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La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne

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<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />

fondre en une communion complète <strong>et</strong> pathétique ; ces groupes,<br />

usuel<strong>le</strong>ment impénétrab<strong>le</strong>s, se mê<strong>le</strong>nt alors de toute manière : par<br />

un système d’échanges pratiqués avec <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge libéralité, ils<br />

épuisent toutes <strong>le</strong>urs ressources : ce qu’ils gardaient jalousement,<br />

ils <strong>le</strong> livrent à l’orgie commune, <strong>le</strong>s produits de <strong>le</strong>ur terre, <strong>le</strong>s<br />

enfants de <strong>le</strong>ur sang. Aucun d’eux ne veut rien garder qui détruirait<br />

à son profit l’équilibre des forces traditionnel<strong>le</strong>s sur quoi repose<br />

l’alliance des groupes voisins, car, de c<strong>et</strong>te alliance, tous ont alors<br />

<strong>le</strong> sentiment qu’el<strong>le</strong> est un bienfait suprême (29). Ainsi, grâce à des<br />

prestations mutuel<strong>le</strong>s de type exhaustif, des groupes locaux<br />

réussissaient à se constituer en une Communauté de pays. Dans<br />

l’intense émotion de <strong>le</strong>ur rapprochement extraordinaire, <strong>le</strong>s groupes<br />

voisins arrivaient à sentir <strong>dans</strong> <strong>le</strong>urs différents génies spécifiques<br />

assez d’affinités pour <strong>le</strong>s autoriser à s’envoyer mutuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs<br />

fil<strong>le</strong>s comme épouses. Les Communautés de pays avaient pour<br />

fondement stab<strong>le</strong> un système équilibré d’échanges matrimoniaux<br />

opérés en bloc ; el<strong>le</strong>s rajeunissaient périodiquement <strong>le</strong>ur force pour<br />

une célébration col<strong>le</strong>ctive des mariages.<br />

□ Il semb<strong>le</strong> que l’organisation des Communautés de pays ait été<br />

d’abord très simp<strong>le</strong> : très peu nombreux étaient <strong>le</strong>s groupes<br />

familiaux qui constituaient chacune d’el<strong>le</strong>s, c’est-à-dire qui sentaient<br />

assez d’affinités entre <strong>le</strong>urs génies spécifiques pour pouvoir s’unir<br />

par une alliance matrimonia<strong>le</strong> : pour prendre femmes, <strong>le</strong> choix d’une<br />

famil<strong>le</strong> déterminée était limité à un p<strong>et</strong>it nombre d’autres<br />

famil<strong>le</strong>s (30). Il y a des raisons de croire qu’à l’origine une<br />

Communauté ne comprenait que deux groupes familiaux<br />

échangeant entre eux <strong>le</strong>urs fil<strong>le</strong>s : c<strong>et</strong>te hypothèse est <strong>la</strong> seu<strong>le</strong> qui<br />

rende compte de <strong>la</strong> nomenc<strong>la</strong>ture de parenté chinoise, où un seul<br />

mot suffit pour père <strong>et</strong> frère du père, pour mère <strong>et</strong> sœur de <strong>la</strong> mère,<br />

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