(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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méables envahies par la saline résiduelle des couches de perméabilité
faible.
Subsidiairement, il faut tenir compte de la diffusion moléculaire,
phénomène de nature physique et qui procède du mouvement
brownien des molécules. Cette propriété du sel de transiter
de l’eau saline dans l’eau douce à son contact s’amplifie à mesure
que les différences de concentration augmentent, la vitesse
de diffusion étant proportionnelle à l’écart de salure entre
fluides et cette salure n’agit plus dès que les apports d’eau
douce et de sels s’équilibrent, comme l’a démontré l’illustre
G r a h a m .
L’intrusion du sel se propage de manière dégressive dans
les tranches supérieures de l’eau douce. L’équilibre entre les
deux fluides est régi par la différence de densités dont le rapport
est 1/31. Comme l’eau salée se trouve au repos sa cote piézomé-
trique demeure étale et partout égale au niveau de la mer. Ceci
explique qu’à l’état d’équilibre statique les eaux souterraines
douce et saline ne se mélangent que faiblement et que la zone
de transition à salure variable ne présente qu’une épaisseur
restreinte, l’eau douce et l’eau salée étant à la même pression.
Le phénomène se complique du fait déjà évoqué de l’échange
entre l’eau adsorbée sur les parois des canaux capillaires de
la roche et l’eau interstitielle au cours des oscillations saisonnières
de la nappe, les pores jouant le rôle d’adsorption alternativement
dans les deux sens de pénétration (eau douce, eau
salée).
En définitive, l’importance de la zone de transition procède
bien davantage des battements des nappes qui provoquent un
brassage des deux fluides que de la dispersion par effet de diffusion.
Les deux actions se conjuguent en tout cas pour conférer
un caractère diffus à la frontière de séparation entre eau
douce et eau salée, de sorte qu’à la notion d’interface il faut,
par souci de rigueur, substituer celle de zone de transition.
En raison de la différence des densités entre eau douce et
eau salée, soit 1/31, la cote piézométrique de la surface de la
nappe d’eau douce, en l’occurrence la nappe phréatique, se
relève très légèrement, soit de l’équivalent d’une colonne d’eau
de hauteur égale au 1/3 Ie de la tranche d’eau douce par