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LA GEOLOGIE DE L'ÎLE DE GROIX (« L'île aux grenats »)

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<strong>LA</strong> <strong>GEOLOGIE</strong> <strong>DE</strong> L’ÎLE <strong>DE</strong> <strong>GROIX</strong> (<strong>«</strong> L’île <strong>aux</strong> <strong>grenats</strong> <strong>»</strong>)<br />

(D’après Pour la Science N°305 Mars 2003)<br />

L’île de Groix se trouve sur la côte méridionale de la Bretagne. Sa géologie est originale, en particulier par<br />

l’absence de granite alors que celui-ci abonde sur le continent.<br />

1- Un échantillonnage de roches sur les côtes de l’île montre des micaschistes (métapélites) à muscovite et<br />

souvent du grenat dans lesquels s’observent parfois des métabasaltes en forme de lentilles, ou disposées en<br />

couches, dont la couleur dominante est soit verte soit bleue ponctuée de <strong>grenats</strong>. Plus rarement se<br />

rencontrent des métaradiolarites. Des nive<strong>aux</strong> présentent en abondance du fer et surtout du manganèse.<br />

a) Donner les caractères d’une pélite, d’un basalte et d’une radiolarite puis classer sommairement<br />

ces roches.<br />

b) Schématiser, annoter et nommer la texture (structure minéralogique) d’un basalte.<br />

c) De cette diversité lithologique, dégager le contexte probable de la formation de ces roches avant<br />

métamorphisme.<br />

2- Différentes paragenèses ont été identifiées dans les micaschistes et les métabasaltes. Quelques-unes des<br />

roches étudiées sont proposées à l’observation.<br />

Paragenèses des<br />

métabasaltes<br />

Paragenèses des<br />

métapélites<br />

N°1 N°2 N°3<br />

Grenat<br />

Pyroxène<br />

Grenat<br />

Glaucophane<br />

Epidote, 2% d’eau<br />

Actinote, Chlorite<br />

Epidote, Albite<br />

Forte hydratation<br />

N°1 N°2 N°3<br />

Mica blanc<br />

Grenat<br />

Disthène<br />

Mica blanc<br />

Grenat<br />

Chloritoïde<br />

Mica blanc<br />

Chlorite<br />

a) Etudier les roches proposées et les associer à une des paragenèses fournies.<br />

b) Ranger les différentes paragenèses en fonction des conditions de pression et de température puis<br />

donner les faciès métamorphiques correspondants.<br />

3- Les <strong>grenats</strong> s’échantillonnent sans difficultés sur l’île de Groix. Ils sont le plus souvent partiellement<br />

chloritisés.<br />

a) Comment un minéral formé en profondeur, peut-il s’observer dans des conditions de surface ?<br />

Leur composition chimique étudiée grâce à une microsonde électronique montre un appauvrissement en<br />

manganèse du cœur vers la périphérie et un enrichissement en fer et magnésium.<br />

b) Comment expliquer une telle hétérogénéité chimique ?<br />

On calcule, d’après les propriétés thermodynamiques des minér<strong>aux</strong>, leurs conditions de cristallisation. On<br />

montre que la croissance des <strong>grenats</strong> de l’île a débuté à 0,8 Ga et 400°C et s’est achevée à 1,6 Ga et 500°C.<br />

c) Calculer le gradient thermique de la région, le comparer au gradient moyen terrestre et en<br />

déduire le contexte géodynamique de l’époque.<br />

d) Le comparer au contexte actuel des côtes bretonnes.<br />

4- La datation très précise du métamorphisme correspondant <strong>aux</strong> paragenèses N°2 et N°3 a été réalisée. Les<br />

âges respectifs sont de 370 et de 345 Ma.<br />

En quoi ces deux datations précisent-elles l’histoire de la région ?


Barème de correction<br />

a) pélite roche sédimentaire détritique à grains fins riches en minér<strong>aux</strong> argileux et<br />

quartz, pouvant présenter des lamines (stratifications fines) et un granoclassement en<br />

général.<br />

Basalte : roche magmatique volcanique sombre riche en feldspaths, pyroxène et<br />

éventuellement olivine souvent avec enclaves de roches d’origine plus profonde<br />

(péridotites)<br />

Radiolarite : roche sédimentaire siliceuse souvent rougeâtre (feIII) issue de tests de<br />

radiolaires dont la silice a été le plus souvent dissoute puis recristallisée lors de la<br />

diagenèse (peu de tests visibles donc)<br />

b) Texture microlit(h)ique : schéma avec phénocrist<strong>aux</strong>, microlit(h)es, verre traduisant<br />

une cristallisation progressive des minér<strong>aux</strong> lors de la remontée du magma mais toujours<br />

rapide (refroidissement final en surface).<br />

c) ensemble de roches traduisant les processus volcaniques et sédimentaires ayant lieu<br />

dans un océan étroit (vu la richesse en sédiments détritiques), sous de basse latitude et<br />

en profondeur (présence de radiolaires), avec minéralisation hydrothermale associée au<br />

magmatisme.<br />

(certains auteurs proposent aussi un fragment de prisme d’accrétion incorporant<br />

fragments de croûte océanique et sédiments continent<strong>aux</strong>)<br />

2a) Relation échantillons / paragenèses<br />

b)N° 3 BT MP faciès schistes verts, N°2 BT HP faciès schistes bleus, N°1 MT & HT<br />

HP faciès éclogite<br />

N.B. la déshydratation associée au processus métamorphique…<br />

3a) Métastabilité des minér<strong>aux</strong> vu la lenteur des réactions du métamorphisme, l’absence<br />

de fluides nécessaires à certaines réactions, la décroissance de la température lors de la<br />

remontée qui ralentit encore la cinétique des réactions… début de métamorphisme<br />

rétrograde possible mais réaction incomplète d’où coronitisation fréquente… (ici<br />

chloritisation signalée cf. œil autour du grenat)<br />

b) La chimie d’un minéral peut varier avec les conditions de pression et de température<br />

d’où une évolution possible du cœur (première partie du minéral formée) vers la<br />

périphérie (dernière partie formée) si la cristallisation s’accompagne d’une évolution<br />

prograde ou rétrograde…<br />

c) Soit la relation profondeur pression est connue (10 8 Pa = 1Kbar correspondant à<br />

environ 4 km de profondeur). La formation des <strong>grenats</strong> se fait entre 30 et 60 km<br />

environ… avec une variation de 100 °C seulement. D’où un gradient de 3°C environ par<br />

kilomètre, soit 10 fois moins que le gradient moyen !!! D’où un contexte de BT HP<br />

caractéristique des zones de subduction.<br />

d) Contexte totalement différent puisqu’actuellement les côtes de Bretagne constituent la<br />

marge passive orientale de l’Océan Atlantique.<br />

4) Le faciès schistes verts a succédé au faciès schistes bleus d’où atteint lors de la<br />

remontée des matéri<strong>aux</strong> avec maintien d’une certaine température associée à une baisse<br />

de pression. (Donc subduction au dévonien supérieur et exhumation au carbonifère<br />

inférieur (orogenèse hercynienne)

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