(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

— 548 —
à 200 1/ha, mais à cause de leur toxicité pour la vie aquatique,
on n ’a pas poursuivi les essais.
Quatre herbicides étaient prometteurs dans les essais de H at-
TINGH (1962).
1) Le dodecyl héxaméthylèneimine (BAS 5959-90 % ) à 15
kg/ha; le coût était cependant trop élevé.
2 ) L’arsénite de soude est actif à 3,5-7 kg/ha (0,5 à lppm
de A S 2 O 3 en eau d’une profondeur de 0,6 m) contre les jeunes
plantes et à 11 kg/ha contre les plantes adultes dans les tapis
flottants. La grande sensibilité est probablement due à l’absorption
rapide par les feuilles aériennes et par les feuilles
submergées, après diffusion dans l’eau. La dose requise est
dix fois inférieure à celle utilisée à l’époque aux U.S.A. dans la
lutte contre les plantes submergées. D ’après H a t t i n g h , à ces
doses faibles, il n’y avait pas de danger pour les organismes
aquatiques, ni pour une accumulation dans la vase; les poissons
supportaient même des concentrations 30 fois supérieures à celles
requises pour le contrôle du Salvinia. Les traitements avec l’arsé-
nite sont très économiques, étant donné le faible coût du produit
et la possibilité d’application par avion, avec de faibles volumes
d’eau. Il semble cependant indiqué de remplacer l’arsénite de
soude par des herbicides moins toxiques pour l’homme et à
action résiduelle encore moins longue.
3) Les dipyridyles (3) diquat et surtout (4) le paraquat,
ont le plus de valeur dans la lutte contre le Salvinia. Ces
herbicides de contact sont facilement absorbés par les organes
verts et leur action est très rapide. Les dipyridyles étant fortement
absorbés en très peu de temps par les colloïdes en suspension
dans l’eau et par la boue, ils sont complètement inactivés
quelques jours après le traitement. Il n’y a donc aucune action
résiduelle, ni de toxicité à craindre pour les poissons.
Le paraquat, huit fois plus actif que le diquat, est le plus
intéressant. Déjà à des doses de 0,6 à 1 kg/ha le paraquat
avait une bonne action contre le Salvinia, tandis que la régénération
était très ralentie. Remarquons cependant qu’au barrage
d’Inga les traitements par avion au paraquat n’ont en qu’un
effet médiocre, du fait du stade de développement trop avancé
de la plante. En Floride (U.S.A.) le diquat a été utilisé avec