(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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dessous des besoins minimaux des poissons. Sc h elpe (1 9 6 1 )
signale un cas dans l’estuaire de la rivière Zongwe où en dessous
d’une telle couche de Salvinia, la teneur en oxygène à
une profondeur d’un mètre était de 0,66 mg/1, tandis qu’en eau
libre la teneur était de 6 .9 mg/1. Le taux de réduction de l’oxygène
est en relation avec l’épaisseur et la cohésion de la couche
végétale. Les conditions anaérobiques favorisent encore la formation
de méthane et d’ammoniaque, substances très toxiques
pour toute vie aquatique. En plus, le tapis flottant empêche la
pénétration de la lumière, indispensable au développement du
plancton et des plantes submergées. Dans une telle situation,
la vie des poissons est impossible et leur pêche condamnée.
Cook et G ut (1971) attirent également l’attention sur le
fait que dans ces conditions anaérobiques il peut y avoir formation
d’hydrogène sulfureux. Celui-ci a un effet corrosif sur
le cuivre des installations hydroélectriques.
En certaines régions, comme c’est le cas à Ceylan (Chow,
T h e v a s a g a y a m , W a m b e e k , (1955), le Salvinia auriculata est
une plante-hôte des moustiques Mansonia, principaux vecteurs de
la filariose (Wuchereria malavï).
L es possibilités d e lutte c o n t r e le S a lv in ia
Etant donné que l’eau calme favorise le développement du
Salvinia, il importe d’éviter toute cause favorisante comme e.a.
les arbres flottants et les branches des arbres partiellement
submergés. Il est avantageux de déclencher les mesures de contrôle
aussitôt que possible avant que le problème devienne
critique et difficilement maîtrisable.
H a r d in g (1 9 6 6 ) estime même que l’exécution d’un projet
de barrage devrait être précédée par une étude à long terme,
non seulement de la limnologie mais également de l’écologie de
la rivière en amont et de celle du réservoir à remplir. Ces études
devraient être poursuivies pendant la période critique de la mise
sous eau.
Le contrôle des plantes aquatiques, après la fermeture d’un
barrage, devrait figurer au cahier des charges en même temps
que l’éradication des obstacles et l’entrepreneur devrait en être
responsable jusqu’à la réception définitive de l’ouvrage.