LES SEPT FEMMES DE LA BARBE-BLEUE ET AUTRES CONTES ...
LES SEPT FEMMES DE LA BARBE-BLEUE ET AUTRES CONTES ... LES SEPT FEMMES DE LA BARBE-BLEUE ET AUTRES CONTES ...
– Boulingrin, souffla la duchesse à son vieil ami dans le tuyau de l’oreille, est-ce que cette affaire ne vous paraît pas louche ? N’y soupçonnez-vous pas une intrigue des frères du roi pour amener le pauvre homme à abdiquer ? On le sait bon père… Ils ont bien pu vouloir le jeter dans le désespoir... – C’est possible, répondit le secrétaire d’État. Dans tous les cas, il n’y a pas la moindre féerie dans cette affaire. Les bonnes femmes de campagne peuvent seules croire encore à ces contes de Mélusine ! – Taisez-vous, Boulingrin, fit la duchesse. Il n’y a rien d’odieux comme les sceptiques. Ce sont des impertinents qui se moquent de notre simplicité. Je hais les esprits forts ; je crois ce qu’il faut croire ; mais je soupçonne ici une sombre intrigue... Au moment où Cicogne prononçait ces paroles, la fée Viviane les toucha tous deux de sa baguette et les endormit comme les autres. V « Il crût dans un quart d’heure, tout autour du parc, une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d’épines entre lacées les unes dans les autres, que bête ni homme n’y auraient pu passer ; en sorte qu’on ne voyait plus que le haut des tours du château ; encore n’était-ce que de bien loin. » (Contes de Perrault, pp. 87- 88.) Une fois, deux fois, trois fois, cinquante, soixante, octante, nonante et cent fois Uranie referma l’anneau du Temps, et la Belle avec sa cour et Boulingrin auprès de la duchesse sur la banquette de l’antichambre dormaient encore. Soit qu’on regarde le temps comme un mode de la substance unique, soit qu’on le définisse une des formes du moi - 72 -
sentant ou un état abstrait de l’extériorité immédiate, soit qu’on en fasse purement une loi, un rapport résultant du processus des choses réelles, nous pouvons affirmer qu’un siècle est un certain espace de temps. VI Chacun sait la fin de l’enchantement et comment, après cent cycles terrestres, un prince favorisé par les fées traversa le bois enchanté et pénétra jus qu’au lit où dormait la princesse. C’était un principicule allemand qui avait une jolie moustache et des hanches orbiculaires et dont, aussitôt réveillée, elle tomba ou plutôt se leva amoureuse et qu’elle suivit dans sa petite principauté avec une telle précipitation qu’elle n’adressa pas même une parole aux personnes de sa maison qui avaient dormi cent ans avec elle. Sa première dame d’honneur en fut touchée et s’écria avec admiration ; – Je reconnais le sang de mes rois. Boulingrin se réveilla au côte de la duchesse de Cicogne en même temps que la dauphine et toute sa maison. Comme il se frottait les yeux : – Boulingrin, lui dit sa belle amie, vous avez dormi. – Non pas, répondit-il, non pas, chère madame. Il était de bonne foi. Ayant dormi sans rêves, il ne s’apercevait pas qu’il avait dormi. – J’ai, dit-il, si peu dormi que je puis vous répéter ce que vous venez de dire à la seconde. - 73 -
- Page 21 and 22: L’historien de la Barbe-Bleue, en
- Page 23 and 24: Jeanne de Lespoisse, non contente d
- Page 25 and 26: était fée, au témoignage irrécu
- Page 27 and 28: ses deux frères et le reste à se
- Page 29 and 30: - Qu’y a sept ans qu’est dans l
- Page 31 and 32: Accablé de fatigue et de faim, l
- Page 33 and 34: Or, un diable gros comme une noiset
- Page 35 and 36: II Saint Nicolas embrassa les trois
- Page 37 and 38: peuple de Trinqueballe se porta tou
- Page 39 and 40: difformité de leur caractère. Il
- Page 41 and 42: de ces filles ravies vinrent les ch
- Page 43 and 44: Mais le jeune Sulpice, gardant un c
- Page 45 and 46: habitants de Trinqueballe, n’ayan
- Page 47 and 48: Il lui demanda la cause de cette do
- Page 49 and 50: de gigantesques couronnes, les chap
- Page 51 and 52: d’embrasser l’état monastique
- Page 53 and 54: commet tait, nuit et jour, toutes s
- Page 55 and 56: ne pas soustraire plus longtemps la
- Page 57 and 58: - N’êtes-vous pas, lui dit-il en
- Page 59 and 60: HISTOIRE DE LA DUCHESSE DE CICOGNE
- Page 61 and 62: naissance, mais illustre et redouta
- Page 63 and 64: - Monsieur Gastinel, demanda le roi
- Page 65 and 66: Tel était M. de Boulingrin, secré
- Page 67 and 68: couvrirent de caresses auxquelles i
- Page 69 and 70: eine habitaient avec la Cour la ré
- Page 71: Un instant après, ils étaient dan
- Page 75 and 76: LA CHEMISE C’était un jeune berg
- Page 77 and 78: Christophe V avait remarqué que se
- Page 79 and 80: - Je ressens, disait-il, un mal sou
- Page 81 and 82: - Ni l’estomac, Sire, ni l’inte
- Page 83 and 84: des galeries, des chambres, des mag
- Page 85 and 86: semaine ne s’était pas écoulée
- Page 87 and 88: atomique. La joie et la tristesse d
- Page 89 and 90: dormant dans un fauteuil, la bouche
- Page 91 and 92: - Il est inutile, dit Quatrefeuille
- Page 93 and 94: aussi bien qu’une chemise d’hom
- Page 95 and 96: ougissaient le ciel au-dessus des g
- Page 97 and 98: L’ambassadeur d’un peuple orgue
- Page 99 and 100: Jeronimo ne se console pas de manqu
- Page 101 and 102: V LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE Après le
- Page 103 and 104: Quatrefeuilles, levant les bras en
- Page 105 and 106: Chaudesaigues hocha la tête, se le
- Page 107 and 108: - Il est vrai qu’il est heureux,
- Page 109 and 110: douleurs généreuses contiennent e
- Page 111 and 112: Tandis qu’ils s’éloignaient :
- Page 113 and 114: Des terrasses, chargées de statues
- Page 115 and 116: - Je ne suis pas bottier, répondit
- Page 117 and 118: femme du maître de forges, déput
- Page 119 and 120: Saint-Sylvain observa, à la récep
- Page 121 and 122: dans son ignominie, dans son infami
– Boulingrin, souffla la duchesse à son vieil ami dans le<br />
tuyau de l’oreille, est-ce que cette affaire ne vous paraît pas<br />
louche ? N’y soupçonnez-vous pas une intrigue des frères du roi<br />
pour amener le pauvre homme à abdiquer ? On le sait bon<br />
père… Ils ont bien pu vouloir le jeter dans le désespoir...<br />
– C’est possible, répondit le secrétaire d’État. Dans tous les<br />
cas, il n’y a pas la moindre féerie dans cette affaire. Les bonnes<br />
femmes de campagne peuvent seules croire encore à ces contes<br />
de Mélusine !<br />
– Taisez-vous, Boulingrin, fit la duchesse. Il n’y a rien<br />
d’odieux comme les sceptiques. Ce sont des impertinents qui se<br />
moquent de notre simplicité. Je hais les esprits forts ; je crois ce<br />
qu’il faut croire ; mais je soupçonne ici une sombre intrigue...<br />
Au moment où Cicogne prononçait ces paroles, la fée<br />
Viviane les toucha tous deux de sa baguette et les endormit<br />
comme les autres.<br />
V<br />
« Il crût dans un quart d’heure, tout autour du parc, une si<br />
grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et<br />
d’épines entre lacées les unes dans les autres, que bête ni<br />
homme n’y auraient pu passer ; en sorte qu’on ne voyait plus<br />
que le haut des tours du château ; encore n’était-ce que de bien<br />
loin. » (Contes de Perrault, pp. 87- 88.)<br />
Une fois, deux fois, trois fois, cinquante, soixante, octante,<br />
nonante et cent fois Uranie referma l’anneau du Temps, et la<br />
Belle avec sa cour et Boulingrin auprès de la duchesse sur la<br />
banquette de l’antichambre dormaient encore.<br />
Soit qu’on regarde le temps comme un mode de la<br />
substance unique, soit qu’on le définisse une des formes du moi<br />
- 72 -