(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences
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dont le bord se confond avec le niveau marin. Lorsqu’il s’agit<br />
d’une nappe isolée dans une île constituée en totalité de roches<br />
perméables, l’incurvation vers le pourtour lui fait prendre un<br />
profil lenticulaire.<br />
En définitive, l’eau de l’océan qui, à son tour, s’infiltre<br />
également dans les <strong>for</strong>mations continentales (comme d’ailleurs<br />
dans les fonds sousmarins) suit un cheminement inverse de<br />
celui de l’eau douce de la nappe à travers les sédiments jusqu’à<br />
réalisation d’un état d’équilibre entre les deux courants adverses.<br />
La <strong>for</strong>me en coin de cette avancée d’eau saline procède<br />
du redressement de l’interface en raison de cet état d’équilibre<br />
entre eau douce et eau salée. Si en elle même la dispersion<br />
n ’in<strong>for</strong>me pas la progression du biseau salin de l’océan vers la<br />
profondeur des terres sous l’action du gradient hydraulique, elle<br />
n ’en contribue pas moins à l’extension d’une certaine contamination<br />
de l’aquifère d’eau douce dans les parrages de ce biseau.<br />
3. L’influence des marées ne peut être perdue de vue, surtout<br />
à marée haute. A cette période la contrepression du flux océanique,<br />
<strong>for</strong>tement acrue en cas de tempête, fait obstacle à l’émergence<br />
d’eau douce sur les rives et provoque un léger rehaussement<br />
de la nappe phréatique. Chaque marée s’accompagne en effet<br />
d’une alternance de pression statique de l’eau salée.<br />
A mesure que réapparaît le reflux ou jusant, à marée basse,<br />
l’invasion de l’eau de mer décroît jusqu’au moment où la mer<br />
devenant étale, le gradient de charge correspondant s’annule,<br />
avec une tendance à l’inversion du courant de la nappe vers<br />
l’océan. Mais en tout cas l’intrusion saline subsiste.<br />
Les variations de pression statique de l’eau de mer se transmettent<br />
en s’atténuant dans l’intérieur des terres littorales et<br />
engendrent au sein de la <strong>for</strong>mation perméable des oscillations ±<br />
synchrones, mais de minime amplitude de la surface de séparation.<br />
Ce battement qui peut être observé dans les puits n’a pas<br />
d’importance pratique, car il ne donne pas lieu à une intrusion<br />
saline.<br />
A marée basse l’écoulement de l’eau douce de la nappe vers<br />
la plage pourra s’effectuer librement par émergences tandis<br />
qu’à marée haute le refoulement par l’eau de mer s’y opposera<br />
et introduira un léger surhaussement de la cote piézométrique<br />
de la nappe.