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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Retenons l’exemple de la Guadeloupe, 324 530 hab. au recensement de 1974,<br />

328 798 hab. au recensement de 1982. La départementalisation - accompagnée de<br />

l’élévation des niveaux de vie et d’instruction, de l’urbanisation croissante de la<br />

population, des courants de pensée modernistes favorables à la libération des<br />

femmes, et surtout de la politique du contrôle des naissances et de l’encouragement<br />

à la migration - a renversé le sens des tendances démographiques en une vingtaine<br />

d’années.<br />

2.3. La mutation économique<br />

La départementalisation a entraîné de profonds bouleversements qui sont en train<br />

de changer le visage de l’ancienne économie antillaise : effondrement de l’économie<br />

de plantation et difficile gestation d’un univers économique nouveau.<br />

L’étude de la composition par branches du Produit Intérieur Brut (P.l.B.) et de<br />

son évolution, fournit d’excellents éléments de réflexion.<br />

En 1961, le secteur primaire (agriculture, pêche, mines) représentait prés de 30%<br />

du P.l.B. en Guadeloupe (29,7%) et 25% en Martinique. En 1976, les données<br />

homologues sont de 11% en Guadeloupe et de 7,4% en Martinique. La part de plus<br />

en plus faible de la production agricole dans l’économie antillaise est un premier fait<br />

à retenir.<br />

Que l’on analyse maintenant la part qui revient au secteur secondaire — artisanat,<br />

industries, travaux publics - et l’on s’aperçoit qu’il est en léger progrès. En<br />

Guadeloupe, de 1961 à 1980, il est passé de moins de 10% (9,9%) à plus de 14%<br />

(14,2%) ; en Martinique s’observe une tendance identique : 12% en 1961, 15% en<br />

1980.<br />

Mais c’est bien l’hypertrophie du secteur tertiaire (administration, commerce,<br />

services) qui est le trait dominant de cette évolution : en Guadeloupe, la part du<br />

secteur tertiaire est passée de 60,4% en 1961 à 75% en 1980. En Martinique, de<br />

1961 à 1980, la part du tertiaire dans le P.l.B. est passée de 63% à 77,6%. En<br />

moyenne, pour les deux départements antillais, la part du secteur tertiaire représente<br />

plus des trois-quarts du Produit Intérieur Brut (tableau 2).<br />

Une agriculture en crise, dont le rôle économique et social ne cesse de décliner ;<br />

un développement lent du secteur secondaire, soutenu par un secteur actif des<br />

Bâtiments et Travaux Publics ; une part considérable prise par le Secteur des Services<br />

(administration, commerce, transports, services divers).<br />

Les mêmes faits s’observent dans la répartition de la population active. Voici les<br />

statistiques par secteur, en Guadeloupe, en 1974 et en 1980. En 1974, le secteur<br />

primaire employait 22,5% de la population active ; il n’en emploie plus que 15% en<br />

1982. Dans le secteur secondaire, on est passé de 23,6% en 1974 à 20,1% en 1982,<br />

ce qui montre bien que le secteur artisanal et industriel est incapable d’absorber le<br />

surplus de main-d’œuvre rurale libérée par le recul de l’agriculture. Par contre,<br />

l’emploi dans le tertiaire est passé de 53,9% en 1974 à 64,9% en 1982. Dans le

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