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A l’entorn deu Calvinisme de Bearn de Joan-Enric de Fondeville (apr. 1685) Jornada d’estudis deTolosa (Bibliotèca d’estudis méridionaus, CROM) deu 16 de genèr de 2010 Philippe CHAREYRE Le Béarn, terre d'expérimentation de la révocation 2 Felip MARTEL Lo protestantisme vist per Fondeville 13 Joan-Francés COUROUAU De quauques ambiguïtats dens lo Calvinisme de Bearn de Fondeville 23 Felip GARDY Elements epics dins l'eglòga ? Garros, Ader, Fondeville 34

A l’entorn <strong><strong>de</strong>u</strong> <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Joan</strong>-<strong>Enric</strong> <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville (apr. 1685)<br />

Jornada d’estudis <strong>de</strong>Tolosa (Bibliotèca d’estudis méridionaus, CROM)<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> 16 <strong>de</strong> genèr <strong>de</strong> 2010<br />

Philippe CHAREYRE<br />

Le Béarn, terre d'expérimentation <strong>de</strong> la révocation 2<br />

Felip MARTEL<br />

Lo protestantisme vist per Fon<strong>de</strong>ville 13<br />

<strong>Joan</strong>-Francés COUROUAU<br />

De quauques ambiguïtats <strong>de</strong>ns lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville 23<br />

Felip GARDY<br />

Elements epics dins l'eglòga ? Garros, A<strong>de</strong>r, Fon<strong>de</strong>ville 34


LE BEARN, TERRE D’EXPERIMENTATION DE LA REVOCATION<br />

« Le Béarnais a l’esprit léger, et l’on peut dire<br />

qu’avec la même facilité que la reine Jeanne les<br />

avait pervertis, ils sont revenus à la religion <strong>de</strong><br />

leur pères. » Nicolas Foucault, août 1685 1 .<br />

« Contre lous huganauts be cau que <strong><strong>de</strong>u</strong> prouberbi<br />

Deus chibaus ou mulets opiniastres me serbi,<br />

Qui dits que : « nou j a pas ni talle ni <strong>de</strong>sgoast,<br />

Aux qui refusen sere, en ahira’us lou bast. » 2<br />

Fon<strong>de</strong>ville, vers 275-278.<br />

La première citation triomphante, tirée <strong>de</strong>s mémoires <strong>de</strong> l’intendant Nicolas Foucault,<br />

est tout à fait révélatrice à la fois <strong>de</strong> la lour<strong><strong>de</strong>u</strong>r <strong>de</strong> l’héritage princier <strong>de</strong>s origines, et du<br />

discours négationniste <strong>de</strong>s autorités politiques et administratives transposant dans le champ du<br />

pouvoir civil, le discours religieux sur l’hérésie.<br />

La secon<strong>de</strong>, qui se veut frappée du sceau du bon sens, détourné ici pour la raison <strong>de</strong> la<br />

cause, approuve l’action <strong>de</strong> l’intendant. Ces <strong><strong>de</strong>u</strong>x citations, aux antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la tolérance<br />

civile et religieuse, illustrent le climat dans lequel s’est déroulée la révocation <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong><br />

Nantes en Béarn, comme d’ailleurs dans le reste <strong>de</strong> la France, et par conséquent le contexte<br />

dans lequel s’inscrit l’écriture du <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> Béarn <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville.<br />

C’est aussi dans ce cadre qu’il faut placer plus généralement les écrits touchant au<br />

domaine <strong>de</strong> la religion. S’ils ont pris la forme dans la première partie du XVII e siècle, <strong>de</strong><br />

controverses théologiques entre Eglises, ils se déplacent sous le règne <strong>de</strong> Louis XIV sur le<br />

terrain <strong>de</strong> l’histoire, lorsque l’Etat intervient <strong>de</strong> plus en plus dans le domaine confessionnel. Si<br />

dans la première démarche l’enjeu était celui <strong>de</strong> la légitimité religieuse, il <strong>de</strong>vient légaliste<br />

dans le second, portant sur la place que l’Etat entend donner à la minorité religieuse. Ces<br />

discours sont enfin relayés auprès <strong>de</strong>s populations par <strong>de</strong>s prédications et <strong>de</strong>s écrits plus<br />

pédagogiques, <strong>de</strong>stinés à bien marquer la frontière entre les <strong><strong>de</strong>u</strong>x groupes confessionnels. En<br />

Béarn, ils justifient les mesures prises par le parlement <strong>de</strong> Navarre et les intendants.<br />

UNE PRINCIPAUTE EN HERITAGE<br />

Il convient tout d’abord <strong>de</strong> donner un rapi<strong>de</strong> aperçu <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> dissi<strong>de</strong>nce<br />

religieuse, et <strong>de</strong> sa perception par le pouvoir politique. Il est nécessaire <strong>de</strong> rappeler que les<br />

nouvelles Eglises en rupture avec Rome n’ont pu se construire et se développer au XVI e siècle<br />

que par le soutien <strong>de</strong> princes ou <strong>de</strong> souverains. C’est le cas pour les Eglises luthériennes du<br />

nord du Saint-Empire, puis dans les royaumes scandinaves ; c’est également le cas d’un<br />

mouvement plus radical inspiré <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> Calvin à Genève qui s’est propagé<br />

jusqu’en Béarn au temps <strong>de</strong> Jeanne d’Albret, dans les années 1560. Après la division<br />

religieuse <strong>de</strong> l’Europe, une règle tend à s’imposer : les sujets doivent pratiquer la religion <strong>de</strong><br />

l’Etat, dans le cadre <strong>de</strong> la seule Eglise officielle. Ce principe, cujus regio, ejus religio, fut<br />

entériné par la paix d’Augsbourg en 1559 pour le courant luthérien, puis étendu par la paix <strong>de</strong><br />

1 Mémoires <strong>de</strong> Foucault p. 127, cité in Soulice 1885, 34.<br />

2 Contre les huguenots il faut que je me serve / Du proverbe <strong>de</strong>s chevaux ou <strong>de</strong>s mulets opiniâtres, / Qui dit : « Il<br />

n’y a ni tort ni dommage / À mettre le bât à ceux qui refusent la selle ».<br />

2


Westphalie en 1648 aux Eglises issues du calvinisme. Pour ceux qui n’appartiennent pas à ces<br />

Eglises, la liberté <strong>de</strong> conscience est reconnue, mais non celle <strong>de</strong> culte. Pour en bénéficier, il<br />

faut user du jus emigrandi, c'est-à-dire <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> s’exiler dans un pays où sa propre<br />

sensibilité religieuse est celle <strong>de</strong> l’Etat. Cette situation est, <strong>de</strong> 1569 à 1599 (Desplat 1986),<br />

celle <strong>de</strong> la principauté souveraine <strong>de</strong> Béarn.<br />

Le cas <strong>de</strong> la France est un peu plus complexe et atypique, car il ressort d’un<br />

affrontement religieux ayant pour but la conversion <strong>de</strong> l’Etat qui n’a pas abouti. L’édit <strong>de</strong><br />

Nantes en fige les rapports <strong>de</strong> force en 1598. Sa principale caractéristique est <strong>de</strong> tolérer une<br />

Eglise minoritaire au sein d’un Etat et <strong>de</strong> lui concé<strong>de</strong>r une liberté <strong>de</strong> culte restreinte, en<br />

attendant que ses membres rallient <strong>de</strong> façon volontaire l’Eglise majoritaire. C’est ce pacte qui<br />

sera rompu par la révocation <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes <strong>de</strong> 1685 et provoquera, pour ou contre sa<br />

justification, une abondante littérature dans laquelle s’inscrit l’ouvrage <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville.<br />

Le protestantisme est <strong>de</strong>venu en dix années, la religion <strong>de</strong> l’État en Béarn.<br />

L’ordonnance <strong>de</strong> Nérac <strong>de</strong> 1561 autorise pour la première fois le nouveau culte. Les gran<strong>de</strong>s<br />

ordonnances <strong>de</strong> novembre 1571 ont donné un statut officiel à l’Eglise réformée <strong>de</strong> Béarn<br />

(reconnaissance <strong>de</strong>s assemblées ecclésiastiques comme le syno<strong>de</strong>, les colloques et les<br />

consistoires ; organisation du financement ; définition d’un nouvel ordre social avec le statut<br />

du mariage ; mise en place d’un ordre moral) 3 .<br />

Le catholicisme met plus <strong>de</strong> vingt ans à se rétablir, après une éviction officielle <strong>de</strong><br />

trente années. L’édit <strong>de</strong> Fontainebleau <strong>de</strong> 1599, pâle reflet local <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes, rétablit le<br />

culte public dans huit localités du diocèse <strong>de</strong> Lescar et dans quatre <strong>de</strong> celui d’Oloron. Ce n’est<br />

qu’en 1605, qu’Henri IV étend à tout le Béarn la liberté du culte catholique. L’édit <strong>de</strong><br />

mainlevée (restitution) <strong>de</strong>s biens ecclésiastiques en faveur <strong>de</strong> l’Eglise catholique <strong>de</strong> septembre<br />

1617 ne sera appliqué qu’après le rattachement <strong>de</strong> la principauté à la France, par la<br />

chevauchée <strong>de</strong> Louis XIII <strong>de</strong> 1620.<br />

Le protestantisme, malgré un isolement relatif, a donc bénéficié <strong>de</strong> conditions<br />

favorables pour s’implanter dans cette principauté périphérique, et lui a permis d’afficher son<br />

particularisme face à ses <strong><strong>de</strong>u</strong>x puissants voisins. S’il recule pour disparaître progressivement<br />

en certains lieux, il se maintient <strong>de</strong> façon vigoureuse en d’autres, notamment dans sa partie<br />

occi<strong>de</strong>ntale. L’enquête <strong>de</strong> l’intendant Clau<strong>de</strong> Pellot <strong>de</strong> 1665, à laquelle répondront les<br />

protestants <strong>de</strong> Béarn par <strong>de</strong> nouveaux chiffres un peu plus élevés, donne les premières<br />

estimations (30% <strong>de</strong> la population totale) : 6 414 familles, 35 000 personnes, 39 pasteurs, et<br />

86 Eglises. Ils représentent encore la moitié <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> Pau, capitale politique et<br />

administrative, et en dépassent les trois-quarts dans les secteurs d’Orthez et Salies-<strong>de</strong>-Béarn.<br />

Des bastions du protestantisme ont bien résisté à la réintroduction du catholicisme, comme la<br />

basse vallée <strong>de</strong>s gaves (triangle Sauveterre-Orthez-Lagor), le secteur <strong>de</strong> Pau, le secteur <strong>de</strong><br />

Nay-Pontacq. Parmi les communautés les plus fortes, on remarque Salies-<strong>de</strong>-Béarn (97%),<br />

Gouze et Labasti<strong>de</strong>-Villefranche (94%), Orthez (87% soit 5 600 protestants pour 800<br />

catholiques). Des zones minoritaires très mal <strong>de</strong>sservies (entre 1 et 5% <strong>de</strong> la population) se<br />

trouvent dans le Vic Bilh (excepté quelques îlots réformés comme Garlin avec 91%) et les<br />

vallées pyrénéennes (excepté le cas d’Osse-en-Aspe avec 36%) 4 . Cette communauté reste<br />

stable jusqu’à la Révocation. L’enquête <strong>de</strong> 1682 donne encore 6 428 familles, soit 27 723<br />

personnes.<br />

La reconquête catholique a été tardive et difficile. Elle a misé sur l’appui <strong>de</strong> l’Etat<br />

retournant contre le protestantisme, les instruments qui avaient permis son développement.<br />

Elle va cependant bénéficier <strong>de</strong> l’appui zélé du parlement <strong>de</strong> Navarre, créé en 1620 par Louis<br />

3 V. Chareyre 2008.<br />

4 V. Sarrabère 2001,<br />

3


XIII. Les protestants en ont été exclus, ils n’obtiendront jamais la création d’une chambre mipartie<br />

pour juger <strong>de</strong>s affaires <strong>de</strong> religion. Cette cour <strong>de</strong> justice multipliera les procédures<br />

envers les Eglises comme envers les protestants eux-mêmes. Elle redoublera d’activité dans<br />

les années qui précè<strong>de</strong>nt et suivent immédiatement la Révocation. La controverse est<br />

développée par les évêques, Jean-Henri <strong>de</strong> Salettes à Lescar, les <strong><strong>de</strong>u</strong>x Arnaud <strong>de</strong> Maytie à<br />

Oloron et par les ordres <strong>de</strong> la Contre-Réforme comme les barnabites <strong>de</strong> Lescar, les jésuites et<br />

les capucins à Pau. Je renvoie sur ce point à la présentation <strong>de</strong> l’édition critique <strong>de</strong>s Eglogues<br />

(éd. Darrigrand 2002, 14-20).<br />

Progressivement, la norme administrative s’impose à la liberté <strong>de</strong> conscience sous<br />

déguisement d’ordre public. La législation restrictive s’accélère après la mort <strong>de</strong> Cromwell en<br />

1658, puis avec l’abandon <strong>de</strong>s alliances protestantes contre les Habsbourg après la guerre <strong>de</strong><br />

Dévolution, puis la guerre <strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong> en 1672. La communauté protestante perd alors ses<br />

protecteurs ; le roi n’a plus <strong>de</strong> raison diplomatique <strong>de</strong> la ménager. Aux mesures restrictives<br />

(fermeture <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> cultes, interdictions professionnelles, restriction <strong>de</strong> la pratique,<br />

exclusion <strong>de</strong> l’espace public) bien connues pour la France, s’ajoutent en Béarn <strong>de</strong>s mesures<br />

locales qui anticipent parfois sur la législation royale générale. Des arrêts sont pris en 1666<br />

contre le chant <strong>de</strong>s psaumes, et le pasteur <strong>de</strong> Sauveterre, Arnaud Magendie, est condamné à<br />

faire amen<strong>de</strong> honorable puis à l’exil pour avoir parlé <strong>de</strong> l’Eglise catholique en chaire, et tout<br />

particulièrement pour avoir dit qu’elle tolérait les prêtres concubinaires et n’admettait pas le<br />

mariage <strong>de</strong>s clercs.<br />

A Pau en 1684, il est interdit aux protestants d’entrer dans la profession d’avocat alors<br />

qu’ils en représentent les trois-quarts (150/200). Cette mesure ne sera appliquée en France<br />

qu’en juillet 1685. Le Béarn sera aussi la première terre à être dragonnée en 1685. Elle <strong>de</strong>vait<br />

être un exemple, et faire oublier que le protestantisme avait été la religion <strong>de</strong> l’Etat dans le<br />

berceau <strong>de</strong> la dynastie.<br />

« COMPELLE INTRARE »<br />

« Les rois n'ont pas droit sur vos âmes, pensez comme<br />

il vous plaira : Dieu lui-meme ne vous ôte pas la<br />

malheureuse faculté <strong>de</strong> penser <strong>de</strong>s folies, mais ils ont droit<br />

sur vos corps, sur vos gestes, vos paroles et vos actions. Si<br />

vous dérangez l'harmonie du corps politique, il faut vous<br />

en retrancher. » Isidore Mirasson 5<br />

Cette citation tirée <strong>de</strong>s écrits d’Isidore Ignace Mirassou, barnabite, premier ordre <strong>de</strong> la<br />

Contre-Réforme introduit en Béarn en 1608, témoigne, dans cette terre <strong>de</strong> reconquête, <strong>de</strong><br />

l’animosité du clergé catholique envers les protestants, et <strong>de</strong> l’énergie qu’il met à rattraper le<br />

temps perdu.<br />

Elle est justifiée par le compelle intrare (contraints-les d’entrer), injonction <strong>de</strong> Jésus<br />

Christ dans la parabole <strong>de</strong>s conviés (Luc 14.15-24), utilisée par saint Augustin lors du schisme<br />

donatiste, qui est réemployée à l’encontre <strong>de</strong>s protestants à la fin du XVII e siècle. Elle se<br />

traduit par une législation spécifique d’étouffement qui se manifeste sur le terrain, par<br />

l’intolérance administrative et la violence d’Etat.<br />

5 Mirasson 1768, 320. Mirassou orthographie son nom dans l’ouvrage en Mirasson.<br />

4


Le Béarn est la première victime <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong> cette délinquance d’opinion sous<br />

couvert d’ordre public. Il fait l’objet en 1668, d’un « Règlement général sur les affaires<br />

survenues entre le parlement <strong>de</strong> Pau, le clergé <strong>de</strong> Béarn et les sujets <strong>de</strong> Sa Majesté <strong>de</strong> la<br />

religion prétendue réformée dudit païs », une sorte d’édit <strong>de</strong> pré-révocation. Il limite le<br />

nombre <strong>de</strong> temples à vingt, ce qui représente une diminution <strong>de</strong>s trois-quarts <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong><br />

culte autorisés. Les écoles primaires sont aussi limitées au nombre <strong>de</strong> vingt en restreignant<br />

leur enseignement à la lecture, l’écriture et le calcul. Il comprend également <strong>de</strong>s interdictions<br />

professionnelles comme l’exercice <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> notaire, <strong>de</strong> secrétaire <strong>de</strong> maison <strong>de</strong> ville,<br />

d’horloger et <strong>de</strong> sonneur <strong>de</strong> cloche. Les mesures sont enfin d’ordre politique, limitant le<br />

nombre <strong>de</strong>s protestants à un tiers au maximum dans les conseils municipaux, ce qui touche<br />

particulièrement les communautés majoritaires <strong>de</strong> l’ouest du Béarn, et en les excluant <strong>de</strong> toute<br />

représentation aux Etats.<br />

Quinze ans plus tard, dans le contexte <strong>de</strong> la trêve <strong>de</strong> Ratisbonne qui voit Louis XIV au<br />

faîte <strong>de</strong> sa puissance en Europe, <strong>de</strong> nouvelles mesures <strong>de</strong>stinées à pousser les populations<br />

protestantes <strong>de</strong> France à la conversion sont prises directement par le pouvoir royal. C’est<br />

l’intendant Nicolas Foucault qui en Béarn, sera chargé <strong>de</strong> leur application et le fera avec une<br />

attention toute particulière. Protégé <strong>de</strong> Colbert, il était tombé en disgrâce après la mort <strong>de</strong> son<br />

protecteur en 1683 et avait perdu son intendance <strong>de</strong> Montauban pour celle <strong>de</strong> Béarn. Il y<br />

redoublera <strong>de</strong> zèle pour s’attirer la faveur <strong>de</strong> Louvois.<br />

Arrivé à Pau en mars 1684, il met en place une caisse <strong>de</strong> conversion, fait ouvrir un<br />

« séminaire <strong>de</strong> nouvelles catholiques » <strong>de</strong>stiné à maintenir dans leurs bonnes dispositions les<br />

femmes nouvellement converties au catholicisme. En bon administrateur, il présente<br />

un « mémoire concernant les affaires <strong>de</strong> la religion dans le pays <strong>de</strong> Béarn » et, à la fin du mois<br />

d’août, part le présenter à Paris.<br />

Il en revient, en février 1685, et écrit alors dans une lettre du 15 mars : « l’instruction<br />

du roi est <strong>de</strong> rendre difficile et même incommo<strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> la même religion à tous ceux<br />

qui la professent dans son royaume » ; il faut « dégoûter le peuple d’aller au temple et l’attirer<br />

à l’église, ne pouvant <strong>de</strong>meurer sans culte » (Soulice 1885, 70). Pour cela, il a obtenu l’« édit<br />

<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s temples » du 4 février 1685, qui ordonne que quinze d’entre eux soient rasés<br />

dans le délai d’un mois et n’en autorise que cinq, un par sénéchaussée et <strong>de</strong> même, cinq<br />

écoles. L’œuvre est achevée avec diligence un mois plus tard.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’acharnement administratif, il s’agit d’une démarche qui relève d’un<br />

aveuglement feint : le refus, sous une application détournée <strong>de</strong> l’instruction officielle, <strong>de</strong><br />

reconnaître une véritable conscience individuelle en vue <strong>de</strong> pousser, avec une brutalité<br />

dissimulée par la loi, à la conversion.<br />

L’application malhonnête du règlement s’accompagne <strong>de</strong> la limitation à <strong><strong>de</strong>u</strong>x du<br />

nombre <strong>de</strong> pasteurs par temple et <strong>de</strong> l’interdiction <strong>de</strong> prêcher en <strong>de</strong>hors. Par ailleurs, les cinq<br />

temples autorisés n’ont pas été choisis au hasard. Foucault écrira dans ses Mémoires :<br />

« J’affectai <strong>de</strong> ne laisser subsister que les temples, justement au nombre <strong>de</strong> cinq, dans lesquels<br />

les ministres étaient tombés dans les contraventions qui comportaient la peine <strong>de</strong> démolition<br />

du temple, dont la connaissance était renvoyée au parlement, <strong>de</strong> sorte que par ce moyen, il ne<br />

<strong>de</strong>vait plus rester <strong>de</strong> temples en Béarn » 6 . Ainsi à Osse, le pasteur Pierre Peiret a été interdit. Il<br />

s’est réfugié en Hollan<strong>de</strong> puis en Angleterre, en compagnie <strong>de</strong> sa famille et <strong>de</strong> Jean<br />

Latourrette, d’où il part fon<strong>de</strong>r l’Eglise française <strong>de</strong> New York (La Tourette 2010). Foucault<br />

va ensuite s’appliquer à faire fermer les autres temples, les uns après les autres ; ainsi le 22<br />

mars, les pasteurs <strong>de</strong> Jurançon sont arrêtés pour avoir « trop librement » parlé <strong>de</strong>s affaires du<br />

6 Soulice 1885, 12 (citant les Mémoires <strong>de</strong> Foucault p. 112-113).<br />

5


moment et le temple est fermé puis démoli. Un sort i<strong>de</strong>ntique est réservé à ceux <strong>de</strong> Garlin et<br />

<strong>de</strong> Bellocq fin avril. Un arrêt du 30 mai interdit aux pasteurs restants <strong>de</strong> s’approcher à moins<br />

<strong>de</strong> six lieues <strong>de</strong>s temples interdits.<br />

Il ne restait plus, selon le plan <strong>de</strong> Foucault, qu’à pousser les réformés à la conversion<br />

par l’emploi <strong>de</strong> la force, qui est présenté très hypocritement comme une nécessité salutaire.<br />

Pour l’intendant, c’est un « prétexte que les peuples cherchent pour se détacher du parti <strong>de</strong>s<br />

religionnaires » (Soulice 1885, 70), un moyen pour justifier leur décision d’abjuration sans<br />

s’exposer à la critique <strong>de</strong> la communauté. Les conversions sont en effet collectives, et un<br />

moyen <strong>de</strong> faire sauter le verrou <strong>de</strong> l’obstination caractéristique <strong>de</strong> l’hérésie. Foucault présente<br />

donc son action comme un bienfait pour les individus qui se mettent ainsi en règle avec<br />

l’ordre politique du royaume, tout en sauvant leurs âmes. Il déclarera à Oloron « Vous verrés<br />

que vos pères se sont abjurés sans raison légitime et se sont séparés <strong>de</strong> nous par <strong>de</strong>s motifs<br />

purement temporels, que le libertinage et l’intérêt particulier ont donné naissance à vostre<br />

religion et que l’ignorance ou la foiblesse <strong>de</strong> ceux qui l’ont suivie vous y a fait naistre »<br />

(Soulice 1885, 36).<br />

Le moyen choisi est celui du casernement <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> guerre chez les particuliers,<br />

pratique habituelle, mais ici, les soldats sont transformés en « missionnaires bottés ». En<br />

1681, la première dragonna<strong>de</strong> est expérimentée en Poitou à l'initiative <strong>de</strong> l'intendant René <strong>de</strong><br />

Marillac (intendant du Poitou <strong>de</strong> 1677 à janvier 1682), encouragé sans doute par Louvois.<br />

Louvois lui ayant envoyé un régiment <strong>de</strong> cavalerie pour ses quartiers d'hiver, Marillac les loge<br />

principalement chez les réformés en leur permettant <strong>de</strong> piller et <strong>de</strong> ruiner leurs hôtes<br />

protestants. S’ils s'obstinent à ne pas se convertir, ils sont, avec les membres <strong>de</strong> leurs familles,<br />

maltraités et victimes <strong>de</strong> nombreuses exactions. Dans le cas <strong>de</strong> communautés importantes,<br />

après une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> dragonna<strong>de</strong> généralisée, les populations sont rassemblées <strong>de</strong> force et<br />

conduites à l’église pour abjurer collectivement.<br />

Ainsi, en Béarn, sous l’apparence d’un banal logement <strong>de</strong> troupes et <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong><br />

l’ordre public, le nombre disproportionné <strong>de</strong> quarante-sept compagnies du duc <strong>de</strong> Boufflers<br />

est affecté à cette tâche. Pour faciliter ce passage, les évêques d’Oloron et <strong>de</strong> Lescar sont<br />

même allés jusqu’à donner <strong>de</strong> fausses assurances selon lesquelles les croyances au purgatoire<br />

et à l’invocation <strong>de</strong>s saints ne seraient pas obligatoires, que le service divin pourrait être<br />

célébré en français, sans définir la modalité <strong>de</strong> la présence divine dans l’eucharistie et qu’ils<br />

pourraient continuer à lire la Bible (Soulice 1885, 39-40 et 42-43).La dragonna<strong>de</strong> du Béarn<br />

débute par Pontacq le 17 mai avec quatre compagnies d’infanterie, en présence <strong>de</strong> l’évêque <strong>de</strong><br />

Tarbes qui protesta néanmoins contre les métho<strong>de</strong>s employées. Elle s’achève à Orthez, le 14<br />

juillet, alors que l’émissaire que la ville envoie à Versailles est embastillé sur l’intervention <strong>de</strong><br />

Foucault. Celui-ci va pouvoir se glorifier <strong>de</strong> 20 000 conversions. « Le roi peut faire estat que<br />

le calvinisme est entièrement déraciné <strong>de</strong> Béarn » écrira-t-il à Louvois le 18 juillet 1685<br />

(Soulice 1885, 48). En fait, quelques familles résistent encore et Osse ne sera visitée par les<br />

soldats qu’en septembre.<br />

Ces dragonna<strong>de</strong>s se poursuivront en Languedoc, puis dans l’Est et en Normandie<br />

jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’année. Dès le mois d’octobre, Louis XIV prétexte <strong>de</strong> cet élan massif <strong>de</strong><br />

conversions pour mettre un terme au régime <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes. L’édit <strong>de</strong> Fontainebleau qui<br />

le révoque permet <strong>de</strong> se débarrasser <strong>de</strong>s pasteurs non convertis, exilés sans leurs enfants <strong>de</strong><br />

plus <strong>de</strong> sept ans, d’interdire toute célébration <strong>de</strong> culte. Les simples fidèles <strong>de</strong>vant se plier à la<br />

volonté royale n’ont pas le droit <strong>de</strong> quitter le royaume. Ces mesures provoquèrent la<br />

réprobation générale <strong>de</strong> l’Europe, tant sur la métho<strong>de</strong> employée que sur l’interdiction<br />

d’émigration, une violation du droit <strong>de</strong>s consciences reconnu en Europe <strong>de</strong>puis la paix<br />

d’Augsbourg <strong>de</strong> 1559.<br />

6


La conversion par l’instrument du politique et du militaire ne fait toutefois pas<br />

illusion. La contrainte appliquée n’est conçue que comme provisoire, dans l’espoir que la<br />

plupart finiront par être convaincus par les persuasions du clergé catholique sous l’autorité<br />

duquel ils sont désormais placés. Quant aux <strong>de</strong>rniers récalcitrants, l’obligation que l’édit <strong>de</strong><br />

révocation fait d’élever leurs enfants dans le catholicisme, doit amener les <strong>de</strong>rnières traces du<br />

protestantisme en France à disparaître avec leur mort. Ainsi ces prosélytes un peu particuliers,<br />

dont on continue à se méfier, portent le nom <strong>de</strong> « nouveaux convertis » que l’on distingue<br />

ainsi <strong>de</strong>s « anciens catholiques ». Cette désignation provisoire ne s’éteignit cependant pas<br />

avec la première génération, car leurs <strong>de</strong>scendants continuèrent à porter par ce nom, abrévié<br />

sous l’acronyme N. C., la stigmatisation d’une conversion douteuse.<br />

Après un traumatisme d’une telle violence, la plupart <strong>de</strong> ces convertis en groupes,<br />

privés <strong>de</strong> temples et <strong>de</strong> pasteurs, notamment dans les lieux <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsité, adoptent <strong>de</strong>s<br />

attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> refus graduées, le plus souvent discrètes. Le premier geste consiste à partir vers<br />

les pays du refuge soit par terre, soit par mer. L’éloignement a réduit le nombre <strong>de</strong> ces départs<br />

à environ cinq cents, soit 2% <strong>de</strong> la population protestante du Béarn, l’un <strong>de</strong>s plus faibles pour<br />

la France. Les pays <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination sont la Hollan<strong>de</strong> et l’Angleterre et ses colonies, mais aussi<br />

le Suisse, puis les Etats allemands et notamment la Prusse, au service <strong>de</strong> laquelle la noblesse<br />

béarnaise s’illustra au travers <strong>de</strong> Jean Forca<strong>de</strong> <strong>de</strong> Biaix, ou Zacharie Batsalle <strong>de</strong> Castillon.<br />

Localement, les premières manifestations se traduisent par le refus <strong>de</strong> mourir en<br />

catholique, qui peut conduire comme en 1688, dans les cas <strong>de</strong> Catherine Forca<strong>de</strong> ou d’Anne<br />

Pruer d’Orthez, à la confiscation <strong>de</strong>s biens et la condamnation du cadavre à être traîné sur une<br />

claie et jeté à la voirie. D’où le développement <strong>de</strong>s sépultures privées dans les granges ou les<br />

jardins. Plus tard se développeront les refus <strong>de</strong> baptêmes ou <strong>de</strong> mariages catholiques. Les<br />

premières manifestations publiques, les assemblées « au Désert » se font remarquer par « le<br />

chant <strong>de</strong>s anges » (en réalité le chant <strong>de</strong>s psaumes) qui se fait entendre dans les campagnes<br />

(Bost 1989, 403-423). Les gran<strong>de</strong>s assemblées clan<strong>de</strong>stines <strong>de</strong> 1688 au Pabaà, entre Bellocq<br />

et Salies-<strong>de</strong>-Béarn furent durement réprimées par <strong>de</strong>s exécutions. Le pasteur Jean Destremeau<br />

fait éditer à Amsterdam en 1688 un sermon, Les larmes <strong>de</strong> Jean Destremeau, cy-<strong>de</strong>vant<br />

ministre <strong>de</strong> Bellocq en Béarn, <strong>de</strong>stiné à ses anciennes ouailles <strong>de</strong> Bellocq (éd. Sicard-Arpin<br />

1998). Les liens avec les pasteurs et les membres <strong>de</strong>s familles partis à l’étranger se<br />

maintiennent, notamment au travers <strong>de</strong> correspondances qui encouragent à attendre <strong>de</strong>s jours<br />

meilleurs. Les communautés sont alors visitées par les pasteurs, notamment l’un <strong>de</strong>s plus<br />

célèbres d’entre eux, Clau<strong>de</strong> Brousson qui sera arrêté en septembre 1698 à Oloron. Moins<br />

connu, alors que Destremeau reste au Refuge, Samuel Carsuzan, le second pasteur <strong>de</strong> Bellocq<br />

est revenu clan<strong>de</strong>stinement. Vingt <strong>de</strong> ses sermons au Désert pour les années 1698-1711 ont<br />

été conservés. Le protestantisme béarnais se reconstitue alors autour du culte familial et <strong>de</strong><br />

petites assemblées dans les maisons privées.<br />

Les nouveaux convertis font l’objet <strong>de</strong> plusieurs campagnes <strong>de</strong> désarmement <strong>de</strong> 1688<br />

à 1702 qui ne donnèrent d’ailleurs que peu <strong>de</strong> résultats (Chareyre 2009). Il n’y eut toutefois<br />

pas <strong>de</strong> révolte comme en Cévennes dont le cas reste une exception dans la France protestante.<br />

Tel est le contexte dans lequel est écrit, et éventuellement représenté, le <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong><br />

Béarn <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville.<br />

LA NEGATION IDENTITAIRE<br />

Le combat administratif, puis militaire contre la communauté protestante du Béarn a<br />

reposé, certes, sur une argumentation théologique <strong>de</strong> l’Eglise catholique qui présentait<br />

toutefois l’inconvénient <strong>de</strong> ne pas convaincre les principaux intéressés, sinon à la marge.<br />

7


Cependant, la véritable négation d’une i<strong>de</strong>ntité alternative a avant tout été développée dans le<br />

milieu du parlement, et reprise par les intendants.<br />

Histoire et controverse<br />

Le parlement <strong>de</strong> Navarre situe son discours sur le plan <strong>de</strong> l’ordre social et politique,<br />

pour donner du poids à ses actions répressives. Par la même occasion, il expose et justifie la<br />

répression au travers d’un discours historique. On ne connaît pas l’hypothétique second<br />

volume <strong>de</strong> L’Histoire <strong>de</strong> Béarn contenant les origines <strong>de</strong>s rois <strong>de</strong> Navarre <strong>de</strong> l’archevêque<br />

Pierre <strong>de</strong> Marca, imprimée à Paris en 1640, en revanche Pierre <strong>de</strong> Salefranque, secrétaire au<br />

parlement <strong>de</strong> Navarre, réalise une Histoire <strong>de</strong> l’hérésie <strong>de</strong> Béarn, qui est une collection <strong>de</strong><br />

pièces à charge <strong>de</strong>stinées à démontrer que le protestantisme, dès ses débuts dans la<br />

principauté, a contribué sans interruption à perturber l’ordre public (1545-1669). Cette<br />

compilation dont les chapitres sont précédés <strong>de</strong> préambules était peut-être <strong>de</strong>stinée à alimenter<br />

le second tome <strong>de</strong> Marca. Quoi qu’il en soit, elle apparaît comme une œuvre <strong>de</strong> comman<strong>de</strong><br />

qui accompagne l’édit <strong>de</strong> pré-révocation <strong>de</strong> 1668 dont il a été parlé plus haut. Il est très<br />

vraisemblable qu’elle ait servi à convaincre l’intendant, puis à argumenter les refus successifs<br />

du parlement d’enregistrer cet édit qu’il considérait encore comme bien trop favorable.<br />

Le lien entre l’écriture d’une histoire dont le but est <strong>de</strong> priver la minorité <strong>de</strong> toute<br />

légitimité et les mesures répressives est désormais établi. Il sera employé à <strong>de</strong> multiples<br />

reprises dans la suite du temps.<br />

Cette association se reproduit en effet dix ans plus tard, dans le contexte d’une<br />

dynamique <strong>de</strong> plus en plus restrictive qui aboutit à la révocation <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes. Ainsi est<br />

rédigé en 1685 un ouvrage inédit <strong>de</strong> 282 pages, intitulé Histoire du calvinisme <strong>de</strong> Béarn, dont<br />

l’auteur « M… ministre <strong>de</strong> la relligion pretendüe reformée converti à la foy catholique » n’a<br />

pas été i<strong>de</strong>ntifié. Il semblerait toutefois que cette mention puisse correspondre à Jacques<br />

Bazin, l’un <strong>de</strong>s pasteurs convertis <strong>de</strong> la première heure et pensionné. Il avait en effet abjuré<br />

avec éclat à Saint-Sulpice à Paris en 1680, en présence <strong>de</strong>s évêques <strong>de</strong> Dax et <strong>de</strong> Genève ; il<br />

était ami <strong>de</strong> Pellisson, le créateur <strong>de</strong> la fameuse caisse <strong>de</strong> conversion, qui pensait éteindre le<br />

protestantisme moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, métho<strong>de</strong> à laquelle fait allusion<br />

Fon<strong>de</strong>ville. Cette démarche qui consiste à utiliser les prosélytes pour mieux convaincre leurs<br />

anciens coreligionnaires qu’ils peuvent approcher plus facilement, n’est pas inhabituelle.<br />

L’argumentation développée dans cet ouvrage avait pour but <strong>de</strong> convaincre,<br />

vraisemblablement les élites, le peuple aurait ensuite suivi. Il est même possible qu’il ait été<br />

emporté par Foucault lors <strong>de</strong> son voyage parisien pendant l’hiver 1684-1685, pour fournir <strong>de</strong>s<br />

arguments aux mesures répressives en préparation. La pratique généralisée <strong>de</strong>s dragonna<strong>de</strong>s le<br />

rendit inutile, ce qui explique que cet ouvrage pourtant achevé ait été laissé au sta<strong>de</strong> du<br />

manuscrit. La proximité du titre entre la pastorale <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville et celui <strong>de</strong> cet ouvrage, la<br />

mise en avant du mot « calvinisme » qui n’est pas sans rappeler l’histoire du calvinisme,<br />

ouvrage à charge du jésuite Louis Maimbourg imprimé à Paris en 1682, révèlent que les <strong><strong>de</strong>u</strong>x<br />

démarches, chacune à leur niveau, relèvent d’une même intention.<br />

Pour mémoire, il n’est pas inutile <strong>de</strong> signaler qu’au siècle suivant, la pratique <strong>de</strong> la<br />

controverse historique se poursuit en Béarn et conserve toujours un lien avec <strong>de</strong>s interventions<br />

restrictives, sous un discours <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> l’ordre public, voire <strong>de</strong> l’ordre politique même<br />

du royaume. En 1767, Ignace Isidore Mirassou écrit une Histoire <strong>de</strong>s troubles du Béarn au<br />

sujet <strong>de</strong> la religion au XVII e siècle, imprimée à Paris l’année suivante. L’auteur, barnabite <strong>de</strong><br />

Lescar, soutenu par Mgr <strong>de</strong> Noé, prend la plume dans le contexte particulier <strong>de</strong>s exécutions <strong>de</strong><br />

Calas en 1762 puis du chevalier <strong>de</strong> La Barre en 1766 et <strong>de</strong>s affaires qui en découlent.<br />

Mirassou s’opposait à Voltaire (Traité sur la tolérance) et au physiocrate Denis-Laurian<br />

8


Trumeau <strong>de</strong> La Morandière, auteur en 1763 <strong>de</strong> l’Appel <strong>de</strong>s étrangers dans nos colonies, puis<br />

en 1764 <strong>de</strong>s Principes politiques sur le rappel <strong>de</strong>s protestants.<br />

Le contexte est aussi localement celui <strong>de</strong> la reconstruction clan<strong>de</strong>stine <strong>de</strong>s Eglises<br />

protestantes du Béarn, sous l’impulsion du pasteur languedocien Etienne Defferre. En 1765,<br />

<strong>de</strong>s poursuites contre les assemblées d’Osse-en-Aspe se veulent exemplaires (Chareyre 2003).<br />

Comme il n’y a officiellement plus <strong>de</strong> protestants en France <strong>de</strong>puis 1685, l’auteur tente <strong>de</strong><br />

démontrer pédagogiquement pourquoi la révocation était justifiée, et comment le passé<br />

permet <strong>de</strong> justifier le maintien d’une politique religieuse répressive 7 .<br />

On retrouve en ce temps, la même articulation entre écrit historique et pastorale qui<br />

s’était produite <strong><strong>de</strong>u</strong>x générations auparavant, si l’on rapproche l’œuvre <strong>de</strong> Mirassou et la<br />

« Pastorale ou intermè<strong>de</strong> contre les huguenots » <strong>de</strong> Lenfant <strong>de</strong> Mazerolles (Desplat 2004),<br />

rédigée vers 1775 qui constitue une nouvelle attaque i<strong>de</strong>ntitaire en plaçant la conversion au<br />

catholicisme comme un geste <strong>de</strong> raison politique. Ces <strong><strong>de</strong>u</strong>x ouvrages sont une réaction à la<br />

restructuration <strong>de</strong>s Eglises <strong>de</strong> Béarn entreprise <strong>de</strong>puis les années 1750, et aux interventions <strong>de</strong><br />

plus en plus pressantes <strong>de</strong> la bourgeoisie orthézienne qui réclame le retour à la liberté <strong>de</strong> culte.<br />

Ils sont suivis par un retour <strong>de</strong> la répression après une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> quasi-tolérance et en<br />

particulier par la dragonna<strong>de</strong> d’Orthez <strong>de</strong> 1778, la <strong>de</strong>rnière qui eut lieu en France.<br />

L’histoire se répète au moment <strong>de</strong> la Restauration, lorsque Poeydavant, curé <strong>de</strong> Saint-<br />

Martin <strong>de</strong> Salies, sort en trois volumes son Histoire <strong>de</strong>s troubles survenus en Béarn dans le<br />

XVI e et la moitié du XVII e siècles à Pau en 1819-1821. Il reprend avec une gran<strong>de</strong> violence<br />

l’argument, désormais bien rodé, <strong>de</strong> la perturbation <strong>de</strong> l’ordre public, faute originelle<br />

indélébile que vient <strong>de</strong> réactualiser la Révolution. Il s’agit donc <strong>de</strong> s’opposer à une Eglise qui<br />

a désormais droit <strong>de</strong> cité, <strong>de</strong>puis les articles organiques <strong>de</strong> 1804.<br />

On en trouvera encore <strong>de</strong> forts échos chez le chanoine Dubarrat en 1895, dans sa<br />

réponse à l’histoire <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la vallée d’Aspe écrite par Alfred Cadier, qui s’inscrit dans<br />

le contexte du mouvement républicain en faveur <strong>de</strong> la laïcité et <strong>de</strong> la séparation <strong>de</strong>s Eglises et<br />

<strong>de</strong> l’Etat 8 .<br />

Une dimension symbolique<br />

Ce contexte polémique permet <strong>de</strong> mieux situer la pastorale <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville qui gravite<br />

non pas dans les milieux parlementaires ou <strong>de</strong> l’intendance, mais dans l’entourage <strong>de</strong> l’évêque<br />

<strong>de</strong> Lescar. L’insistance sur les événements intervenus dans la petite ville épiscopale est une<br />

indication du public, plus restreint que celui plus large <strong>de</strong>s ouvrages d’histoire, qu’elle veut<br />

toucher. Il convient donc <strong>de</strong> s’interroger sur la fonction <strong>de</strong> cette œuvre.<br />

Lorsque Fon<strong>de</strong>ville écrit, les formes extérieures du culte protestant ont donc disparu,<br />

mais les populations sont toujours là ; certains résistent encore. Cette oeuvre a pu constituer<br />

un accompagnement <strong>de</strong> la révocation, au même titre que l’ouvrage du pasteur converti<br />

7 « Ils ont lassé enfin la patience <strong>de</strong>s rois, et la révocation du fameux édit <strong>de</strong> Nantes leur porta le coup mortel.<br />

Coup terrible sans doute, mais non pas injuste … Louis XIV pourvut à leur instruction avant que <strong>de</strong> révoquer<br />

l'édit <strong>de</strong> Nantes. ... et les dragonna<strong>de</strong>s, les missionnaires bottés dont on a dit tant <strong>de</strong> mal, ne furent pas partout<br />

également odieux. Il y avoit <strong>de</strong>s calvinistes innocents, mais sur un qui l'étoit, il y avoit cent coupables. » p. 323<br />

et 344-345.<br />

8 Cadier 1892 et Dubarat 1895 qui écrit : « Après tout cette persécution est fort au <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> celle que les<br />

catholiques ont essuyée dans tous les siècles <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s protestants » (Dubarat 1895, 459).<br />

9


anonyme rédacteur <strong>de</strong> l’Histoire du calvinisme <strong>de</strong> Béarn, dont le titre offre une surprenante<br />

similitu<strong>de</strong> avec celui <strong>de</strong> la pastorale. Dans ce cas le but était double, persua<strong>de</strong>r les protestants<br />

<strong>de</strong> leurs erreurs et justifier auprès <strong>de</strong>s catholiques les mesures coercitives prises à l’encontre<br />

<strong>de</strong> leurs concitoyens et qui auraient pu les choquer. Les origines protestantes <strong>de</strong> sa famille qui<br />

apportaient à Fon<strong>de</strong>ville une bonne connaissance <strong>de</strong>s dogmes et <strong>de</strong>s pratiques réformées, pour<br />

mieux les détourner, en faisaient, tout comme le « ministre converti », un auteur tout à fait<br />

adapté à la tâche.<br />

Cette pastorale aurait pu avoir aussi une autre vertu éminemment pédagogique, celle<br />

d’éduquer les populations <strong>de</strong> nouveaux-convertis, et <strong>de</strong> persua<strong>de</strong>r les plus hésitants<br />

d’abandonner sincèrement leur foi après y avoir renoncé formellement sous la pression <strong>de</strong>s<br />

dragons. Il apparaît toutefois assez peu probable que les protestants, déjà habitués aux<br />

controverses, aient goûté ce spectacle qui, après les violences physiques et morales qu’ils<br />

venaient <strong>de</strong> subir, tourne en dérision leurs croyances et celles <strong>de</strong> leurs ancêtres. C’est pour<br />

cela que les Eglogues <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville font l’impasse sur les conversions collectives et les<br />

résistances qu’elles provoquèrent, témoignant notamment d’un aveuglement face aux fuites à<br />

l’étranger.<br />

Mais, compte tenu <strong>de</strong> ces réserves, il n’est pas impossible <strong>de</strong> penser qu’elle ait été<br />

plutôt <strong>de</strong>stinée aux anciens catholiques, pour bien clarifier le dogme et éviter leur<br />

contamination par la fréquentation <strong>de</strong> ces mal-convertis qui affluent désormais en masse dans<br />

les églises, « Car un mouton tacat d'un troupet estrange / Apren au troupet saa l'escauge ou la<br />

pigotte » 9 .<br />

Il faut enfin considérer le côté festif <strong>de</strong> l’œuvre et <strong>de</strong> sa représentation qui correspond<br />

à une exaltation <strong>de</strong> l’œuvre du monarque, comme en témoignent plus généralement les<br />

frappes <strong>de</strong> médailles, les gravures et autres apologies littéraires. Cette pastorale exprime le<br />

soulagement et la joie <strong>de</strong>s milieux catholiques d’avoir anéanti leurs adversaires en moins d’un<br />

siècle <strong>de</strong> combats. Elle est l’expression du triomphe <strong>de</strong>s milieux cléricaux, l’évêque et son<br />

entourage, les chanoines, les barnabites du collège qui ont peut-être fourni les acteurs <strong>de</strong> la<br />

représentation et <strong>de</strong>s intermè<strong>de</strong>s. Il faut y associer également les milieux parlementaires palois<br />

qui ont pu se retrouver dans une rhétorique qui décrit les adversaires par témoins à charge. Le<br />

contenu <strong>de</strong>nse <strong>de</strong>s dialogues, les allusions aux points <strong>de</strong> controverse ne pouvaient être<br />

véritablement suivis que par ces élites qui récupèrent symboliquement par ce texte, une<br />

victoire qui leur avait été accordée par la détermination <strong>de</strong> l’intendant et les exactions <strong>de</strong>s<br />

dragons.<br />

L’œuvre <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville traduit peut-être aussi la difficulté <strong>de</strong> ces milieux à accueillir<br />

au sein <strong>de</strong> leur Eglise ceux qui en avaient été les adversaires. Cette acceptation ne pouvait se<br />

faire qu’au travers d’une discréditation i<strong>de</strong>ntitaire, d’une forme d’exorcisme collectif, <strong>de</strong><br />

bûcher carnavalesque <strong>de</strong> ce qu’ils avaient pu être, et <strong>de</strong> la démonstration <strong>de</strong> la fragilité <strong>de</strong>s<br />

fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> leurs croyances.<br />

9 Vers 1978-1979. Car un mouton souillé d’un troupeau étranger / Transmet la clavelée à un troupeau sain.<br />

*<br />

* *<br />

10


Les Eglogues <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville interviennent dans un contexte d’une reconquête<br />

catholique exacerbée par les origines politiques du protestantisme dans le berceau <strong>de</strong> la<br />

monarchie. Il fallait bien montrer que la reine Jeanne, l’arrière grand-mère du roi, n’avait pu<br />

être autrefois qu’abusée, et faire disparaître cette macule. Les milieux ecclésiastiques et<br />

parlementaires mènent donc, avec la bienveillance <strong>de</strong> la monarchie, plus qu’ailleurs, un<br />

combat sans merci à tous les niveaux, niant les différences i<strong>de</strong>ntitaires dont ils souhaitent<br />

l’anéantissement. Les guerres <strong>de</strong> religions se sont donc déplacées sur le terrain <strong>de</strong><br />

l’économique, du social, du politique sur lequel tous les moyens ont été employés. Les écrits<br />

historiques ou théâtraux ne sont donc pas <strong>de</strong>s témoins impartiaux <strong>de</strong> ces évènements, mais au<br />

contraire en sont partie prenante et relèvent <strong>de</strong> leur instrumentalisation.<br />

Bibliographie<br />

Sources<br />

DESTREMEAU, Jean, Les Larmes <strong>de</strong> Jean Destremeau ou sermon sur les paroles du livre <strong>de</strong><br />

l’Exo<strong>de</strong> ch. III v. 2, Amsterdam, Pierre Savouret, 1688, édition critique présentée et<br />

annotée par Ghislaine Sicard-Arpin, Pau, C.E.P.B., 1997.<br />

FONDEVILLE, Jean-Henri, <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> Béarn divisat en siex ecloges, édition critique<br />

bilingue <strong>de</strong> Robert Darrigrand, Pau, C.E.P.B., 2002.<br />

LA MORANDIERE, Denis-Laurian Trumeau <strong>de</strong>, Appel <strong>de</strong>s étrangers dans nos colonies, ,<br />

Paris, 1763, & Principes politiques sur le rappel <strong>de</strong>s protestants, Paris, 1764.<br />

MIRASSON, Isidore, Histoire <strong>de</strong>s troubles du Béarn au sujet <strong>de</strong> la religion dans le XVIIe<br />

siècle, avec <strong>de</strong>s notes historiques et critiques où l'on voit les principes <strong>de</strong>s maux que les<br />

disputes <strong>de</strong> religion ont causés à la France, par le P. Mirasson,... On y a joint une<br />

épître du même auteur sur les plaisirs <strong>de</strong> l'esprit, avec la critique qui en a été faite,<br />

Paris, Humaire, 1768, XXIV et 428 p.<br />

POEYDAVANT, Abbé, Histoire <strong>de</strong>s troubles survenus en Béarn dans le XVI e et la moitié du<br />

XVII e , Pau, Tonnet, 1819-1820, 3 tomes.<br />

SALEFRANQUE, Pierre <strong>de</strong>, « Histoire <strong>de</strong> l’hérésie en Béarn », (rédigée vers 1660), Bulletin<br />

<strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Sciences Lettres et Arts <strong>de</strong> Pau, Pau, 1920-1927.<br />

Étu<strong>de</strong>s<br />

BOST, Hubert, « Orthez ou le chant <strong>de</strong>s anges. La VII e lettre pastorale <strong>de</strong> Jurieu », Bulletin <strong>de</strong><br />

la Société <strong>de</strong> l’Histoire du Protestantisme Français, 138 e année, 1989, 403-423.<br />

CADIER, Alfred, Histoire <strong>de</strong> l’Eglise réformée <strong>de</strong> la vallée d’Aspe, Paris, Grassart / Pau,<br />

Ribaut, 1892.<br />

DUBARRAT, Victor, Le protestantisme en Béarn et au Pays Basque, Pau, 1895.<br />

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d’Étu<strong>de</strong> du Protestantisme Béarnais, 46, décembre 2009, 1-9.<br />

CHAREYRE, Philippe, « Le souverain, l’Eglise et l’Etat. Les ordonnances ecclésiastiques <strong>de</strong><br />

Béarn », Zwingliana, XXXV, 2008, 161-185.<br />

CHAREYRE, Philippe, « Plaidoyer pour une douce, raisonnable et légitime intolérance.<br />

L’antiprotestantisme d’Isidore Mirasson », Mélanges en l’honneur <strong>de</strong> Christian<br />

Desplat, s. l., éditions <strong>de</strong> Gascogne, 2004, t. 2, 329-366.<br />

CHAREYRE, Philippe, « De bois en granges : Les assemblées du Désert en Béarn <strong>de</strong> 1757 à<br />

1767 », Mélanges en mémoire <strong>de</strong> Michel Péronnet, Publications <strong>de</strong> l’Université Paul-<br />

Valéry-Montpellier III, tome 2, 2003, 265-290.<br />

DARTIGUE-PEYROU, Charles, « L’exil <strong>de</strong>s protestants béarnais vers Londres après 1685 :<br />

traits caractéristiques », Réformes et Révocation en Béarn XVII e -XX e siècles, Pau, J&D<br />

Editions, 1986, 95-97.<br />

11


DESPLAT, Christian, « L’édit <strong>de</strong> Fontainebleau du 15 avril 1599 en faveur <strong>de</strong>s catholiques<br />

du Béarn », Revue <strong>de</strong> Pau et du Béarn, 12, 1984-1985 et Réforme et révocation en<br />

Béarn, Pau, J&D, 1986, 223-246.<br />

DESPLAT, Christian, Le théâtre populaire dans les Pyrénées occi<strong>de</strong>ntales, Orthez, Editions<br />

Gascogne, 2004.<br />

GIUSTINIANI, François, « Les chemins <strong>de</strong> l'exil. Les routes vers le Refuge empruntées par<br />

les fugitifs béarnais après la révocation <strong>de</strong> l'édit <strong>de</strong> Nantes », partie I, Bulletin du CEPB,<br />

24, oct-1998, 1 et partie II, Bulletin du CEPB, 25, avr-1999, 1.<br />

GROSCLAUDE, Michel, « L’intendant Nicolas Foucault en Béarn », Réformes et<br />

Révocation en Béarn XVII e -XX e siècles, Pau, J&D Editions, 1986, 61-68.<br />

LABROUSSE, Elisabeth, La révocation <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes. Une foi, une loi, un roi ?, Petite<br />

bibliothèque Payot, 1990.<br />

LAHARIE, Clau<strong>de</strong>, Le protestantisme en Béarn <strong>de</strong>s origines à la Révolution, catalogue <strong>de</strong><br />

l’exposition <strong>de</strong> Pau, Pau, Archives départementales <strong>de</strong>s Pyrénées-Atlantiques, 1987.<br />

LA TOURETTE, John E., Le pasteur Pierre Peiret et Jean Latourette en Amérique, Pau,<br />

CEPB, 2010.<br />

SARRABERE, Albert, Dictionnaire <strong>de</strong>s pasteurs basques et béarnais. XVI e -XVII e siècles,<br />

Pau, C.E.P.B., 2001.<br />

SARRABERE, Albert, « Catalogue <strong>de</strong>s ministres protestants béarnais à l’époque <strong>de</strong> la<br />

révocation <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes (1680-1685) », Revue <strong>de</strong> Pau et du Béarn, 17, 1990, 59-<br />

78 et Nouvelles pages d’histoire sur le protestantisme en Béarn, Pau, C.E.P.B., 1998,<br />

115-138.<br />

SOULICE, Louis, L’intendant Foucault et la révocation en Béarn, Pau, 1885.<br />

TUCOO-CHALA, Suzanne (dir.), Réformes et Révocation en Béarn, Pau, J&D éditions,<br />

1986.<br />

12


Felip MARTEL<br />

Universitat Paul Valery, Montpelhièr<br />

RedOc-ETOILL<br />

Lo protestantisme vist per Fon<strong>de</strong>ville<br />

Las tres primieras eglògas <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville pretendon semondre una presentacion <strong>de</strong> la<br />

doctrina calvinista. Naturalament, coma dins la quatrena, lo fondator <strong>de</strong> la doctrina es<br />

presentat coma un estre diabolic, preire renegat con<strong>de</strong>mnat per sa luxura, manipolator qu'ausa<br />

pas se manifestar mas que sedutz los que van presicar a sa plaça, ignorent <strong>de</strong> la teologia que<br />

s'encrei <strong>de</strong> la poer ensenhar, e cocut per far bona mesura, òm pòt imaginar que la presentacion<br />

<strong>de</strong> sa doctrina serè totalament polemica : se tracha <strong>de</strong> refutar las "errors" criminalas <strong>de</strong>ls<br />

vençuts. Las aparéncias chau pas qu'enganen : las eglògas se presentan sota la fòrma d'un<br />

dialòg, coma es <strong>de</strong> regla. Mas aqueu dialòg opausa pas un <strong>de</strong>fenseire <strong>de</strong> la doctrina catolica a<br />

un representant <strong>de</strong> la Refòrma. Pas question <strong>de</strong> donar la paraula a l'enemic, d'aitant mai que<br />

bona-dich lo bon rèi e sa <strong>de</strong>cision <strong>de</strong> n'acabar amb l'Edicte <strong>de</strong> Nantes, l'i a pas mai <strong>de</strong><br />

protestants dins lo Reiaume : significatiu lo fach que lo temps gramatical empleat per parlar<br />

<strong>de</strong>ls protestants es l'imperfach : circulatz, l'i a pas pus ren <strong>de</strong> veire. Mas coma dins lo mond<br />

reau un sap ben que la question es pas reglaaa, Fon<strong>de</strong>ville porgís totun sa refutacion. Los<br />

beneficiaris <strong>de</strong> la refutacion, asseguraa per lo savi Routgé, son dos pastres caracterizats, en<br />

aparéncia, per lor naïvetat <strong>de</strong> paures bogres, mas tanben per lors bons sentiments, e lor bon<br />

sens un pauc rufe. La formula es per far escòla (vej. los textes revolucionaris e contrarevolucionaris,<br />

un sègle mai tard). E la quita dramaturgia, amb son realisme supausat (<strong>de</strong><br />

quora en quora los discutaires chau que s'anen repausar un brison) establís clarament la<br />

ierarquia : los dos abestits dison <strong>de</strong> "vos" a un monsur que los tutea. Aquò dich, aquestos<br />

interlocutors dau savi son pas tant innocents. Pas solament per<strong>de</strong>qué comprenon lèu las<br />

implicacions <strong>de</strong> çò que Routgé lor ditz (una cascada d'una bona <strong>de</strong>zena <strong>de</strong> "dounc" assenhala<br />

lor capacitat a tirar las bonas conclusions), mas per<strong>de</strong>qué sabon pausar las bonas questions.<br />

Au vers 51, Peyrot vòl ansin saber se los uganauds<br />

Aben gleises com nous, authaas ni tabernacles ?<br />

Haunouraben lous sancts ni cre<strong>de</strong>n lous miracles ? (v. 51-52)<br />

Demanda pas, en termes globaus e vaigues, çò que creon los eretges. Las questions que pausa<br />

remandan coma per còp d'astre a <strong>de</strong> ponches importants dau protestantisme, e la responsa, fin<br />

finala, caup dins la quita question. La "naïvetat" <strong>de</strong> nòstre pastres es doncas mai teorica que<br />

non pas reala – e, <strong>de</strong> fach, coma imaginar que, dins un <strong>Bearn</strong> ont los protestants avian agut lor<br />

plaça tant <strong>de</strong> temps, un catolic, ordinari qu'ordinari, aguesse pas agut la pus mendra idèia <strong>de</strong><br />

çò qu'èran las conviccions <strong>de</strong> sos vesins ?<br />

Mas se Routgé es aqui per lor ensenhar <strong>de</strong> causas, o fai a son biais. E es aquí que vau<br />

la pena d'analisar <strong>de</strong> pròchi lo biais que presenta l'eresia.<br />

O avèm jà suggerit, l'i auria pron causas <strong>de</strong> dire – mas seria un autre subjecte – suu<br />

biais <strong>de</strong> racontar la vita <strong>de</strong> Calvin. Sa doctrina es pas mielhs tractaa. Los dos pastrasses dins<br />

lors primieras questions manifestan lor ignoréncia totala, d'abòrd que sabon pas la diferéncia<br />

entre Mòros, Jusieus, cagòts – los parias <strong>de</strong> la societat pirenenca – e los protestants. Lo bon<br />

Routgé lor explica que chau pas tot mesclar, e que, tot comptat rebatut, los protestants partéan<br />

amb los catolics un cert nombre <strong>de</strong> principis basics : la Santa Trinitat, l'Incarnacion, la<br />

Re<strong>de</strong>mcion, e las Escrituras, emai, coma se veirè, las interpreten a lor biais qu'es pas lo <strong>de</strong><br />

13


Fon<strong>de</strong>ville. Aquelas precisions empachan pas que, mai d'un còp dins las eglògas, lo tèma dau<br />

substrat ebraïc tòrna dins lo discors <strong>de</strong>ls pastres sens que Rotgé los corregiga, o, s'o fai, coma<br />

sus la question dau sabbat coma jorn dau culte, es sens conviccion exageraa. Eu meteis<br />

assimila tranquilament lo temple a la sinagòga (v. 101). E los tres personatges remarcan sens<br />

se pausar <strong>de</strong> questions que los pichòts noms apreciats <strong>de</strong>ls uganauds son manlevats als<br />

Jusieus. Mai luenh, tochant lo maridatge, Menjou afortís tranquilament que<br />

Doncq la religiu <strong><strong>de</strong>u</strong>s huganauts sortibe<br />

Touquan lou maridatge au mens, <strong>de</strong> la judibe. (v. 487-488)<br />

E au vers 974, es Peyrot, indignat, que ne fai <strong>de</strong> "tros <strong>de</strong> Caiphas".<br />

Tant vau dire que Fon<strong>de</strong>ville se vòl pas privar <strong>de</strong> la libertat <strong>de</strong> laissar dins la mementa<br />

<strong>de</strong> sos legeires o auditors, d'un biais quasi subliminau, aquela equacion entre Jusieus<br />

maudiches e protestants, "crestians" fòrça dobtoses.<br />

Suu fons, l'essenciau dau discors pedagogic <strong>de</strong> Routgé tracha mai <strong>de</strong> las questions<br />

liturgicas que non pas <strong>de</strong>ls grands principis <strong>de</strong> la fe. Lo long <strong>de</strong>svolopament consagrat als<br />

Psaumes, en <strong>de</strong>fòra <strong>de</strong> la manipulacion textuala que l'i tornarem, a per objecte essenciau <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>nonciar lo ridicul e l'in<strong>de</strong>céncia d'una practica dau chant collectiu ont chascun, <strong>de</strong> tot estat e<br />

<strong>de</strong> tot sexe, s'atròba unit als autres dins çò que pòt pas estre qu'una bramadissa discordanta.<br />

Triple pechat : tot lo mond chanta, emai las fremas. L'i a pas d'acompanhament instrumentau.<br />

E se chanta en lenga vulgara, francés e occitan. Tot aquò en opausicion amb la règla catolica,<br />

ont se chanta en latin, ofici reservat als chantres, e pas au pòble, e ont au mens per las fèstas<br />

màgers, es convenient – au mens dins la liturgia post-tri<strong>de</strong>ntina – que la musica, la mai<br />

sabenta possibla, sieie accompanhaa per los instruments.<br />

Mai seriosa, l'ataca contra lo tèma protestant dau sacerdòci universau, que fai a<br />

chasque fidèu l'obligacion <strong>de</strong> s'apo<strong>de</strong>rar eu meteis <strong>de</strong> l'ensenhament <strong>de</strong> las escrituras. Aqueu<br />

biais <strong>de</strong> concebre lo rapòrt als textes sagrats escandaliza tant Routgé-Fon<strong>de</strong>ville que l'i tòrna<br />

dins las tres eglògas. Comença tre la primiera als verses 191 e seguents, ne'n parla mai dins la<br />

segonda als verses 655 e seguents, avans <strong>de</strong> l'i tornar dins la tresena als verses 679 e seguents.<br />

Tot aquò amb una insisténcia suu fach qu'aquela libertat d'interpretar a sa mòda lo texte sant<br />

es laissaa a <strong>de</strong> mond <strong>de</strong> tot reng sociau, e doncas tanben a <strong>de</strong> mond <strong>de</strong> las bassas classas, e,<br />

escàndol, quitament a las fremas. D'aqui lo long passatge burlesc ont Menjou conta coma a<br />

"audit dise qu'un còp" (v. 743) la molher d'un ministre a tirat <strong>de</strong> l'episòdi <strong>de</strong> Moïse calant dau<br />

Sinai amb doas banas suu suc la conclusion practica que son <strong>de</strong>ver èra <strong>de</strong> cocufiar sens frasas<br />

son espós, que ni per son autoritat <strong>de</strong> presicador capita pas <strong>de</strong> far entendre rason a la nècia, e<br />

s'atròba ansin ben agantat e punit. Car naturalament, laissar las fremas se mesclar <strong>de</strong> religion<br />

pòt menar qu'a <strong>de</strong> consequéncias a l'un còp immoralas e ridiculas.<br />

Naturalament, Fon<strong>de</strong>ville "eissùblia" d'assenhalar que los calvinistas avian ben<br />

comprés lo dangier, e que doncas insistavan sus la necessitat d'una instruccion <strong>de</strong>ls fidèus,<br />

d'un catechisme, e que precisavan que solets los ministres èran en capacitat d'assegurar aquela<br />

formacion catechistica. E los consistòris coma los sinò<strong>de</strong>s èran aquí tanben per contrarotlar la<br />

fe <strong>de</strong>ls fidèus, e <strong>de</strong>fugir tota tentacion <strong>de</strong> dissidéncia dogmatica. Mas èran aquí tanben per<br />

verifiar que lo fidèu que se presentava a la Cena conoissia pron la doctrina per s'ameritar <strong>de</strong><br />

reçaupre lo sacrament.<br />

La question <strong>de</strong>ls sacraments acceptats e reconoissuts per los protestants ocupa una<br />

bona part <strong>de</strong> l'egloga 2. Routgé-Fon<strong>de</strong>ville nòta, correctament, que los protestants reconoisson<br />

ren que dos sacraments, lo batisme – a precisat tre la <strong>de</strong>buta <strong>de</strong> la primiera que lo baptisme<br />

protestant se fai amb l'aiga, e pas amb l'òli (v. 83-84). Es suu mariatge que Fon<strong>de</strong>ville<br />

concentra sa critica. Per los protestants, explica Routgé, lo mariatge es pas un sacrament, mas<br />

14


Mais suffibe, enter eds, lou soul consentimen<br />

En hasen un contrat com <strong>de</strong> bere gasailhe. (v. 298-299)<br />

Tot se passa doncas en aquò dau notari, coma un acòrdi sus la garda d'un escabòt <strong>de</strong> feas ?<br />

Cò que faria d'aqueu mariatge una formalitat pas gaire solida. Peyrot rebombís abilament sus<br />

la comparason amb lo contracte <strong>de</strong> gasalha, lo qu'establis partatge <strong>de</strong> las fruchas <strong>de</strong> l'escabòt<br />

entre las doas partias : los uganauds èran doncas per partear las fremas, coma los anabaptistas<br />

(en tot cas segon çò que crei <strong>de</strong> ne'n conóisser : l'i a pas agut d'anabatisme en França ni en<br />

<strong>Bearn</strong>, e la singularitat <strong>de</strong> l'anabaptisme <strong>de</strong> cara au luteranisme coma au calvinisme es sa<br />

concepcion dau baptisme <strong>de</strong>ls adultes, pas ges l'idèia d'un partage <strong>de</strong> las fremas...). Routgé,<br />

indulgent, laissa los dos pastres escambiar sus una quinzena <strong>de</strong> verses los bons mot qu'aquela<br />

ipotèsi lor inspira avans <strong>de</strong> lor explicar que los uganauds èran pas anabaptistas, e<br />

incontestablament monogames. Aqueu fach un còp establit, l'ofensiva <strong>de</strong> Routgé e <strong>de</strong> sos<br />

partenaris se mena sus dos aisses, suu mòdi <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nonciacion <strong>de</strong> las contradiccions <strong>de</strong>ls<br />

uganauds. Primer moviment, s'es verai que lo mariatge es qu'un contracte, e pas un sacrament,<br />

coma pòt menar a la santetat (v. 352 sqq.) ? Segonda contradiccion : se lo mariatge es pas un<br />

sacrament, perqué lo celebrar au temple ?<br />

Car be houre autemens grane <strong>de</strong>risiou<br />

Qu'au remple housse heit enta que heit balousse,<br />

Sinou que sacramen lour maridatge housse.<br />

Peuhxqu'au temple <strong>de</strong> Diu nou pratiquen <strong>de</strong>hens<br />

Que pregaris, laudous, predicqs y sacramens<br />

Et si nat sacramen n'ere lour maridatge,<br />

Nou pou<strong>de</strong> pas esta sinou concubinatge (v. 374-380)<br />

E perqué respiechar la costuma <strong>de</strong>ls tres bans afichats avans lo mariatge ?<br />

Òm nòta en passant lo paradòxi representat per aquest mespretz dau contracte davans<br />

notari dins una societat occitana ont lo notari e lo contracte, e mai per los mariatges, tenian<br />

una importància màger. Òm nòta sobretot que sus totes aqueles ponches, lo polemista fai mina<br />

d'ignorar la diferéncia establia per los protestants entre sacraments, instituits per l'Evangèli, lo<br />

baptisme (Jesus s'es fach batear per lo Baptista au <strong>de</strong>sèrt) e la Cena (son repais ultim), e<br />

simpla benediccion per lo mariatge, present d'efiech dins l'Escritura (las nòças <strong>de</strong> Cana,<br />

primier miracle dau Crist) mas pas sacralizat per ela. Per los protestants, lo mariatge es<br />

important, e la fi<strong>de</strong>litat entre esposes centrala – mas es possible <strong>de</strong> rompre un mariatge dins<br />

d'unas condicions (après <strong>de</strong>tz ans d'abséncia dau conjonch per exemple), non pas qu'es (en<br />

teoria !) indissoluble per los catolics. Per quant au respiech <strong>de</strong>ls bans, es liat primier au socit<br />

<strong>de</strong> respechar la lei reiala (l'Ordonança <strong>de</strong> Blois <strong>de</strong> 1579, atribuaa faussament a Francés I er per<br />

Fon<strong>de</strong>ville) e, segond, a la necessitat <strong>de</strong> se laissar lo temps <strong>de</strong> verifiar que l'un <strong>de</strong>ls dos<br />

promeses es pas jà mariat en quauque luec mai.<br />

Mas la question dau mariatge permet a Fon<strong>de</strong>ville <strong>de</strong> pausar la question dau celibat<br />

<strong>de</strong>ls preires, que vai assajar <strong>de</strong> ne <strong>de</strong>smostrar la legitimitat e la conformitat a las escrituras.<br />

L'implicacion polemica es clara : se lo celibat recomandat per sant Pau representa lo triomf<br />

<strong>de</strong> la puretat sus l'incontinéncia, lo fach per los pastors <strong>de</strong> se mariar signifia lor impuretat<br />

prigonda. Sols doncas los preires e los monges catolics son fidèus a la paraula <strong>de</strong> sant Pau –<br />

veirem mai luenh que sant Pau <strong>de</strong> son costat èra mai nuançat.<br />

Lo torn d'orizont <strong>de</strong>ls sacraments refusats per los protestants contunha. La question <strong>de</strong><br />

la confirmacion es estaa reglaa tre la <strong>de</strong>buta <strong>de</strong> l'eglòga 2 (v. 290), çò que permet a Peyròt <strong>de</strong><br />

far un mot d'esperit suu bacèu rituau e la varianta que reservaria als uganauds. Lo sacrament<br />

<strong>de</strong> peniténcia es tractat, a la lesta, un pauc mai luenh, dins lo passatge suu mariatge, quand<br />

Routgé explica que los uganauds "nou disen jamais un soul mea culpa" (v. 429). L'examen <strong>de</strong><br />

15


la cena es reduch per l'essenciau a la <strong>de</strong>scripcion dau rituau. Routgé evòca la diferéncia <strong>de</strong><br />

concepcion entre las doas obediéncias sus la preséncia reala, qu'es fondamentala, mai o fai a<br />

la lesta aqui mai, e d'un biais vaigue. Assenhala que per los catolics l'eucaristia implica ben la<br />

transubtanciacion : lo pan e lo vin amb la consecracion venon ben còrs e sang dau Crist.<br />

Atribuís als protestants l'idèia ("pervertia" a respecte <strong>de</strong> çò que caup dins l'Evangèli, çò ditz)<br />

que lo pan e lo vin (ordinaris, pas pron d'aquò !) consomats dins la Cena son pas ren mai que<br />

l'imatge dau Crist. Sabèm que la realitat es un pauc diferenta e que se per Calvin l'i a pas<br />

preséncia fisica <strong>de</strong> Crist dins la ceremonia (divergéncia amb la consubstanciacion <strong>de</strong>ls<br />

luterians), son esperit l'i es, e qu'es au contrari per lo rituau <strong>de</strong> la Cena que lo fidèu se pòt un<br />

temps <strong>de</strong>stachar dau mon<strong>de</strong> per ajónher Crist dapè son paire dins son reiaume celestiau.<br />

L'idèia d'un sacrament qu'auria pas d'autre sens que lo <strong>de</strong> la comemorason dau darrier repais<br />

<strong>de</strong> Jesus amb sos apostols es una simplificacion – e mai una part <strong>de</strong> la Refòrma, a <strong>l'entorn</strong> <strong>de</strong><br />

Zwingli per exemple, aia agut aquela pausicion. Visiblament, Fon<strong>de</strong>ville e son personatge<br />

sieie se consi<strong>de</strong>ran pas pron armats per dintrar dins <strong>de</strong> <strong>de</strong>talhs ansin, sieie, mai probablament,<br />

consi<strong>de</strong>ran que lor public a pas <strong>de</strong> saber coma aquò vira. Se ne'n tira doncas coma pòt :<br />

Noustes religious, sus aquet punct diverses,<br />

An causat enter nous <strong>de</strong> granes controverses<br />

Et tan <strong>de</strong> mille cops a calut disputa<br />

Que iou be craigneri voste esprit rebuta<br />

Si hasi mous recits <strong><strong>de</strong>u</strong>s combats e las luttes<br />

Que dab rasous hasen en aqueres disputes. (v. 539-545)<br />

Es doncas per pietat per lo comprenòri <strong>de</strong>ls pastres que dintra pas dins lo menut, tot en<br />

laissant escapar l'idèia qu'a un moment entre las doas "religions", l'i a agut eschambis e<br />

discussions. E <strong>de</strong> lor costat los dos pastres ne'n <strong>de</strong>mandan pas mai, e totes <strong>de</strong> se replear sus la<br />

pausicion confortabla <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scripcion superficiala <strong>de</strong> la fòrma <strong>de</strong> la ceremonia. Sa<br />

periodicitat, primier : se celebra a quatre moments <strong>de</strong> l'an : Pascas, Pendacosta, <strong>de</strong>buta <strong>de</strong><br />

setembre e Chalendas. S'atròba que lo calendier <strong>de</strong> las gleisas protestantas occitanas èra un<br />

pauc mai sople, mas la chifra <strong>de</strong> quatre <strong>de</strong>mòra. Sus l'anar <strong>de</strong> la Cena, Routgé nòta l'abséncia<br />

<strong>de</strong> tota consecracion dau pan e dau vin – l'i a manca pas benediccion – e sotalinha lo paradòxi<br />

d'un escomenge reservat a <strong>de</strong> pecháors qu'an pas agut la possibilitat d'accedir a l'absolucion :<br />

Peyrot ne pòt aprofichar per <strong>de</strong>nonciar la cru<strong><strong>de</strong>u</strong>tat <strong>de</strong>ls minitres, totjorn lestes a escomenjar.<br />

Cò qu'amena Routgé a tornar sus la question dau sacerdòci, en fasent <strong>de</strong> la peniténcia<br />

(qu'existava jà dau temps <strong>de</strong>ls apostols, ditz) e <strong>de</strong> la facultat <strong>de</strong> "liar e <strong>de</strong> <strong>de</strong>sliar" un <strong>de</strong>ls<br />

poers transmeses per Jesus directament a sant Peire, e a sa segùa a sos successors e a aquelos<br />

<strong>de</strong>ls discipols : brèu, a totes los que lo clergat catolic n'es l'eiretier legitim. En fòra <strong>de</strong> la<br />

Gleisa, doncas, ges <strong>de</strong> salut "hore <strong>de</strong> soun Agleise ed nou j a nat salut"(v. 625). E a la <strong>de</strong>buta<br />

<strong>de</strong> l'egloga 3, Fon<strong>de</strong>ville tornarè suu ròtle centrau <strong>de</strong>l clergat e <strong>de</strong> sos membres coma sols<br />

dignes <strong>de</strong> reçaupre l'ensems <strong>de</strong> l'ensenhament donat per Jesus a sos discipols, quand refusava<br />

<strong>de</strong> parlar a las massas <strong>de</strong> los qu'an "d'aurelhas per auvir e auvon pas", autrament qu'en<br />

parabòlas (v. 695-710).<br />

Ven puèi, dins l'egloga 3, la <strong>de</strong>nonciacion <strong>de</strong> tres autras singularitats uganaudas. Lo<br />

refús dau signe <strong>de</strong> crotz, que permet a Routgé <strong>de</strong> fialar una metafòra suu signe <strong>de</strong> crotz<br />

qu'escarta lo <strong>de</strong>mòni, lo refus <strong>de</strong> junar, puèi, que permet als discutaires <strong>de</strong> juar la particion <strong>de</strong><br />

la <strong>de</strong>nonciacion <strong>de</strong> protestants galavards e discipols <strong>de</strong> sant Pançard. Puèi ven la question<br />

<strong>de</strong>ls sants, e <strong>de</strong> lor capacitat, o non, a juar coma intercessors au benefici <strong>de</strong>ls vius, e enfin la<br />

question, fondamentala segur ! <strong>de</strong> la plaça <strong>de</strong> l'òli sant e <strong>de</strong>ls ciris dins la liturgia. Sus totes<br />

aquestos ponchs, autentics mas segondaris, Fon<strong>de</strong>ville completa lo tablèu d'uganauds que<br />

respiechan pas la paraula <strong>de</strong> Dieu e las escrituras, veirem au pretz <strong>de</strong> quentas aproximacions.<br />

16


Au totau, se vèi clarament que la plaça mai importanta es laissaa a <strong>de</strong> questions<br />

segondàrias, o avèm dich, mas d'aisit compréner, e que pòon mobilizar l'indignacion d'un bon<br />

catolic, dins la mesura que contraditz amb violéncia la rotina <strong>de</strong>ls rituaus familiers e <strong>de</strong> las<br />

istàncias rassegurantas que son los sants – sens compar lo fach, non mençonat aquí, que las<br />

fèstas <strong>de</strong>ls sants màgers signifian tanben jorns <strong>de</strong> repaus per los trabalhaires. Tot aquò au<br />

pretz d'exageracions mai o mens onèstas, e d'un refus d'analizar seriosament los arguments<br />

avançats per los protestants per justifiar lors chausias. Mas lo mai interessant es <strong>de</strong> veire çò<br />

que Fon<strong>de</strong>ville ne'n parla pas.<br />

Evita <strong>de</strong> ramentar – au mens a aqueste estadi <strong>de</strong> las eglògas – l'iconoclasme <strong>de</strong>ls<br />

primiers temps <strong>de</strong> la Refòrma, tau coma es <strong>de</strong>scrich per exemple per un Matieu Blouin a<br />

Galhac au sègle XVI. Fon<strong>de</strong>ville s'acontenta d'assenhalar l'accusacion d'idolatria portaa contra<br />

los catolics, e qu'explica la reticéncia <strong>de</strong>claraa au simbol <strong>de</strong> la crotz. Se priva <strong>de</strong> la possibilitat<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>nonciar l'austeritat e lo rigorisme estofant que poia renhar dins d'unas comunitats<br />

protestantas, sota la susvelhança menimosa e secutaira <strong>de</strong>ls Ancians, benlèu per<strong>de</strong>qué tot<br />

comtat rebatut lo clergat catolic dau temps es pas particularament partisan <strong>de</strong> las fèstas, eu<br />

tanben : la condamnacion <strong>de</strong> la dança e dau cabaret es tranversala entre las doas obediéncias,<br />

çò que la rend pas mai populara per tant. Ges <strong>de</strong> trufarias suu gost uganaud per la sobrietat<br />

vestimentària, benlèu per<strong>de</strong>que los mitans populars avian <strong>de</strong> tot biais pas gaire <strong>de</strong> possibilitat<br />

au sègle XVII d'investir dins <strong>de</strong> "toilettes" costosas. Curiosament dins un texte en occitan, la<br />

chausia linguistica es a penas evocaa dins la primier eglòga, a prepaus <strong>de</strong>ls psaumes (evita <strong>de</strong><br />

mençonar lo nom <strong>de</strong> Salettes) – mas son citats en version francesa, probablament per<br />

n'accentuar lo costat estranh – car lo latin <strong>de</strong>ls catolics, ordinari e acceptat, a pas ren d'estranh,<br />

eu. Parla <strong>de</strong> Merlin, un <strong>de</strong>ls dignitaris màgers dau protestantisme bearnés, sens mençonar son<br />

catechisme en occitan. La question <strong>de</strong> la lenga, visiblament, a pas d'interferar amb la polemica<br />

religiosa.<br />

Mas es lo biais <strong>de</strong> tractar, o <strong>de</strong> tractar pas las fondamentas <strong>de</strong> la Refòrma qu'es lo mai<br />

significatiu d'una <strong>de</strong>smarcha qu'es pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>bat mas <strong>de</strong> polemica sens pietat contra <strong>de</strong> vençuts<br />

qu'an benlèu pas totes renonciat.<br />

L'una <strong>de</strong> las basas <strong>de</strong> la pensaa reformaa es la proclamacion <strong>de</strong> la fe coma sola via dau<br />

salut. Menjou que rebombis sus la <strong>de</strong>scripcion liminària <strong>de</strong> la fe protestanta per Routgé evòca<br />

lo problèma en atribuant als eretges l'i<strong>de</strong>ia que la "fee soule efface toute offence" (v. 50), çò<br />

qu'es un occitan ben somari. E d'apondre, amb un seriós e una chausia <strong>de</strong> vocabulari qu'un<br />

esperaria pas d'un pastre biarnés :<br />

Aquet punct es, Routgé, subjet a cautiou. (v. 51)<br />

Mas Routgé respond pas, e se ne'n saubrè pas mai sus aqueu tèma. Pas question per eu <strong>de</strong><br />

celebrar l'importància <strong>de</strong> las òbras, non coma <strong>de</strong>ver dau crestian qu'anaria <strong>de</strong> se – es la<br />

pausicion <strong>de</strong>ls protestants, mas coma mean <strong>de</strong> crompar son salut. Omission liaa a una autra :<br />

un <strong>de</strong>ls elements qu'an menat los primiers reformats a la rompeüra amb Roma es la riquessa<br />

<strong>de</strong> la Gleisa e lo trafec <strong>de</strong> las indulgéncias e <strong>de</strong>ls sacraments. Pas question per nòstre<br />

polemista <strong>de</strong> s'engatjar dins una apologia que poiria far nàisser en aquò <strong>de</strong> son public <strong>de</strong><br />

reflexions criticas.<br />

Pas question nimanca <strong>de</strong> s'ocupar dau tèma <strong>de</strong> la pre<strong>de</strong>stinacion. Es evocat d'un biais<br />

fòrça allusiu als verses 45 e seguents, en liason amb la question <strong>de</strong> la fe :<br />

... toute persoune,<br />

En cre<strong>de</strong>n aquets puncts, abee la fee prou boune,<br />

Enta dab certitu<strong>de</strong> opera son salut.<br />

Qu'atau, per sa bountat Diu qu'at abe volut. (v. 45-48)<br />

17


mas siam aquí dins lo subliminau.<br />

Vertat es que la question <strong>de</strong> la pre<strong>de</strong>stinacion, objecte <strong>de</strong> controvèrsia quitament en<br />

aquò <strong>de</strong>ls protestants, es <strong>de</strong> las tilhosas, e que <strong>de</strong> l'expausar davans un public laïc èra pas tant<br />

aisit. Benlèu tanben a pogut juar un fach d'epòca : au quite dintre <strong>de</strong> la Gleisa catolica es<br />

apareissua au fiu dau sègle una escòla, lo jansenisme, qu'ela tanben partent <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nonciacion<br />

en aquò <strong>de</strong> sant Augustin <strong>de</strong> la natura fondamentalament marria <strong>de</strong> l'òme, e <strong>de</strong> la concepcion<br />

<strong>de</strong> la libertat absolua <strong>de</strong> Dieu, limitava ela tanben lo salut a la pichòta chorma <strong>de</strong> los que Dieu<br />

avia chausit <strong>de</strong> tota eternitat per lor acordar sa gràcia. La controvèrsia entre jansenistas e<br />

catolics qu'obeisson au papa a començat au moment ont Fon<strong>de</strong>ville escriu, e es per se persègre<br />

durant tot lo sègle XVIII. Era benlèu pas una bona idèia <strong>de</strong> tròp insistir sus aquesto ponch :<br />

una polemica amb lo protestantisme bastava per ocupar l'atencion, los jansenistas poian<br />

esperar !<br />

Avèm vist mai naut que sus la question <strong>de</strong> l'Eucaristia e <strong>de</strong> la transubstanciacion,<br />

Fon<strong>de</strong>ville renonçava explicitament a apregondir. Car la natura dau <strong>de</strong>bat laissava fòrça en<br />

reire las capacitats d'absorpcion dau fidèu ordinari. E se tracha aqui d'un mistèri qu'a pas<br />

d'estre discutat, sobretot dins una eglòga en lenga vulgara. Coma o avèm vist, Fon<strong>de</strong>ville<br />

prefera <strong>de</strong> far s'indignar – o se trufar – sos personatges sus <strong>de</strong> ponches superficiaus, mas<br />

espetaculars, <strong>de</strong> la religion reformaa. Es mai aisit, segur, d'atierar <strong>de</strong> <strong>de</strong>senas <strong>de</strong> verses sus las<br />

fremas o suus psaumes que <strong>de</strong> gitar dins lo <strong>de</strong>bat <strong>de</strong> questions teologicas complicaas. Sus<br />

aquestas questions, çò que prima es l'autoritat.<br />

L'autoritat <strong>de</strong> las Escrituras per exemple. Es pas l'aspecte lo mens interessant <strong>de</strong><br />

l'estrategia <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville e <strong>de</strong> sas limitas. Au primier gra, es evi<strong>de</strong>nt que compte tengut <strong>de</strong> la<br />

plaça donaa per los protestants a l'autoritat <strong>de</strong>l texte sagrat, lo mobilizar contra elos en<br />

mostrant que lo sabon pas liéger, o, pèjo, que lo trafican a lor grat es <strong>de</strong> bòna guèrra. E doncas<br />

Fon<strong>de</strong>ville adorna son texte <strong>de</strong> pas mens d'una dotzena <strong>de</strong> referéncias en nòta, sens citacion<br />

explicita, e doas o tres glòsas sus <strong>de</strong> textes testamentaris non referençats. Siam aquí dins lo<br />

registre <strong>de</strong> l'argument d'autoritat : es evi<strong>de</strong>nt que ni los personatges fictius <strong>de</strong> las eglògas, ni lo<br />

public reau dau texte avian los means <strong>de</strong> contrarotlar çò que ditz l'autor. Peyrot establís ben la<br />

diferéncia entre los que sabon pas e lo que sap quand interpela Routgé ansin :<br />

Car vous qui l'Escriture abet legut y bist,<br />

Be scabet qu'ere parle atau <strong>de</strong> l'antechrist. (v. 417-418).<br />

Dins l'ipotèsi d'una lectura publica <strong>de</strong> l'eglòga, es clar que los auditors an pas accés a las nòtas<br />

infrapaginalas <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville. Mas quitament un legeire dau manescrich dins la societat laïca<br />

dau temps èra pas forçat d'aguer a maison una biblia, <strong>de</strong> la saber liéger sens entramble, e <strong>de</strong> ne<br />

comprendre la lenga, que sieie lo latin o lo francés. E <strong>de</strong> tot biais la practica dau catolicisme<br />

implica pas, es lo mens que se posche dire, que lo fidèu aia una conoissença directa, intima e<br />

regularament entretengúa <strong>de</strong> l'Escritura santa. Nòstre autor jua aquí suu velot, poiriam dire, e<br />

aquò justifica una relectura <strong>de</strong> sas referéncias.<br />

O avèm dich, dona <strong>de</strong> lonjas citacions <strong>de</strong> psaumes, <strong>de</strong> los que chantan los uganauds, e,<br />

orror, tanben las uganaudas. Mas chausís ben sos exemples. Pas question d'evocar aqui lo<br />

psaume 68, o psaume <strong>de</strong> las batalhas : « Que Dieu se montre seulement/ et l'on verra<br />

soudainement / abandonner la place / le camp <strong>de</strong>s ennemis épars / épouvanté <strong>de</strong> toutes parts /<br />

Fuira <strong>de</strong>vant ta face ».<br />

Fon<strong>de</strong>ville prefera los psaumes 81 e 150 (lo sol que ne dona la referéncia en nòta). Lo<br />

primier li permet d'anticipar sus las consi<strong>de</strong>racions ulterioras tochant lo galavarditge<br />

uganaud : « Ouvre seulement / Ta bouche bien gran<strong>de</strong> / et soudainement / Ebahi seras / que tu<br />

la verras / Pleine <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> » (v. 141 sqq.).<br />

18


Ven puèi la <strong>de</strong>buta d'aqueu psaume, ont es introduch lo tèma <strong>de</strong> la musica e <strong>de</strong>ls<br />

instruments, coma lo tròç dau 150 que ven puèi : aquò permete a Fon<strong>de</strong>ville <strong>de</strong> sotalinhar la<br />

contradiccion qu'exista entre lo refús <strong>de</strong>ls instruments professat per los protestants, e lo fach<br />

que d'aqueus instruments n'es question dins los quites imnes que chantan : dins los dos cases,<br />

efiech garantit.<br />

. La question dau celibat <strong>de</strong>ls preires es abordaa dins un long passatge, un <strong>de</strong>ls mai<br />

longs dins l'òbra que concerne un subjecte precis (v. 437-520). Es aqui, o avèm dich, que<br />

Routgé e sos dos interlocutors se donan fòrça pena per <strong>de</strong>smostrar qu'au contrari <strong>de</strong>ls<br />

protestants que fan dau mariatge una obligacion imperativa, se pòt ajónher la santetat a travès<br />

dau celibat, assimilat a la puretat e a la continéncia, e que los pastors mariats son ipso facto<br />

mens purs que non pas los preires e los monges. Per aquò faire, Menjou <strong>de</strong>manda a Routgé çò<br />

que l'Evangèli e sant Pau dison suu subjecte – la referéncia a sant Pau pròva aquí, un còp <strong>de</strong><br />

mai, que Menjou a jà una pichòta idèia <strong>de</strong> la responsa...<br />

Es pas <strong>de</strong>cebut. Routgé mobiliza l'Ancian Testament e lo profèta Elia "Que hou rabit<br />

aux ceus, chens esta maridat" (v. 453), çò qu'es una extrapolacion, estent qu'enluec dins lo<br />

texte biblic (II-Reis 2, 1-12) es dich qu'Elia es pas mariat e, amb son discipol Elisèu, son<br />

accompanhats per <strong>de</strong> mond chamats los "fius <strong>de</strong>ls profètas"... Routgé evòca puèi Sant <strong>Joan</strong>-<br />

Baptista, einant <strong>de</strong> donar una referéncia precisa a sant Matieu en li atribuant una pausicion<br />

extrema :<br />

Aquet grand apostou estime hurous l'estat<br />

Deu qui per serbi Dieu, si medish s'ey crestat<br />

Ou qui viscut aura toustem en continenci (v. 465-467)<br />

Per ben estre segur d'estre comprés, Fon<strong>de</strong>ville apond una segonda referéncia, a la<br />

primiera epistola als Corintians <strong>de</strong> Pau, referéncia (Cap. 17, v. 3 et 4) que presenta la<br />

particularitat d'estre faussa, d'abòrd que l'i a pas <strong>de</strong> chapítol 17 dins l'epistola als Corintians<br />

(la bona referéncia es 7, v. 8-9).<br />

La beutat <strong>de</strong> la causa es que quau vai veire los textes citats tròba quauque ren d'un<br />

pauc mai nuançat, per o dire amb eufemisme. Dins lo primier passatge, los Farisians an<br />

<strong>de</strong>mandat a Jesus s'èra licite <strong>de</strong> repudiar sa molher. Jesus respond en ramentant que Dieu a<br />

dich au començament <strong>de</strong>ls temps que l'òme e la frema <strong>de</strong>vian far qu'un sol còrs., e conclutz :<br />

"que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni". Los discipols fan la remarca (mesquina)<br />

que dau còp tant vau benlèu se mariar pas. E Jesus <strong>de</strong> respondre :<br />

Tous ne sont pas capables d'accepter cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. Car<br />

il y a <strong>de</strong>s eunuques qui le sont dès le sein <strong>de</strong> leur mère, il y en a qui ont été faits eunuques par<br />

les hommes, et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes pour le Royaume <strong>de</strong>s cieux. Que<br />

celui qui peut recevoir cette parole la reçoive (Mat 19. 10) 10 .<br />

Se compren qu'un protestant pòt argumentar que çò qu'es vist coma mai normau als<br />

uèlhs <strong>de</strong> Crist es lo mariatge indissoluble. E l'assimilacion <strong>de</strong> la continéncia volontària a la<br />

situacion <strong>de</strong> l'eunuca <strong>de</strong> natura o fach tau per los òmes ne fai pas un estatut particularament<br />

valorizat. Lo mens que se posche dire es que Fon<strong>de</strong>ville adapta sa citacion en levant tot çò<br />

que dins la realitat dau texte vai dins un autre sens que lo sieu. Es encara mai net tochant la<br />

citacion <strong>de</strong> sant Pau. Aquí tanben l'autor chausís <strong>de</strong> remandar a dos versets. Mas aquestos dos<br />

versets s'atròban au meitan d'un chapítol suu mariatge, lo 7, que ne compta 40, e qu'es fòrça<br />

nuançat. En gròs, Pau tornar préner l'argumentacion evangelica e la <strong>de</strong>senvolopa : l'òme e la<br />

frema son units d'un biais indissoluble, se <strong>de</strong>von fi<strong>de</strong>litat, la frema <strong><strong>de</strong>u</strong> estre sotmesa a son<br />

10 Citam d’après nòstra edicion <strong>de</strong> la Biblia (Biblia 1956).<br />

19


espós, qu'a pas lo drech <strong>de</strong> la repudiar Es verai que Pau fai <strong>de</strong> la continéncia un estat superior<br />

a l'union charnala, e se dona eu meteis en exemple. Mas en ben legent lo texte, un s'apercebe<br />

que sas exortacions ("qu'aqueu qu'a una molher sieie <strong>de</strong>senant coma se n'aguesse pas", verset<br />

29) se justifia unicament dau fach que per Pau, "lo temps es cort" (ibi<strong>de</strong>m), çò que vòl dire<br />

que la fin dau mond e lo jorn dau Jutjament son iminents, e es unicament aquela imminéncia<br />

que justifica que lo fidèu se consacre exclusivament au servici dau Senhor. Per n'acabar amb<br />

sant Pau, Fon<strong>de</strong>ville cita mai luenh (v. 1072) un autre chapítol <strong>de</strong> la meteissa epistòla, lo 9,<br />

versets 13-14, per justifiar lo fach que los que pòrtan la paraula <strong>de</strong> Dieu, los apòstols, e per<br />

extension lors successors, <strong>de</strong>von "viure <strong>de</strong> l'autar". Eissùblia simplament la <strong>de</strong>buta d'aqueu<br />

chapítol ont son <strong>de</strong>svolopaas çò que poèm pas consi<strong>de</strong>rar autrament que coma las<br />

revendicacions categorialas <strong>de</strong>ls presicadors : « n'avons-nous pas le droit <strong>de</strong> manger et <strong>de</strong><br />

boire ? » e en particular aquesta :<br />

N'avons nous pas le droit <strong>de</strong> conduire partout avec nous une sœur [i.e. una crestiana] qui serait<br />

notre femme, comme le font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ?). (9, verset<br />

5).<br />

Laissam <strong>de</strong> costat los problèmas que pausa aquest verset, raportat au passatge ont Pau<br />

se <strong>de</strong>finís coma sens companha. Veèm ben totun qu'una lectura protestanta se pòt apielar sus<br />

aquest testimòni.<br />

Au vers 855, dins un rasonament metaforic suu signe <strong>de</strong> crotz, Routgé cita l'espistòla<br />

als Felipians, Ch. .3, versets 18-19, çò que li permet d'assimilar los protestants enemics dau<br />

signe <strong>de</strong> crotz a aquelos qu'an ges d'autre Dieu que lor pança : excellenta transicion amb lo<br />

passatge seguent ont lo galavarditge <strong>de</strong>ls uganauds es <strong>de</strong>nonciat. Mas aquí lo texte paulinian<br />

es un pauc sollicitat, d'abòrd que los "enemics <strong>de</strong> la Crotz" (e pas dau signe <strong>de</strong> Crotz) son los<br />

pagans...<br />

Los verses 985 e seguents <strong>de</strong>fendon l'idèia que los sants pòon intervenir au profiech <strong>de</strong><br />

los que los imploran. Es Sant Luc qu'es aqui convocat, amb la parabòla dau marrit ric e dau<br />

paure Lazare. Jesus dins aquel episòdi conta coma lo marrit ric, dau fons <strong>de</strong> l'Infèrn, vei<br />

amont lo paure Lazare amb Abraam, e los suplica <strong>de</strong> li ajuar. La respòsta d'Abraam es sens<br />

equivòca : es pas mai possible d'anar dau Cèu a l'Infèrn que <strong>de</strong> l'Infèrn au Cèu, tant vau dire<br />

que pòt pas ren per lo damnat. E quand aquesto li <strong>de</strong>manda au mens d'anar prevenir los sieus<br />

<strong>de</strong> çò que li es arribat, per fin que non seguen lo meteis chamin, Abraam li respond qu'an ren<br />

qu'a sègre l'ensenhament <strong>de</strong> Moïse e <strong>de</strong>ls profètas. Brèu, l'ensenhament dau texte es<br />

precisament lo contrari <strong>de</strong> çò que supausa lo rasonament <strong>de</strong> Routgé : los sants pòon pas ren<br />

per los mortaus, e, s'un liege ben lo texte, los pòon manca pas auvir, senon dins lo mond<br />

virtuau <strong>de</strong> las parabòlas fachas per los que son pas capables <strong>de</strong> comprendre directament lo<br />

messatge dau Sauváor. Es doncas totalament inutil <strong>de</strong> pregar los sants... Un pauc mai luenh<br />

(v. 1006), Fon<strong>de</strong>ville convòca sant Peire dins sa segonda espistòla, per li atribuir la promessa<br />

qu'a fach als crestians, après sa mòrt, <strong>de</strong> "prega Diu per eds, que hessen lur salut." Dins la<br />

realitat dau texte, Peire promete solament <strong>de</strong> velhar a çò que « vous puissiez toujours<br />

conserver le souvenir <strong>de</strong> ce que je vous ai dit » (Ch. I, verset 15). L'apòstol precisa pas <strong>de</strong><br />

quent biais prevèi <strong>de</strong> complir sa promessa, mas chau <strong>de</strong> tot biais pron ingeniositat per o<br />

interpretar coma la promessa <strong>de</strong> pregar Dieu per lo salut <strong>de</strong>ls fidèus.<br />

Un darrier exemple, suu problèma <strong>de</strong>ls ciris e autres luminaris, verses 1030 sqq. Per<br />

mostrar que l'escritura prescriu l'usatge <strong>de</strong>ls luminaris per lo culte, (se mesura l'importància <strong>de</strong><br />

la causa !) Routgé se refera als Actes <strong>de</strong>ls Apòstols, ch.1, versets 7-11 :<br />

Iou trobi que St Paul, u cop, en predican,<br />

En la gleise <strong>de</strong> Diu las lampes alucan. (v. 1041-1042)<br />

20


E <strong>de</strong> contar coma sant Pau ressucita un jovenòme que s'èra adurmit durant la sesilha, puèi èra<br />

tombat <strong>de</strong> la fenèstra ont èra e s'èra tuat. Pas besonh d'anar veire lo passatge per comprendre<br />

que çò essenciau aquí es pas los lumenaris, mas lo miracle. Mas s'un vai veire totun, un<br />

constata que se tracha d'un achamp a Troas, dins una chambra pas autrament <strong>de</strong>finia, ont Pau<br />

presica dinqu'a miejanuech. En laissant <strong>de</strong> caire respechosament l'implicacion au primier gras<br />

dau passatge (l'auditor tant passionat per lo presic que s'enduerme) un compren que la<br />

mencion – explicita, es verai – <strong>de</strong> las lampas alucaas dins la chambra a <strong>de</strong> sens ren que reliaa<br />

au moment ont se ten l'achamp : franc nuech, es pas estonant que l'i aia <strong>de</strong> lumes alucats ! e l'i<br />

a pas ren aquí-dintre que se posche interpretar coma l'injonccion als fidèus <strong>de</strong> cafir los luecs<br />

<strong>de</strong> culte <strong>de</strong> candèlas e <strong>de</strong> ciris…<br />

Brèu, vau benlèu mai per Routgé-Fon<strong>de</strong>ville que sos auditors o legeires aian pas la<br />

possibilitat o la curiositat mausana d'anar verifiar dins los textes la justesa <strong>de</strong> los arguments. E<br />

sembla ben que per nòstre autor lo servici <strong>de</strong> la fe sieie pas incompatible amb la marria fe...<br />

*<br />

Es temps <strong>de</strong> clavar. Es clar, e pas autrament estonant amb aquò, qu'es pas en aquò <strong>de</strong><br />

Fon<strong>de</strong>ville que chau cercar una presentacion correcta e argumentaa <strong>de</strong> la doctrina protestanta,<br />

foguesse per la discutar. O avèm vist, los aspectes màgers d'aquela doctrina son a penas<br />

evocats, e absulament pas apregondits. L'organizacion <strong>de</strong> la confession reformaa, en <strong>de</strong>fòra <strong>de</strong><br />

çò qu'es dich <strong>de</strong>ls "ministres" es pas evocaa nimanca, pas mai que la vita ordinària <strong>de</strong> las<br />

comunitats protestantas.<br />

Se Fon<strong>de</strong>ville parla pas d'aquò essenciau, <strong>de</strong> que parla alora ? Se vèi que s'arresta<br />

sobretot a çò qu'es dau domeni dau rituau, <strong>de</strong> las fòrmas dau culte. Se vèi tanben son socit <strong>de</strong><br />

ridiculizar tant coma es possible los enemics : d'aqui l'imatge prepausat <strong>de</strong> pastors qu'en estent<br />

mariats riscan d'esser victimas <strong>de</strong> l'infi<strong>de</strong>litat <strong>de</strong> lors esposas – lo tèma tornarè dins l'eglòga 4<br />

a prepaus <strong>de</strong> Calvin. Se vei lo biais que l'assimilacion <strong>de</strong>ls protestants amb los jusieus, ni per<br />

estre vertuosament refusaa per Routgé, tòrna totun regularament dins la bocha <strong>de</strong>ls dos<br />

pastres, aquestos nècis ben utiles doncas per emetre <strong>de</strong> messatges subliminaus. Siam aqui dins<br />

lo registre guerrier <strong>de</strong> la polemica, pas dins lo <strong>de</strong> la discussion teologica, <strong>de</strong> la controversa.<br />

E se vei sustot que tot comptat rebatut, lo grand crimi <strong>de</strong>ls protestants es benlèu contra<br />

l'Ordre qu'es perpetrat. L'òrdre divin, naturalament, d'abòrd que respiechan pas la paraula<br />

divina, maugrat lors protestacions <strong>de</strong> fi<strong>de</strong>litat a d'Escrituras qu'interpretan a lor biais, sens<br />

vertadierament ni las conóisser ni las comprendre. Mas tanben l'òrdre sociau, estrechament<br />

liat, dins la pensaa <strong>de</strong> l'Ancian Regim, a l'òrdre divin. Aquestos eretges que mesclan dins lors<br />

achamps totas las classas socialas, que laissan lo primier vengut interpretar los Evangèlis, au<br />

ponch <strong>de</strong> contradire lo pastor, son en contradiccion amb los comandaments dau Senhor que<br />

resèrva aquel ofici als successors <strong>de</strong> sos apòstols, los preires consagrats. Encara pèjo, aquestos<br />

protestants, escàndol ultim, laissan òmes e fremas chantar ensems, e dinqu’a las fremòtas, las<br />

fremas dau pòble : aquí òrdre sociau, òrdre divin, òrdre naturau per tot dire, tot es mes en<br />

dangier. Normau doncas que lo bon rèi aia pres la bona <strong>de</strong>cision, la <strong>de</strong> metre fin a l'escàndol<br />

en fòrabandissent los maufatans. Ansi l'òrdre pòt tornar regnar.<br />

Mas sabèm pron que lo vòt <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville es pas estat exauçat. E es benlèu just e just<br />

per <strong>de</strong> qué o sabia qu'a sentit necite d'escriure son texte. Coma per contribuar, a son nivèu e<br />

dins son lengatge, a la granda chaça a l'uganaud entrincaa per la Revocacion...<br />

Biblliografia<br />

Bible = La Sainte Bible, version synodale, Paris, Alliance Biblique Française, 1956.<br />

21


DELUMEAU, Jean / WANEGFFELEN, Thierry, Naissance et affirmation <strong>de</strong> la Réforme,<br />

Paris, PUF, 2003.<br />

GARRISSON, Janine, Les Protestants du Midi, Toulouse, Privat, 1991.<br />

22


<strong>Joan</strong>-Francés COUROUAU<br />

Universitat <strong>de</strong> Tolosa II-Lo Miralh<br />

ELIRE – LAHIC-IIAC<br />

De quauques ambiguïtats <strong>de</strong>ns lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong><br />

<strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville<br />

Tau coma se presenta, lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>. Divisat en siex ecloges <strong>de</strong> l’avocat<br />

bearnés <strong>Joan</strong> <strong>Enric</strong> Fon<strong>de</strong>ville (1633-1705) qu’apareish coma ua justificacion <strong>de</strong> la<br />

revocacion <strong>de</strong> l’edicte <strong>de</strong> Nantes (1685) e un atac contra los protestants, particularament plan<br />

implantats en <strong>Bearn</strong> <strong>de</strong>mpuish l’introduccion <strong>de</strong> la Refòrma dab <strong>Joan</strong>a <strong>de</strong> Labrit, a la fin <strong><strong>de</strong>u</strong><br />

sègle XVI. Aquera lectura globau <strong>de</strong> l’òbra non pòt pas èster remesa en causa. Los elements a<br />

carga contra los protestants, tan <strong><strong>de</strong>u</strong> punt <strong>de</strong> vista <strong><strong>de</strong>u</strong> dògma (aspècte pauc <strong>de</strong>svolopat) coma<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> rite, los atacs contra las personas arresponsablas <strong>de</strong> l’eresia tant au nivèu generau (Calvin)<br />

coma locau, en <strong>Bearn</strong>, la diabolizacion, l’associacion difamatòria dab lo judaïsme, tots<br />

aqueths elements son pro nombrós e botats en avant au punt que hèn plan <strong><strong>de</strong>u</strong> <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Bearn</strong> ua òbra dirigida contra los protestants. Sens invalidar aquera lectura, que volerem, <strong>de</strong>ns<br />

aqueste estudi brac, atirar l’atencion sus quauques punts escurs, sus zònas d’ompra qui, presas<br />

ua a ua, non significarén benlhèu pas gran causa, mès qui, amolonadas, balhan a l’òbra ua<br />

dimension mes ambigüa, mes polisemica que çò qui se po<strong>de</strong>ré esperar <strong>de</strong>ns lo cas d’ua carga<br />

univòca lançada contra los protestants.<br />

1. Un manuscrit d’estatut incertan<br />

La permèra ambiguïtat qui se pòt evocar a prepaus <strong><strong>de</strong>u</strong> tèxt <strong><strong>de</strong>u</strong> <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong><br />

ei congenitau, se po<strong>de</strong>m díser, puish qu’ei ligada a l’estatut <strong><strong>de</strong>u</strong> tèxt qui nos ei pervengut. Lo<br />

manuscrit qui serví <strong>de</strong> basa a las edicions Soulice / Barthéty (1880) e Darrigrand (2002) ei un<br />

manuscrit autograf, <strong>de</strong>pausat <strong>de</strong>spuish la fin <strong><strong>de</strong>u</strong> sègle XIX a la Bibliotèca municipau <strong>de</strong> Pau.<br />

Ua <strong>de</strong> las soas particularitats ei <strong>de</strong> comportar un nombre pro important <strong>de</strong> raturas (1) e <strong>de</strong><br />

variantas substanciaus (2), notadas au hiu <strong><strong>de</strong>u</strong> tèxt. Aqueras variantas non son pas raturadas :<br />

duas leçons, plan enregistradas per Darrigrand <strong>de</strong>ns la soa edicion, co-existeishen, sens que<br />

l’autor, <strong>de</strong> tota evidéncia, aja causit entre las duas. La preséncia d’aqueths dus tipes<br />

d’intervencion <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’autor e l’abséncia <strong>de</strong> causida <strong>de</strong>finitiva entre las variantas hèn<br />

pensar a un tèxt en cors d’elaboracion mes qu’a un tèxt establit <strong>de</strong> faiçon fixa avant la soa<br />

comunicacion a autrú (i. e. legedor(s), <strong>de</strong>ns lo cas d’un manuscrit non <strong>de</strong>stinat a l’impression,<br />

o, <strong>de</strong>ns lo cas contrari, mitan <strong>de</strong> l’estamparia).<br />

La segonda mieitat <strong><strong>de</strong>u</strong> sègle XVII presenta, a rapòrt <strong>de</strong> la permèra mieitat e mes<br />

enqüèra a rapòrt <strong><strong>de</strong>u</strong> sègle XVI, un nombre relativament important <strong>de</strong> manuscrits en lenga<br />

occitana (Courouau, <strong>de</strong> par.). Se d’aqueths ne prenem quauques-uns <strong>de</strong> contemporanèus,<br />

coma lo manuscrit <strong><strong>de</strong>u</strong> notari Martel <strong>de</strong>ns lo Vivarés 11 , o eth <strong>de</strong> <strong>Joan</strong> <strong>de</strong> Cabanes 12 , a Ais <strong>de</strong><br />

Provença, ve<strong>de</strong>m que lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> ei sol a presentar tant <strong>de</strong> raturas e <strong>de</strong> variantas.<br />

Mentre que lo manuscrit <strong>de</strong> Roudil 13 , per préner un aute exemple, ei confeccionat en seguir lo<br />

11 Manuscrit datat <strong>de</strong> 1694. Non sabem pas totun s’ei <strong>de</strong> la man <strong>de</strong> l’autor. Vej. Garay / Gardy 1983.<br />

12 Los manuscrits <strong>de</strong> <strong>Joan</strong> <strong>de</strong> Cabanes (1654-1717) son datables entre 1697 e 1717. Non son pas tots autografs,<br />

vej. ed. Gardy 1982, 47.<br />

13 Non sembla pas que lo manuscrit <strong>de</strong> Jacme Roudil (1612-1689), datat <strong>de</strong> 1677, sia autograf. Que seré meslèu,<br />

se seguim plan las indicacions <strong><strong>de</strong>u</strong> son editor, M. Barral (1982, 24), d’ua man <strong><strong>de</strong>u</strong> sègle XVIII.<br />

23


modèu <strong><strong>de</strong>u</strong>s imprimits 14 e que eth <strong>de</strong> Cabanes sembla mes <strong>de</strong>stinat a un usatge limitat<br />

(personau o <strong>de</strong>ns l’environa immediata <strong><strong>de</strong>u</strong> poèta), lo manuscrit <strong><strong>de</strong>u</strong> <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> hè<br />

mes pensar a un estat inacabat, incomplet, <strong><strong>de</strong>u</strong> tèxt, anterior a la soa comunicacion a d’autas<br />

personas qui ne po<strong>de</strong>rén aver hèit un usatge personau (lectura) o comerciau (estampaire) 15 .<br />

2. Ua apartenéncia generica <strong>de</strong> mau <strong>de</strong>terminar<br />

L’ua <strong>de</strong> las ambiguïtats mes importantas qui se posca observar a prepaus <strong><strong>de</strong>u</strong><br />

<strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> concerneish la question <strong>de</strong> la soa atribucion a un genre literari<br />

<strong>de</strong>terminat. La <strong>de</strong>nominacion d’eglòga aplicada per l’autor a las divisions <strong>de</strong> l’òbra, presenta,<br />

a la fin <strong><strong>de</strong>u</strong> sègle XVII coma <strong>de</strong>ns las epòcas anterioras, quauquarren <strong>de</strong> fosc e<br />

d’in<strong>de</strong>terminat, coma ac mòstra ací J F. Grosperrin, qui permet a l’òbra d’amassar en era<br />

diferentas dimensions. La reparticion <strong>de</strong> la paraula entre tres personatges, tots tres pastors,<br />

evòca plan segur las Bucolicas <strong>de</strong> Virgili mès arren n’interditz pas <strong>de</strong> pensar que lo poèma<br />

estosse estat pensat coma representable sus scèna. Parallèlament, lo tèxt, mes d’un còp, coma<br />

ac solinha F. Gardy, semblar seguir un modèu epic, sensible <strong>de</strong>ns la narracion <strong>de</strong> la vita <strong>de</strong><br />

Calvin (Ecloge 4) o <strong>de</strong>ns era <strong>de</strong> la celebracion <strong>de</strong> la permèra cena a la catedrala <strong>de</strong> Lescar<br />

(Ecloge 5 e Ecloge 6). A l’encòp poëtic, dramatic e epic, lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> presenta<br />

tanben quauques trèits qui l’aparentan a la satira o, a d’autes moments, a la diatriba. Qu’ei sus<br />

aquestas duas dimensions, estretament ligadas entre eras, qui volerem insistir ací.<br />

Entre los repròchis adreçats au calvinisme, l’interpretacion libra <strong>de</strong> las Escrituras<br />

ocupa ua plaça centrau. Las rasons invocadas per justificar aqueth refús son ligadas a<br />

l’abolicion <strong>de</strong> las disctinccions sociaus – los artesans an accès a un saber qui <strong><strong>de</strong>u</strong>ré <strong>de</strong>morar<br />

arreservat aus prèires – e sexuaus : las hemnas se mèsclan <strong>de</strong> subjèctes qui non son pas per<br />

eras. Lo tractament qui aqueth motiu pateish <strong>de</strong>ns lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> visa a hèr nèisher<br />

situacions comicas basadas sus l’inversion <strong><strong>de</strong>u</strong>s ròtles masculin-feminin. Dus passatges<br />

s’ameritan d’èster convocats ací. Son estats anonciats per las remarcas misoginas <strong>de</strong> Routgé,<br />

qui preten fondar-se sus un passatge <strong>de</strong> l’Evangèli segon sent Pau (237-238), e <strong>de</strong> Peyrot qui<br />

confereish a aqueras paraulas la sanccion <strong>de</strong> la saviesa populara contenguda <strong>de</strong>ns un<br />

provèrbi :<br />

« Que jamais om n’enten, en nat locqs ni parsaas,<br />

Las garies canta quoan canten lous hasaas. » (241-242)<br />

La permèra anecdòta bota en scèna la hemna d’un ministre, batiada <strong>de</strong> faiçon pejorativa la<br />

ministran<strong>de</strong> (743-779). Autorizada peu principi d’interpretacion libra <strong>de</strong> la Bíblia, aquera<br />

hemna se fonda sus ua lectura personau d’un passatge <strong>de</strong> l’Ancian Testament on Moïse<br />

apareish dab còrnas suu cap. Per analogia, aplica au son marit la necessitat <strong>de</strong> portar còrnas,<br />

simbèu evi<strong>de</strong>nt d’infi<strong>de</strong>litat <strong><strong>de</strong>u</strong> conjunt. La morala qui <strong><strong>de</strong>u</strong> èster tirada <strong>de</strong> l’anecdòta ei clara :<br />

l’intepretacion <strong>de</strong>ishada a cadun <strong>de</strong> la Bíblia ei un mejan emplegat per escóner los pecats e<br />

<strong>de</strong>ns aqueste cas, per la hemna, d’enganar lo marit. Aqueste a la fin apareish vençut per la<br />

tenacitat <strong>de</strong> la soa hemna, aplicada a la soa interpretacion coma, implicitament, a la soa<br />

engana : « Ta plaa qu’à son marit he bira la calotte » (779). L’òmi non domina pas mes, ei<br />

dominat per ua hemna faussament sabenta e enganaira. La segonda anecdòta apareish <strong>de</strong>ns la<br />

continuitat logica <strong>de</strong> la permèra. La hemna <strong>de</strong> Calvin se compòrta dab eth coma la<br />

ministran<strong>de</strong> dab lo son marit :<br />

14 Vej. la reproduccion <strong>de</strong> la permèra <strong>de</strong> cobèrta in ed. Barral 1982, 30.<br />

15 Fauta <strong>de</strong> tot element probant, n’ei pas possible <strong>de</strong> tirar nada conclusion <strong>de</strong> la diferéncia <strong>de</strong> 271 vèrs, senhalada<br />

per R. Darrigrand (59), entre lo nombre totau <strong>de</strong> vèrs e lo <strong>de</strong>scompte efectuat per ua man inconeguda <strong><strong>de</strong>u</strong> sègle<br />

XVIII suu mansuscrit e d’interpretar-la coma un signe d’inacabament. Sus aqueths vèrs qui mancan, lo mistèri<br />

<strong>de</strong>mora.<br />

24


Calvi per pratiqua lous puncts <strong>de</strong> sa doctrine,<br />

Per l’avis <strong>de</strong> Bucher prengou bere fadrine,<br />

Veu<strong>de</strong> d’anabaptiste e <strong>de</strong> proufessiou<br />

De ha l’homi cornart, per gran <strong>de</strong>votiou. (1387-1390)<br />

Dens aqueths passatges, la <strong>de</strong>svalorizacion <strong>de</strong> la hemna, realizada per mejans corrents <strong>de</strong>ns<br />

l’escritura satirica (comparason dab animaus) o comica (la hemna qui engana l’òmi) ei<br />

<strong>de</strong>stinada a compensar l’usurpacion <strong>de</strong> qui s’arrend copabla. A causa d’era, los òmis pèr<strong>de</strong>n la<br />

loa autoritat sus las hemnas, las hemnas sòrten <strong>de</strong> la loa plaça, lo mond ei a l’envèrs. Aquera<br />

inversion qui arrapèra los procediments <strong>de</strong> l’escritura carnavalèsca con<strong>de</strong>mna la religion<br />

calvinista en hèr arrí<strong>de</strong>r lo « public » suus vicis esconuts <strong><strong>de</strong>u</strong>s protestants, segon los<br />

procediments abituaus <strong>de</strong> la satira.<br />

Lo tèxt <strong><strong>de</strong>u</strong> <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> s’orienta tanben, còps que i a, cap a un comic qui<br />

empronta lo son moviment au burlèsc, o, a d’autes moments, a la farça. Coma arrelhevant<br />

d’un mecanisme qui ei eth <strong><strong>de</strong>u</strong> burlèsc, senhalem la huèita <strong>de</strong> Calvin, a París, obligat <strong>de</strong> nóser<br />

lençòus per huéger per la hièstra coma un vulgari criminau e la soa caduda <strong>de</strong>ns la carrèra<br />

(1154-1181). Pròchas <strong>de</strong> la farça son las <strong>de</strong>claracions veëmentas <strong>de</strong> Peyrot quan ei question<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> sagrament <strong>de</strong> la confirmacion. Las miaças qui profereish a l’encontra <strong><strong>de</strong>u</strong>s protestants<br />

(292-295), fauta d’antagonistas fisicament presents, ca<strong>de</strong>n <strong>de</strong>ns lo vueit e hèn l’efècte <strong>de</strong><br />

rodomontadas. Just quan vien, d’alhors, d’èster evocada la « farce <strong>de</strong> Rome » (291), segon la<br />

percepcion <strong><strong>de</strong>u</strong>s protestants.<br />

La part <strong><strong>de</strong>u</strong> comic <strong>de</strong>ns l’òbra, totun, <strong>de</strong>mora largament minoritària. La tòca <strong>de</strong><br />

Fon<strong>de</strong>ville n’ei pas <strong>de</strong> hèr arrí<strong>de</strong>r sus l’esquia <strong><strong>de</strong>u</strong>s protestants e s’empronta a la satira la<br />

volentat <strong>de</strong> <strong>de</strong>svelar lo vici, aquera <strong>de</strong>smarcha n’utiliza pas sonque per excepcion per aquò<br />

l’arma <strong><strong>de</strong>u</strong> comic. Los critics qui an analizat lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, coma lo son editor R.<br />

Darrigrand o l’istorian Chr. Desplat, botan dab rason l’accent sus l’assimilacion <strong><strong>de</strong>u</strong>s<br />

protestants dab entitats cargadas <strong>de</strong> negativitat, coma los Judius o lo diable. A cada còp,<br />

l’acusacion ei formulada dirèctament, sens recerca d’efècte comic. Deu medish biaish, los<br />

protestants son provedits <strong>de</strong> trèits intellectuaus e moraus totaument <strong>de</strong>spreciats, coma la<br />

manca d’intelligéncia e <strong>de</strong> discèrnament (« Nou son pecqs soulasmens, mais <strong>de</strong> sens<br />

estourdits », 1013), la propencion a la mensonja (2573-2579) e au sofisme qui mia a<br />

l’usurpacion, acusacion arresumida per Menjou <strong>de</strong>ns la darrèra eglòga :<br />

Aquets son affronturs y <strong>de</strong>scuberts fausaris<br />

Qui bolin en un cop manteni <strong><strong>de</strong>u</strong>s contraris ;<br />

Aquo suffibe soul enta ha’us accassa,<br />

Et per grans impousturs en lou publicq passa. (2583-2586)<br />

qui permet <strong>de</strong> justificar, en tot passar, la revocacion. L’autor a doncas recors a la simpla<br />

acusacion, en forma <strong>de</strong> requisitòri, a l’encontre <strong>de</strong> copables evi<strong>de</strong>nts. N’esita pas a manejar<br />

l’insulta, o la calomnia <strong>de</strong>ns lo cas <strong>de</strong> Calvin (1410-1412) e <strong>de</strong> la soa hemna (1387-1390).<br />

L’essenciau, ací, ei d’atacar en disqualificar l’adversari, en utilizar au besonh visions d’orror<br />

coma l’evocacion <strong><strong>de</strong>u</strong> protestant Ichard con<strong>de</strong>mnat a grasilhar en in·hèrn <strong>de</strong>ns ua forma<br />

familiara aus contemporanèus bearnés <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville (2136-2138). En aqueth sens, lo<br />

<strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> s’inscriu <strong>de</strong>ns ua tradicion qui arremonta, coma ac hasó arremarcar Chr.<br />

Desplat (2002, 33), au Dialogue d’entre le maheustre et le manant (1594), a la fin <strong>de</strong> las<br />

25


guèrras <strong>de</strong> Religion, en passar per las mazarinadas d’oïl, pen<strong>de</strong>nt la Fronda (1648-1652) 16 , qui<br />

botan en scèna paisans qui s’exprimeishen sus l’actualitat politica e religiosa <strong><strong>de</strong>u</strong> temps.<br />

Aqueths tèxts relhèvan, per part, <strong>de</strong> la satira, mès tanben, coma tanben largament lo<br />

<strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, <strong>de</strong> la diatriba politica.<br />

3. Los limits <strong>de</strong> l’atac<br />

Maugrat la con<strong>de</strong>mnacion generau qui pèsa suus protestants, exprimida la màger part<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> temps en tèrmes violents, lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> dèisha entrevé<strong>de</strong>r moments on l’atac<br />

sembla coma suspenut e on lo discors acusator <strong>de</strong>sapareish darrèr ua neutralitat discreta,<br />

cèrtas, mès plan presenta.<br />

Entre los tres protagonistas, la reparticion <strong>de</strong> la paraula se hè en fonccion <strong>de</strong> critèris<br />

cognitius. Deus tres, Routgé ei eth qui sap e qui explica aus dus autes qui lo questionan e<br />

comentan las soas responsas. Dens l’expausat qui hè <strong>de</strong> las cre<strong>de</strong>nças e <strong>de</strong> las practicas <strong><strong>de</strong>u</strong>s<br />

protestants <strong>de</strong>ns las tres permèras eglògas, Routgé exprimeish a còps la soa con<strong>de</strong>mnacion,<br />

mès, plan sovent, s’acontenta <strong>de</strong> <strong>de</strong>scríver los usatges protestants sens formular nat jutjament.<br />

Aquera neutralitat se pòt observar, per exemple, <strong>de</strong>ns lo passatge consagrat a la <strong>de</strong>scripcion <strong>de</strong><br />

la cena (523-596). Dens las quate intervencions <strong>de</strong> Routgé sus aqueth subjècte (531-545, 551-<br />

555, 561-570, 575-590, sia 46 vèrs), non se tròban pas que duas con<strong>de</strong>mnacions explicitas. La<br />

permèra, concentrada en un vèrs, acusa los protestants d’aver pervertit l’Escritura (535). La<br />

segonda, tanben limitada a un sol vèrs, supausa que l’excomunicacion qui los ministres<br />

impausavan aus pecadors <strong>de</strong> tota espècia au moment <strong>de</strong> la cena <strong>de</strong>vè concernir ua bona part<br />

<strong>de</strong> l’assisténcia (587). En <strong>de</strong>hòra d’aqueths dus moments, l’essenciau <strong>de</strong> l’expausat ei<br />

consagrat a ua <strong>de</strong>scripcion sens nat jutjament <strong>de</strong> valor. La con<strong>de</strong>mnacion ei simplament<br />

formulada peu pastor Peyrot en sèt vèrs qui barran lo passatge (591-596). La medisha actitud<br />

<strong>de</strong> la part <strong><strong>de</strong>u</strong> pastor saberuc se po<strong>de</strong>ré observar en d’autes passatges <strong>de</strong> l’òbra, tant <strong>de</strong>ns la<br />

part constituida per las eglògas « dogmaticas » (<strong>de</strong> 1 a 3) coma <strong>de</strong>ns eras qui segueishen un<br />

hiu narratiu (<strong>de</strong> 4 a 6).<br />

La <strong>de</strong>finicion <strong><strong>de</strong>u</strong> protestantisme – qui arrespon per part a las questions pausadas en<br />

obertura per Menjou – aube<strong>de</strong>ish a critèris negatius. S’ageish <strong>de</strong> <strong>de</strong>finir lo calvinisme a rapòrt<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> catolicisme, mès tanben en lo botar en relacion dab d’autas religions (Judius, Musulmans)<br />

o d’autes grops (cagòts). Aqueth procediment ei adoptat autanlèu la <strong>de</strong>buta <strong>de</strong> l’òbra, per la<br />

question <strong>de</strong> Menjou qui completa era <strong>de</strong> Peyrot. La responsa <strong>de</strong> Routgé non carga pas los<br />

protestants puish qu’insisteish sus ua filiacion comuna :<br />

Ni cagots ni Judius, Mourous, ni Sarrasiis,<br />

Nou hon los huganauts, mes <strong>de</strong> noble semence,<br />

Car lours vieils <strong>de</strong>bances on mediche cre<strong>de</strong>nce<br />

Que nousauts abem oey <strong>de</strong> lejaux chrestiaas (20-23)<br />

Lo ni… ni… ni <strong><strong>de</strong>u</strong> vèrs 20 serveish a aluenhar las assimilacions fautivas e a afirmar ua<br />

parentat dab los crestians vertadèrs. Lo parallelisme <strong><strong>de</strong>u</strong>s tres grops nominaus plaçats en fin<br />

<strong>de</strong> vèrs (noble semence / mediche cre<strong>de</strong>nce / lejaux chrestiaas), en·hortit per las conotacions<br />

melhorativas <strong><strong>de</strong>u</strong>s adjectius (noble / mediche / lejaux), contribueish a establir ua solidaritat<br />

quasi familiau entre los dus grops confessionaus. De negativa, la <strong>de</strong>finicion s’ei hèita positiva,<br />

segon un esquèma qui vam arretrobar un pauc mes luenh <strong>de</strong>ns l’òbra.<br />

Dens l’egòga 2, Peyrot comença <strong>de</strong> procedir a l’assimilacion <strong><strong>de</strong>u</strong>s calvinistas aus<br />

anabaptistas :<br />

16 En domeni d’oïl, lo tèxt mes famós ei l’Agréable conférence <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>u</strong>x paisans <strong>de</strong> Saint-Ouen et <strong>de</strong><br />

Montmorency sur les affaires du temps (1649) <strong>de</strong> Louis Richer. En domeni occitan, aqueth modèu n’ei pas<br />

productiu. Vej. Courouau 2008, 165-171.<br />

26


Dilheu qu’eren sourtits <strong>de</strong>ques anabaptistes<br />

Qui mesclats se hasen coucouts a beres vistes. (303-304)<br />

L’acusacion pòrta, coma se vei, sus l’abséncia <strong>de</strong> moralitat sexuau. Menjou e Peyrot se liuran<br />

a un escambi on imatginan dab ua certana complaséncia la licéncia qui <strong><strong>de</strong>u</strong> regnar <strong>de</strong>ns los<br />

rengs d’aquel moviment, protestant avant que Routgé n’intervenga per empachar tota<br />

assimilacion erronèa :<br />

Lous huganauts, Peyrot, surnomats calvinistes,<br />

Nou hon pas <strong>de</strong> la ley <strong>de</strong>quets anabatistes<br />

Au contrari, chascu goardabe sa moulhe ;<br />

Lou manistre tabee, <strong>de</strong> lours troupets aulhe,<br />

Seguibe lou perme l’estat <strong><strong>de</strong>u</strong> maridatge. (315-319)<br />

L’amalgamament <strong><strong>de</strong>u</strong>s dus corrents seré estat ua via possibla <strong>de</strong> disqualificacion morau, mès,<br />

<strong>de</strong> tota evidéncia, se tròba arrefusat per l’autor. L’equitat manifestada ací en favor <strong><strong>de</strong>u</strong>s<br />

calvinistas ei tanben aplicada au judaïsme instrumentalizat, coma ja ei estat dit, au servici<br />

d’ua assimilacion calvinisme-juadaïsme. L’equivaléncia ei mantenguda, mès Rougé rapèra<br />

tanben la filiacion qui hè <strong><strong>de</strong>u</strong> pòble judiu lo pòble elegit :<br />

Atau ere reglat en lou poble judiu,<br />

Qui, per lou temps anticq, hou lou poble <strong>de</strong> Diu. (185-186)<br />

La reabilitacion <strong>de</strong>mora discreta. N’ei pas arrepresa peus interlocutors, mès totun que permet<br />

un reequilibratge qui empacha d’arreduíser lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> a ua oposicion binària,<br />

totaument antinomica e fixa, entre las confessions.<br />

Los comentators (Chr. Desplat, R. Darrigrand) an notat la plaça mes importanta<br />

acordada <strong>de</strong>ns las tres permèras eglògas a las questions <strong>de</strong> rite au <strong>de</strong>triment <strong>de</strong> las disputas<br />

teologicas. Las diferéncias <strong>de</strong> dògma son a penas evocadas a la <strong>de</strong>buta per Routgé qui, <strong>de</strong>ns<br />

l’espaci <strong>de</strong> 10 vèrs (39-48), admet la comunautat <strong>de</strong> cre<strong>de</strong>nça. La conclusion qui tira Menjou<br />

d’aqueth expausat rapid insisteish sus l’i<strong>de</strong>ntitat :<br />

Eds aben doncq com nous la mediche cre<strong>de</strong>nce,<br />

Sinou que la fee soule efface toute offence,<br />

Aquet punct es, Routge, subjet a cautiou. (49-51)<br />

La sola diferéncia evocada concerneish lo ròtle <strong>de</strong> la fe <strong>de</strong>ns la sauvacion <strong>de</strong> l’amna, mès n’ei<br />

pas qu’a penas abordada (dus vèrs) avant que lo tèxt s’oriente cap a questions <strong>de</strong> rite (los<br />

autars e los tabernacles, los miracles). L’interès se pòt plan concentrar sus aqueths punts <strong>de</strong> la<br />

celebracion liturgica, lo legedor aurà notat au passatge que l’antagonisme, suus elements<br />

màgers <strong><strong>de</strong>u</strong> dògma, ei sonque parciau.<br />

D’ua faiçon comparabla, la discussion, a moment dat, <strong>de</strong>ns l’eglòga 3, pòrta sus la<br />

significacion <strong><strong>de</strong>u</strong> signe <strong>de</strong> crotz qui non practican pas los calvinistas e qui ei l’objècte <strong>de</strong> las<br />

loas trufarias (comparason dab lo gèst per caçar las moscas, e d’aquiu, l’apelacion <strong>de</strong> cassemousques<br />

aplicada aus catolics, 813). La <strong>de</strong>fensa opausada per Menjou fàcia a aquera trufaria<br />

pòrta testimòni <strong>de</strong> la soa naïvetat (817-824), mès Routgé, avant <strong>de</strong> liurar los arguments<br />

<strong>de</strong>cisius, comença per ua pensada paradoxau, en balhar rason aus protestants :<br />

Tu t’i poires pequa mey que <strong>de</strong> la mieitat,<br />

Et l’hereticq, Menjou, pot dise la bertat. (825-826)<br />

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S’ensegueish ua <strong>de</strong>monstracion qui interprèta metaforicament las moscas, botadas en avant<br />

peus protestants trufaires, coma las « tentacious e mechantes pensa<strong>de</strong>s » (840) caçadas peu<br />

signe <strong>de</strong> crotz. Atau, los protestants se tròban aver rason, mès pas <strong>de</strong>ns lo sens qui pensavan.<br />

Los tres interlocutors pò<strong>de</strong>n plan préner successivament préner la paraula per restabir lo sens<br />

vertadièr e simbolic <strong><strong>de</strong>u</strong> signe <strong>de</strong> crotz catolic, Routgé ei tanben obligat d’arreconéisher que<br />

lo protestant exprimeish la vertat :<br />

Atau doncq la bertat, per u cop d’esca<strong>de</strong>nce,<br />

Lou huganaut que ditz mielhe lheu que nou pense. (843-844)<br />

Aquera concession (« per u cop d’esca<strong>de</strong>nce ») non <strong><strong>de</strong>u</strong> pas èster subrestimada. En realitat, lo<br />

parlaire, ací, coma l’autor <strong>de</strong>ns l’ensemble <strong>de</strong> l’òbra, non hè pas qu’usar d’ua arma<br />

emprontada a l’art <strong>de</strong> la retorica. Exactament coma s’ageish, <strong>de</strong>ns lo quadre d’un plai<strong>de</strong>jat,<br />

per exemple, d’arréner compte <strong>de</strong> la tèsi <strong>de</strong> l’adversari per la <strong>de</strong>squalificar, l’autor ací<br />

s’amusa a <strong>de</strong>svirar lo sens permèr <strong>de</strong> las paraulas <strong>de</strong> l’advesari per méter-las au servici <strong>de</strong> la<br />

soa pròpria tèsi. Aquò estent, quau que sia lo gra <strong>de</strong> retorica present <strong>de</strong>ns aqueth passatge o<br />

disseminat <strong>de</strong>ns l’òbra – raperem que Fon<strong>de</strong>ville ei avocat <strong>de</strong> profession –, los mots an un<br />

sens e, quan estosse « per u cop d’esca<strong>de</strong>nce », la possibilitat ei estada arreconeguda aus<br />

protestants <strong>de</strong> non pas èster <strong>de</strong>ns l’error.<br />

Per acabar aqueth tablèu <strong><strong>de</strong>u</strong>s limits d’un atac qui n’ei benlhèu pas tant univòc coma<br />

çò qu’ua lectura rapida <strong>de</strong> l’òbra ac po<strong>de</strong>ré <strong>de</strong>ishar pensar, senhalem que tots los protestants<br />

evocats <strong>de</strong>ns lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> non son pas provedits <strong>de</strong> trèits negatius. Avant<br />

d’examinar lo cas particular <strong>de</strong> la reina <strong>Joan</strong>a <strong>de</strong> Labrit, senhalem lo ròtle positiu atribuit au<br />

presi<strong>de</strong>nt <strong>Joan</strong> <strong>de</strong> Salette, « homi <strong>de</strong> gran renom » (2201), au moment <strong>de</strong> la <strong>de</strong>posicion <strong>de</strong> las<br />

estatuas <strong>de</strong> la catedrala <strong>de</strong> Lescar. Personalitat protestanta, membre <strong><strong>de</strong>u</strong> Conselh soviran, pair<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> traductor <strong><strong>de</strong>u</strong>s psaumes en bearnés, lo presi<strong>de</strong>nt, fàcia au conflicte qui opausa los <strong>de</strong>legats<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> Conselh soviran (<strong>de</strong> qui hè partida) e los jurats catolics, calma las ardors <strong><strong>de</strong>u</strong> <strong>de</strong>legat<br />

Ichard, d’un costat, e, d’aute costat, prepausa un compromés acceptable aus catolics (2188-<br />

2252). Aqueth tractament <strong>de</strong> favor reservat per l’autor a ua personalitat protestanta s’explica<br />

per ligams familhaus : lo presi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Salette, coma ac rapèra R. Darrigrand (44), ei lo pair<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> pairin <strong>de</strong> l’autor, <strong>Joan</strong>-<strong>Enric</strong> <strong>de</strong> Salette, avesque <strong>de</strong>funtat <strong>de</strong> Lescar (1632-1658). Mes<br />

estonanta ei l’indulgéncia manifestada au pastor Merlin, qualificat <strong>de</strong> « saben estimat » (2342)<br />

avant qu’apère, <strong>de</strong> la cadèra estant, au moment <strong><strong>de</strong>u</strong> son predic <strong>de</strong>vant la reina, au murtre <strong><strong>de</strong>u</strong>s<br />

catolics <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> (2361-2364).<br />

4. La reina <strong>Joan</strong>a : actora o victima ?<br />

La complexitat <strong><strong>de</strong>u</strong> <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> apareish clarament s’estudiam l’imatge <strong>de</strong> la<br />

reina <strong>Joan</strong>a III <strong>de</strong> Labrit, reina <strong>de</strong> Navarra e princèssa <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> au moment <strong>de</strong> l’introduccion<br />

<strong>de</strong> la Refòrma en <strong>Bearn</strong>. La <strong>de</strong>buta <strong>de</strong> l’òbra hè d’era, d’ua faiçon univòca, la sola responsabla<br />

<strong>de</strong> la difusion <strong>de</strong> la navèra religion :<br />

Mes au temps qui regnabe assi la reyne Janne,<br />

Com ere s’esbarri <strong>de</strong> la Gleise romane,<br />

He tabee perberti son poble catholicq,<br />

Et, <strong>de</strong> force ou <strong>de</strong> met, lou hee ba<strong>de</strong> hereticq. (25-28)<br />

La <strong>de</strong>feccion <strong>de</strong> la reina a la Glèisa catolica, qualificada <strong>de</strong> « perversion » e l’usatge <strong>de</strong> la<br />

constrenta son las duas rasons allegadas perqué lo protestantisme s’implantè en <strong>Bearn</strong>. A<br />

partir d’aquiu, compte tengut <strong>de</strong> la presa <strong>de</strong> posicion anti-protestanta <strong>de</strong> l’òbra, po<strong>de</strong>rem<br />

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imatginar que <strong>de</strong>ns la part consagrada a l’establiment <strong>de</strong> la Refòrma en <strong>Bearn</strong> (eglògas 5 e 6)<br />

l’imatge <strong>de</strong> la reina estosse plan negre. La realitat totun ei mes contrastada.<br />

Un permèr indici d’aqueth tractament nuanciat ei hornit peu mò<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>signacion<br />

aplicat a la reina <strong>de</strong>ns l’òbra. Per que se posca plan apreciar, n’ei pas inutil <strong>de</strong> comparar-lo<br />

dab la faiçon quin ei <strong>de</strong>signat lo son marit, Antòni <strong>de</strong> Borbon, duc <strong>de</strong> Vendôme, rei <strong>de</strong><br />

Navarra e prince <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> peu son maridatge dab <strong>Joan</strong>a. Deishem <strong>de</strong> costat la question <strong>de</strong> la<br />

titulatura utilizada (rey / ducq per Antòni ; reine, regine / princesse per <strong>Joan</strong>a) e constatam<br />

que per cadun <strong><strong>de</strong>u</strong>s soveirans, s’utiliza o pas un adjectiu possessiu : lou rey o lou nouste rey,<br />

etc. Los arrelhevats efectuats dan açò :<br />

Antòni <strong>de</strong> Borbon<br />

E 5 : 1570 nouste ducq – 1601 nouste rey – 1608 nouste rey – 1613 lou rey – 1621 (lou) rey –<br />

1626 nouste rey – 1644 lou rey – 1681 lou rey – 1683 lou rey – 1693 nouste rey – 1695 nouste<br />

rey – 1780 nouste rey – 1783 nouste rey – 1798 nouste rey – 1816 lou ducq – 1827 (lou) ducq –<br />

1835 nouste rey – 1843 lou nouste ducq –1862 lou ducq nouste rey – 1873 Anthoni son marit –<br />

1885 nouste rey – 1888 (lou) ducq nouste rey – 1893 nouste ducq – 1896 nouste rey<br />

Totau 24 dab adj. poss. 16 sia 67 %<br />

<strong>Joan</strong>a <strong>de</strong> Labrit<br />

E1 : 25 la reyne Janne<br />

E5 : 1543 nouste princesse Jeanne – 1556 la princesse Jeanne – 1561 la princesse – 1575 nouste<br />

princesse Jeanne – 1603 la nouste regine – 1651 la regine – 1668 la nouste regine – 1700 nouste<br />

regine – 1720 la nouste regine – 1736 sa hemne – 1743 la regine Jeanne – 1753 la regine – 1808<br />

nouste regine – 1812 la princesse –1843 la regine Jeanne – 1859 la nouste regine – 1865 la<br />

regine – 1903 la regine – 1916 la regine Jeanne – 1932 la princesse – 1933 la reyne – 1949 la<br />

regine – 1965 la regine – 2000 la reyne – 2009 Jeanne – 2031 la regine Jeanne – 2043 la regine<br />

Jeanne<br />

E6 : 2050 nouste Jeanne – 2096 la regine – 2104 la regine – 2141 la regine – 2175 la regine –<br />

2210 la regine – 2267 la princesse – 2280 la princesse – 2306 la regine – 2319 la reyne – 2323<br />

la regine – 2336 la regine – 2360 la regine – 2396 la regine – 2425 la regine – 2456 la regine –<br />

2471 la princesse – 2497 la reyne – 2503 la regine – 2569 la regine – 2591 la regine<br />

Totau 49 dab adj. poss. 9 sia 18 %<br />

Dus tèrç <strong>de</strong> las aparicions en sintagma nominau d’Antòni <strong>de</strong> Borbon son doncas assortidas <strong>de</strong><br />

l’utilizacion <strong>de</strong> l’adjectiu possessiu. Non ne caleré pas conclú<strong>de</strong>r tròp rapidament a ua<br />

apreciacion positiva per aqueth prince. L’evocacion <strong>de</strong> la soa mort ei l’ocasion peus<br />

protagonistas <strong>de</strong> solinhar la soa versatilitat :<br />

Nouste rey n’abou doncq <strong>de</strong> touts plaps coma la pige :<br />

U cop que hou <strong>de</strong> Diu, peuhx que hou <strong>de</strong> Satan,<br />

Peuhx enta Diu torna… (1896-1898)<br />

mès tanben lo son ensebeliment au près <strong><strong>de</strong>u</strong>s reis <strong>de</strong> Navarra (1899-1900). De hèit, maugrat<br />

las soas errors <strong>de</strong>gudas au son caractèr flac, Antòni <strong>de</strong>mora lo soveiran legitim a qui los<br />

<strong>Bearn</strong>és son estacats per un ligam qui l’adjectiu possessiu ei precisament cargat <strong>de</strong> marcar.<br />

Aqueth estacament a la figura <strong><strong>de</strong>u</strong> soveiran ei particularament sensible quan Antòni ei<br />

nomenat lòctenent-generau <strong><strong>de</strong>u</strong> reiaume per Catarina <strong>de</strong> Medici. Se tròba alavetz acarat au<br />

partit <strong><strong>de</strong>u</strong>s Guises qui <strong>de</strong>fén<strong>de</strong>n acarnasidament la posicion <strong><strong>de</strong>u</strong> catolicisme en França. En<br />

plaça <strong>de</strong> sostiéner los partisans mes en vista <strong>de</strong> la religion catolica, los interlocutors, Peyrot e<br />

Routgé, los qualifican <strong>de</strong> hagards (1730) e <strong>de</strong> pandarts (1802). Lo partit adoptat ei eth <strong><strong>de</strong>u</strong><br />

soveiran legitim contra los sons enemics, la question confessionau estent ací segondària.<br />

29


Dens lo cas <strong>de</strong> <strong>Joan</strong>a, las causas son mes complèxas, mès lo mecanisme ei, totas<br />

proporcions gardadas, similari. Lo relhevat <strong>de</strong> las <strong>de</strong>signacions hèn calarament aparéisher ua<br />

part largament inferiora per l’utilizacion <strong>de</strong> l’adjectiu possessiu. Majoritàriament, <strong>Joan</strong>a ei<br />

presentada d’un biaish neutrau, dab lo simple article <strong>de</strong>finit, <strong>de</strong> tau faiçon que se pòt parlar<br />

<strong>de</strong>ns lo son cas d’ua distanciacion volontària <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’autor. Aquera constatacion apèra<br />

quaques arremarcas complementàrias.<br />

Per èster minoritari, l’usatge <strong>de</strong> l’adjectiu possessiu intervien a moments<br />

simbolicament importants :<br />

a) a la <strong>de</strong>buta <strong>de</strong> cadua <strong>de</strong> las eglògas bearnesas, respectivament v. 1543, « nouste<br />

princesse Jeanne », per l’eglòga 5 e v. 2050, « nouste Jeanne », per l’eglòga 6. La<br />

supression <strong><strong>de</strong>u</strong> títou reiau o princièr au profieit <strong><strong>de</strong>u</strong> sol prenom <strong>de</strong>ns la darrèra eglòga<br />

senhala un rapòrt d’intimitat qui, maugrat las <strong>de</strong>signacions neutraus qui van seguir,<br />

s’esten a l’ensemble <strong>de</strong> l’eglòga<br />

b) l’accession au tròn <strong>de</strong> Navarra-<strong>Bearn</strong> (1575)<br />

c) la parentat dab Loís <strong>de</strong> Labrit, avesque <strong>de</strong> Lescar (1603, 1668, 1720)<br />

d) la jòia a prepaus <strong>de</strong> la nominacion <strong>de</strong> Jòrdi d’Armanhac coma vice-rei (1700)…<br />

e) … e d’Antòni coma lòctenent-generau <strong><strong>de</strong>u</strong> reiaume (1808)<br />

f) l’error d’apreciacion comesa au collòqui <strong>de</strong> Poissy (1859).<br />

Los eveniments (lato sensu) b), c), f) po<strong>de</strong>rén èster consi<strong>de</strong>rats coma funèstes a la causa <strong><strong>de</strong>u</strong><br />

catolicisme en <strong>Bearn</strong>, mès, en realitat, son presentats<br />

b) a partir <strong>de</strong> l’estacament a la continuitat dinastica. Lo possessiu exprimeish<br />

retrospectvament la somission a l’ordi qui règla la succession reiau.<br />

c) <strong><strong>de</strong>u</strong> punt <strong>de</strong> vista <strong>de</strong> l’estacament a la familha <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> <strong>Joan</strong>a. Implicitament,<br />

s’ageish d’explicar la favor acordada a aqueth personatge con<strong>de</strong>mnat peus sons <strong>de</strong>fauts,<br />

mès promavut per la soa parentat dab la reina. Aquesta apareish <strong>de</strong>ns l’absolut coma ua<br />

parenta fidèla aus (o tenguda peus) engatjaments <strong>de</strong>vuts aus membres <strong>de</strong> la familha. Lo<br />

possessiu marca l’a<strong>de</strong>sion au primat <strong>de</strong> la volentat <strong><strong>de</strong>u</strong> soveiran e la superioritat <strong>de</strong> la<br />

soa familha.<br />

f) en ligason dab ua auta reina, Catarina <strong>de</strong> Medici, reina <strong>de</strong> França, qui comet la<br />

medisha error coma la reina <strong>de</strong> Navarra. Lo possessiu estableish un ligam qui permet<br />

d’atenuar dab l’integracion d’ua auta reina l’error comesa.<br />

Los autes eveniments son univòcament positius. Jòrdi d’Armanhac (d) ei consi<strong>de</strong>rat coma ua<br />

incarnacion <strong>de</strong> la dreitura catolica, l’anecdòta (apocrifa ?) balha la possibilitat d’emberogir lo<br />

pertrèit <strong>de</strong> la reina. Per quant a la jòia esprovada per la nominacion d’Antòni, <strong><strong>de</strong>u</strong> èster botada<br />

en relacion dab lo passatge qui segueish (1815-1817) qui mòstra <strong>Joan</strong>a qui va arrejónher a<br />

París Antòni just après la soa nominacion : dab los sons dus mainatges, dab los potons e las<br />

abraçadas, assisstim a ua scèna d’intimitat familhau. <strong>Joan</strong>a, parenta fidèla, ei tanben ua bona<br />

mair e ua bona esposa.<br />

Lo recors a l’adjectiu possessiu n’intervien doncas pas per azard. S’ageish <strong>de</strong> solinhar<br />

sia un eveniment positiu, sia d’explicar l’actitud <strong>de</strong> la reina, l’objectiu estent <strong>de</strong> justificar-la,<br />

quan n’ei pas d’excusar-la.<br />

De tots los personatges presents <strong>de</strong>ns los passatges narratius <strong>de</strong> l’òbra centrats sus<br />

l’istòria <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, eth <strong>de</strong> <strong>Joan</strong>a n’ei pas lo mes mautractat. Ua simpla comparason dab Calvin,<br />

tot au long <strong>de</strong> l’eglòga 4, o, per <strong>de</strong>morar <strong>de</strong>ns las eglògas 5 e 6, dab Loís <strong>de</strong> Labrit e lo<br />

conselhèr Ichard permet d’ac constatar aisidament. Pas nada insulta, pas nat burlesquizacion<br />

coma per Calvin, arren non vien atentar a la figura <strong>de</strong> la soveirana. Sonque un còp ei<br />

qualificada <strong>de</strong> « bere holle » (1749) quan, infectada per la poson <strong>de</strong> l’eresia, arriba en tota<br />

precipitacion en <strong>Bearn</strong>. A <strong>de</strong>spart d’aqueth cas, cercarem <strong>de</strong> badas un comentari sus l’accion<br />

<strong>de</strong> <strong>Joan</strong>a o un bilanç sus la soa accion coma ei lo cas per Antòni au moment <strong>de</strong> la soa mort.<br />

Los hèits son enregistrats mès lo son personatge en tant que tau <strong>de</strong>mora coma en retrèit a<br />

30


apòrt d’autes actors clarament <strong>de</strong>svalorizats, diabolizats, coma Calvin, Condé, Loís <strong>de</strong> Labrít,<br />

Ichard, Artiguelouve… L’implantacion <strong><strong>de</strong>u</strong> calvinisme <strong>de</strong>ns la principautat <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, <strong>de</strong>ns<br />

l’eglòga 5, n’ei pas imputada a <strong>Joan</strong>a, mès a Antòni. <strong>Joan</strong>a, cèrtas, balha a moment dat<br />

l’impulsion aus eveniments funèstes, mès l’examen atentiu <strong><strong>de</strong>u</strong>s passatges on son evocadas<br />

las rasons <strong>de</strong> la soa actitud mian a relativizar la soa culpabilitat dirècta : <strong>Joan</strong>a ei ua princèssa<br />

manipulada.<br />

Lo tèma <strong>de</strong> la manipulacion intervien tres còps <strong>de</strong>ns las eglògas 5 e 6. Lo gran<br />

manipulator, eth qui apareish <strong>de</strong>terminant <strong>de</strong>ns l’evolucion <strong>de</strong> la princèssa, ei lo prince Loís<br />

<strong>de</strong> Condé (1530-1569), frair d’Antòni <strong>de</strong> Borbon. Condé explica a <strong>Joan</strong>a (1738-1754) que los<br />

Guise projèctan <strong>de</strong> <strong>de</strong>pausar Francés II <strong>de</strong> França, çò qui portarà tòrt au partit <strong><strong>de</strong>u</strong> son marit –<br />

<strong>Joan</strong>a bona esposa – e la hè somiar <strong>de</strong> la reconquista <strong>de</strong> la Baisha-Navarra. La segonda<br />

manipulacion ei tanben lo hèit <strong>de</strong> Condé, just après la mòrt d’Antòni (1901-1914). Condé<br />

atribueish la mort d’Antòni a un soldat catolic e au partit <strong><strong>de</strong>u</strong>s Guise. Aquera explicacion ei<br />

dada per justificar lo durciment <strong>de</strong> <strong>Joan</strong>a. Aquesta apareish a l’encòp coma esposa<br />

<strong>de</strong>sconsolada, fidèla au ligam matrimoniau dinc a organizar la punicion <strong>de</strong>vuda aus complicis<br />

<strong>de</strong> l’assassin <strong>de</strong> son marit :<br />

Menjou<br />

La nouvelle jou crey causa tristesse grane<br />

Hens l’esperit y lou co <strong>de</strong> la regine Janne.<br />

Routge<br />

Ere jura lasbets, et lou sermen tiengou,<br />

Que touts lous cathouliqs trectere dab rigou. (1915-1918)<br />

Las persecucions contra lo clergat catolic tiran la lor origina, en tota rigor, <strong>de</strong> la manòbra<br />

exercida per Condé sus l’amna d’esposa fidèla <strong>de</strong> la reina <strong>Joan</strong>a.<br />

Atau hòraviada <strong>de</strong>ns l’error, <strong>Joan</strong>a persegueish. L’episòdi <strong>de</strong> la permèra cena<br />

celebrada <strong>de</strong>ns la catedrala permet <strong>de</strong> completar lo tablèu <strong>de</strong> la princèssa victima <strong><strong>de</strong>u</strong>s sons<br />

bons sentiments. Fàcia a la colèra <strong><strong>de</strong>u</strong> cèu, la reaccion <strong>de</strong> la reina ei <strong>de</strong> precipitar-se <strong>de</strong>ns la<br />

capèra on son enterats los sons aujòus, reis <strong>de</strong> Navarra, per plaçar-se <strong>de</strong>vath la lor proteccion.<br />

L’autor, <strong>de</strong>ns aqueth passatge (2425-2430) qui non manca pas <strong>de</strong> grandor, insisteish sus la<br />

paur <strong>de</strong> la reina qui crei arribada non pas sonque l’ora <strong>de</strong> la soa pròpria mort, mès tanben l’ora<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> Jutjament darrèr. La reina bona esposa ei tanben, en aqueth moment paroxistic,<br />

presentada coma ua bona hilha. L’impression provocada per aqueth auratge ei pregonda e la<br />

plaça just au ras <strong>de</strong> la conversion. Açò ei precisament çò qui la soa evirona, compausa<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

ministres qui se senten miaçats, vòlen esvitar. Ací intervien doncas lo darrèr episòdi <strong>de</strong><br />

manipulacion, orquestrat peu ministre Merlin :<br />

Merlii qui conegou lou co <strong>de</strong> la princesse<br />

Dequet ouratge gran tout sasit <strong>de</strong> tristesse,<br />

Per exemples anticqs s’esfourça d’enseigna’u<br />

Que Diu no pou<strong>de</strong> pas da’u nat mage seignau<br />

Que lour religiou, per touts puncts, approuba<strong>de</strong>. (2471-2475)<br />

Los arguments mobilizats per convéncer la reina non son pas politics coma dab Condé mès<br />

religiós, tirats <strong>de</strong> l’Escritura. Merlin, per emportar la victòria, a tanben recors a la flataria.<br />

Dens lo passatge sancèr, se <strong><strong>de</strong>u</strong> notar que la reina n’intervien pas dirèctament. Los subjèctes<br />

<strong>de</strong> las frasas son Merlin (2497-2499) e los protestants <strong>de</strong> la cort qui aclaman las paraulas <strong><strong>de</strong>u</strong><br />

ministre (2500-2515). Totas las accions <strong>de</strong>cididas a l’encontre <strong><strong>de</strong>u</strong>s catolics son raportadas<br />

31


aus protestants, non pas a la reina. A penas un vèrs e miei ei consagrat a <strong>Joan</strong>a qui pareish<br />

plaçada <strong>de</strong>ns ua posicion <strong>de</strong> passivitat :<br />

Atau a la regine estreman la memori<br />

De la met <strong><strong>de</strong>u</strong>s perils ; (2503-2504)<br />

N’ei pas mes era qui govèrna, mès los huganauts qui compausan la soa environa pròcha.<br />

D’actora, coma èra presentada a la <strong>de</strong>buta <strong>de</strong> l’òbra, <strong>Joan</strong>a passa a l’estatut <strong>de</strong> victima <strong>de</strong><br />

l’incuria <strong><strong>de</strong>u</strong> son marit e <strong>de</strong> las manipulacions ordidas per Condé, los ministres e la cort. Atau<br />

se con·hon l’imatge <strong>de</strong> la reina dab lo topos – plan en favor <strong>de</strong>ns l’apologetica monarquista –<br />

<strong><strong>de</strong>u</strong> prince bon en se, mès mau conselhat.<br />

5. Quina <strong>de</strong>stinacion ?<br />

Arretraçar l’introduccion <strong><strong>de</strong>u</strong> protestantisme en <strong>Bearn</strong> sens cargar tròp la figura <strong>de</strong><br />

l’arrèr-gran-mair <strong><strong>de</strong>u</strong> rei Loís XIV <strong>de</strong> França, « [lou] nouste rey » coma lo <strong>de</strong>signa Fon<strong>de</strong>ville<br />

(6, 2617), èra un exercici dificil. A aquera dificultat se tustaràn mes tard tanben Voltaire per la<br />

soa Henria<strong>de</strong> (1723) e lo <strong>Bearn</strong>és Lenfant <strong>de</strong> Mazerolles, autor <strong><strong>de</strong>u</strong> tèxt bilingue bearnésfrancés<br />

<strong>de</strong> la Pastorale ou Intermè<strong>de</strong> contre les Huguenots (1766, ed. Desplat 2005). En mes<br />

d’èster l’aujòla <strong><strong>de</strong>u</strong> rei <strong>de</strong> França, <strong>Joan</strong>a <strong>de</strong> Labrit ei tanben per Fon<strong>de</strong>ville la soveirana<br />

legitima <strong>de</strong> la dinastia locau. Chr. Desplat explica la causida per Fon<strong>de</strong>ville <strong><strong>de</strong>u</strong> bearnés coma<br />

lenga d’escritura per l’estacament, majoritari <strong>de</strong>ns lo son mitan professionau, lo rauba palesa,<br />

a l’istòria forau <strong>de</strong> la principautat. A aqueth compte, foralisme e legitimisme – au soveiran<br />

francés contemporanèu, aus soveirans bearnés passats, maugrat las errors, a la principautat <strong>de</strong><br />

<strong>Bearn</strong>, a la soa lenga, a la Glèisa – po<strong>de</strong>rén explicar la volentat, discreta mès reau,<br />

d’esparnhar la reina <strong>Joan</strong>a.<br />

Aquò dit, las ambiguïtats non son pas paucas <strong>de</strong>ns aqueth tèxt. Se nos limitam au<br />

simple contengut – en <strong>de</strong>ishar <strong>de</strong> costat la quesion escalabrosa <strong>de</strong> la <strong>de</strong>stinacion <strong><strong>de</strong>u</strong> manuscrit<br />

–, l’in<strong>de</strong>terminacion a l’entorn <strong><strong>de</strong>u</strong> son genre, los limits senhalats <strong>de</strong>ns l’atac tot coma lo<br />

pertrèit realizat coma per omission <strong>de</strong> la reina <strong>Joan</strong>a, tot aquò <strong>de</strong>ssenha un ensemble <strong>de</strong> vueits,<br />

<strong>de</strong> non-dits qui, per correspóner çampar a la complexitat <strong>de</strong> la realitat istorica, quadra mau<br />

dab lo prepaus afichat <strong>de</strong> l’òbra. Atau se torna pausar ua question fondamentau, <strong>de</strong>ns lo cas <strong>de</strong><br />

tota òbra, mès mes particularament ací : la <strong>de</strong> la soa <strong>de</strong>stinacion. A qui s’adreça Fon<strong>de</strong>ville ?<br />

A protestants navèrament convertits qui s’ageish <strong>de</strong> con·hortar <strong>de</strong>ns la navèra fe ? A vielhs<br />

catolics qui cau preservar <strong>de</strong> tota tentacion ? N’ei pas la mendra <strong>de</strong> las paradòxas qui haça<br />

aparéisher aqueth tèxt que non sapiam pas quina èra exactament l’intencion <strong>de</strong> l’autor.<br />

Pr’amor las ambiguïtats qui avem reperadas, justament, mostran que n’èran benlhèu pas tan<br />

claras per l’autor tanpauc.<br />

Bibliografia<br />

Bibliografia primària<br />

CABANES, Jean <strong>de</strong>, Un conteur provençal au XVIII e siècle : Jean <strong>de</strong> Cabanes. Vingt contes,<br />

éd. Philippe Gardy, Aix-en-Provence, Édisud, 1984.<br />

Mariage <strong>de</strong> Camardou, comédie-charivari du XVIII e siècle, texte présenté, annoté et traduit<br />

par Christian Desplat, Pau, Hédas, 1981.<br />

ROUDIL, Jacques, Œuvres poétiques languedociennes et françaises, éd. Marcel Barral,<br />

Montpellier, Publications <strong>de</strong> l’Entente bibliophile, 1982-1983, 2 vol.<br />

Bibliografia segondària<br />

32


COUROUAU, Jean-François, Moun lengatge bèl. Les choix linguistiques minoritaires en<br />

France (1490-1660), Genève, Droz, 2008.<br />

DESPLAT, Christian, « Les pastorales religieuses en Béarn (XVII e et XVIII e siècles) »,<br />

Cahiers <strong>de</strong> l’Université, 16, 1982, 7-29.<br />

DESPLAT, Christian, « Réforme et culture populaire en Béarn du XVI e au XVIII e siècle »,<br />

Histoire, Economie, Société, 1984, ca. 191. BUFR Histoire : Per 112<br />

DESPLAT, Christian, « Juifs et judaïsme dans la littérature religieuse en Béarn », Actes du<br />

colloque Minorités et marginaux dans le Midi <strong>de</strong> la France et en Espagne, Paris,<br />

CNRS, 1986, 443-470.<br />

DESPLAT, Christian, « Le béarnais, instrument <strong>de</strong> la critique sociale au XVIIIe siècle »,<br />

Cahiers <strong>de</strong> l’U.P.P.A., 13, 1989, « Langues en Béarn », 171-183.<br />

DESPLAT, Christian, « Fonctions sociales <strong>de</strong> la poésie en Béarn à l’époque mo<strong>de</strong>rne », Actes<br />

du colloque Cyprien Despourrin, Pau, Marrimpouey, 2000, 65-86.<br />

DESPLAT, Christian, Catholiques & protestants <strong>de</strong> Béarn. Essai sur la coexistence<br />

confessionnelle au XVIII e siècle, suivi <strong>de</strong> Pastorale ou intermè<strong>de</strong> contre les Huguenots<br />

<strong>de</strong> Lenfant <strong>de</strong> Mazerolles (vers 1766), Pau, Princi Negue, 2005.<br />

33


Philippe GARDY<br />

CNRS (LAHIC-IIAC)<br />

Universitat Paul Valéry, Montpelhièr<br />

Elements epics dins l’eglòga ?<br />

Garros, A<strong>de</strong>r, Fon<strong>de</strong>ville<br />

Fin finala, se sap pas pas grand causa <strong>de</strong> Henri <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville, en <strong>de</strong>fòra <strong>de</strong> çò que seis<br />

editors Barthéty e Soulice ; Darrigrand) e quauqueis istorians (mai que mai c. Desplat) an<br />

pogut dire a son prepaus. E se’n sap encara mens <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville « escrivan ». Sa reputacion<br />

d’òme <strong>de</strong> letras, <strong>de</strong> son temps, e mai que mai après sa mòrt, sembla que siá estada vertadiera<br />

en <strong>Bearn</strong>. Leis istorians <strong>de</strong> l’escrich bearnés, coma lei <strong>de</strong> la literatura occitana en generau, an<br />

retengut son nom e mençonan seis òbras, sens ne’n dire grand causa la màger part dau temps.<br />

Es donc ai tèxtes que nos an laissats, bèu primier, que se fau fisar, a travers çò que dison, e<br />

mai çò que laissan <strong>de</strong>vinhar.<br />

L’òbra que faguèt lo mai per la coneissença <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville, aquò’s <strong>de</strong> tot segur la peça<br />

<strong>de</strong> teatre que foguèt imprimida mai d’un còp sota son nom, a partir <strong>de</strong> la fin dau sègle XVIII<br />

solament : aquela Pastourale <strong><strong>de</strong>u</strong> paysaa, qui cèrque méstièè à son hilh, chéns në trouba à<br />

son grat. Pésse divértissénte & connéguda én Bean ainsi quë d’autres oubratgës déü medich<br />

authou. En quoate actes. Pér Moussu Fon<strong>de</strong>ville <strong>de</strong> Lescar 17 . La primiera edicion coneguda<br />

n’es <strong>de</strong> 1763 a Pau ; se’n coneisson d’autras <strong>de</strong> 1767, 1827 e 1885 18 (La reedicion <strong>de</strong> 1767<br />

podriá èstre la pròva <strong>de</strong> la capitada d’aquela primiera edicion). Se sap, en mai, que Émile<br />

Vignancour, l’editor avodat alara a la restitucion <strong>de</strong> l’escrich literari bearnés d’abans la<br />

Revoluxion que tornèt imprimir la peça en 1827, parla dins son prefaci d’una autra<br />

« pastorala » <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville, <strong>de</strong> tres actes, compausada per l’ereccion <strong>de</strong> l’estatua <strong>de</strong> Loís XIV<br />

a Pau en 1697 (Eygun 2003, 79, n° 73, que reproduís lei comentaris <strong>de</strong> l’editor e librari<br />

paulin). Lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, eu, coneguèt pas la fortuna <strong>de</strong> la Pastourale <strong><strong>de</strong>u</strong> paysaa.<br />

Fauguèt esperar 1880 per que siá imprimit, dins una publicacion sabenta bearnesa.<br />

Se sap que <strong>de</strong> peças <strong>de</strong> teatre en occitan foguèron jogadas en <strong>Bearn</strong> a l’epòca <strong>de</strong><br />

Fon<strong>de</strong>ville, entre segonda mitat dau sègle XVII e <strong>de</strong>buta dau sègle XVIII. Es que lei sieunas o<br />

foguèron tanben, se pòt pas dire, encara que la qu’es mençonada per Vignancour, puèi que<br />

s’agissiá clarament d’un escrich <strong>de</strong> circonstància, se pòt estimar qu’es en vista <strong>de</strong> sa<br />

representacion que son autor la compausèt. Ne vai tot parier dau <strong>Calvinisme</strong> en <strong>Bearn</strong>. E mai<br />

se sap pas vertadierament se son autor lo concebèt coma una òbra teatrala, facha per una<br />

scèna, quina que siá, ò coma un tèxte « <strong>de</strong> salon », ò « <strong>de</strong> burèu », que sa <strong>de</strong>stinacion èra la<br />

satisfaccion soleta <strong>de</strong> l’escrivan, ò en direccion d’un ro<strong>de</strong>let d’amics. L’estat dau manuscrit, a<br />

l’encòp un pauc incomplet e inacabat a <strong>de</strong> moments, fai pensar a quicòm coma un brolhon,<br />

per lo mens un estat pas totalament <strong>de</strong>finitiu. Aquò podriá menar a faire l’ipotèsi d’un tèxt que<br />

son autor l’abandonèt en camin, ò cerquèt pas a li donar una fòrma que vendriá just abans la<br />

<strong>de</strong> l’impression dins un obrador tipografic.<br />

Aquò, <strong>de</strong> segur, nos interditz pas <strong>de</strong> pensar que lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> <strong>de</strong>morèt dins<br />

lei tiradors <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville. Mai, coma coneissèm ren <strong>de</strong> la publicitat qu’auriá pogut èstre la<br />

sieuna a la fin <strong>de</strong>is ans 1600 e abans la mòrt <strong>de</strong> l’autor, causissèm per prudéncia d’interrogar<br />

17 Eygun 2003, 77, n° 72. Cite lo titol <strong>de</strong> la primiera edicion coneguda, « A Pau, <strong>de</strong> l’imprimerie d’Isaac-Charles<br />

Desbartz, soul imprimeur-libéraïrë déü Réy, 1763. Se bénd, chez J.B. Bergé à Lescar ».<br />

18 E mai una recenta, <strong>de</strong> 2001, ais edicions Per Noste-La Civada, « texte mis en orthographe mo<strong>de</strong>rne et annoté<br />

par Michel Grosclau<strong>de</strong> et Gilbert Narioo ».<br />

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aquela òbra en se, coma òbra que se dona tanben coma òbra literària, en subre ò a l’origina <strong>de</strong><br />

sa valor incontestabla d’òbra d’edificacion e, perqué pas, <strong>de</strong> propaganda religiosa.<br />

Partirem d’una idèa un pauc simpla. Es a dire que tota òbra literària, mai ò mens, tròba<br />

sa fòrma e son contengut, per part, dins <strong>de</strong> modèls anteriors.<br />

La causida <strong>de</strong> l’eglòga<br />

Lei sieis parts que compausan <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, son títol o indica clarament, son<br />

d’eglògas. Çò indicant a son eventuau legeire, podèm pensar que Fon<strong>de</strong>ville causís <strong>de</strong><br />

s’inscriure dins una tradicion multipla, que remanda tot a l’encop a l’Antiquitat, a la literatura<br />

(francesa) anteriora (en remontant, se rasonam per sègles, fins au sègle XVI, sa segonda mitat<br />

per lo mens), e mai a la literatura occitana (disent aquò, m’acantone pas dins lo solet domeni<br />

bearnés, linguistic e istoric, mai me vire <strong>de</strong>vers lei país gascons, e mai un pauc en <strong>de</strong>là).<br />

La tradicion antica <strong>de</strong> l’eglòga, <strong>de</strong>mpuèi Teocrit, puèi Virgili, es pron coneguda per i<br />

tornar pas. La tradicion francesa o es tanben. E se podèm pensar que Fon<strong>de</strong>ville mesconeissiá<br />

pas lei exemples màgers dau « genre » (se se pòt parlar <strong>de</strong> genre aicí), <strong>de</strong> Marot a Ronsard, e<br />

mai seis esperlongament après 1600, e mai après 1650. De poèmas qualificats ansin dins la<br />

segonda mitat dau sègle XVII, ne’n manca pas fin finala. Foguèsse pas, per exemple, per<br />

<strong>de</strong>morar dins la part occi<strong>de</strong>ntala dau domeni occitan que nos interessa, dins l’òbra bilinga <strong>de</strong><br />

la Tarnesa (e protestanta, filha <strong>de</strong> pastor) Suzon <strong>de</strong> Terson (Puylaurens, 1657-1684),<br />

coneguda mai que mai per l’edicion que n’a donat Cristian Anatole (Anatole 1968). Dins lo<br />

manuscrit que nos a laissat aquela femna joina, trobam ben una « Églogue » en francés, sensa<br />

títol, e que comença ansin :<br />

Dans un pré tout doré <strong>de</strong> fleurs<br />

A l’ombre d’un grand et beau chesne<br />

Et sur les bords charmans d’une claire fontaine<br />

Etoit Iris fondante en pleurs 19<br />

Se tracha d’un poèma amorós, amb <strong>de</strong> pastres per protagonistas. Sus aquò, se’n vei gaire la<br />

diferéncia amb leis elegias, pron nombrosas a costat d’aquesta soleta eglòga, que la joina<br />

femna <strong>de</strong> Puèglaurenç copièt dins son quasern <strong>de</strong> poësias. Mai siam dins un temps, coma o<br />

notèt Jean-Paul Chauveau, ont <strong>de</strong> l’elegia, abondosa, l’eglòga seriá « une sorte d’avatar,<br />

poème <strong>de</strong> l’effusion et <strong>de</strong> l’introspection passionnée » (Chauveau 1987, 483-484) 20 .En<br />

occitan, lo dire <strong>de</strong> Chauveau se verifica, per exemple, a la lectura <strong>de</strong>is òbras poëticas dau<br />

Provençau François-Toussaint Gros (1698-1748). Dins son Recueil <strong>de</strong> pouesiés prouvençalos,<br />

imprimit per lo primier còp en 1734 21 , s’atròba, a costat <strong>de</strong> dialògs (« Dialogo entre un<br />

bourgeois et un paysan <strong>de</strong> Marsillo »), d’epistòlas nombrosas (« A moussu lou chivalié <strong>de</strong><br />

Ligoundé »…), una eglòga : « Resoun enfetarélo, as bello m’allarma ; sieou-ti basti per ti<br />

coumplaire ? ». Una peça que per sa fòrma, son ton e son contengut, respònd plenament a<br />

aquela caracterizacion pron larga. Après una lòng prològ a la primiera persona, ont lo poèta<br />

ditz son sentiment sus la poësia, ansin comença l’eglòga ela :<br />

Lou bargie Couridoun, jouine, tendre, courous,<br />

19 Anatole 1968, 85-88. Lo poèma es datat : « Année 1678, et <strong>de</strong> son aage la 21 e ».<br />

20 Sus aquò, l’eglòga segon Suzon <strong>de</strong> Terson es gaire diferenta <strong>de</strong>i qu’escriu a aquela epòca dins sei Recueil <strong>de</strong><br />

poésies <strong>de</strong> 1662 et 1664 la Normanda Marie-Catherine-Hortense Desjardins, dame <strong>de</strong> Villedieu (1640 ?-1683) :<br />

« Solitaires déserts, et vous sombres allées, / A la clarté du jour presque toujours voilées »… (Chauveau 1987,<br />

396-398).<br />

21 Marseille, Sibié ; puèi 1763. L’ensems <strong>de</strong>is òbras <strong>de</strong> Gros, aumentat <strong>de</strong> tèxts d’autreis autors, es représ en<br />

1841 (Marseille, Arnaud et Gueydon).<br />

35


Ero aqueou, <strong>de</strong> tout soun vilagi,<br />

Que ressentie lou mai leis tourments amourous.<br />

Pasmens, es pas dins aquela quasi-confusion entre elegia e eglòga que <strong>de</strong>vèm situar<br />

estrechament lo <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>. Se Fon<strong>de</strong>ville se pòt autorizar <strong>de</strong> sei contemporanèus<br />

mai pròches per qualificar d’eglògas sei sieis poèmas, es dins una autra tradicion qu’es anat<br />

posar, <strong>de</strong> tot segur, per çò qu’es <strong>de</strong> la fòrma <strong>de</strong> sei sieis eglògas. Una tradicion mai anciana, e<br />

que lei dos exemples que venèm <strong>de</strong> mençonar laissan per part <strong>de</strong> caire, au benifici <strong>de</strong> çò que<br />

<strong>de</strong>finiriá l’elegia per exemple.<br />

Bèu primier, se pòt mençonar la vòga <strong>de</strong> Virgili. Se sap qu’au sègle XVII lo poèta<br />

latin, e mai que l’autor <strong>de</strong> l’Eneïda, es encara, coma dau temps <strong>de</strong> Ronsard, lo poèta antic mai<br />

revirat, legit, comentat. Laissarem ara per ara <strong>de</strong> costat l’epopèa virgiliana (i tornarem mai<br />

tard), per insistir sus una autra part <strong>de</strong> son òbra, lei Bucolicas, que son, se sap, un, se que <strong>de</strong><br />

non lo modèl <strong>de</strong> l’eglòga <strong>de</strong>mpuèi lo sègle XVI. Contunhan d’èstre legidas, <strong>de</strong> segur, e<br />

adaptadas, tanben. E mai adaptadas en occitan, dins la part occi<strong>de</strong>ntala dau domeni linguistic<br />

d’òc. D’aquelei versions <strong>de</strong>is dètz eglògas virgilianas, ne coneissèm doas per lo mens. Una es<br />

<strong>de</strong>guda a un discípol <strong>de</strong> P. Godolin, Jean <strong>de</strong> Valès, <strong>de</strong> Montech, entre Montauban e Tolosa,<br />

que portava per títol Las Bucolicos ò Eglogos <strong>de</strong> Virgil 22 o. Figurava encara au sègle XIX dins<br />

lei colleccions dau doctor J.-B. Noulet, dins un manuscrit que i caupián tanben <strong>de</strong>dins doas<br />

versions <strong>de</strong> l’Eneïda – una <strong>de</strong> « seriosa » e una autra « travestida » -, e mai una version <strong>de</strong> la<br />

tresena granda òbra dau poèta latin, lei Georgicas 23 . De tot aquel ensems, solets lei quatre<br />

primiers libres <strong>de</strong> l’Eneido burlesco foguèron publicats au sègle XVII, per l’imprimeire<br />

Bou<strong>de</strong>, a Tolosa, en 1648. Quauquei <strong>de</strong>senats d’ans puèi, es un Agenés, Guillaume Delprat,<br />

que fai imprimir dins sa vila Las Bucolicos <strong>de</strong> Birgilo 24 . Fon<strong>de</strong>ville, coma Valès ò Delprat,<br />

èra <strong>de</strong> segur un legeire <strong>de</strong> Virgili. Per eu, coma per elei, l’eglòga èra un « genre » ni a la<br />

mòda, ni fòra mòda, que se podiá donc adaptar sens problèma a un luòc, una situacion<br />

d’escritura, un contèxt istoric.<br />

La quita tradicion occitana, e bèu primier gascona, podiá tanben guidar l’avocat<br />

bearnés sus aqueu camin. Se coneis mau, fòrça mau, çò qu’èra lo public <strong>de</strong>is escrivans d’òc<br />

<strong>de</strong>i sègles XVI e XVII. Public dirècte, quand s’agissiá d’òbras teatrala, dins lo sens pus larg<br />

dau mot. Public « indirècte », quand s’agissiá <strong>de</strong>i manuscrits que podián circular, e mai <strong>de</strong>i<br />

libres. Mai sembla clar qu’aquela produccion èra pas solament facha per sei solets « autors »,<br />

e que tocava un ò <strong>de</strong> public(s). Sabèm pas tròp, per exemple, per quau podiá escriure<br />

Fon<strong>de</strong>ville, nimai coma (e mai, per començar, se) son òbra foguèt recebuda en <strong>Bearn</strong>. Mai<br />

avèm la possibilitat, en amont, <strong>de</strong> cercar dins sei tèxts d’indicis sus son insercion literària e<br />

linguistica. Dins lo cas dau <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, la causida <strong>de</strong> l’eglòga coma genre revindicat<br />

esclaira. La referéncia es clarament virgiliana, entre tradicion anciana e actualitat, o avèm vist.<br />

D’un ponch <strong>de</strong> vista occitan, e mai gascon, en <strong>de</strong>là <strong>de</strong>i simpleis adaptacions ò traduccions –<br />

çò que Delprat assumís e mai afortís en botant lo latin fàcia a son tèxt « agenés » -, la<br />

referéncia que s’impausa es la <strong>de</strong> Pey <strong>de</strong> Garros e <strong>de</strong> sei Poesias gasconas imprimidas en<br />

1567 a Tolosa. Se sap que dins lo recuelh que lo Leitorés faguèt imprimir dins la ciutat<br />

mondina ont aviá fach d’estudis <strong>de</strong> drech, s’atròban uech eglògas formant un ensems ben<br />

<strong>de</strong>limitat que respòndon sens problema, coma o aviá mostrat lo quite Berry dins sa tèsi<br />

(sostenguda en Sorbona en 1948), ai critèris <strong>de</strong>finissent aqueu genre movedís <strong>de</strong>vers la mitat<br />

22 Sus Valès e son òbra, veire Courouau 2009, 266-270.<br />

23 Noulet 18 -19, 119-121, e mai <strong>de</strong>scripcion dau ms au n° 236 <strong>de</strong> la bibliografia finala, p. 236. Noulet dona <strong>de</strong><br />

passatges <strong>de</strong> la Bucolica n° 1 dins la version <strong>de</strong> Valès.<br />

24 « tournados en vers Agenez. Dambe lou lati à coustat, per fa beire la fi<strong>de</strong>litat <strong>de</strong> la traduction », Agen<br />

Thimotheo Gayau, 1696.<br />

36


dau sègle XVI 25 . Se sap tanben que leis eglògas garrossianas presentan, entre autrei<br />

caracteristicas, lei d’adaptar la tematica virgiliana dau genre a la lenga e mai ai biais <strong>de</strong> viure<br />

<strong>de</strong> la Gasconha leitoresa. E mai <strong>Joan</strong> Penent mostrèt coma l’eglòga n° 5 <strong>de</strong> Garros, que fai<br />

dialogar lei dos « entreparladors » Clabot e <strong>Joan</strong>a, es un tèxt « a clau », ont <strong>Joan</strong>a es mai que<br />

probablament la joina <strong>Joan</strong>a d’Albret, e Clabot, l’espós que li vouguèron (François 1 er ) per<br />

fòrça atribuir per <strong>de</strong> rasons <strong>de</strong> nauta politica, un prince alemand, Guillaume <strong>de</strong> La Marck, duc<br />

<strong>de</strong> Clèves 26 . Sus aquò, Garros apareisseriá quasiment coma un pre<strong>de</strong>cessor <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville :<br />

l’un e l’autre, amb <strong>de</strong> tòcas diferentas <strong>de</strong> segur, venent leis « istorians », en poësia, <strong>de</strong> la reina<br />

<strong>de</strong> Navarra. E mai, cadun a son biais, lei pintres <strong>de</strong> son environament : lo campèstre leitorés<br />

per l’un, lo campèstre bearnés per l’autre.<br />

Es qu’aviá pogut legir leis eglògas garrossianas Fon<strong>de</strong>ville ? Ne’n fai ges <strong>de</strong> mençon,<br />

e lei ressòns d’un tèxt a l’autre, se son pas impossibles, son pas pron sistematics e coërents per<br />

que se pòsca formular una respònsa afirmativa. Mai es pas materialament impossible que lo<br />

segond <strong>de</strong>is obratges publicats per Garros a Tolosa siá estat present en <strong>Bearn</strong> a la fin dau sègle<br />

XVI e i siá <strong>de</strong>morat puèi. Garròs <strong>de</strong>diquèt sei dos obratges ai sobeirans navarro-bearnés, lo<br />

primier (lei Psaumes <strong>de</strong> David viratz en rythme gascon, 1565) a la reina <strong>Joan</strong>a, lo segond (lei<br />

Poesias gasconas, 1567) au joine prince, <strong>Enric</strong>. Pauc <strong>de</strong> temps puèi, en 1572, quitant Leitora<br />

ocupada per Montluc, prenguèt la carga d’Avocat Generau a la Cort Sobeirana <strong>de</strong> Pau,<br />

foncion que quitèt d’ocupar en 1576, per tornar dins sa vila d’origina. Aquelei ligams, divers<br />

e d’interpretacion malaisida 27 , <strong>de</strong> Garros amb lo <strong>Bearn</strong>, coma la personalitat dau paire <strong>de</strong><br />

Fon<strong>de</strong>ville, un pastor reformat, tot aquò fai que la question d’una influéncia quasi directa <strong>de</strong><br />

Garros a Fon<strong>de</strong>ville <strong>de</strong>mòra pertinenta, sens èstre per aquò resouguda 28 .<br />

Podèm avançar, per resumir lei causas, que Fon<strong>de</strong>ville auriá pogut trobar (e donc<br />

trobèt benlèu) dins lo recuelh dau Leitorés quauqueis-uns <strong>de</strong>is elements susceptibles<br />

d’explicar tala ò tala caracteristica <strong>de</strong> <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>. Per començar, la causida <strong>de</strong><br />

l’occitan <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> per l’escritura d’una òbra seriosa, sus un subjècte istoric e religiós. E mai<br />

la causida d’una fòrma a l’encòp banala e sens vertadiera <strong>de</strong>finicion generica per aquò faire,<br />

l’eglòga. Mai non pas tant l’eglòga coma se practicava encara a la fin dau sègle XVII en<br />

França, que l’eglòga dins sei fòrmas quasi « canonicas », coma l’avián teorizada, a la seguida<br />

<strong>de</strong>i Bucolicas virgilianas e <strong>de</strong> seis avatars contemporanèus, leis arts poëtics dau sègle XVI. E<br />

mai que mai coma Garros, cargant una postura <strong>de</strong> quasi fondator, l’aviá transportada dins<br />

l’univers encara balbucejaire <strong>de</strong> l’escritura gascona. Leis eglògas <strong>de</strong> Garros son<br />

dramatizadas : d’unei se son pausat la question <strong>de</strong> sa possibla representacion. Son tanben<br />

prigondament enrasigadas dins lo terrador leitorés, sens per aquò trencar amb leis originas<br />

virgilianas dan genre. E sei subjèctes son a l’encòp « bas » e « auts » : lei biais <strong>de</strong> parlar, <strong>de</strong><br />

viure e <strong>de</strong> creire dau campèstre i son mesclats amb <strong>de</strong> tèmas istorics (lo primier maridatge <strong>de</strong><br />

<strong>Joan</strong>a d’Albret, o avèm vist, dins l’eglòga V, una allegoria d’interpretacion malaisida dins<br />

l’eglòga III, a l’entorn dau personatge pron misteriós <strong>de</strong> Rankína 29 , per exemple) e <strong>de</strong> tablèus<br />

quasi apocaliptics. Dins l’eglòga III mai, lo « sòmi » <strong>de</strong> Rankína, que se <strong>de</strong>bana tot <strong>de</strong> lòng <strong>de</strong><br />

25 Berry, 1997, 163 e seg. Berry se referís, entre autrei tèxts, a l’Art poetique françois (1548) <strong>de</strong> Thomas<br />

Sebillet.<br />

26 Lo maridatge <strong>de</strong> <strong>Joan</strong>a foguèt en finala anullat en octòbre <strong>de</strong> 1545, per lo papa Pau III (veire Berdou d’Aas,<br />

2002, 79 e seg. per la cronica <strong>de</strong>talhada d’aquel afaire).<br />

27 Se legirà la mesa au ponch <strong>de</strong> Courouau 2002 sus aquela question entrepachosa.<br />

28 L’estat <strong>de</strong>is exemplars conservats a l’ora d’ara <strong>de</strong>i Poesias gasconas ajuda pas vertadierament a saber se<br />

l’obratge <strong>de</strong> Garros aviá pogut beneficiar d’una difusion en <strong>Bearn</strong> : F. Pic ne’n comptava sieis <strong>de</strong> localizats en<br />

1988.<br />

29 A. Berry i vei una evocacion <strong>de</strong>i trebolaments <strong>de</strong> Leitora en 1561-1562, e mai <strong>de</strong> Charles IX e <strong>de</strong> Catherine <strong>de</strong><br />

Médicis (Berry 1953, 103-104).<br />

37


la segonda part dau poèma, dau vers 47 au vers 112, <strong>de</strong>bana un doble tablèu : d’Apocalipsi<br />

primier, amb l’aparicion d’una « Serpenta » guerrejaira a s’envolar, « un carriöt carrussann<br />

[…] / Tintát <strong>de</strong> sang on soent era se laua », dins un païsatge <strong>de</strong> <strong>de</strong>struci e <strong>de</strong> mòrt ; puèi, en<br />

contrast, la d’una « donzeleta, e bera, e gratiösa, / La plus miñona, e genta, et plus audosa, /<br />

Qui sur la terra a james heyt peäda », dins un environament paradisiac <strong>de</strong> prima eternala, un<br />

autentic locus amœnus poblat d’aucèus musicians e d’arbres portant frucha e patz.<br />

Sus tot aquò, qu’es pas necessàriament « originau », alevat, <strong>de</strong> segur, la causida <strong>de</strong> la<br />

lenga 30 , se remarca pasmens una possibla continuitat entre Garros e Fon<strong>de</strong>ville. Coma se lo<br />

segond, informat <strong>de</strong>i causidas dau primier, lei reproduisiá e mai leis amplificava e leis<br />

adaptava au tèma <strong>de</strong> sei sieis poèmas. Leis eglògas <strong>de</strong> Garros fan sistèma, per lei temas que i<br />

son <strong>de</strong>senvolopats, primier, puèi per lei ressòns d’un poèma a l’autre, d’un personatge a<br />

l’autre tanben. Bastisson un sens, a partir d’eveniments <strong>de</strong> natura diversa, que lei « grands » et<br />

lo pichòt pòble i son mesclats. Leis eglògas <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville van mai luenh : son leis elements<br />

d’un tot anonciat tre la <strong>de</strong>buta, e que cada poèma ven completar e comolar, per<br />

enca<strong>de</strong>naments tematicas doblats d’una progression istorica que dona sa coëréncia a l’ensems.<br />

Aquela coëréncia repausa sus lo subjècte causit e lo biais qu’an lei tres protagonistas,<br />

sota lo govern <strong>de</strong> Routgé, <strong>de</strong> n’organizar la presa en carga. En tres moments : le primier, sus<br />

leis eglògas 1, 2 e 3, passa en revista çò que pòt opausar uganauds e catolics, d’un biais que<br />

pòt semblar pron metodic. Lo segond, amb l’evocacion <strong>de</strong> la vida <strong>de</strong> Calvin, es mai istoric :<br />

d’una evocacion tematica <strong>de</strong>is oposicions e <strong>de</strong> son expausat quasi pedagogic, se passa a una<br />

cronologia qu’es tanben mesa en perspectiva. Tot çò enumerat e <strong>de</strong>talhat dins lei tres<br />

primiereis eglògas es remandat a una origina, e una istòria. E d’aquò lo ritme, l’an<strong>de</strong> dau<br />

poèma tot entier, ne sortís cambiat, quasi metamorfosat : es un òrdre <strong>de</strong>i causas qu’apareis e<br />

que, mai que mai, s’amplifica. De remontar ais originas <strong>de</strong> çò que seriá lo mau, es lo<br />

movement qu’a permés – e, dins lo poèma, que vai permetre – <strong>de</strong> lo véncer <strong>de</strong>finitivament (es<br />

d’insistir sus aquel advèrbi), que se pòt d’aqueu biais a l’encòp sentir e comprene. Sentiments<br />

e intellecte s’espatlan e se mesclan.<br />

Lo tresen moment ocupa leis doas darriereis eglògas, e mai que mai la seisena, que<br />

dins la progression que venèm <strong>de</strong> suggerir representa una mena d’acmè. Leis elements<br />

recampats dins lei eglògas prece<strong>de</strong>ntas i cargan tot son pes <strong>de</strong> significacion, e es a quicòm<br />

coma lo jutjament ultim <strong>de</strong> totei lei signes <strong>de</strong> negativitat e <strong>de</strong> malastre amolonats aperabans<br />

que podèm assistir. Leis eglògas anterioras jogavan sus la retorica, e mai sus la critica e lo<br />

rire, lei contradiccions e la satira, d’èime carnavalesc. Lei doas darrieras e mai que mai<br />

l’ultima, fan montar lo sentiment <strong>de</strong> la paur, <strong>de</strong> l’esfrai, sentiment que vai cotria amb la<br />

<strong>de</strong>struccion dau mau, e la patz, es a dire la vertat, que torna en plaça <strong>de</strong> l’error e <strong>de</strong>i<br />

messòrgas. L’eglòga VI es ansin governada - o ditz Peyrot - per la pressentida dau « darre<br />

jutjamen o <strong>de</strong> l’anticq <strong>de</strong>lutge » (v. 2448 ; e mai « ni leu tapocq quoan perira lou mon<strong>de</strong> », v.<br />

2547, dins la boca <strong>de</strong> Routgé), que se ven subrimpausar au « brespau » longament evocat per<br />

Routgé, e qu’es ren mai que son « bet imatge herutge » (v. 2447). La fin d’un temps, d’una<br />

epòca, e la fin dau mond, fan pas qu’un dins aqueu finale <strong>de</strong> bruchs e <strong>de</strong> furors.<br />

Es dins aquel encastre que se pòt parlar, crese ben, d’elements epics dins l’escritura, a<br />

l’origina, « pastorala », <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville. Aquel apòrt, aquí nimai, representa ren d’excepcionau,<br />

dins un « genre », l’eglòga, que fin finala pòt recebre tota mena d’influéncia tant sa <strong>de</strong>finicion<br />

<strong>de</strong>mòra larga e sopla. Podriam d’alhors remarcar que dins leis eglògas <strong>de</strong> Garros d’elements<br />

que se podrián qualificar d’epics a<strong>de</strong>jà nasejavan. Remembrem que l’eglòga III,<br />

« allegorisada », dins sa segonda part, la dau sòmi <strong>de</strong> Rankína, presenta en particular un<br />

30 Puèi que se coneis pas d’eglògas en occitan ai sègles XVI e XVII, en fòra <strong>de</strong>i doas traduccions mençonadas<br />

aicí.<br />

38


tablèu articulant locus horribilis e locus amœnus d’un biais que transfòrma lo rescòntre entre<br />

lei dos personatges dau poèma en scèna quasi epica, ont la fin dau mond, e l’espectacle<br />

infernau, se mesuran a un païsatge e<strong>de</strong>nic. Dins aqueu rescòntre, la primiera part dau diptic es<br />

vençuda per la segonda, lo ben aguent ansin triomflat dau mau. E aquò’s la patz, en sòmi,<br />

qu’es victoriosa.<br />

Leis eglògas <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville son bastidas a l’entorn d’un movement quasi comparable,<br />

que pauc a cha pauc càmbia un dialòg essencialament argumentatiu en batèsta màger entre lo<br />

ben e lo mau, lo verai e lo faus, çò que finís, un còp passat lo primier « pic » d’aquela<br />

transformacion, amb l’eglòga IV, per entraïnar lo poèma dins çò que ne <strong>de</strong>viá èstre la<br />

revelacion finala.<br />

Klára Csűrös, dins son estudi sus lei « varietats e vicissituds dau genre epic <strong>de</strong><br />

Ronsard a Voltaire » <strong>de</strong>stria, dins çò que sona sei tendéncias evolutivas <strong>de</strong> l’epopèa, tres<br />

grands modèls <strong>de</strong> poèmas : lo poèma istoric, lo poèma enciclopedic, e lo poèma sacrat.<br />

Aquelei tres grands modèls estent puèi <strong>de</strong>spassats e <strong>de</strong>sviats per lo poèma romanesc e lo<br />

poèma buslesc. Foguèsse una epopèa, <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> se situariá a l’encòp dins lo<br />

domeni dau poèma sacrat e dau poèma istoric. N’es pas una, o sabèm. Mai apareis clarament,<br />

la composicion <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville, coma un tèxt epic, per son ample, sa division en sieis partidas,<br />

e mai encara per la preséncia divina que ne mena lo <strong>de</strong>banament e ne <strong>de</strong>termina lo ritme, <strong>de</strong><br />

pojada e d’afirmacion d’una vertat dins lo temps e mai fòra temps, Mai se vestís <strong>de</strong><br />

quauqueis-unas <strong>de</strong> seis aparéncias e sequéncias ben i<strong>de</strong>ntificadas e repertoriadas coma talas.<br />

Per aquò, podèm dire que l’òbra bearnesa fai clarament ressòn a <strong>de</strong> tèxts comptats<br />

coma d’epopèas per Klára Csűrös, aquelei « poèmes inspirés par la lutte contre<br />

l’“hérétique” », ont son mes en scèna leis afrontaments entre catolics e protestants, <strong>de</strong>mpuèi la<br />

Rochelléi<strong>de</strong> (1573) <strong>de</strong> Jean <strong>de</strong> La Gessée fins a Charenton ou l’Hérésie détruite (1686)<br />

d’Eustache Le Noble. Dins aquela òbra, <strong>de</strong> sieis cants e 1200 vers, Henri IV apareis a Louis<br />

XIV e lo buta a abrogar son edicte <strong>de</strong> tolerància. I apareisson lei <strong>de</strong>mons <strong>de</strong> Calvin, creaturas<br />

infernalas, abans que i sián contadas la presa <strong>de</strong> La Rochelle e lei guerras <strong>de</strong> religion, fins au<br />

moment que lo « temple <strong>de</strong> Charenton, nouvelle Babel où les troupeaux “quittant la route<br />

vraye … vont se nourrir d’ivray”, est détruit par un orage que Dieu envoie. » (Csűrös 1999,<br />

120).<br />

Aquela orientacion generala, que la <strong>de</strong>stria, sus aquò, <strong>de</strong>is eglògas <strong>de</strong> Garros coma <strong>de</strong>i<br />

Bucolicas <strong>de</strong> Virgili per exemple, nos butariá a la consi<strong>de</strong>rar coma una replica, escricha dins<br />

un autre temps, mai dins un contèxt tematic semblant, d’un autre poèma occitan anterior qu’es<br />

estat, eu, qualificat generalament per la critica d’epopèa, Lou Gentilome Gascoun <strong>de</strong> Guilhem<br />

A<strong>de</strong>r. Publicat en 1610, mai escrich <strong>de</strong> segur abans la mòrt dau rei Henri IV, lo poèma gascon<br />

dau metge Guilhem A<strong>de</strong>r, en quatre cants, s’acaba eu tanben per l’intervencion <strong>de</strong> la divinitat.<br />

Lo darrier cant d’aquela epopèa relativament corteta mai butada per un buf po<strong>de</strong>rós, es mai<br />

que mai ocupat per la <strong>de</strong>scription espectaclosa <strong>de</strong> la rondacha (lo bloquier) dau rei, tombant<br />

dau cèu sus la terra e donant tota sa significacion a l’aventura umana e guerriera que lo poèma<br />

n’es lo racònte 31 .<br />

Une <strong>de</strong>i caracteristicas dau poèma d’A<strong>de</strong>r que ven sagelar son ton epic, es l’usatge,<br />

amb aquò esperat, <strong>de</strong> la comparason dicha « omerica » (Arrouye 1992 e Costantini 1992 ne’n<br />

prepausan un estudi rasonat), comparason, que, se sap, pòt venir quasi autonòma, e se cambiar<br />

en doble dau raconte :<br />

Celui <strong>de</strong>s <strong><strong>de</strong>u</strong>x termes qui est étranger au récit n’est pas seulement traité dans son rapport avec<br />

le récit, mais en soi ; et l’évocation se poursuit parfois en un vrai petit tableau indépendant.<br />

(Romilly 1985-1997, 66)<br />

31 Veire Torreilles 1992 per una analisi <strong>de</strong> la dinamica dau poèma d’A<strong>de</strong>r e un inventari <strong>de</strong>i motius epics.<br />

39


Dins lo poèma d’A<strong>de</strong>r, coma dins l’Ilia<strong>de</strong>, mai rica en comparasons que non pas l’Odissèia,<br />

son ansin lei fenomens naturaus (auratges, tempestas, aigats…), la vida animala e l’existéncia<br />

quotidiana que venon imatjar, regularament, lo cors dau recit, li donant tot a l’encòp una color<br />

« fòra temps » (la dau temps epic, qu’es tanben lo <strong>de</strong> la literatura) e lei <strong>de</strong> la vida quotidiana<br />

dau campestre gascon 32 . Ren d’estonant, donc, a çò que trobessiam dins lo tèxt <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville,<br />

e mai que dins leis eglògas IV e VI, d’aquelei comparasons « omericas », que mai d’un còp<br />

fan ressòn a lei que Guilhem A<strong>de</strong>r n’aviá adornat a la <strong>de</strong>buta dau sègle XVII son Gentilome.<br />

Coneissiá, Fon<strong>de</strong>ville, lo poèma d’A<strong>de</strong>r ? Ò alara anèt posar directament son<br />

inspiracion dins Omèra e Virgili, que fai dins l’Eneïda un usatge « omeric » <strong>de</strong> la comparason<br />

per balhar d’ample ai scènas que <strong>de</strong>scriu e cònta ? Per lei dos darriers, gaire <strong>de</strong> dobtes qu’aviá<br />

trevat seis òbras e que lei podiá saber <strong>de</strong> per còr 33 . Mai per lo primier ? Son autra òbra<br />

occitana, lo Catounet Gascoun, aguèt una fortuna editoriala <strong>de</strong>i bèlas a partir <strong>de</strong> sa primiera<br />

impression, en 1607 (e mai foguèt encara imprimit a Tolosa en 1708 per exemple 34 ). Lo<br />

Gentilome, eu, foguèt pas imprimit qu’un solet còp, en 1610 a Tolosa, mai lo libre foguèt<br />

espandit : F. Pic ne’n recensa un vintenat d’exemplars localizats a la fin dau sègle XX, entre<br />

elei tres ara a Tolosa, un a Montrejau e un autre a Pau, ont es religat, <strong>de</strong>mpuèi lo sègle XVIII,<br />

amb lo Ramelet Moundi (1621) <strong>de</strong> Godolin e una edicion <strong>de</strong> 1608 dau Catounet. Amb lo fach<br />

que sus aqueu ponch mai, A<strong>de</strong>r, coma Garros per l’usatge <strong>de</strong> l’eglòga, èra portaire d’un modèl<br />

dins la lenga que Fon<strong>de</strong>ville aviá causit per escriure. Un modèl pròche, a totei ponchs <strong>de</strong> vista.<br />

De la comparason dicha omerica, <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> se servís d’un biais a l’encòp<br />

mesurat e tot bèu just per aquela rason pron significatiu. Aquò comença donc per <strong>de</strong> verai dins<br />

l’eglòga IV, sus Calvin, primier pic <strong>de</strong> l’òbra. I trobam la comparason « <strong>de</strong> la boup», a<br />

prepaus <strong>de</strong>is eretges, ai vv. 1313-1320 (p. 226-229). Es Peyrot que <strong>de</strong>senvolòpa la<br />

comparason, e Routgé, puèi, que la reformula, per ne’n tirar lei consequéncias. Dins A<strong>de</strong>r 35<br />

(GG, I, 275 e seg., p. 24-25), se legís :<br />

La boup qu’enten aquo, se saube, comme pot,<br />

Per <strong>de</strong>tras lou seguas, au petit pas, au trot,<br />

Tout dret enta la tute, ou saute en la garene.<br />

Aquioou <strong>de</strong> tous lous cas la troupe se <strong>de</strong>mene<br />

[…]<br />

Nou la quiten james que nou l’agen <strong>de</strong>hore<br />

Arrepa<strong>de</strong> au coulet, oun per forse labets<br />

Lou hén arregala la clouque la clouque é lous pourets.<br />

[…]<br />

Bela coum lou cabdét, en nada oure dou jour,<br />

N’a cesse ni repaus, mes que l’aigue que cour.<br />

32 Originari <strong>de</strong> Lombés, A<strong>de</strong>r foguèt tanben ligat a la ciutat vesina <strong>de</strong> Gimont, e mai a Tolosa. Sa lenga, e sei<br />

païsatges, ne son leis emanacions.<br />

33 Sus la fortuna <strong>de</strong> l’epopèa virgiliana au sègle XVII, e lei <strong>de</strong>bats que faguèt nàisser a aquela epòca, veire Hepp<br />

1977 e Goupillaud 2005.<br />

34 Veire Pic 1992, qu’assenhala e <strong>de</strong>scriu cinc impressions diferentas localizadas entre 1607 e 1628. La tolosenca<br />

<strong>de</strong> 1708 seriá la seisena, après quauquei <strong>de</strong>cennias <strong>de</strong> blanc.<br />

35 Lei citacions d’A<strong>de</strong>r son fachas a partir <strong>de</strong> l’edicion d’A. Vigneaux (et A. Jeanroy per lo Catounet), Poésies <strong>de</strong><br />

Guillaume A<strong>de</strong>r, publiées avec notice, traduction et notes, Toulouse, Édouard Privat, Paris, Alphonse Picard,<br />

1904).<br />

40


La boup d’A<strong>de</strong>r non es, <strong>de</strong> segur, exactament la <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville ; mai lo tablèu remanda a una<br />

scèna semblanta, qu’una autra facieta d’ela es presenta mai luenh dins lo poèma 36 (III, 1823 e<br />

seg.)<br />

Aquela sequéncia <strong>de</strong> la boup dubrís la pòrta <strong>de</strong> la comparason epica, que se realiza<br />

plenament un cent cinquantenat <strong>de</strong> vers puèi, amb lo lòng passatge, dins la boca <strong>de</strong> Routgé,<br />

<strong>de</strong>is esclauses. Lei dos primiers vers d’aquela comparason (vv. 1475-1476, p. 245), d’un<br />

ample pron espectaclós que se vestís <strong>de</strong> saviesa proverbiala e <strong>de</strong> tonalitat quasi profectica, ne<br />

donan la clau e lo ton :<br />

Las errous passaran com passen las esclauses :<br />

L’ue au darree <strong>de</strong> l’aute, apres pauses y pauses.<br />

Varianta, s’òm vòu, <strong>de</strong> l’imatge tradicionau, dins lo registre epic, dau torrent, aquela<br />

comparason <strong>de</strong>is errors e <strong>de</strong>is resclausas emplís en realitat tota la fin <strong>de</strong> l’eglòga IV 37 . La<br />

tirada <strong>de</strong> Routgé sus leis errors (mai <strong>de</strong> cinquanta vers) restontís coma un avertiment, a<br />

l’encòp retrospectiu (leis errors son estadas vençudas per la Revocacion) e profetic (tornaràn<br />

pas mai). E lo fracàs <strong>de</strong>is evocacions que la comparason fai nàisser conferís a l’ensems<br />

d’aqueu discors una fòrça particulara. La paur dau malastre e lo sentiment <strong>de</strong> la patz enfin<br />

venguda <strong>de</strong> mercé lo restabliment <strong>de</strong> la situacion passada, quand la Gleisa romana<br />

senhorejava soleta en <strong>Bearn</strong>, son ansin reünits e afortits, dins una tiera d’imatges segondaris<br />

d’una bèla unitat. La minuciosa <strong>de</strong>scripcion <strong>de</strong> l’aiga, après d’èstre estada retenguda davant lo<br />

molin, que sortís « coma <strong>de</strong> bere presou […] dab gran broussi<strong>de</strong> » (v. 1494) tira l’uelh (e<br />

l’aurelha !). A l’encòp tecnica, per amolonaments <strong>de</strong> mots precís (arro<strong>de</strong>, claquet, moule,<br />

tremoge, passelis…), e donc enumerativa, dobla leis argumentacions prece<strong>de</strong>ntas <strong>de</strong> Routgé<br />

d’un vam que se confond amb lo <strong>de</strong> l’aiga <strong>de</strong>sliurada <strong>de</strong> sa preson. L’efiech d’amolonament,<br />

coma la dinamica <strong>de</strong> tot lo passatge, esposan lo trabalh <strong>de</strong> la volontat divina fàcia a çò que<br />

serián leis errors <strong>de</strong>is òmes, quand son menats per una pensada diabolica (Satan, v. 1500).<br />

Se notarà tanben que s’agís aicí <strong>de</strong> la primiera manifestacion, a l’encòp umana e<br />

divina, <strong>de</strong> la tempesta que vendrà sagelar <strong>de</strong> sa fòrça majora l’eglòga VI e, donc, l’abotiment<br />

dau poèma entier. E que d’aquela progression la venguda es quasi anonciada per lei signes<br />

que constituisson, sus aquò, lei mots prononciats per Peyrot en reaccion a la tirada epica <strong>de</strong><br />

Routgé, quand parla <strong>de</strong> l’error, entre d’autras, que representarián leis uganauds :<br />

Diu la hasse fini com las eslembreca<strong>de</strong>s,<br />

Qui morin auta leu qu’eres son aluca<strong>de</strong>s ! (vv. 1523-1524)<br />

S’òm voliá regropar leis eglògas, l’eglòga V podriá èstre consi<strong>de</strong>rada coma la primiera<br />

part d’un ensems que la VI ne seriá lo segond moment, e mai l’apogèu. Dins l’amira qu’es<br />

aicí la nòstra, notarem coma s’acaba sus una comparason que fai quasiment transicion, d’un<br />

ponch <strong>de</strong> vista retoric, entre lo grand moment <strong>de</strong>is esclauses <strong>de</strong> l’eglòga d’abans e lei<br />

36 « S’aouets bist la boup ab l’aureille clicha<strong>de</strong>, / Estenu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>u</strong> cos, <strong>de</strong> la teste aquata<strong>de</strong> : Esquala la gariere,<br />

arrapa, coundromit, / Sus lou jouqué, peu cot, lou maitié quiquiric, / Atau l’ome ses poou que lou petart aporte, /<br />

Auta dous coum un gat s’apresse enta la porte, / A grapes, quauque cob, coum un can countreheit… ».<br />

37 Laisse <strong>de</strong> costat l’espinhosa question <strong>de</strong> l’estat <strong>de</strong> finicion <strong>de</strong> l’eglòga IV. Se remembrarà simplament que<br />

sembla <strong>de</strong> s’acabar au vers 1466 (« Nous iram <strong>de</strong> perme, prene drin <strong>de</strong> repaus »). Mai qu’aquela fin mençonada,<br />

puèi raturada <strong>de</strong> la quita man dau copista, es completada, d’un biais pron reg<strong>de</strong>, a partir d’una intervencion <strong>de</strong><br />

Peyrot : es eu que dona a Routgé l’escasença <strong>de</strong> conclure vertadierament. Aquela « segonda » fin consistís per<br />

l’essenciau dins la comparason <strong>de</strong>i resclausas e <strong>de</strong>is errors, qu’apareis ansin coma la represa e lo <strong>de</strong>svolopament<br />

dau vers 1463 : « Sas errous en <strong>Bearn</strong> hon porta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> France » (Routgé, a prepaus <strong>de</strong> Calvin e <strong>de</strong> la « male<br />

brume / qui tan <strong>de</strong> pobles oey peu tour <strong>de</strong> France ahume »).<br />

41


oloversaments <strong>de</strong>scrichs dins la que seguís. L’imatge, dins la boca <strong>de</strong> Menjou, dau « bou<br />

pastou » que « james nou <strong>de</strong>bere permette / Qu’en soun estail bestia tacat se bienque mette »<br />

(vv. 1971-1972) es longament <strong>de</strong>svolopada per lei tres protagonistas. L’evocacion,<br />

especialament, <strong>de</strong>i malautiás « Qui s’apren aux troupets, com aux caas he la rauge » (v.<br />

1976) permet a Peyrot (vv. 1977-1984), puèi à Routgé (vv. 1985-1994) <strong>de</strong> bastir un discors<br />

argumentat e pron concret sus lo biais qu’a lo mau <strong>de</strong> s’espandir, e mai sus çò qu’es necessari<br />

<strong>de</strong> faire per arrestar aquela contagion que podriá èstre portaira <strong>de</strong> mòrt. Menjou, Routgé e per<br />

finir Peyrot, d’una soleta votz quasiment, menan l’eglòga a sa conclusion en clavant lo fiu<br />

d’aquel imatge (vv. 1995 a 2005) d’una formula especialament sasissenta :<br />

De la gleise <strong>de</strong> Diu ha <strong>de</strong> Satan l’estable ! (v. 2003)<br />

« Coeta » d’imatge qu’a l’encòp resumís tot un rasonament, e fai nàisser la paur e<br />

l’indignacion per son caractèr a l’encòp antinomic e per tot o dire impensable, escandalós tant<br />

coma se pòt ! E mai coeta d’un imatge qu’es pas necessari <strong>de</strong> ne notar lo caractère a l’encòp<br />

biblic e, aicí coma dins la Bíblia, leis aspèctes quotidians e concrets per lei dos pastres que<br />

dialògan amb Routgé-Fon<strong>de</strong>ville.<br />

L’eglòga VI es bastida un pauc coma l’eglòga IV, en progression fins a la tempesta<br />

finala. Es la preséncia <strong>de</strong> la mauparada que n’es lo coronament, coma semble d’èstre tanben<br />

lo coronament <strong>de</strong> tota l’òbra. A totei ponchs <strong>de</strong> vista, pòt èstre consi<strong>de</strong>rada coma una lònga<br />

sequéncia <strong>de</strong> la fin : fin dau poèma, mai tanben, a travers l’evocacion <strong>de</strong> la fin dau mon<strong>de</strong>,<br />

dau Jutjament darrier (e <strong>de</strong> l’Apocalipsi), coma lo moment ont lei temps se revèrsan. Quand<br />

se passa dau temps <strong>de</strong> l’error au temps <strong>de</strong> la vertat, e <strong>de</strong> lo dau conflicte a lo <strong>de</strong> l’apasiment<br />

retrobat.<br />

Se lei comparasons omericas d’èime epic son pas absentas, ocupan pas qu’una part<br />

pron segondària, en renfortiment <strong>de</strong> çò que representa lo tema central e l’abotiment <strong>de</strong><br />

l’eglòga. Quand comença <strong>de</strong> « brouni lou perigle » (v. 2367) dau temps que Merlin « lous<br />

murtres y lou sang, predicabe » (v. 2369) dins la catedrala <strong>de</strong> Lescar, una comparason<br />

remontant ais originas <strong>de</strong> l’epopèa sorgís, que sa foncion es <strong>de</strong> marcar clar la significacion <strong>de</strong><br />

l’eveniment que s’aprepara. Es question <strong>de</strong>i « grans nubles sus Lesca » :<br />

Eres se combaten, et, brume contre brume,<br />

D’un mus emboutequat, qua hasen a la tume,<br />

Coma haren sus un prat lou marrous ou lous taus. (v. 2370-2372)<br />

Se pensa sus lo moment au passatge dau poèma d’A<strong>de</strong>r, quand lo Gascon partís en guerra :<br />

Coumense brabejant à bate la campaigne ;<br />

Coum un taure amarriat, <strong>de</strong>barat <strong>de</strong> montaigne,<br />

Deguens lou plat païs, a<strong>de</strong>mest d’un troupét,<br />

Se sent lou mes puchant, lou mes hort, lou mes bét,<br />

Tume tout, assaillis, teste-leouat, cabeje,<br />

E <strong>de</strong> la corne bat au prumé que l’aoueje,<br />

Atau noste balent, noste bragard Gascoun… (GG, II, vv. 777-783)<br />

En cò <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville, que sus aquò se mòstra pas, coma A<strong>de</strong>r, un discípol fidèu dau Salluste<br />

du Bartas <strong>de</strong> La Sepmaine, son d’autrei comparasons cortetas, inseridas au <strong>de</strong>dins <strong>de</strong> la<br />

primiera, que jògan lo ròtle d’amplificators, per amolonament <strong>de</strong>is imatges :<br />

Las unnes parechen clares com bets cristaux,<br />

42


Heites com bets castets, com tours ou cita<strong>de</strong>lles… (v. 2374-2375)<br />

Mai aquelei concatenacions <strong>de</strong> comparasons epicas sufison per balhar lo ton <strong>de</strong> tota la darriera<br />

part <strong>de</strong>i sieis eglògas, qu’ansin, <strong>de</strong> sieis peças a l’encòp ligadas e pasmens <strong>de</strong>sseparadas,<br />

finisson per ne faire pas mai qu’una. De tau biais que leis uganauts, au còr d’aquela tempesta<br />

finala, facha <strong>de</strong> tres episòdis màgers, i apareisson coma minusculs e sens po<strong>de</strong>r vertadier fàcia<br />

a çò que seriá per Routgé la volontat <strong>de</strong> Dieu. Doas notacions, en contrast, sotalinhan aquela<br />

fòrça que ren se i pòt opausar. Primier la comparason, tan prima coma son objècte, <strong>de</strong> <strong>Joan</strong>a<br />

d’Albret « chine com un gusmet » (v. 2401), que « tremoulabe <strong>de</strong> met » ; puèi, a la seguida, la<br />

<strong>de</strong>is autreis uganauts que, « com eschamis d’abeilhes / Aux cantous <strong>de</strong> la gleise eren<br />

acomoulats » (vv. 2404-2405).<br />

Se sap coma la tempesta, dins l’epopèa, d’Omer a Virgili, es un <strong>de</strong>i moments claus dau<br />

racònte : sa manifestacion es a l’encòp la marca d’un voler superior, divin, e, dau ponch vista<br />

<strong>de</strong> l’avançada dau poèma, un episòdi fòrt, que se pòt repetir d’una part a una autra dau poèma.<br />

Amb ela, es l’astrada que dintra dins lo jòc dau temps, e qu’impausa sa direccion ais afaires<br />

<strong>de</strong>is òmes, a travers la furor que ne fan mòstra leis elements naturaus 38 . D’un ponch <strong>de</strong> vista<br />

estetic e tematic, son d’episòdis, coma dins l’eglòga VI, que son contengut es caracterizat per<br />

l’importància dau meravilhós, en l’ocurréncia un meravilhós d’aparéncia pagana, mai que son<br />

messatge es clarament crestian, e mai catolic, dins la dinamica dau tèxt. En reirefons, i fau<br />

veire, <strong>de</strong> segur, un <strong>de</strong>is episòdis <strong>de</strong> l’Ancian Testament qu’ocupa una plaça importanta dins lo<br />

tèxt <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville : lo moment qu’a Moïses montat sus lo mont Sinai, Dieu li parla « dab<br />

foudres y tempestes » (eglòga III, v. 751 ; Exòdi, 18, 19 e 20), e lo provesís <strong>de</strong>i « <strong>de</strong>ts<br />

mandamens » (v. 748). Tot parier,, dins <strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong>, la tempesta, amb çò que li fai<br />

companha, ven la cima dau poèma, confonduda qu’es, un moment, amb la fin <strong>de</strong>i temps e lo<br />

jutjament darrier :<br />

Mais Diu, qui <strong>de</strong>quero voulou prene revenche (v. 2276)<br />

Après lo còp menat per leis uganauds, sa reina e sei menaires, lo « miracle » se produís : dau<br />

temps que presica Merlin l’eretge, prononciant <strong>de</strong> paraulas especialament negativas e<br />

agressivas, « s’entenou bet brut sourt » (v. 2365). Aquí <strong>de</strong>buta la primiera tempesta, e retronís<br />

« lou tabart <strong>de</strong> la mort » (v. 2366). E a partir d’aqueu moment lei legeires <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville,<br />

coma leis auditors <strong>de</strong> Routgé, dintran dins un autentic espectacle, claufit <strong>de</strong> signes marcant la<br />

progression dau restabliment dau mon<strong>de</strong> vertadier còntra un mon<strong>de</strong> faus que son règne es ara<br />

a s’acabar. E s’ausís tornar, darrier lo tèxt bearnés, lo <strong>de</strong> Guilhem A<strong>de</strong>r, pintrant l’auratge e lo<br />

perigle :<br />

Cepen<strong>de</strong>nt tout lou gros <strong>de</strong> l’assaut s’acousseille,<br />

E james <strong>de</strong> i ana lou jour n’ei resoulut.<br />

S’aouets eu miei d’estiou tout d’un cop entenut<br />

Un eslaouas brounent, uë tempeste, un perigle<br />

D’eslambrets alugats, d’un trounament tarrible,<br />

Que tout s’esclate é hen, s’atuque, peirabat,<br />

Que la terre é lou ceu s’ajusten au coumbat,<br />

Bous besets tout menat aquest eschoc <strong>de</strong> gouerre,<br />

Oun a ta gran marmut qu’on n’auich ni ceu ni terre. (GG, I, 626-634, p. 44)<br />

38 Remembrem, dins l’Eneïda, lei passatges que la tempesta i jòga un ròtle important : I, 81-156 ; III, 199-209 ;<br />

V, 8-34. E dins l’Odissèia : V, 291-332 ; 365-379 ; IX, 67-84 ; X, 46-55 ; XII, 403-436.<br />

43


La lònga tirada <strong>de</strong> Routgé per <strong>de</strong>scriure aquela mauparada es a l’auçada <strong>de</strong> l’evenniment.<br />

« Ed que dura miron <strong>de</strong> tres ores ou mey » (v. 2441), respònd a Peyrot a prepaus d’aquel<br />

auratge e <strong>de</strong> sei seguidas (la plueja e leis aigats que venguèron puèi). Aquel racònte, que<br />

s’ameritariá un estudi <strong>de</strong>talhat, se caracteriza entre autrei causas per lo fach que lo comparant<br />

se i confond totalament amb lo comparat : es ben d’una tempesta reala que s’agís ara, coma<br />

dins l’epopèa antica, mai que son evocacion fonciona tanben coma metafòra <strong>de</strong> la batesta a se<br />

liurar entre lei dos camps, lo dau ben e lo dau mau, lo <strong>de</strong>is eretges e lo <strong>de</strong>i catolics<br />

« vertadiers ».<br />

Aquela confusion, dins totei leis accepcions dau mot, es encar sotalinhada e renfortida<br />

per leis autrei comparasons, just e just esboçadas, que ne ritman pron regularament lo<br />

<strong>de</strong>banar. « Aqui <strong>de</strong>ssus sembla que lou ceu s’acroupisse » (v. 2383), primier. E mai luenh :<br />

De las nubles lasbets la grele <strong>de</strong>scloussi<strong>de</strong><br />

Commença sus lou teits <strong>de</strong> ca<strong>de</strong> dab broussi<strong>de</strong>,<br />

Com si <strong><strong>de</strong>u</strong> ceu boulee la ville acailhaba.<br />

…<br />

Lous arretges <strong><strong>de</strong>u</strong>s teits hon enlhebas en brumes,<br />

Las loses, dab lou ben, que boulaben com plumes<br />

Lous cabirous lançats dab force, com bets dards… (vv. 2411-2417)<br />

Aqueu primier moment, que son interpretacion <strong>de</strong>mòra positiva per leis uganauds 39 , vai èstre<br />

seguit, abans la segonda manifestacion <strong>de</strong> la tempesta celestiala, per un autre signe, tan<br />

malaisit d’interpretar coma lo prece<strong>de</strong>nt per lei protagonistas : la mòrt, <strong>de</strong> sa quita man per <strong>de</strong><br />

dire, dau païsan uganaud Pè <strong>de</strong> Perdits (vv. 2523 e seg.). Aquel amolonament <strong>de</strong>i signes, dins<br />

son aparenta e terribla ambiguïtat, es caracteristica ela tanben dau tèxt epic : lei personatges<br />

dau racònte avançan dins un temps que creson <strong>de</strong> ne conéisser la significacion, positiva per<br />

leis uganauds, e d’aquí comprenon pas que son pres, a<strong>de</strong>jà, dins un engranatge que lei<br />

<strong>de</strong>spassa e que mancarà pas <strong>de</strong> leis espotir. Mai la tempesta, tornant, a lèu fach, dins lo recit<br />

<strong>de</strong> Routgé, <strong>de</strong> liurar la clau quasi <strong>de</strong>finiva d’aquela istòria :<br />

A Lesca, tout d’u cop, arriban taus tempestes,<br />

Que la permere, au pa, n’ere que bet arrous,<br />

Tant <strong>de</strong> Diu, lou dimarx, hou mage lous courrous. (vv. 2540-2542)<br />

Aquela quasi-repeticion <strong>de</strong> la fin dau mon<strong>de</strong> es mai corteta, e per lo mens tan violenta coma la<br />

prece<strong>de</strong>nta tempesta. Quauquei comparasons « segondàrias » i venon, coma dins l’episòdi<br />

prece<strong>de</strong>nt, renfortir la <strong>de</strong>scripcion :<br />

Las gresles sus lou teicts, plus granes qu’arrebots,<br />

Com bales <strong>de</strong> perigle, y hasen traucqs y clots. (vv. 2553-2554)<br />

De tau biais que lo poèma se seriá pogut arrestar aquí, s’èra pas estat necessari <strong>de</strong> remembrar<br />

la conclusion, provisòria mai ben malastrosa sus lo moment, d’aquelei moments d’una<br />

intensitat espectaclosa : lo pilhatge sistematic <strong>de</strong>i gleisas, lo fòrabandiment e la fugida en<br />

França ò en Espanha <strong>de</strong>i preires catolics au benifici <strong>de</strong>i solets « manistres » reformats :<br />

E soulets, en <strong>Bearn</strong>, restan lous huganauts. (v. 2614)<br />

39 Es çò que Merlin ensaja un temps <strong>de</strong> faire entendre a la reina que son còr èra « tout sasit <strong>de</strong> tristesse » (v.<br />

2472).<br />

44


Mai es ben, maugrat tot, amb leis episòdis marcats <strong>de</strong> resonàncias clarament epicas que se<br />

clau la pojada caracteristica <strong>de</strong> l’eglòga VI. Anar en <strong>de</strong>là, « peuhxque l’heresie es <strong>de</strong> France<br />

cassa<strong>de</strong> » (v. 2620), voudriá dire, coma o fai remarcar en quasi-conclusion Routgé, entamenar<br />

un autre poèma : « Nousautis parlaram dilheu quauque bega<strong>de</strong> » (v. 2619).<br />

***<br />

Per clavar, partirem <strong>de</strong> l’idèa simpla que lo tèxt <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville s’atròba la crosada d’una<br />

garba d’intencions, que lei podèm pas que reconstituir amb d’ipotèsis, d’una foncionalitat<br />

possibla mai que ne coneissèm pas la realitat, e per finir <strong>de</strong> tot un fais <strong>de</strong> referéncias, que son,<br />

en mescla, <strong>de</strong> l’òrdre <strong>de</strong> la retorica, <strong>de</strong> l’istòria literària, tant coma <strong>de</strong> l’etnografia, <strong>de</strong> l’istòria<br />

religiosa e <strong>de</strong> l’istòria ela, etc. Leis ipotèsis <strong>de</strong> lectura e leis interpretacions fachas per leis<br />

istorians (Desplat 1982 ; 1984 ; 2000) nos encaminan <strong>de</strong>vers lei rasons d’una escritura e son<br />

eventuala recepcion en <strong>Bearn</strong>. Leis analisis <strong>de</strong> C. Desplat, mai que mai, pòrtan sus la<br />

Pastourale <strong><strong>de</strong>u</strong> paysaa, que son sujècte es <strong>de</strong><br />

démontrer que le meilleur métier qu’un fils puisse exercer est celui <strong>de</strong> son père […] L’usage du<br />

béarnais confirme le passéisme <strong>de</strong>s propos […] un conservatisme bien réel, moins l’expression<br />

d’un égoïsme <strong>de</strong> classe que celle <strong>de</strong> la concordia ordinum, qui exaltait les valeurs morales au<br />

détriment <strong>de</strong> la richesse matérielle. (Desplat 2000, 78)<br />

L’istorian remanda, coma modèl retoric e formal d’aqueu biais <strong>de</strong> faire, a un tèxt famós <strong>de</strong> la<br />

fin dau sègle XVI, « libelle mythique <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong> religion » (Daniel Ménager), lo Dialogue<br />

d’entre le Maheustre et le Manant, « contenant les raisons <strong>de</strong> leurs débats & questions en ses<br />

présens troubles au Royaume <strong>de</strong> France » 40 . Per eu, leis sieis eglògas <strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville ne son lo<br />

manifeste décalque […], illustration particulièrement convaincante <strong>de</strong>s emprunts d’un savant à<br />

toutes les « superstitions » populaires, en particulier à celles qui concernaient les « races<br />

maudites » : cagots, maures, maranes, bohémiens, juifs et naturellement, sorciers et sorcières »<br />

(Desplat 2000, 80)<br />

Aqueleis originas remontant a la fin dau sègle XVI nos empachan pas <strong>de</strong> nos interrogar sus lo<br />

biais especific qu’a Fon<strong>de</strong>ville d’engimbrar son tèxt, a l’encòp per lo rendre, s’es lo cas,<br />

eficaç, e per l’inserir, nolens volens, dins una tradicion que se pòt dire <strong>de</strong> literària. S’escriu<br />

rarament sensa modèls… Per necessitat practica, <strong>de</strong> segur, mai tanben per que lei modèls,<br />

quins que sián, permeton d’efiechs, fan nàisser <strong>de</strong> resonàncias, ajudan a faire rire, plorar,<br />

paur, e mai, a travers <strong>de</strong> totei aquelei registres, a persuadir. Sembla clar, sus aquò, que<br />

<strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> es estat concebut coma l’òbra d’un escrivan inserit dins un mitan e una<br />

cultura, e mai a la crosada <strong>de</strong> mai d’una fòrma <strong>de</strong> cultura.<br />

De formacion classica, erudit, e mai virat tant <strong>de</strong>vers lo francés coma <strong>de</strong>vers l’occitan<br />

<strong>de</strong> son luòc, lo bearnés, Fon<strong>de</strong>ville se pòt situar, concretament, a l’interseccion d’una<br />

tradicion « francesa » e d’una autra « occitana », primier dins l’accepcion « gascona » dau<br />

mot, sensa <strong>de</strong> segur que i aga oposicion entre lei doas, au contrari. La causida <strong>de</strong> l’occitan<br />

40 Veire l’edicion <strong>de</strong> P. M. Ascoli, Genève, Droz, 1977. E l’estudi <strong>de</strong> Daniel MENAGER, « Le Dialogue entre le<br />

Maheustre et le Manant : mythique ou politique ? », in Françoise ARGOD-DUTARD (editritz), Histoire et<br />

littérature au siècle <strong>de</strong> Montaigne. Mélanges à Clau<strong>de</strong>-Gilbert Dubois, Genève, Droz, 2001, 97-108. Dos<br />

catolics, un ligaire (lo Manant) e un reialista, i <strong>de</strong>baton a prepaus la politica, la religion e leis eveniments dau<br />

temps. Son autor seriá un François Morin, sieur <strong>de</strong> Cromé.<br />

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dins leis eglògas apareis aicí a l’encòp coma la d’una necessitat practica e coma la d’una<br />

continuitat. Question <strong>de</strong> « realisme », s’òm vòu, e mai d’inscripcion <strong>de</strong> l’òbra dins un contèxt<br />

favorable, capable <strong>de</strong> porgir leis elements <strong>de</strong> sa concepcion e <strong>de</strong> sa realizacion. Vist ansin,<br />

<strong>Calvinisme</strong> <strong>de</strong> <strong>Bearn</strong> respònd a una dobla necessitat : la d’un nivèu <strong>de</strong> comunicacion, que pòt<br />

èstre mesa en rapòrt amb leis idèas <strong>de</strong> son autor sus la societat bearnesa ; e la d’una<br />

« convenéncia personala », que buta l’escrivan a concebre son òbra dins un environament a<br />

l’encòp linguistic e literari que li agrada. L’eglòga « a la Pey <strong>de</strong> Garros » d’un costat, aligant<br />

una fòrma nòbla, virgiliana, e un interés per la lenga e la societat païsana ; e, a <strong>de</strong> moments, la<br />

causida d’una color que seriá la dau grand poèma « epic » (dins lo biais d’un Guilhem A<strong>de</strong>r),<br />

d’un autre, jonhon lei doas necessitats dins un tot coërent e, per aquò, satisfasent. Leis eglògas<br />

<strong>de</strong> Fon<strong>de</strong>ville, lei podèm legir a l’ora d’ara coma la resulta d’aquelei temptacions diversas,<br />

pron armoniosament reünidas dins una òbra que ne’n fai la sintèsi, dins un environament<br />

precís, amb <strong>de</strong> fins que son a l’encòp personala, aquò fai gaire <strong>de</strong> dobte, e tanben collectivas.<br />

L’òme se i fai escrivan, e lo polemista s’adreiça, per <strong>de</strong> verai, ò pas qu’en intencion, a una<br />

societat qu’es la sieuna e que <strong><strong>de</strong>u</strong>riá po<strong>de</strong>r recebre son òbra, d’un solet movement00000<br />

« populara », e pasmens sempre cultivada, e mai erudita.<br />

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