PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise
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au début du Plan 1973-77 une nouvelle stratégie de développement urbain et des activités<br />
productives.<br />
Durant la décennie 73-82, l'économie marocaine a connu deux types d’évolution très contrastée.<br />
Jusqu'en 1977, profitant de la brusque envolée des recettes d’exportation des phosphates, l'Etat a<br />
mis en ouvre un plan qui visait une croissance accélérée et une répartition améliorée des fruits de<br />
cette croissance. Mais à peine entamé, le Plan fût révisé pour intégrer un programme<br />
supplémentaire d'investissements extrêmement ambitieux. Dictée par l’euphorie, cette révision<br />
portait en elle même de nombreux risques, de déséquilibres internes et externes notamment.<br />
Cette phase d'investissement intensif ne va pas manquer d’engendrer des déséquilibres<br />
importants. A partir de 1978, l’ambition s’est refroidie et l’approche volontariste a fait place aux<br />
objectifs de redressement et à des mesures d'austérité en vue de rétablir les grands équilibres.<br />
Ces déséquilibres devaient émerger rapidement à la suite d'une accumulation d’adversités et de<br />
contraintes: la chute des prix du phosphate, la récession économique mondiale, les restrictions<br />
imposées par la Communauté économique européenne aux débouchés extérieurs, la question de<br />
l'intégrité territoriale. La phase d'investissement intensif a débouché sur une structure<br />
économique déséquilibrée, des déficits financiers très prononcés et des besoins de financement<br />
extérieur fortement accrus. Elle a dû être interrompue en 1978 pour faire face aux nécessités de<br />
redressement financier.<br />
1-2-2 Le plan quinquennal 1973-77, s’était donné trois objectifs prioritaires: (i) la mobilisation<br />
des capacités productives du pays en vue d'assurer un taux de croissance élevé, (ii) la création<br />
d'emplois et l'amélioration des conditions de vie de la population, et (iii) une répartition plus<br />
équitable des fruits de la croissance. Bénéficiant d’une conjoncture éphémèrement favorable, ce<br />
quinquennat a permis la relance du système éducatif, principalement dans le supérieur.<br />
La stratégie retenue à l’époque avait mis l’accent sur des mesures générales de politique<br />
économique, telle que la fiscalité, la création d’emploi et la poursuite de politiques sociales plus<br />
ambitieuses, En reconnaissant que la situation particulière de certains groupes sociaux devait faire<br />
l’objet de mesures plus spécifiques, telles que la distribution des terres ou le développement de<br />
l’agriculture en sec, tout semblait conduire vers l’adoption de mesures de politique sociale mieux<br />
ciblées. Dans la pratique ça ne sera pas le cas. Les moyens ne sont plus au rendez-vous.<br />
Malgré une croissance forte, l’élévation du niveau de vie des ménages les plus pauvres ne s’est pas<br />
réalisée. Le lien reliant la création des richesses à l’élévation du niveau de vie des ménages les<br />
plus pauvres n’a pas été établi. La participation des différentes catégories sociales au processus de<br />
développement est demeurée inégale. L’impact social de la forte augmentation des crédits<br />
budgétaires affectés à la réalisation des différentes politiques sociales n’a pas été à la hauteur de<br />
l’effort financier. Si le niveau des indicateurs sociaux s’est amélioré (l’espérance de vie à la<br />
naissance est ainsi passée de 45 à 55 ans entre 1956 et 1977), l’objectif de réduction de la<br />
pauvreté ne s’est pas concrétisé. La raison fondamentale à la base d’une telle politique paraît être<br />
l’inadaptation des moyens de lutte contre la pauvreté. Ceux-ci ressortaient d’une philosophie de<br />
l’assistance et du subventionnement.<br />
1-2-3 La période 1971-1977 a été marquée par la continuation des tendances passées, de sorte<br />
que le pourcentage de ménages pauvres en milieu rural n’a pas connu de diminution, alors que la<br />
forte croissance du secteur industriel aurait fait diminuer le nombre relatif de ménages pauvres ne<br />
milieu urbain (28%). Durant cette période, le secteur agricole n’a pas en effet connu de<br />
croissance. La valeur ajoutée agricole en 1978 était au même niveau qu’en 1971 (à prix constants),<br />
ce qui compte tenu de la croissance de la production agricole en irrigué, indique que le niveau de<br />
vie des exploitants agricoles en sec (bour) est resté constant ou a diminué. Comme la majorité des<br />
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