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La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne

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<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />

gynécée que, peut-on dire, <strong>le</strong>s sentiments maternels n’y prennent<br />

point c<strong>et</strong> aspect exclusif <strong>et</strong> jaloux qui semb<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur caractéristique<br />

naturel<strong>le</strong>. Les auteurs (168) affirment que posséder trois épouses de<br />

<strong>la</strong> même famil<strong>le</strong> est un bien parce que, si l’une d’el<strong>le</strong>s a un enfant, il<br />

y a trois personnes pour en prendre soin, chacune aussi bien que si<br />

el<strong>le</strong> l’avait enfanté el<strong>le</strong>-même. Et ceci n’est pas une affirmation de<br />

juriste pressé de justifier un usage. C’est un fait. Nombreuses sont<br />

<strong>le</strong>s anecdotes historiques (169) où l’on voit une mère confier son<br />

enfant à son aînée ou à une suivante mieux en cour : c’est que <strong>le</strong><br />

prestige de toutes <strong>le</strong>s femmes est intéressé à <strong>la</strong> maternité de<br />

chacune d’entre el<strong>le</strong>s ; un enfant est un principe d’influence dont<br />

tire indistinctement profit tout <strong>le</strong> groupe de femmes (170). Dans un<br />

gynécée recruté par <strong>la</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong>, <strong>la</strong> maternité n’est point<br />

une occasion de sentiments exclusifs <strong>et</strong> de discorde : el<strong>le</strong> ne <strong>le</strong><br />

devient que lorsque <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de <strong>la</strong> <strong>polygynie</strong> ne sont plus<br />

respectées <strong>et</strong> qu’el<strong>le</strong> se transforme en polygamie : alors se<br />

montrent de terrib<strong>le</strong>s rivalités maternel<strong>le</strong>s ; mais, <strong>et</strong> ce<strong>la</strong> est<br />

significatif, ce n’est point <strong>la</strong> mère naturel<strong>le</strong> qui se montre toujours <strong>la</strong><br />

plus âpre (171) à lutter pour son enfant, c’est <strong>le</strong> plus souvent <strong>la</strong><br />

femme principa<strong>le</strong> du groupe de <strong>la</strong> mère, ou cel<strong>le</strong> à qui <strong>le</strong>s<br />

circonstances ont donné <strong>le</strong> plus d’autorité.<br />

Les <strong>et</strong>hnographes s’étonnent souvent, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s <strong>et</strong>hnographes<br />

chinois modernes tout <strong>le</strong>s premiers, à constater que <strong>le</strong>s usages<br />

polyandriques ou polygyniques n’entraînent point de jalousie (172).<br />

Au contraire, pour <strong>le</strong>s anciens auteurs chinois, <strong>le</strong> plus grand mérite<br />

de l’institution était d’empêcher <strong>la</strong> jalousie (173). Les sentiments<br />

naturels de deux sœurs mariées au même époux ne <strong>le</strong>ur perm<strong>et</strong>tent<br />

point de devenir jalouses l’une de l’autre. ► Il suffit pour éviter <strong>le</strong>s<br />

conflits sexuels que, par l’autorité de <strong>la</strong> Dame, l’ordre du gynécée<br />

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