La polygynie sororale et le sororat dans la Chine ... - Chine ancienne
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La polygynie sororale XXIV d. — Li ki, Kiu li, II in-f.. Quand on fait entrer une fille dans le gynécée du Fils du Ciel (glose : offrir), (on la lui présente) en disant (qu’elle vient) compléter le nombre (des femmes destinées à accroître le nombre) de ses descendants. Quand on fait entrer une fille dans le gynécée d’un seigneur, (on la lui présente) en disant (qu’elle vient) compléter le nombre (des femmes chargées) des offrandes (aux ancêtres). Quand on fait entrer une femme dans le gynécée d’un grand-officier, (on la lui présente) en disant qu’elle vient compléter le nombre (des femmes chargées) des soins du balayage (du temple ancestral). [Texte qui montre la valeur consacrée du terme compléter le nombre régulier des épouses attribuées par le protocole à chaque degré de la hiérarchie féodale. — Les formules rappelées par le texte du Kiu li étaient employées lors d’une cérémonie faite trois mois après la pompe nuptiale, et où la famille des femmes épousées en faisait la livraison définitive au mari, cf. Tsouo, Tch’eng, 8e a. Dans le mémoire additionnel du chapitre du mariage du Yi li : Quand on lui demande le nom, le père de la fille répond : Monseigneur, puisque vous l’ordonnez, (que vous voulez) qu’elle complète le nombre des épouses et que vous l’avez choisie, (moi), un tel, je n’oserai pas m’y refuser. (Je ne comprends point la traduction donnée par Steele de ce passage. II, p. 37.) Comp. XXVI.] XXIV. Note 1. — Le texte a évidemment pour but de montrer les raisons de la destruction de Mi : il est clair que cette destruction est mise en rapport. avec une affaire de femmes. Souvent, en effet, les femmes étaient considérées comme les causes de la ruine des seigneuries : témoin le texte du Kouo yu, « Tcheou yu », II, 1. Dans ce texte, précisément, il est dit que la ruine d’un État nommé Mi-siu 26
La polygynie sororale vint d’une femme nommée Po Ki (Ki l’aînée). Or, les seigneurs de Mi-siu étaient de nom Ki : ils périrent donc, selon ce texte, pour avoir violé la règle d’exogamie. Un commentateur du Kouo yu, Wang Yuan-souen (in Kouo yu Fa tch’eng, HTKK 629) fait, sous forme dubitative, l’hypothèse que Po Ki était peut-être l’une des trois femmes épousées sur la King par le duc K’ang de Mi. Cette hypothèse suppose l’identification de Mi et de Mi-siu. Or : l° Il est étrange que le Kouo yu et Sseu-ma Ts’ien écrivent ici Mi et non Mi-siu, alors que par ailleurs ils parlent de Mi-siu (Kouo yu, « Tcheou yu », II, 1, SMT, IV, p. 37) ; 2° Wang admet qu’il s’agit, dans le texte qui nous occupe, de Mi-siu parce qu’il y est parlé de la rivière King, qui, selon lui, coule dans le Kan-sou, préfecture de Ping-leang, sous-préfecture de Ling-tai ; c’est là que se trouverait aussi, selon lui, la tombe du duc K’ang : et ce serait là que, sous les Chang, aurait existé le fief de Mi-siu. S’il en était ainsi, il faudrait que Wei Tchao se fût trompé lourdement, car, pour lui, Mi, seigneurie de nom Ki, se trouvait dans le Ho-nan, préfecture de K’ai-fong, à 70 li à l’est de la sous-préfecture de Mi ; 3° Bien avant la naissance du roi Kong et du duc K’ang, la principauté de Mi-siu avait été détruite par le roi Wen : SMT, IV, p. 37 ; fait historique particulièrement sûr puisqu’il est affirmé par le Che king (« Ta ya », I, 7, Couv., p. 338) ; 4° Dans la période Tch’ouen Ts’ieou, qui est celle où vécurent K’ang et Kong, il n’est question que de Mi et point de Mi-siu. Sseu-ma Ts’ien mentionne une princesse de Mi comme faisant partie du harem du duc Houan de Ts’i (cf. XI). On peut voir qu’elle était à peu près sûrement de nom Ki. Ainsi il est pratiquement certain que la chute de Mi ne provint ni de Po Ki ni d’une violation de la règle exogamique. 27
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<strong>La</strong> <strong>polygynie</strong> <strong>sorora<strong>le</strong></strong><br />
vint d’une femme nommée Po Ki (Ki l’aînée). Or, <strong>le</strong>s seigneurs de<br />
Mi-siu étaient de nom Ki : ils périrent donc, selon ce texte, pour<br />
avoir violé <strong>la</strong> règ<strong>le</strong> d’exogamie. Un commentateur du Kouo yu,<br />
Wang Yuan-souen (in Kouo yu Fa tch’eng, HTKK 629) fait, sous<br />
forme dubitative, l’hypothèse que Po Ki était peut-être l’une des<br />
trois femmes épousées sur <strong>la</strong> King par <strong>le</strong> duc K’ang de Mi. C<strong>et</strong>te<br />
hypothèse suppose l’identification de Mi <strong>et</strong> de Mi-siu. Or : l° Il est<br />
étrange que <strong>le</strong> Kouo yu <strong>et</strong> Sseu-ma Ts’ien écrivent ici Mi <strong>et</strong> non<br />
Mi-siu, alors que par ail<strong>le</strong>urs ils par<strong>le</strong>nt de Mi-siu (Kouo yu, « Tcheou<br />
yu », II, 1, SMT, IV, p. 37) ; 2° Wang adm<strong>et</strong> qu’il s’agit, <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />
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King, qui, selon lui, cou<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Kan-sou, préfecture de Ping-<strong>le</strong>ang,<br />
sous-préfecture de Ling-tai ; c’est là que se trouverait aussi, selon<br />
lui, <strong>la</strong> tombe du duc K’ang : <strong>et</strong> ce serait là que, sous <strong>le</strong>s Chang,<br />
aurait existé <strong>le</strong> fief de Mi-siu. S’il en était ainsi, il faudrait que Wei<br />
Tchao se fût trompé lourdement, car, pour lui, Mi, seigneurie de<br />
nom Ki, se trouvait <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Ho-nan, préfecture de K’ai-fong, à 70 li à<br />
l’est de <strong>la</strong> sous-préfecture de Mi ; 3° Bien avant <strong>la</strong> naissance du roi<br />
Kong <strong>et</strong> du duc K’ang, <strong>la</strong> principauté de Mi-siu avait été détruite par<br />
<strong>le</strong> roi Wen : SMT, IV, p. 37 ; fait historique particulièrement sûr<br />
puisqu’il est affirmé par <strong>le</strong> Che king (« Ta ya », I, 7, Couv., p. 338) ;<br />
4° Dans <strong>la</strong> période Tch’ouen Ts’ieou, qui est cel<strong>le</strong> où vécurent K’ang<br />
<strong>et</strong> Kong, il n’est question que de Mi <strong>et</strong> point de Mi-siu. Sseu-ma<br />
Ts’ien mentionne une princesse de Mi comme faisant partie du<br />
harem du duc Houan de Ts’i (cf. XI). On peut voir qu’el<strong>le</strong> était à peu<br />
près sûrement de nom Ki. Ainsi il est pratiquement certain que <strong>la</strong><br />
chute de Mi ne provint ni de Po Ki ni d’une vio<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> règ<strong>le</strong><br />
exogamique.<br />
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