(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

— 610 —
potentiel scientifique et humain, ils n ’ont rien à envier à leurs
confrères étrangers. Du point de vue du marché des études, ils
ont néanmoins à affronter un réel problème: sur le marché
intérieur tout d’abord, la collaboration systématique avec les
administrations de l’Etat ne s’est réalisée que de manière imparfaite;
si certains départements, comme les « Communications »
(métro, aéroports) et la « Défense nationale » (SHAPE, OTAN,
complexe d’Evere), apprécient le know-how des bureaux d’études
nationaux en les associant à leurs grandes réalisations, d’autres,
le département des Travaux publics p. ex., n’ont pratiquement
jamais fait appel à des bureaux d’études dans le domaine du
réseau des autoroutes, du développement portuaire, des grands
ouvrages d’art, etc...
On conçoit d’autre part que pour un petit pays densément
peuplé comme la Belgique, parallèlement à son industrie, les
grands bureaux d’études et d’engineering sont amenés à rechercher
des débouchés extérieurs. Ceci nécessite un effort continu
et important de prospection et de promotion, et dans la
réalité, beaucoup plus difficile à mener que pour l’exportation de
produits dont la qualité peut être plus facilement appréciée
d’emblée. Est-il nécessaire d’ajouter que le coût de cet effort est
d’autant plus élevé qu’il a trait à des prestations intellectuelles
dont le chiffre d’affaires ne représente qu’un pourcentage très
faible comparé à celui de la fourniture de biens d’équipements
ou de la réalisation d’entreprises. L’expérience prouve cependant
que la pénétration de ces derniers est grandement facilitée lorsque
l’étude de base a été réalisée par un bureau d’études de leur
nationalité, avec les avantages de connaissance exacte, de confiance,
de contacts aisés que cela implique.
Quant aux références qui constituent de plus en plus le critère
de base du choix d’un bureau d’études par un pays étranger ou
un organisme international, nous avons déjà vu qu’ils font
cruellement défaut aux bureaux d’études belges dans le vaste
domaine de travaux publics.
D ’autres disciplines de grande importance comme l’irrigation,
les grands aménagements hydro-électriques, les exploitations
minières modernes, les transmissions d’énergie à très grande
distance, ne sont pas praticables sur le territoire belge et une
expérience réelle ne pourrait être acquise que dans le cadre