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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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3.4. L'accroissement du chômage<br />

-202 -<br />

Le développement lié à la départementalisation a ceci de particulier qu’il semble<br />

indépendant de l’évolution de l’appareil productif interne. Que celui-ci faiblisse<br />

encore, et le remède sera trouvé dans l’augmentation des transferts de crédits publics<br />

métropolitains. Qui ne voit le danger de trans<strong>for</strong>mer l’économie antillaise en une<br />

économie beaucoup trop assistée? Il en est de même de l’application très rapide de<br />

la législation sociale française : en métropole, elle a accompagné la croissance<br />

économique ; ici, elle l’a précédée, au risque de l’empêcher.<br />

De tout ceci résulte une situation de l’emploi très préoccupante. Le pourcentage<br />

des actifs par rapport à la population totale ne cesse de diminuer. En Guadeloupe,<br />

40% en 1954, 34% en 1961, 25% en 1974. L’évolution est du même type en<br />

Martinique. Plus inquiétante encore est la diminution du pourcentage des actifs par<br />

rapport à la seule population en âge d’activité (de 16 à 64 ans) : 60% en 1954 en<br />

Guadeloupe, 50% en 1967, 44% en 1974. La faiblesse des taux d’emploi féminin est<br />

également à noter. Le pourcentage de la population active féminine ayant un emploi<br />

est de 36%, contre 68,5% pour la population active masculine. La diminution très<br />

rapide du taux des actifs parmi les jeunes de 15 à 19 ans est aussi un fait significatif<br />

de la dégradation du marché de l’emploi. Certes, il est possible que cette diminution<br />

soit en liaison avec une scolarisation plus poussée dans le second degré, mais la<br />

diminution est si nette, si rapide, qu’elle signifie selon toute vraisemblance qu’il est<br />

de plus en plus difficile aux jeunes de trouver un emploi. Toujours en Guadeloupe,<br />

le taux de l’emploi pour les jeunes gens âgés de 15 à 19 ans est passé de 52% en<br />

1954 à 12,3% en 1974, pour les jeunes filles de 32% en 1954 à 8% en 1974. Tous<br />

ces chiffres révèlent la gravité de la situation de l’emploi aux Antilles françaises.<br />

Depuis vingt ans, la création d’emplois dans les secteurs modernes n’est pas<br />

parvenue à compenser le nombre d’emplois supprimés dans l’agriculture. La<br />

diminution de l’emploi rural n’est pas suffisamment compensée par un bon développement<br />

du secteur industriel. Seul le secteur tertiaire reste actif.<br />

3.5. L ’exode rural<br />

L’impossibilité dans laquelle se trouvent les campagnes d’offrir de l’emploi aux<br />

jeunes en âge de travailler, a eu pour effet de déclencher un exode rural au profit des<br />

chefs-lieux de communes les plus actifs, et surtout au profit de l’agglomération<br />

principale du département où se concentre l’essentiel des activités secondaires et<br />

tertiaires. En Martinique, le dépérissement démographique a surtout frappé les<br />

communes du nord et du sud-ouest de l’île. On constate une tendance à la<br />

concentration de la population au centre de l’île, où toutes les communes progressent,<br />

se comportant en banlieues de Fort de France (Ducos, Lamentin, Schoelcher),<br />

dont le poids démographique est de plus en plus lourd dans l’île.<br />

En Guadeloupe, on observe des faits identiques : dépérissement des communes<br />

du nord, de la Côte sous le Vent, de Marie-Galante, de la Désirade et des Saintes.

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