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(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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tions intéressantes que comportent ces cartes postales sont relatives<br />

au fait que:<br />

— Jean D ew o l fs aurait déjà été souffrant avant le mois de<br />

juillet 1902; ceci contredit sa lettre où il est question de huit mois<br />

ininterrompus d’excellente santé;<br />

— Diverses personnes étaient en poste dans l’Equateur et notamment<br />

le capitaine D u v iv ie r et le docteur A n g e l a ( 3 3 ) .<br />

Quant à la lettre adressée le 19 octobre 1902 à ses oncles et<br />

tantes (à la Brasserie D ew o l fs à Boits<strong>for</strong>t), elle nous apprend en<br />

huit pages bien des choses sur son auteur et l’image qu’il se<br />

faisait du Congo et des Congolais de l’époque.<br />

L’homme d’abord. Il semble n ’avoir aucun problème sur le<br />

plan physique et être en bonne santé (bien qu’il estime son cas<br />

relativement exceptionnel et ne conseillerait à personne de le<br />

rejoindre, ce qui semble témoigner d’un certain sens critique et<br />

contredire certaines allégations relatives au climat local). Moralement<br />

aussi il tranche selon lui sur ses compagnons, lesquels<br />

« souffrent de la nostalgie du pays, découragement, etc. » et sont<br />

« malheureux » en Afrique; cela est sans doute dû au fait qu’ils<br />

ne savent pas « se priver d’une quantité de choses ». Jean<br />

D e w o l fs, quant à lui, regrette surtout la bière de la brasserie<br />

familiale dont il arrive qu’on la paie 6 francs (soit 360 de nos<br />

francs environ) la bouteille à Eala et que la fabrication locale<br />

(c’est-à-dire celle de la brasserie de Léopoldville) ne saurait en<br />

aucun cas remplacer, puisqu’il la compare à du purin. Enfin ses<br />

perspectives d’avenir lui paraissent prometteuses (j’en ai dit un<br />

mot) et il y voit un avantage avant tout autre: « gagner beaucoup<br />

de sou (c’est le principal) ». Mais il ne refuse pas le surcroît de<br />

travail (et notamment les déplacements à pied à travers les <strong>for</strong>êts<br />

équatoriales) que d’éventuelles promotions lui vaudraient. Sa<br />

confiance dans les habitants du pays est immense; il circule,<br />

même la nuit, sans armes et n’a pas jugé bon de mettre une serrure<br />

sur la porte de sa maison. Dans l’ensemble donc, une vie qui<br />

paraît heureuse et satisfaire pleinement celui qui la vit; la photo<br />

où Jean D e w o l fs, déjà moins strictement vêtu que sur celle prise<br />

en tenue africaine avant son départ, pose aux côtés de deux<br />

jeunes Africains, me paraît assez bien refléter cette aisance dans<br />

le milieu tropical que reflète sa correspondance.

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