(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Ce fut après avoir remarqué le courage de nos frères Républicains B elges
que notre Cercle s’est ouvert et a réuni cent cinquante membres, qui
ont voté à l’unanimité que lorsque sonnera l’heure de délivrance, au
prem ier appel de nos frères, nous prendrons un paquebot direct et irons
entreprendre la lutte par la Grève Générale qui doit s’étendre sur toute
la Belgique entre le paria et son exploiteur.
Comme vous le voyez, je suis passé du nord au Pacifique, et en traversant
le continent américain, j’ai parlé à beaucoup de nos anciens émigrants
qui ont déjà des enfants majeurs; on les appelle Canadien français,
parce qu’ils sont nés en Amérique et connaissent les deux langues; tous
m’ont assuré qu’ils vivaient beaucoup mieux qu’en Belgique, ils sont
gouvernés par des lois plus honnêtes, ils sont tous électeurs, enfin
un pays libre, et malgré tous ces 'avantages, ils réclament encore leur
chère Belgique, d’où ils ont du fuir et abandonner la langue maternelle
(cause des contradictions à l’étranger), tant ils étaient pauvres et toujours
traqués comme des bêtes fauves par Léopold II et ces censitaires. Tous
ces exilés par la misère m’ont juré que la terre belge ne salirait plus leurs
pieds, avant le moment de chasser par les Socialistes-Républicains les
égoïstes soutiens du Cens et avant l’avènement du Suffrage Universel qui
émancipera le Peuple et pourra nous donner les réformes nécessaires pour
résoudre le grand problème social.
Donc, courage, mes Frères, et mettons les superstitions de la vie future
de côté et croyons aux moyens de revendiquer nos droits politiques et
sociaux.
Pour le Cercle des émigrants
célibataires belges (2 ).
Joseph G u e u l e t t e .
La République Belge ■ 2 décembre 1888.
8. La République - 14 avril 1889.
De Wellington, 26.2.89.
Cher Rédacteur,
Je vous écris concernant la conduite de certains agents belges qui engagent
des ouvriers et leur promettent comme on dit « plus de beurre que
de pain ». lis disent qu’ils sont chargés d’envoyer des hommes en Amérique
et ici on ne les connaît pas. Ils promettent des journées très fortes
et d’après les rapports que j’ai reçus de beaucoup qui sont venus en
Amérique, presque tous ont la misère. Il y a beaucoup d’ouvriers, sans
ouvrage, où je suis il n’y a pas de travail, je suis arrivé avec beaucoup
( 2 ) Voir La République Belge, 9 décembre 1 8 8 8 . E. S t e v e n n e , secrétaire des
Gaux de Châtelet répond à G u e u l e t t e « Vous dites que les Gaux comportaient
5 0 membres le 1 4 avril 1 8 8 8 . Mais aujourd’hui nous sommes 2 0 0 ».