(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences
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infiltrations d’eaux d’origine météorique très douces et pauvres<br />
en chlorure à travers les affleurements perméables exondés,<br />
donnant lieu à une dilution des eaux marines « révolues » avec<br />
emprunt d’ions chlore.<br />
De manière plus générale, les eaux pluviales agressives après<br />
s’être chargées au fur et à mesure de leur descente des produits<br />
d’attaque des roches par les acides carbonique et sulfurique,<br />
deviennent le siège d’échanges de base, perdent de leur dureté<br />
et prennent le caractère d’eaux sodiques. L’échauffement géothermique<br />
intervient pour intensifier les réactions. Ainsi l’infiltration<br />
des eaux superficielles météoriques se marque par<br />
une évolution du faciès chimique des nappes en déséquilibre<br />
permanent sous l’action du gradient de charge hydraulique.<br />
Cette évolution se développe au cours de la circulation souterraine<br />
en fonction de la profondeur du gîte et de la durée<br />
de l’écoulement. Sur les cartes du géochimisme des nappes la<br />
délimitation des zones de salure ou de sursalure est illustrée<br />
par des lignes isogrades dont le tracé devient parfois aléatoire.<br />
Très différent apparaît le cas des nappes côtières, exploitées<br />
à faible profondeur dans les cordons dunaux ou les talus océaniens.<br />
Les phénomènes physico-chimiques de morsure des roches<br />
et d’échanges de bases avec l’eau infiltrée ne sont plus en cause.<br />
Il s’agit en ordre principal d’effets physiques de turbulence<br />
au niveau du contact entre l’eau dure superficielle et l’eau salée<br />
qu’elle surmonte.<br />
L’intrusion saline se révèle en l’occurrence un phénomène<br />
complexe d’échanges entre l’eau douce (continentale) et l’eau<br />
salée (marine). Ces échanges sont tributaires de multiples paramètres:<br />
la cote piézométrique et les battements de la nappe<br />
littorale, l’inclinaison éventuelle des couches aquifères, l’abondance<br />
et la pression des eaux continentales et la contrepression<br />
due aux eaux salées de la mer, variable suivant les oscillations<br />
périodiques du niveau marin, la perméabilité du milieu poreux,<br />
la géométrie du contact entre eau de mer et eau douce, les caractéristiques<br />
physiques (concentration principalement, température...)<br />
de l’eau saline comparées à celles de l’eau douce...<br />
Il en découle une extrême diversité de cas, comme c’est souvent<br />
la règle en hydrologie.