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(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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soient d’ordre biographique ou d’ordre bibliographique. Incidemment,<br />

cette méthode a permis de compléter la bibliographie de<br />

Janheinz Jahn pour les littératures de l’Afrique australe, et de<br />

constituer la première bibliographie de la littérature amharique<br />

moderne. Certes, une étude critique des œuvres elles-mêmes eût<br />

exigé une compétence linguistique exceptionnellement étendue,<br />

à laquelle l’auteur ne songe nullement à prétendre. Néanmoins,<br />

grâce à des comptes rendus publiés dans quatre ou cinq langues<br />

européennes par des linguistes, des ethnologues ou des pédagogues,<br />

on peut se faire une idée suffisante du contenu des romans,<br />

recueils de poèmes et pièces de théâtre, publiés dans ces quatre<br />

langues au cours de la période coloniale et post-coloniale. De ce<br />

fait, il a été possible de dégager, de l’abondance des données<br />

recueillies, certains schémas évolutifs qui peuvent être mis en<br />

corrélation avec les phases de l’odyssée politique et culturelle des<br />

peuples concernés, de manière à montrer comment les étapes du<br />

développement littéraire sont elles-mêmes conditionnées par le<br />

contexte plus vaste des trans<strong>for</strong>mations historiques qui affectent<br />

les sociétés.<br />

Si rudimentaire qu’il soit, un examen comparatif de ces quatre<br />

littératures permet de tirer certaines conclusions, d’inférer quelques<br />

généralisations qui ne sont peut-être pas dépourvues d’intérêt.<br />

La plus importante est sans doute que l’enquête fait ressortir<br />

la diversité des œuvres que l’on est trop souvent tenté de grouper<br />

sous l’unique étiquette de « littérature africaine ». Cette étiquette<br />

dissimule, en réalité, la multiplicité de littératures nationales<br />

qui se distinguent nettement les unes des autres non seulement<br />

par les langues utilisées, mais aussi par leur thématique, leur<br />

style, l’exprit qui les imprègne. Ces distinctions s’expliquent en<br />

premier lieu par la diversité du substrat culturel indigène: c’est<br />

ainsi que les sociétés bantoues d’Afrique australe étaient animistes<br />

et non-lettrées, tandis que les Amharas d’Ethiopie étaient, de<br />

longue date, des chrétiens dotés d’une tradition littéraire écrite;<br />

par ailleurs, certaines orientations des littératures envisagées s’expliquent<br />

par le fait que, au contraire des Sothos et des Xhosas,<br />

les Zoulous et les Amharas pouvaient alimenter leur inspiration<br />

à la source d’un glorieux passé impérialiste et héroïque qui leur<br />

est propre.

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