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La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne

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<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />

l’interdiction du lévirat ne peut pas plus surprendre que l’absence des<br />

témoignages historiques sur c<strong>et</strong>te pratique. Resterait à voir s’il n’est<br />

point resté en usage <strong>dans</strong> <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> ; sur ce point, nous sommes mal<br />

renseignés : je ne connais qu’un fait, assez suggestif. Bien que <strong>la</strong> loi<br />

chinoise punisse de mort <strong>le</strong> mariage avec <strong>la</strong> veuve d’un frère, el<strong>le</strong><br />

semb<strong>le</strong> adm<strong>et</strong>tre des circonstances atténuantes quand ce crime a été<br />

commis <strong>dans</strong> une famil<strong>le</strong> pauvre <strong>et</strong> paysanne (126).<br />

Une autre série de faits mérite peut-être davantage l’attention :<br />

ce sont ceux qui sont re<strong>la</strong>tifs aux interdictions <strong>ancienne</strong>s qui<br />

séparent <strong>le</strong> cad<strong>et</strong> de <strong>la</strong> femme de l’aîné. Il <strong>le</strong>ur est interdit de<br />

s’adresser <strong>la</strong> paro<strong>le</strong> (127) ; si l’un meurt, l’autre n’a pas <strong>le</strong> droit de<br />

pratiquer, comme il faut <strong>le</strong> faire sur tout autre parent défunt, <strong>le</strong> rite<br />

de l’attouchement (128). Il est impossib<strong>le</strong> de ne pas rapprocher c<strong>et</strong>te<br />

règ<strong>le</strong> de cel<strong>le</strong> qui, de nos jours, interdit à <strong>la</strong> sœur cad<strong>et</strong>te de <strong>la</strong><br />

femme, épouse présomptive du mari, de passer <strong>la</strong> porte de sa<br />

maison (129). Il est c<strong>la</strong>ir que <strong>le</strong> beau-frère cad<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> bel<strong>le</strong>-sœur<br />

aînée agissent, l’un par rapport à l’autre, comme deux fiancés (130).<br />

Les progrès de <strong>la</strong> mora<strong>le</strong>, qui ont rendu impossib<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur mariage,<br />

n’ont point fait disparaître <strong>le</strong>s interdictions qui semb<strong>la</strong>ient <strong>le</strong>s<br />

éloigner l’un de l’autre. El<strong>le</strong>s sont, en réalité, <strong>le</strong>s traces d’usages<br />

anciens <strong>le</strong>s autorisant à des rapports maritaux éventuels.<br />

Si peu nombreux qu’ils soient (131), <strong>le</strong>s indices d’une pratique<br />

<strong>ancienne</strong> du mariage col<strong>le</strong>ctif que nous venons d’énumérer suffisent<br />

à donner une p<strong>le</strong>ine va<strong>le</strong>ur à un fait de <strong>la</strong>ngage, qui est <strong>le</strong> suivant.<br />

Une femme chinoise désignait de <strong>la</strong> même façon sa suivante,<br />

épouse secondaire de son mari, <strong>et</strong> sa bel<strong>le</strong>-sœur, femme du frère<br />

cad<strong>et</strong> du mari : tels sont en eff<strong>et</strong> <strong>le</strong>s deux sens du mot, dont <strong>le</strong> sens<br />

premier semb<strong>le</strong> être celui de sœur cad<strong>et</strong>te (132). Or, <strong>la</strong> vieil<strong>le</strong><br />

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