27.09.2013 Views

(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 429 —<br />

constate en tout premier lieu que deux grands thèmes se partagent<br />

l’attention des auteurs. L’un est la culture ancestrale: nombreux<br />

sont les écrivains qui ont consacré une bonne part de leur temps<br />

et de leur talent à la mise par écrit des œuvres orales traditionnelles,<br />

contes, proverbes, chroniques, mais aussi ce genre si<br />

répandu en Afrique: le panégyrique ou praise-poem. L’autre est<br />

constitué par les multiples problèmes que pose inévitablement<br />

l’acculturation des sociétés africaines à ce stade de leur histoire<br />

où elles sont contraintes par la <strong>for</strong>ce des choses de passer d’une<br />

économie de subsistance à une économie de marché, d’une activité<br />

exclusivement agraire à l’industrialisation, d’une culture essentiellement<br />

communautaire et spiritualiste à une culture individualiste<br />

et fondamentalement matérialiste. D ’autre part, il est<br />

évident que le passage de l’oralité à l’écriture et à l’imprimerie<br />

implique des modifications profondes dans les <strong>for</strong>mes littéraires,<br />

et notamment la naissance et la diffusion du roman, genre ignoré<br />

de la tradition orale.<br />

C’est pourquoi Four African Literatures apporte en fin de<br />

compte une contribution particulière à un problème assez fascinant<br />

de littérature générale. Tout en cherchant à communiquer,<br />

comme l’écrit Nicholas H y m a n dans African Affairs, « awareness<br />

of the global importance of the transition from oral to<br />

written literatures which has taken place over much of Africa<br />

in the past 150 years», le livre montre qu’il s’agit là, pour<br />

reprendre les termes de Robert K oester dans le Library Journal,<br />

d’une « evolution comparable to the development of the art and<br />

technique of creative writing in Western Europe in the years<br />

after the death of the Roman Empire ». La science littéraire est<br />

en effet pour la première fois en mesure d’observer directement<br />

le passage de l’oralité à l’écriture, ses causes et ses conséquences,<br />

tant sur le plan de la <strong>for</strong>me que sur celui du contenu, et cela au<br />

moment où les sociétés concernées sont encore impliquées dans<br />

ce processus qui s’est répété tant de fois dans l’histoire de la<br />

civilisation humaine sans jamais avoir pu être étudié scientifiquement<br />

sur le vif.<br />

27 avril <strong>1973</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!