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(1973) n°3 - Royal Academy for Overseas Sciences

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1 utilisation de l’alphabet arabe pour la transcription de certaines<br />

langues africaines. Ainsi se <strong>for</strong>mèrent des littératures du type<br />

appelé « ajami ». Ce phénomène semble avoir commencé parmi<br />

les Peuls, dont les plus anciens manuscrits, originaires du Fouta<br />

Djalon, datent du XVIIIe siècle. Mais avec la guerre sainte d’Ous-<br />

mane Dan Fodio contre les émirs Haoussa du Nigéria septentrional,<br />

une littérature ajami se développa en langue Haoussa dès<br />

le début du XIX e siècle. A la fin de ce siècle apparaissait, au<br />

Sénégal, une littérature en langue Wolof. Cependant une autre<br />

branche de l’influence musulmane, partie de l’Hadramaout, parvenait,<br />

malgré la concurrence portugaise, à installer l’Islam sur<br />

la côté orientale de l’Afrique. Au départ de Zanzibar, des îles<br />

voisines et des villes côtières, un intense brassage ethnique et culturel<br />

constitua ainsi la civilisation Swahili, qui semble s’être exprimée<br />

très tôt par une littérature de type ajami. Les plus anciens<br />

manuscrits conservés datent, eux aussi, du XVIIIe siècle. La littérature<br />

Swahili, composée en grande partie d’œuvres narratives<br />

à caractère d’abord exclusivement religieux, puis recourant de<br />

plus en plus à l’inspiration séculière, est, de toutes les littératures<br />

islamiques de l’Afrique noire, celle qui a reçu le plus d’attention<br />

de la part des spécialistes européens; mais ceux-ci se sont surtout<br />

intéressés à des problèmes de langue et de prosodie, et il n’existe<br />

encore aucune étude historique sérieuse sur cette littérature, pas<br />

plus que sur celles de l’Afrique occidentale.<br />

Avec la colonisation européenne une troisième vague d’alphabétisation<br />

devait submerger graduellement l’ensemble de l’Afrique<br />

noire. Les conséquences pour la <strong>for</strong>mation de littératures<br />

écrites en furent très diverses. Les régions colonisées par des peuples<br />

latins et évangélisées par des missionnaires catholiques furent<br />

soumises à une politique culturelle qui conduisait à l’utilisation<br />

exclusive des langues européennes (portugais d’abord, puis français,<br />

puis espagnol) pour la création littéraire; au contraire, la<br />

colonisation britannique et l’évangélisation protestante favorisèrent<br />

l’essor de littératures écrites en langues vernaculaires, bien<br />

avant l’apparition d’œuvres en anglais.<br />

Alors qu’au cours des douze dernières années, des travaux en<br />

nombre croissant ont été consacrés aux littératures africaines d’expression<br />

anglaise, française ou portugaise, les littératures vernaculaires<br />

écrites ont été déplorablement négligées. Le but de l’ou-

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