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La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne

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<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />

termine, disent <strong>le</strong>s rites, à 70 ans (64). C’est aussi l’époque de <strong>la</strong><br />

r<strong>et</strong>raite, tant pour <strong>la</strong> vie publique (65) que pour <strong>la</strong> vie familia<strong>le</strong> : un<br />

homme de 70 ans ne doit plus se marier (66), <strong>et</strong> à plus forte raison<br />

se remarier, sauf au cas où il est chef de famil<strong>le</strong> <strong>et</strong> chef de culte <strong>et</strong><br />

où il n’a point d’héritier à qui il puisse transm<strong>et</strong>tre ses fonctions.<br />

Alors il peut <strong>et</strong> il doit prendre une femme (67), car un chef de culte a<br />

besoin, absolument, pour exercer son sacerdoce, de <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />

d’une femme qui préside à ses côtés aux cérémonies cultuel<strong>le</strong>s.<br />

Dans <strong>la</strong> famil<strong>le</strong> des temps féodaux, <strong>le</strong> mariage a moins pour but<br />

de perm<strong>et</strong>tre à <strong>la</strong> race de se perpétuer que de fournir au mari une<br />

col<strong>la</strong>boratrice indispensab<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> service du culte ancestral.<br />

Quand on prend femme, c’est de c<strong>et</strong>te nécessité où l’on est d’avoir<br />

une col<strong>la</strong>boratrice au sacerdoce que l’on s’autorise pour obtenir<br />

d’une famil<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> donne un de ses enfants (68). Quand on répudie<br />

une épouse, c’est en prétextant une incapacité de col<strong>la</strong>borer avec<br />

el<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s fonctions sacerdota<strong>le</strong>s que l’on espère faire accepter<br />

son renvoi à sa famil<strong>le</strong> nata<strong>le</strong> (69). D’où vient <strong>la</strong> nécessité de c<strong>et</strong>te<br />

col<strong>la</strong>boration, indispensab<strong>le</strong> au point de rendre légitime un<br />

manquement à <strong>la</strong> règ<strong>le</strong> qui interdit <strong>le</strong>s seconds mariages, comme à<br />

cel<strong>le</strong> qui défend <strong>le</strong>s mariages tardifs ?<br />

D’après <strong>le</strong>s auteurs chinois, <strong>le</strong>s cérémonies du temp<strong>le</strong> ancestral<br />

m<strong>et</strong>tent en évidence deux principes antithétiques <strong>et</strong> solidaires (70).<br />

L’un est celui de c<strong>et</strong>te col<strong>la</strong>boration indispensab<strong>le</strong> des époux, l’autre<br />

est celui qui contraint <strong>le</strong>s époux à vivre strictement séparés. Ce<br />

deuxième principe n’est pas autre chose que l’application au ménage<br />

d’une règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong> qui prescrit <strong>la</strong> séparation des sexes. C’est de<br />

c<strong>et</strong>te règ<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s Chinois font dériver l’obligation exogamique.<br />

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