Charles TRENET - durand-salabert-eschig
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1943 une œuvre certes plus originale, « Adieu Léonard »,<br />
scénario de Jacques Prévert, mise en scène de son frère<br />
Pierre, et où Trenet, en "homme de lettres" pour rire qu'il<br />
sait être, interprète : « Quand un facteur s'envole ».<br />
Parmi ces morceaux (pas forcément choisis, mais de choix)<br />
figurent aussi des créations du trépidant duo formé par<br />
Trenet et Johnny Hess, « <strong>Charles</strong> et Johnny » de 1933 à 36,<br />
date du départ de <strong>Charles</strong> sous les drapeaux où il écrira,<br />
miracle de la distanciation, « Y’a d’la joie ! » (nettement<br />
plus proche en effet de l’euphorie du « Front Populaire »<br />
que des gaietés de l’escadron). “Il faut garder quelques<br />
sourires pour se moquer des jours sans joie”. C’est en ces<br />
termes, reflétant sa musique, que <strong>Charles</strong> Trenet nous<br />
invite à découvrir son “jardin extraordinaire”.<br />
<strong>Charles</strong> Trenet est né le 18 mai 1913 à Narbonne. Son père<br />
est notaire, et sa mère… exemplaire, Marie-Louise Caussat.<br />
Très tôt, Trenet exprime ses dons à travers la musique, la<br />
peinture et la poésie. Mais, passionné par les films de<br />
Charlot, c’est vers le cinéma qu’il s’oriente après avoir<br />
publié ses premiers vers dans « le Coq catalan », fait ses<br />
premiers pas sur scène en participant à des revues amateurs,<br />
et suivit pendant dix mois les cours de l’Académie des<br />
beaux-Arts pour devenir peintre.<br />
Et lorsqu’un soir de mars 1938, Trenet entre sur la scène de<br />
l’ABC, célèbre cabaret parisien qui verra également les<br />
débuts d’Edith Piaf, ce chanteur intrépide qui fait les yeux<br />
ronds, coiffé de son fameux chapeau mou, va en quelques<br />
chansons enthousiasmer un public et sera porté en triomphe.<br />
Pour celui que l’on nommera « le Fou chantant », c’est<br />
le début d’une longue carrière internationale jalonnée de<br />
plusieurs Grands Prix du Disque et de multiples récompenses.<br />
Ce qui attire chez Trenet à travers ses chansons, ce sont ses<br />
qualités de mélodiste, son humour insolite et surtout ce<br />
rythme emprunté au jazz, qui par sa liberté a permis<br />
d’inventer un langage respectueux de notre langue.<br />
Près de quarante titres et une palette (Trenet a toujours pu<br />
voir le monde en peinture et la pratique depuis sa plus<br />
tendre enfance) qui va des couleurs vives et toniques de<br />
« C’est bon » au camaïeu gris de « La Folle Complainte »<br />
en passant par les teintes fantaisie de « Quand un facteur<br />
s’envole », celles un brin surréalistes de « L’Héritage Infernal<br />
», les tons pastel de « Douce France », sans oublier les<br />
nuances de l’amour : « Si vous aimiez ». Il y a même sur<br />
cette palette une touche de "mélo" très « Roses Blanches<br />
», « Maman Bouquet », dont les effets faciles sont ici<br />
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