La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne
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<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />
une surenchère de <strong>la</strong> totalité. Comme <strong>le</strong>s grands-officiers, seigneurs<br />
<strong>et</strong> Fils du Ciel ne prenaient pas plus de trois femmes <strong>dans</strong> une seu<strong>le</strong><br />
branche familia<strong>le</strong> ; seu<strong>le</strong>ment ce n’était point une seu<strong>le</strong> branche<br />
familia<strong>le</strong> qui était tenue de <strong>le</strong>ur donner en mariage un nombre de<br />
ses fil<strong>le</strong>s représentatif de <strong>la</strong> totalité, c’étaient trois (102) branches<br />
familia<strong>le</strong>s, qui <strong>le</strong>ur en fournissaient chacune autant : trois,<br />
c’est-à-dire toutes. Tandis qu’un seul rameau familial épuisait ses<br />
ressources pour mériter l’alliance d’un grand-officier, il fal<strong>la</strong>it pour<br />
obtenir cel<strong>le</strong> d’un seigneur, prince souverain dont <strong>le</strong> prestige<br />
rayonne <strong>dans</strong> toute <strong>la</strong> confédération féoda<strong>le</strong>, épuiser toute sa<br />
parenté <strong>et</strong> faire col<strong>la</strong>borer aux prestations, au moins<br />
symboliquement, toutes <strong>le</strong>s seigneuries de même nom.<br />
■ Les nombres protoco<strong>la</strong>ires qui règ<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s prestations de<br />
l’alliance matrimonia<strong>le</strong> indiquent emblématiquement qu’el<strong>le</strong>s doivent<br />
avoir un caractère compl<strong>et</strong>. Sans doute un grand-officier (103) ne se<br />
voit fournir de femmes que par une seu<strong>le</strong> branche familia<strong>le</strong>, sans<br />
doute aussi, un nob<strong>le</strong> ordinaire n’a-t-il droit qu’à deux épouses (<strong>et</strong><br />
deux n’est point signe de <strong>la</strong> totalité) : même pour eux, <strong>le</strong> terme<br />
employé pour désigner <strong>la</strong> prestation qui détermine l’alliance indique<br />
qu’il est de son essence d’être complète. Le mot rituel qui<br />
l’exprime (104) est <strong>le</strong> mot qui signifie <strong>la</strong> plénitude <strong>et</strong> <strong>la</strong> totalité (105).<br />
I1 est l’équiva<strong>le</strong>nt des mots qui tous donnent l’idée de p<strong>le</strong>in, de<br />
compl<strong>et</strong>, de parfait. Dans <strong>la</strong> poésie, ce sont <strong>le</strong>s cent chars de <strong>la</strong><br />
pompe nuptia<strong>le</strong> (106) — cent est un signe de <strong>la</strong> totalité — qui<br />
reviennent rituel<strong>le</strong>ment signifier, par emblème, que <strong>la</strong> prestation est<br />
complète, comme il se doit.<br />
C’est <strong>la</strong> pie qui a fait un nid,<br />
Ce sont ramiers p<strong>le</strong>in ce nid-là !<br />
C<strong>et</strong>te fil<strong>le</strong> qui se marie<br />
De cent chars d’honneur comb<strong>le</strong>z-<strong>la</strong> !<br />
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