particulier, la réduction<br />
de la volatilité de la croissance tient à l’autonomisation toute relative par rapport aux aléas<br />
climatiques. 55 . La consolidation de la croissance non agricole est liée aussi bien à la reprise<br />
soutenue des secteurs traditionnels qu’à l’émergence de secteurs à fort potentiel de croissance tels<br />
que les télécommunications, les matériels électriques et électroniques, les IAA. Derrière ce genre<br />
de performances, il y a la mise en œuvre de politiques sectorielles et des projets d’une ampleur<br />
inédite dans les domaines de l’habitat, des infrastructures de base, du tourisme et du transport et<br />
des télécommunications.<br />
Le processus de consolidation de la croissance a bénéficié des possibilités offertes par un<br />
contexte incitatif au renforcement de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne nationale<br />
54 Cf. L Jaidi, Gestion des réformes économiques et transition démocratique, in P. Gondolfi (Dir.) : Le Maroc<br />
aujourd’hui, Casa editrice il Ponte, 2008, pp.175-205.<br />
55 Pour la première fois de son histoire, l’économie marocaine a vu sa croissance se maintenir à un niveau positif<br />
malgré 3 années de sécheresse. Entre les deux périodes1989-1997 et 1998-2006,la croissance des activités non<br />
agricoles est passée de3,1% à 4,3%. Voir a ce propos Bilan Economique et Financier du gouvernement,<br />
Contribution du Ministère des Finances et de la Privatisation 1998-2006, Ministère des Finances, Septembre<br />
2007.<br />
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