mededelingen der zittingen bulletin des seances - Royal Academy ...
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— 92 —<br />
<strong>des</strong> problèmes <strong>des</strong> pays en développement» créé à l’Université de Liège et<br />
présidé par le professeur J. Frenkiel.<br />
Il concentre désormais sa carrière sur l’Université de Liège où il devient,<br />
de 1965 à 1967, maître de conférences, et de 1966 à 1967, professeur suppléant.<br />
La même année, il est professeur visiteur au Département de littérature<br />
comparée de l’Université de Harvard et, l’année suivante, «Research Fellow»<br />
à l’«Institute for the Arts and Humanistic Studies» à la «Pennsylvania State<br />
University». Enfin, en 1968, il devient professeur ordinaire à la Faculté de<br />
philosophie et lettres de l’Université de Liège où il enseigne l’«Introduction<br />
à l’histoire <strong>des</strong> principales littératures mo<strong>der</strong>nes», la «littérature comparée»<br />
et la «littérature comparée, appliquée aux pays en voie de développement».<br />
En 1985, Albert Gérard prend sa retraite mais poursuit sa carrière scientifique.<br />
En 1990, à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire, Jânos Riesz<br />
et Alain Ricard éditent un volume de «Mélanges» intitulé Semper aliquid<br />
novi : littérature comparée et littératures d ’Afrique dans lequel ses disciples,<br />
ses amis et ses collègues rendent hommage à sa vitalité et à son activité<br />
ininterrompue concernant les diverses littératures en langues africaines [1]**.<br />
Jânos Riesz, désireux de montrer la diversité et l’importance de l’œuvre<br />
critique et littéraire d ’Albert Gérard, s’est interrogé sur ses débuts en étudiant<br />
ses écrits de jeunesse qui débutent au cours de l’été 1936 alors qu’il n’avait<br />
pas encore seize ans révolus. Dans ces premiers essais de critique littéraire,<br />
il fait déjà preuve de réflexion, de scepticisme, de mesure, de modération dans<br />
ses jugements et d ’hostilité aux extrêmes. En 1938, il développe déjà ses idées<br />
concernant une science littéraire comparée : «En effet, à l’heure actuelle<br />
surtout, une littérature n’est pas un fait que l’on peut considérer de manière<br />
absolue ; elle n’est pas uniquement le fruit du génie propre à la nation dont<br />
elle est née, mais, au contraire, à cause de la connaissance plus répandue<br />
<strong>des</strong> langues étrangères et du nombre sans cesse croissant <strong>des</strong> traductions, une<br />
littérature comme une langue, se trouve soumise à <strong>des</strong> influences étrangères,<br />
qui, chez certains écrivains, peuvent modifier complètement la façon de penser<br />
et d’écrire que l’on attendait d ’eux». Il s’efforce en conséquence, dans <strong>des</strong><br />
exemples précis, d’établir <strong>des</strong> liens de parenté pour chacun <strong>des</strong> auteurs<br />
traités [2].<br />
En 1939, il émet ses premiers doutes sur le sens du «drame de la<br />
colonisation» : «l’intervention <strong>des</strong> Européens rompt, à n’en pas douter, un<br />
certain état d ’équilibre à la fois matériel et mental ; et cette intrusion est-<br />
elle défendable ?». Il dénonce la même année le racisme et l’antisémitisme :<br />
«Le racisme, chacun sait cela, est une doctrine étroite et orgueilleuse, dont<br />
les conséquences ne peuvent être que déshonorantes pour ceux qui le mettent<br />
en pratique. Les exactions <strong>des</strong> partisans du racisme révoltent tous ceux qui<br />
ont une notion saine de la liberté et <strong>des</strong> autres valeurs humaines. Pour<br />
** Les chiffres entre crochets [ ] renvoient aux notes et références pp. 96.