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PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise

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programme de priorités sociales BAJ et a ciblé les provinces les plus défavorisées dénotant ainsi<br />

la volonté du Maroc de promouvoir le développement humain durable et de lutter contre la<br />

pauvreté, conformément aux recommandations, engagements et plans d’action des grandes<br />

conférences internationales, dont le Sommet <strong>Mo</strong>ndial pour le Développement Social de<br />

Copenhague. 48<br />

La décennie 1990 est celle ou le Maroc a connu l’élaboration de véritables politiques spécifiques<br />

de lutte contre la pauvreté. Celles-ci entendaient dépasser les composantes des filets de sécurité<br />

traditionnels 49 . Il s’agit de programmes d’insertion de seconde génération destinés avant tout à<br />

combler un tant soit peu des retards et des carences d’ordre infrastructurel primaire.<br />

Cependant la mise en œuvre de ces programmes s’est effectuée dans un contexte économique<br />

caractérisé depuis 1995 par le retour de la tendance au ralentissement de la croissance.<br />

L’économie marocaine reste soumise à des revirements conjoncturels qui ont un impact sur la<br />

situation financière interne et externe et dont les secteurs sociaux ne manquent pas d’en ressentir<br />

les répercussions. La sécheresse particulièrement grave qui a sévi en 1995 a marqué de son<br />

empreinte les performances économiques et financières. Le PIB a accusé un net recul (-7%).<br />

Après l’amélioration des résultats agricoles en 1996 et la hausse remarquable, de plus de 12%, le<br />

produit intérieur brut a subi de nouveau un fléchissement de 2% en 1997, puis un redressement<br />

de 6% en 1998. Les conditions climatiques qui entraînent des fluctuations sensibles de la valeur<br />

ajoutée agricole, imposent des mesures d’aide et de prise en charge des effets de la sécheresse<br />

pour une bonne partie des espaces ruraux. Pareilles mesures s’avèrent comme autant de<br />

ponctions sur les ressources de financement des programmes de promotion à moyen et à long<br />

terme des couches les plus démunies. Ceux-ci vont se trouver sans cesse amoindris, recalibrés ou<br />

différés, de sorte que la conséquence se fait sentir au niveau de l’ampleur que va prendre toute<br />

une variété de déficits sociaux 50 .<br />

La réalisation d’un essor durable de l’économie passe non seulement par la persévérance dans les<br />

transformations structurelles engagées mais aussi par la conduite d’une politique macroéconomique<br />

stable, favorisant le développement de l’épargne et de l’investissement ainsi que<br />

l’amélioration de la productivité. Les mutations que connaît l’économie marocaine appellent un<br />

parachèvement rapide de l’effort de rénovation et d’adaptation institutionnel déjà entamé en vue<br />

de stimuler l’initiative privée et d’accroître l’attractivité de l’investissement international. Les<br />

réformes de structures devront cependant, tout autant, privilégier les actions tendant à combler<br />

les insuffisances dans le domaine social, surtout que la progression des indicateurs de l’IDH<br />

demeure particulièrement insuffisante en matière de revenu et de scolarisation. Sur le plan spatial,<br />

elle est le lot exclusif d’îlots au sein du monde urbain.<br />

1-4-4 L’accès à la scolarisation restait freiné par le niveau de pauvreté mais aussi par la<br />

prédominance de perceptions sociologiques qui jouent dans le sens de la limitation de<br />

l’alphabétisation et de la scolarisation. Par contrecoup, l’accès à la formation professionnelle<br />

reflète ou reproduit l’accès inégal à l’éducation. La fréquentation des écoles de formation<br />

professionnelle est le fait des citadins et la proportion des ruraux ayant bénéficié des services de la<br />

formation professionnelle est restée dérisoire même dans les années 1990 : 0,4% pour les garçons<br />

et 0,1% pou les filles ! Ces disparités dans les domaines de la formation et de l’éducation<br />

produisent non seulement un renforcement de l’inégalité des chances d’une frange de la<br />

population mais conduisent inéluctablement à l’aggravation des inégalités de revenu et de<br />

48 Cf. Rapport National pour la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, Le Caire, 1994.<br />

49 Voir la contribution de <strong>Mo</strong>unir Zouiten au recueil Pauvreté et Facteurs d’exclusion sociale, pp. 127- 137.<br />

50 Sur l’ampleur et la nature de ces déficits sociaux, voir la réplique du Premier Ministre A. Elyoussofi au débat<br />

parlementaire sur la déclaration de politique générale du Gouverne ment d’Alternance Mai 1998.<br />

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