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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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salaires minima interprofessionnels de croissance sont appliqués dans les DOM et<br />

sont commandés par l’évolution des prix à la consommation. À ces salaires<br />

s’ajoutent les charges sociales, comparables à celles de la métropole. Les Départements<br />

d’Outre-Mer sont donc, par rapport aux autres pays tropicaux, des régions à<br />

main-d’œuvre chère. La survie de l’économie de plantation était liée au maintien<br />

d’une main-d’œuvre à bon marché. Il y a incompatibilité entre l’agriculture traditionnelle<br />

et les hauts salaires. La seule parade consiste à mécaniser, à passer à une<br />

agriculture plus intensive dans laquelle la charge des salaires est moins sensible.<br />

Dans le domaine industriel, la charge salariale est également un lourd handicap.<br />

Le «miracle» de Puerto Rico n’avait été rendu possible que parce que les salaires de<br />

l’État Associé étaient inférieurs à ceux pratiqués par les États américains du<br />

continent. Dans les Départements d’Outre-Mer français, salaires et charges sociales<br />

élevés font hésiter les investisseurs en dépit d’une législation incitative favorable. Ces<br />

hauts salaires freinent l’industrialisation et sont une menace permanente pour<br />

l’agriculture d’exportation. Par suite de la concurrence au sein du Marché Commun<br />

des produits agricoles issus des anciennes colonies britanniques d’Afrique, des<br />

Caraïbes et du Pacifique (les A.C.P.) à main-d’œuvre bon marché, la France a fait<br />

inscrire la clause de sauvegarde au profit des Départements d’Outre-Mer dans les<br />

accords de Lomé, et a sollicité pour les DOM le bénéfice des aides prioritaires<br />

prévues par la Communauté.<br />

3.2. Les transferts de fonds publics<br />

Par suite de la faiblesse de l’appareil productif local, les transferts de fonds publics<br />

prennent une importance particulière. Ils sont constitués par les dépenses de<br />

fonctionnement et d’équipement des services civil et militaire, par les versements des<br />

organismes centraux en faveur des caisses de sécurité sociale et d’allocations<br />

familiales, par les versements du FIDOM et du FED. En 1980, en Guadeloupe, les<br />

transferts publics ont été de 2321 millions de francs sur les 2741 millions de francs<br />

de dépenses financées par l’État, ce qui représente 85% de ces dépenses! Ce taux<br />

de couverture par les transferts publics extérieurs des dépenses de l’État ne cesse<br />

d’augmenter: 51% en 1961, 60% en 1965, 75% en 1976, 85% en 1980. Les<br />

injections de capitaux publics extérieurs représentent entre 35 et 40% du Produit<br />

Intérieur Brut!<br />

Ces transferts permettent le déséquilibre croissant de la balance commerciale. En<br />

1982, le taux de couverture des exportations par rapport aux importations, n’a été<br />

que de 13% en Guadeloupe et de 15,8% en Martinique. Le déficit de la balance<br />

commerciale a été de 3568 millions de francs en Guadeloupe et de 4071 millions<br />

en Martinique. Ce déséquilibre signifie que les Antilles consomment beaucoup plus<br />

qu’elles ne produisent. Elles ne peuvent le faire que grâce aux transferts de capitaux<br />

publics qui rééquilibrent cette balance. C ’est dire le rôle économique essentiel que<br />

joue l’État français dans la vie des îles, non seulement par les masses financières qu’il

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