PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise

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Au-delà, une réflexion de fond doit être menée afin que la FP ne soit pas une « voie de garage » où le recrutement par l’échec demeure la méthode favorisée pour accéder aux centres de FP. La motivation et l’aptitude à apprendre un métier doivent être parmi les critères privilégiés de recrutement. Un effort important doit être fourni de la part de l’Etat pour changer radicalement l’image négative de la FP au sein de la société dans son ensemble. De même, le niveau des encadrants et des formateurs doit être amélioré afin de prodiguer les bonnes pratiques aux futurs lauréats. L’étude sur la formation continue nous a permis d’obtenir des résultats particulièrement intéressants concernant la mesure des performances des entreprises qui ont initié des programmes de formation de leur personnel. Dans un premier temps, nous avons montré que les responsables d'entreprises ont des représentations des Contrats Spéciaux de Formation très différenciées selon leur interprétation du rôle que peut jouer l’aide publique en matière de formation continue et de sa contribution à la réalisation de leurs projets de développement. Ainsi, il apparaît que les entreprises opportunistes sont sévèrement sanctionnées, alors que celles qui « jouent le jeu » sont récompensées en matière d’amélioration de leurs performances (et de leur compétitivité), que celles-ci soient mesurées par le "chiffre d’affaire" ou par la "valeur de la production". Dans un second temps, les contrats spéciaux de formation s'avèrent être une mesure efficace et pertinente de la politique publique en matière de formation tout au long de la vie, surtout lorsque les entreprises considèrent la formation comme une fonction à part entière dans leur stratégie de développement. Le succès de cette mesure d'incitation auprès des entreprises pour développer la formation de leur personnel dépend essentiellement de la manière dont les entreprises bénéficiaires interprètent et utilisent ce dispositif; ce n’est nullement l'affaire du seul décideur public. Le partage d'une même compréhension du rôle des CSF dépendra, pour une grande part, de la qualité et de l'importance de l'information et de la communication qui circuleront sur ce sujet dans les milieux patronaux et syndicaux. Partant de ces résultats très encourageants, plusieurs perspectives peuvent se dessiner et plusieurs zones d’ombres peuvent être levées pour pouvoir fixer, en toute cohérence, les objectifs de croissance à long terme de l’Etat marocain et les objectifs d’amélioration des performances des entreprises, tout en satisfaisant leurs besoins en compétences. Il est maintenant possible d’envisager la question de la formation selon d’autres points de vue. Il est par exemple possible d’étudier directement à l'aide de ces données le rapport entre utilisation des CSF et projets d’innovations technologiques et organisationnels. De même, le lien entre les effets des actions de 177

formation sur les performances des entreprises peuvent être mis en parallèle avec leurs effets sur la productivité des salariés. Tout au long de cette étude, nous avons essayé de cerner le contexte dans lequel l’accumulation des connaissances, à travers la formation professionnelle et la formation continue, est organisée. Nous avons aussi essayé d’identifier les politiques publiques censées fluidifier les mécanismes de transmission de ce capital humain vers l’amélioration des performances des entreprises et de l’économie marocaine dans son ensemble. Les résultats obtenus doivent évidemment être mis en parallèle avec l’option de l’ouverture dans laquelle le Maroc, à l’instar de plusieurs pays émergents, s’est résolument engagée. Cette dernière s’est traduite par une évolution encourageante des IDE 117 . Cependant, si l’attractivité du Maroc s’améliore, les entreprises locales n’arrivent pas à suivre la cadence et n’exportent pas assez, de sorte que le déficit commercial continue inlassablement à se creuser (chapitre 4 de ce rapport). L’une des pistes, et sûrement pas la seule, que notre étude a pu identifier pour améliorer les performances des entreprises et par ricochet l’économie dans son ensemble, est la formation professionnelle (et continue). Pour que le Maroc profite pleinement de l’ouverture, il faudrait une mise à niveau sans précédent des programmes publics de formation (générale, mais aussi professionnelle). Notre étude a montré que le Maroc est sur la bonne voie, mais il doit redoubler d’efforts pour que cette ouverture se traduise par des améliorations substantielles des performances des entreprises. 117 La part des IDE dans la FBCF est passée 5,9% en 2000 à 15,5% en 2006 pour la FBCF. Leur part dans le PIB est passée quant à elle de 1,4% à 4,4% pour la même période. Cette bonne performance a permis au Maroc d'améliorer son positionnement au niveau régional en matière d'attrait des IDE. Il est ainsi, depuis 2000, l'un des trois premiers pays de l'Afrique les plus attractifs en matière d’IDE (1er en 2003). Il reçoit, par ailleurs, 9% en moyenne des IDE à destination de la région MENA (CNUCED, 2008). 178

Au-delà, une réflexion de fond doit être menée afin que la FP ne soit pas une « voie de garage »<br />

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motivation et l’aptitude à apprendre un métier doivent être parmi les critères privilégiés de<br />

recrutement. Un effort important doit être fourni de la part de l’Etat pour changer radicalement<br />

l’image négative de la FP au sein de la société dans son ensemble. De même, le niveau des<br />

encadrants et des formateurs doit être amélioré afin de prodiguer les bonnes pratiques aux futurs<br />

lauréats.<br />

L’étude sur la formation continue nous a permis d’obtenir des résultats particulièrement<br />

intéressants concernant la mesure des performances des entreprises qui ont initié des<br />

programmes de formation de leur personnel.<br />

Dans un premier temps, nous avons montré que les responsables d'entreprises ont des<br />

représentations des Contrats Spéciaux de Formation très différenciées selon leur interprétation du<br />

rôle que peut jouer l’aide publique en matière de formation continue et de sa contribution à la<br />

réalisation de leurs projets de développement. Ainsi, il apparaît que les entreprises opportunistes<br />

sont sévèrement sanctionnées, alors que celles qui « jouent le jeu » sont récompensées en matière<br />

d’amélioration de leurs performances (et de leur compétitivité), que celles-ci soient mesurées par<br />

le "chiffre d’affaire" ou par la "valeur de la production".<br />

Dans un second temps, les contrats spéciaux de formation s'avèrent être une mesure efficace et<br />

pertinente de la politique publique en matière de formation tout au long de la vie, surtout lorsque<br />

les entreprises considèrent la formation comme une fonction à part entière dans leur stratégie de<br />

développement. Le succès de cette mesure d'incitation auprès des entreprises pour développer la<br />

formation de leur personnel dépend essentiellement de la manière dont les entreprises<br />

bénéficiaires interprètent et utilisent ce dispositif; ce n’est nullement l'affaire du seul décideur<br />

public. Le partage d'une même compréhension du rôle des CSF dépendra, pour une grande part,<br />

de la qualité et de l'importance de l'information et de la communication qui circuleront sur ce<br />

sujet dans les milieux patronaux et syndicaux.<br />

Partant de ces résultats très encourageants, plusieurs perspectives peuvent se dessiner et plusieurs<br />

zones d’ombres peuvent être levées pour pouvoir fixer, en toute cohérence, les objectifs de<br />

croissance à long terme de l’Etat marocain et les objectifs d’amélioration des performances des<br />

entreprises, tout en satisfaisant leurs besoins en compétences. Il est maintenant possible<br />

d’envisager la question de la formation selon d’autres points de vue. Il est par exemple possible<br />

d’étudier directement à l'aide de ces données le rapport entre utilisation des CSF et projets<br />

d’innovations technologiques et organisationnels. De même, le lien entre les effets des actions de<br />

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