(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences
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vrage sous rubrique est précisément de montrer qu’elles constituent<br />
un champ d’investigation au sujet duquel il existe une<br />
documentation suffisante pour le soumettre à une recherche<br />
scientifique valable. Cette documentation est dispersée dans des<br />
revue d’africanistique, de linguistique africaine, de pédagogie,<br />
dans des périodiques destinés au personnel enseignant local, dans<br />
des revues et des mémoires missionnaires, etc. Dans le cas d’auteurs<br />
actuellement en vie, il est possible de recueillir des données<br />
précieuses par contacts personnels. En fait, le choix des quatre<br />
littératures examinées a été largement déterminé par l’accessi-<br />
bilité de la documentation qui les concerne.<br />
Il n’est pas surprenant que trois de ces littératures proviennent<br />
d’Afrique australe. C’est là, en effet, que des œuvres vernaculaires<br />
écrites apparurent dès le début du XIXe siècle, et d’abord<br />
dans la langue des Xhosas, premier peuple bantou à entrer en<br />
contact permanent, fréquemment hostile, mais culturellement<br />
fécond, avec les colons blancs, les missionnaires chrétiens et<br />
l’administration européenne. Dès avant la guerre 1914-1918, le<br />
Basutoland (devenu depuis le Lesotho) avait produit, en Sotho<br />
méridional, un ensemble d’œuvres parmi lesquelles il faut mentionner<br />
le Chaka de Thomas M o f o l o , qui est sans conteste une<br />
des premières contributions majeures de l’Afrique coloniale à la<br />
littérature universelle. Quant à la littérature Zoulou, elle devait<br />
accéder au stade écrit peu après la première guerre mondiale.<br />
Depuis lors, d’autres littératures écrites sont apparues en Afrique<br />
australe, mais dans l’entre-temps, en Ethiopie, la nécessité de<br />
résister à la pression colonisatrice de l’Europe avait poussé<br />
M e n e l ik II d’abord, puis le Ras T a f a r i (devenu depuis l’empereur<br />
H aïlé SÉlassiÉ) à promouvoir une éducation de type moderne<br />
et, par voie de conséquence, la <strong>for</strong>mation d’une littérature qui<br />
n’était plus rédigée dans la langue sacrée, le guèze, mais dans la<br />
langue réellement parlée par la fraction dominante du peuple<br />
éthiopien, l’amharique: le premier roman amharique fut publié<br />
à Rome en 1909.<br />
L’ambition principale de Four African Literatures est d’ordre<br />
historique. L’auteur a entrepris d’exploiter un ensemble étendu<br />
de sources souvent ésotériques afin de reconstituer le développement<br />
diachronique de ces quatre littératures en rassemblant et<br />
en ordonnant les données chronologiques existantes, qu’elles