La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne
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<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />
►Pour manifester de façon éc<strong>la</strong>tante <strong>le</strong> principe de <strong>la</strong> séparation<br />
des sexes, fondement de toute l’organisation socia<strong>le</strong>, il faut ne point<br />
prendre femmes parmi ses parentes ; <strong>le</strong> mariage unit des personnes<br />
étrangères. Il ne <strong>le</strong>s rapproche pas au point de supprimer <strong>le</strong>ur<br />
antagonisme fondamental ; <strong>le</strong>s époux ne forment qu’un corps, mais<br />
composé de parties qui, pour être étroitement unies, n’en sont pas<br />
moins foncièrement antithétiques (71). Pour maintenir ensemb<strong>le</strong> <strong>le</strong>s<br />
parties adverses qui forment un ménage, il ne faut rien de moins<br />
que <strong>la</strong> pratique constante d’observances dont <strong>la</strong> rigueur s’atténue au<br />
terme de <strong>la</strong> vie sexuel<strong>le</strong> (72) <strong>et</strong> qui ne prennent véritab<strong>le</strong>ment fin<br />
qu’à <strong>la</strong> mort (73), lorsque <strong>le</strong>s époux forment un coup<strong>le</strong><br />
ancestral (74). C<strong>et</strong>te série d’observances commence avec <strong>le</strong>s<br />
cérémonies du mariage ; pour que toute <strong>la</strong> chaîne, qu’el<strong>le</strong>s<br />
constituent, conduise à une bonne fin, il importe que <strong>le</strong> début en<br />
soit régulier. L’accoutumance conjuga<strong>le</strong> nécessaire à <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />
des époux, même si <strong>le</strong> ménage s’efforce de l’obtenir par <strong>le</strong>s rites<br />
appropriés, ne sera jamais parfaite si <strong>le</strong>s époux n’ont pas été<br />
appariés conformément aux règ<strong>le</strong>s prescrites. L’une des plus<br />
importantes est cel<strong>le</strong> qui ordonne de se marier à un âge déterminé.<br />
Il n’y a de coup<strong>le</strong> conjugal digne du sacerdoce jumelé qui lui<br />
incombe, que celui dont <strong>le</strong> mariage s’est fait, selon <strong>le</strong>s coutumes<br />
féoda<strong>le</strong>s, quand l’homme avait 30 ans <strong>et</strong> <strong>la</strong> femme 20 (75). On voit<br />
que c’est seu<strong>le</strong>ment une fois <strong>dans</strong> sa vie qu’un homme peut se<br />
marier de façon à fournir aux ancêtres <strong>la</strong> servante qu’ils exigent : un<br />
seigneur, pour qui <strong>le</strong> culte ancestral a plus d’importance que pour<br />
personne, ne peut donc contracter qu’un seul mariage va<strong>la</strong>b<strong>le</strong>, <strong>le</strong><br />
premier.<br />
Mais, pourquoi <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration d’une épouse est-el<strong>le</strong> nécessaire<br />
<strong>dans</strong> <strong>le</strong> service du temp<strong>le</strong> ? Les règ<strong>le</strong>s de l’organisation du culte<br />
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