La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne
La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne
La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />
qu’il lui succède ; il n’y a pas de succession entre des gens de même<br />
génération : ils se suppléent par rang d’âge (26), trop indistincts<br />
entre eux pour que <strong>le</strong> passage de l’un à l’autre paraisse marquer un<br />
changement.<br />
<strong>La</strong> solidarité indistincte qui unit <strong>le</strong>s membres d’un groupe familial<br />
se traduit d’abord <strong>dans</strong> ces manifestations de l’unité domestique que<br />
sont <strong>le</strong>s repas communiels, ou encore <strong>le</strong>s réunions de toute <strong>la</strong><br />
parenté à l’occasion d’une mort ; el<strong>le</strong> est surtout sensib<strong>le</strong> <strong>dans</strong> ce<br />
fait que <strong>le</strong> groupe est absolument fermé ; même après qu’une<br />
organisation hiérarchique s’y fut développée, même après<br />
l’avènement d’une autorité familia<strong>le</strong>, de type seigneurial, <strong>et</strong> presque<br />
aussi forte que <strong>la</strong> romaine, jamais il ne fut possib<strong>le</strong> au chef de<br />
famil<strong>le</strong> d’introduire des éléments étrangers <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corps<br />
domestique : pour perpétuer sa lignée, pour instituer un héritier du<br />
culte, il demeura toujours obligé de prendre son fils adoptif à<br />
l’intérieur du cerc<strong>le</strong> familial (27). <strong>La</strong> vertu caractéristique (28) d’une<br />
famil<strong>le</strong>, qui est <strong>le</strong> fondement de <strong>la</strong> parenté, est intransmissib<strong>le</strong>,<br />
incommunicab<strong>le</strong>.<br />
Les groupes familiaux s’opposent fortement entre eux, au moins<br />
<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cours ordinaire de <strong>la</strong> vie : pendant <strong>la</strong> bonne saison, <strong>le</strong>s<br />
parents cultivent en commun <strong>le</strong> champ domestique ; pendant<br />
l’hiver, ils s’enferment tous <strong>dans</strong> <strong>le</strong> vil<strong>la</strong>ge familial. Mais <strong>le</strong><br />
printemps <strong>et</strong> l’automne sont l’occasion de fêtes où ils se réunissent<br />
avec <strong>le</strong>urs voisins. Dans ces rapprochements so<strong>le</strong>nnels, <strong>le</strong>s groupes<br />
voisins, fermés d’ordinaire, séparés <strong>et</strong> hosti<strong>le</strong>s, s’ouvrent<br />
brusquement au sentiment inaccoutumé d’affinités qui <strong>le</strong>s relient<br />
entre eux. Autant ils sont habituel<strong>le</strong>ment jaloux de <strong>le</strong>ur<br />
indépendance, autant ils se sentent obligés, <strong>dans</strong> ces fêtes, à se<br />
42