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(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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les couches plus anciennes, celle de mon père par exemple, le<br />

même phénomène aurait été plus largement décelé à propos des<br />

structures politiques coutumières.<br />

En clichant une situation propre au Congo belge entre la fin de<br />

la dernière guerre et l’accession à l’indépendance, il me semble à<br />

ce propos que je rends un service aux futurs criminologues<br />

zaïrois.<br />

Ils seront peut-être ainsi à même de déterminer l’irruption de<br />

nouveaux facteurs criminogènes, et mon expérience belge assez<br />

brève m’a permis de mesurer combien certains peuvent effectuer<br />

une trouée en un temps record, et je ne vise pas tant ici la drogue<br />

dont tous les criminologues dissertent, mais le jack-pot qui, pour<br />

les affaires graves de nos cabinets d’instruction, était devenu ces<br />

dernières années, un facteur criminogène majeur du même ordre<br />

que l’alcool, bien aperçu par la base puisque la réaction est venue<br />

des conseils communaux.<br />

Parmi les commentaires que j’ai abandonnés pour le présent<br />

ouvrage, figurait une histoire de la police belgo-congolaise. Peut-<br />

être aurais-je l’occasion un jour de revenir sur ce sujet, je dirai<br />

quand même en bref que l’histoire de la police se distingue par<br />

plusieurs courants. Notamment une spécialisation et une différenciation<br />

qui comblait peu à peu le fossé qui séparait dans une<br />

période archaïque l’administration monolithique de la magistrature<br />

indépendante, peu nombreuse, qui la flanquait. Ensuite et<br />

surtout, par une démilitarisation continue amorcée dès le<br />

XIXième siècle et qui se poursuivit jusqu’aux derniers mois qui<br />

précédèrent l’indépendance. Ce mouvement s’est inversé depuis<br />

I960, et la police nationale zaïroise, si elle a poursuivi un mouvement<br />

d’unification annoncé par l’époque coloniale, n ’a cessé<br />

d ’autre part de prendre un caractère de plus en plus résolument<br />

militaire. Il était délicat de le faire ressortir aussi nettement dans<br />

l’ouvrage que je vous propose.<br />

Cette évolution de la police zaïroise, involution serait sans<br />

doute le terme juste, est assez déplorable, car elle insiste sur le<br />

caractère répressif de la police, le côté « flic » si j’ose ainsi m’exprimer,<br />

au détriment de son aspect « gardien de la paix », protecteur,<br />

sécurisant.<br />

Il est certain que l’administration coloniale et sa police, chargée<br />

de surveiller le respect de ses normes, étaient très efficaces. Je

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