(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences
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plus ou moins ascendantes des roches des falaises, jaillit sous<br />
le niveau de la mer par une sorte d’effet de siphon. Cette situation<br />
implique une mise en charge suffisante du réseau aquifère<br />
et un pendage des roches continentales en direction de l’océan.<br />
De même, un cas d’artésianisme sous-marin a été observé dans<br />
la baie d’Alger et dans d’autres estuaires. Dans la situation<br />
inverse, celle d’une déclivité à partir du rivage ou d’une insuffisance<br />
de recharge de la nappe l’issue d’eau douce est freinée<br />
à son exutoire et une lente intrusion d’eau saline peut se produire.<br />
Il est évident que des pompages excessifs dans la nappe<br />
ou le réseau aquifère déclenchent une invasion prompte et<br />
funeste de la salure en dérivant une quantité croissante d’eau<br />
de mer. Tandis qu’en surface la nappe se déprime (cône d’influence)<br />
à sa base la zone de transition se relève.<br />
La nature et le pendage des terrains ont, ce qui se conçoit<br />
aisément, une influence déterminante sur l’avancée de la salure,<br />
en fonction des marées notamment: elle sera plus directe dans<br />
les roches fissurées de grande perméabilité qu’en terrain sablonneux<br />
où le retard est important, la nappe moins infléchie<br />
et moins profonde par rapport au niveau de l’océan. Le fait<br />
a été constaté à Miami par H. B r o w n et G. P a r k e r.<br />
Dans les <strong>for</strong>mations perméables l’extension du biseau marin<br />
en profondeur peut être limitée par la présence d’une assise<br />
moins perméable se trouvant à faible profondeur sous la nappe<br />
lenticulaire d’eau douce.<br />
D ’autres complications peuvent se présenter comme en cas<br />
de superposition de couches imperméables sous-jacentes à une<br />
nappe pluviale libre et hébergeant une autre nappe d’eau douce<br />
captive. En région de polders comme en Hollande où le niveau<br />
continental se situe plus bas que celui de la mer, la nappe<br />
continentale des dunes se partage en deux zones d’écoulement<br />
comme si elle était insulaire. Une fraction de l’eau douce suit en<br />
profondeur une direction opposée à l’océan jusqu’à l’atteinte<br />
du réservoir d’eau saumâtre du sous-sol, tandis que le reliquat<br />
gagne la mer en direction horizontale. L’effet de diffusion en<br />
l’espèce tend à élargir sensiblement la zone de transition entre<br />
eau douce et eau salée.<br />
Parmi les facteurs qui influencent le profil de la nappe lenticulaire<br />
d’eau douce, il y a de toute évidence, le volume des