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PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise

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1-3-4 En somme, dans le cadre d’un environnement économique plus assaini, divers facteurs clés<br />

ont contribué à l’allégement de la pauvreté. Ainsi, les réformes du cadre incitatif ont encouragé la<br />

croissance des secteurs d’activité plus intensifs en main d’œuvre et plus orientés vers<br />

l’exportation : en fait l’allégement de la pauvreté a été réalisé par le développement d’emplois<br />

temporaires, non qualifiés, rémunérés à des salaires réels bas, localisés plus particulièrement dans<br />

le secteur informel. D’un autre côté, la pluviométrie favorable sur plusieurs années a contribué à<br />

accroître la production agricole ainsi que les revenus ruraux, les ajustements des salaires minimum<br />

ont garanti le pouvoir d’achat des ouvriers agricoles et les transferts des résidents marocains à<br />

l’étranger ont contribué à maintenir des ménages ruraux au dessus du seuil de pauvreté. Enfin,<br />

dans le cadre de la réduction du déficit budgétaire, la diminution des dépenses sociales a été<br />

moins forte que celles des dépenses publiques globales, mais en termes réels par habitant elle a<br />

baissé de 2% par an.<br />

Malgré une réduction soutenue du déficit public durant la décennie écoulée, le niveau des<br />

dépenses de l’Etat au Maroc demeure élevé relativement à ceux des pays comparables. Les<br />

dépenses du Budget général se montent à environ un quart du PIB et la dépense consolidée de<br />

l’Etat atteint environ quatre points de pourcentage de plus. Le Maroc consacre des parts<br />

relativement importantes aux dépenses sociales. Mais, dans l’ensemble, l’impact social de cet<br />

effort restait en deçà de ce que nécessitait un tissu social gangrené par la pauvreté,<br />

l’analphabétisme et les lacunes dans les domaines de la formation.<br />

Si les résultats de différentes enquêtes infirment l’idée de dégradation du niveau d’accessibilité<br />

aux principaux services sociaux de base, il n’en demeure pas moins que le niveau de dépenses<br />

consacrées à la promotion de l’homme est resté en dessous des besoins et des attentes. Entre<br />

1982 et 1991, les dépenses d’éducation se sont comprimées de 6,5% à 5,3% du PIB. Celles de la<br />

santéde1,1%à0,9% 45 . C’est là un fait qui explique l’accumulation de retards préjudiciables à la<br />

mise à niveau du tissu social.<br />

1-4 1993-1998 : l’ère du post ajustement et de prise de conscience des exigences de la mise<br />

àniveau.<br />

1-4-1 Confronté, dans les années quatre-vingts, aux problèmes d'ajustement majeurs imputables à la<br />

fois à des facteurs externes défavorables et à des faiblesses structurelles accentuées par des<br />

traitements de politique économique inappropriés, le Maroc a entrepris un vaste programme de<br />

restructuration de son économie visant le redressement des équilibres fondamentaux, le<br />

renforcement de l'épargne, l'amélioration du climat des investissements, l’intensification des<br />

réalisations en matière d’infrastructures et l'accroissement de la compétitivité de son appareil de<br />

production.<br />

Les premiers efforts déployés en matière de réformes économiques et sociales ont permis de<br />

redresser progressivement et laborieusement les grands équilibres et d’assurer une croissance<br />

appréciable sur le long terme. D’un autre côté et malgré les contraintes sévères dues au manque<br />

de ressources financières et aux conditions climatiques et adversités internes défavorables, des<br />

ressources importantes et inédites ont été allouées aux secteurs sociaux. Toutefois, si certains<br />

indicateurs sociaux se sont améliorés (dont le nombre de personnes en dessous du seuil de<br />

pauvreté, la régression du taux de mortalité infantile et la baisse relative du taux<br />

d’analphabétisme), les avancées n’ont pu être accomplies au rythme souhaité et les déficits<br />

sociaux vont se révéler rebelles. L’héritage se proclamait indissoluble.<br />

45 Cf. Touhami Abdelkhalek, la pauvreté au Maroc, Recueil des contributions, op. cit. p. 26.<br />

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