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6 MACHIN<strong>ES</strong> A VAPEUR<br />
bien naturel, quand on a voulu soumettre au<br />
calcul les effets de ces machines, et établir entre<br />
elles des COrnparaisons, de rapporter leur puissance<br />
mécanique à celle des chevaux. L'assimilation<br />
ne pouvait pas être exacte à tous égards;<br />
car, dans le rapprochement de ces deux sources<br />
de puissance, il a fallu faire abstraction d'un<br />
des élémens principaux de l'évaluation de la quantité<br />
d'action totale qu'on peut obtenir d'un cheval,<br />
et en général d'un moteur animé et qui tient<br />
à, la.nécessité de fixer la durée du travail pendant<br />
un jeiur, de manière à ne pas épuiser les forces<br />
de l'animal. Ainsi, pour définir exactement la<br />
puissance mécanique d'un cheval, on dit qu'il<br />
est capable d'un certain effort en parcourant un<br />
certain espace dans un temps dcinné, et en<br />
exerçant cet effort avec cette vitesse pendant un<br />
certain nombre d'heures sur vingt-quatre, nombre<br />
qui n'excède guère huit; mais s'il s'agit d'une<br />
machine à.--Vapeirr__il_ _suffit de dire que l'effet<br />
mécanique dont elle est capable équivaut à l'élévation<br />
d'un certain poids à une certaine hauteur<br />
pendant un cerain temps, la durée effective<br />
de l'action restant tout-à-fait indéterminée,<br />
et Ià quantité d'action totale obtenue.étant propOrtionnelle<br />
à cette durée.<br />
'(15). L'unité dynamique, déduite de la force<br />
du cheval et applicable aux moteurs inanimés,<br />
àè réduit donc ultérieurement au produit d'un<br />
certain effort, par un espace parcouru et par le<br />
temps employé à parcourir cet espace, ou ;en<br />
d'Autres termes, au produit d'un poids par une<br />
hatiteur à laquelle ce poids est élevé et par la<br />
durée de l'ascension. Ce produit étant censé<br />
DU GROS-CAILLOU. 7<br />
connu pour un cheval, et conclti du travail<br />
habituel qui»sn'épuise pas ses forces, on dit<br />
qu'une machine est de cinq, dix, quinze, etc.<br />
chevaux, suivant que le produit analogue qu'elle<br />
donne, contient cinq, dix, quinze, etc.,, fois celui<br />
que comporte le travail habituel du cheval<br />
et cependant on ne peut pas conclure de là .que<br />
cinq, dix, quinze,_ etc., chevaux, puissent remplacer<br />
cette machine, dont le chômage n'est<br />
pas assujetti au besoin de nourriture et de repos.<br />
(14). Malgré cette restriction, la force du<br />
cheval n'en fournirait pas moins un très-bon<br />
type de mesure pris dans la nature, si on avait<br />
sa valeur absolue par des données exactes et sur<br />
lesquelles on fût généralement d'accord ; malheureusement<br />
cet assentiment général n'existe<br />
pas. Je n'irai pas chercher bien loin la preuve de<br />
ce que j'avance ici, on la trouve dans un rapport<br />
joint aux pièces du procès, rédigé par M. Tournelle,<br />
et imprimé à la suite de plusieurs' autres<br />
pièces, en tête desquelles se trouve un autre<br />
rapport de MM. Christian, Mollard et Gaillardon.<br />
M. Tournelle cite huit à dix évaluations de<br />
la force du cheval, tirées des auteurs anglais,<br />
de Bélidor, , de mon Architecture hydraulique,<br />
des OEuvres de Peronnet , etc. Les Anglais seuls<br />
fournissent quatre évaluations' différentes de la<br />
force du cheval, dont la plus petite n'est qu'environ<br />
les deux tiers de la plus grande, leur rapport<br />
étant celui de 22916 à 33000 : ainsi ceux<br />
qui adopteraient l'usage de l'une devraient regarder<br />
l'usage de l'autre comme entraînant des<br />
erreurs inadmissibles.<br />
(i5). La confusion qui règne dans ces déterminations<br />
tient en partie aux différentes ma-