PDF, FR, 219 p., 3,1 Mo - Femise

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professionnelle. Il est ainsi d’autant plus judicieux de s’intéresser plus précisément aux caractéristiques du dispositif de formation. De plus, il apparaît que le réseau soit également un facteur très important pour permettre l’insertion professionnelle des jeunes lauréats. En effet, 15% et 12,2% des individus disent en moyenne que le fait d’avoir des connaissances dans l’entreprise ou contacts extérieurs à l’entreprise a favorisé leur embauche. Tableau 7: Proportion d’individus répondant que les facteurs suivants ont influencé fortement ou assez leur entrée dans le monde du travail Les facteurs ayant influencé Réponse fortement ou assez Fortement Assez l’entrée dans le monde du travail Moyenne Ecart-type Moyenne Ecart-type Influence dispositif Emploi par intermédiaire établissement 12,6 20,7 24,4 25,1 Renommée établissement formation 14,8 22,4 21 12,5 Contenu formation Stage organisé par établissement 13,9 20,6 22,2 24,4 Compétences acquises par formation 19,2 24,1 16,7 23,2 Reconnaissance diplôme 16,9 23,3 19 24,6 Expérience Expérience liée au travail 8,5 16,1 27,7 27,1 Travail pendant études avantage 10,8 18,3 25,1 26,2 Réseau Connaissances dans l'entreprise 15 19,9 22 23,6 Connaissances extérieur entreprise 12,2 18,2 24,1 25,4 Motivation Intérêt depuis longtemps à l'entreprise 9,2 16,1 26,7 26,8 Politique d'emploi Méthodes actives de recherche d'emploi 5,5 13,2 30,8 28,4 Programme gouvernemental 1,7 7,2 34,4 29,3 Moyens institutionnels de placement 2,1 8,7 33,9 29 Ensuite, les caractéristiques individuelles sont apparemment des facteurs moins favorables à l’insertion professionnelle que les caractéristiques propres au dispositif de formation ou le réseau des individus. Néanmoins il apparaît tout de même que, pour un dispositif de formation moyen, 10,8% et 8,5% des individus précisent que l’expérience professionnelle, ou encore le fait que les individus aient pu travaillé pendant leur études ont agit fortement sur leur entrée sur le marché du travail. De plus, 9,2% des individus disent que leur intérêt pour l’entreprise a permis de favoriser fortement leur insertion. Enfin, les autres politiques pour l’emploi, tels que les méthodes actives de recherches d’emploi, ou l’aide d’un programme gouvernemental d’aide au développement de l’emploi ou des moyens 141

institutionnels de placement ne favorisent l’insertion professionnelle que pour 5,5%, 1,7% et 2,1% des individus en moyenne par dispositif. 3. Des critères d’insertion et une approche d’évaluation. Durant ces vingt dernières années, les politiques publiques ont eu comme objectif d’augmenter le niveau moyen des études, de diversifier l’offre de formation initiale et de mettre en place des mesures d’aide à l’insertion pour les moins dotés en capital humain à la sortie de l’école. Progressivement les problèmes d'emploi ont été transposés, en partie, en termes de formation. Dans le même temps, la faiblesse des débouchés sur le marché du travail a fortement abaissé les coûts d’opportunité de la poursuite d’étude et généré une demande accrue de formation. Dans ces conditions, les jeunes sortants se sont trouvés en concurrence avec les générations antérieures, moins diplômées, pour l’accès aux emplois. Cette augmentation des niveaux d’études s’est accompagnée d’une diversification des voies de formation qui a contribué à complexifier les itinéraires des jeunes pour l’obtention d’un diplôme final de formation. S'intéresser à l'insertion des jeunes revient à admettre une réalité : les mouvements constatés sur le marché du travail des jeunes sont spécifiques. Ils nécessitent un cadre d'analyse et un système d'observation adaptés. Il est encore prématuré de parler aujourd'hui de théories spécifiques de l'insertion. Pourtant, une série d'analyses françaises, réalisées en 1986, soulignaient qu'une théorie dans ce domaine manquait encore (cf. Verdier 1996) 103 . Si l'analyse salariale de populations adultes persiste à poser des problèmes, elle demeure cependant mieux maîtrisée que celle concernant les jeunes pour laquelle des progrès décisifs sont encore à venir. Peu d'éléments de comparabilité entre les salaires des jeunes et des adultes par exemple sont aujourd'hui réellement disponibles dans un pays comme le Maroc. A l'exception de l'usage de fonctions de gains de Mincer, peu d'allusions sont faites aux spécificités des salaires des jeunes lorsque la distribution des gains des adultes est en cause et inversement. Certaines analyses notent simplement que les différences de salaire entre générations peuvent s'expliquer par une baisse du rendement de la scolarité au cours des dernières décennies. D’autres montrent une augmentation sensible, en valeur absolue, du coefficient de la variable indicatrice de la date d'entrée sur le marché du travail dans les fonctions 103 Ces analyses sont issues d'un ouvrage collectif sous la direction de Tanguy (1986). 142

institutionnels de placement ne favorisent l’insertion professionnelle que pour 5,5%, 1,7% et<br />

2,1% des individus en moyenne par dispositif.<br />

3. Des critères d’insertion et une approche d’évaluation.<br />

Durant ces vingt dernières années, les politiques publiques ont eu comme objectif d’augmenter le<br />

niveau moyen des études, de diversifier l’offre de formation initiale et de mettre en place des<br />

mesures d’aide à l’insertion pour les moins dotés en capital humain à la sortie de l’école.<br />

Progressivement les problèmes d'emploi ont été transposés, en partie, en termes de formation.<br />

Dans le même temps, la faiblesse des débouchés sur le marché du travail a fortement abaissé les<br />

coûts d’opportunité de la poursuite d’étude et généré une demande accrue de formation. Dans<br />

ces conditions, les jeunes sortants se sont trouvés en concurrence avec les générations<br />

antérieures, moins diplômées, pour l’accès aux emplois. Cette augmentation des niveaux d’études<br />

s’est accompagnée d’une diversification des voies de formation qui a contribué à complexifier les<br />

itinéraires des jeunes pour l’obtention d’un diplôme final de formation.<br />

S'intéresser à l'insertion des jeunes revient à admettre une réalité : les mouvements constatés sur<br />

le marché du travail des jeunes sont spécifiques. Ils nécessitent un cadre d'analyse et un système<br />

d'observation adaptés.<br />

Il est encore prématuré de parler aujourd'hui de théories spécifiques de l'insertion. Pourtant, une<br />

série d'analyses françaises, réalisées en 1986, soulignaient qu'une théorie dans ce domaine<br />

manquait encore (cf. Verdier 1996) 103 . Si l'analyse salariale de populations adultes persiste à poser<br />

des problèmes, elle demeure cependant mieux maîtrisée que celle concernant les jeunes pour<br />

laquelle des progrès décisifs sont encore à venir.<br />

Peu d'éléments de comparabilité entre les salaires des jeunes et des adultes par exemple sont<br />

aujourd'hui réellement disponibles dans un pays comme le Maroc.<br />

A l'exception de l'usage de fonctions de gains de Mincer, peu d'allusions sont faites aux<br />

spécificités des salaires des jeunes lorsque la distribution des gains des adultes est en cause et<br />

inversement. Certaines analyses notent simplement que les différences de salaire entre<br />

générations peuvent s'expliquer par une baisse du rendement de la scolarité au cours des<br />

dernières décennies. D’autres montrent une augmentation sensible, en valeur absolue, du<br />

coefficient de la variable indicatrice de la date d'entrée sur le marché du travail dans les fonctions<br />

103 Ces analyses sont issues d'un ouvrage collectif sous la direction de Tanguy (1986).<br />

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