(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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— 549 — succès contre le Salvinia rotundifolia. A cause de la situation politique instable on n’a jamais effectué des traitements herbicides sur grande échelle au lac Kariba. D ’après les essais de W il d et M it c h e l l (1970) le niclosamide ou 5,2’-dichloro-4’-nitrosalicyanilide donnerait un bon résultat en pulvérisant une bouillie abondante, contenant 250 à 1000 ppm de matière active et 1 % de mouillant. Actuellement, on a beaucoup d’espoir dans le glypbosate, un sel isopropylamine de N-(phosphonométhyl) glycine, dont la dose varie entre 2 kg et 4 kg/ha. Cet herbicide est très peu toxique (LD 50>4 000 m g/kg) et n’a pas de rémanence, étant donné qu’il se décompose très rapidement par hydrolyse. Son action est plus lente que celle du paraquat, mais elle est plus systémique. b) La lutte biologique Etant donné qu’une lutte biologique serait plus économique que les interventions mécaniques et chimiques, on devrait intensifier les recherches afin de pouvoir utiliser sur grande échelle les ennemis naturels. Il est évident que les pays en voie de développement, à ressources limitées, sont très intéressés par ce mode de contrôle ( L it t l e , 1966). En ce moment, des études sont en cours dans quelques Instituts, notamment par Dr. F.D. B e n n e t , of the Commonwealth Institute for Biological Control (CIBC), Gordon Street, Curape, Trinidad, par N.S. I r v in g (1972), Gaborone Agricultural Research Station, B.P. 33, Botswana (depuis décembre 1971, sur la Chobe River) et par D.S. M it c h e l l , Botany Department of the University of Rhodesia, Salisbury, Rhodé- sie. On a remarqué qu’une certaine réduction de l’infestation est possible en utilisant les insectes Paulinia acuminata De Geer, une sauterelle (Acrididae) et Cyrtobagous singularis Hustache, une calandre, lesquels se nourissent du Salvinia. Ces insectes sont originaires d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale. Les œufs du P. acuminata se développent uniquement sur les plantes aquatiques. C. singularis est monophage sur Salvinia, mais se multiple plus lentement que P. acuminata. On conseille
— 550 — d’utiliser ces ennemis naturels là où ils ne risquent pas d’attaquer des cultures, c.à.d. à une distance minimale de 15 km des champs cultivés. Ces mesures sont également prises dans le cas de la lutte biologique contre l'Eichhornia crassipes (M art.) Solms avec différentes espèces d’araignées rouges ( P ieterse, 1 9 7 2 ), e.a. avec Tetranychus tumidus, Oligonichus sylvestris, Tetrany- chus neocaledonicus et Tetranychus macfarlani. C o n c l u s io n Il est bien possible que le Salvinia auriculata qui a envahi le lac de retenue d’Inga soit un hybride, nommé 1’« African Py!e». Cet hybride montre un pouvoir de reproduction végétative, tel qu’il peut former un tapis si épais de Salvinia qu’il élimine sous lui toute vie aquatique. Il y a encore le danger d’envahissement du tapis de Salvinia par des plantes palustres et de la formation d’îles flottantes stables. Etant donné que les herbicides ne sont actifs qu’au stade juvénile, on aurait dû à Inga intervenir plus tôt, au début de l’infestation, par des traitements répétés au paraquat. Les phytohormones, parmi lesquels le 2,4-D est le plus actif contre l’Eichhornia crassipes, ont donné un mauvais résultat contre le Salvinia. Il serait intéressant d’effectuer des essais avec le glyphosate, un herbicide très peu toxique et à action systémique, lequel a des chances de pénétrer plus profondément dans la couche épaisse de Salvinia. On peut enfin espérer réduire le taux d’infestation de Salvinia à un niveau acceptable en combinant l’éradication mécanique avec une lutte intégrée à l’aide des herbicides et des insectes phytophages. Les mesures préventives restent cependant prioritaires. BIBLIOGRAPHIE B o n n e t , A.-L.-M., 1955: Contribution à l’étude des Hydroptéridées: Recherches sur Salvinia auriculata Aubl. (Ann. des Sc. Nat., Botanique, 11e Série, tome XVI, 529-600).
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