20.09.2013 Views

(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

- 196 —<br />

sation d’équipement des territoires d’Outre-Mer, chargée d’établir un plan décennal<br />

de développement (1946-1953). Ce plan accordait la priorité au développement des<br />

infrastructures de base et de l’équipement social.<br />

La départementalisation a eu des effets très spectaculaires dans le domaine de<br />

l’équipement : routes, ports et aéroports, équipements scolaires et universitaires,<br />

équipements sanitaires et sociaux, distribution de l’eau et de l’électricité, postes et<br />

télécommunications, etc. De ce point de vue, les Antilles françaises bénéficient<br />

aujourd’hui des équipements modernes caractéristiques des sociétés développées.<br />

Les résultats auxquels ont abouti 40 ans de départementalisation dans l’amélioration<br />

des infrastructures et des équipements constituent donc un succès éclatant. Le<br />

tableau 1 fournit quelques données chiffrées sur la Guadeloupe.<br />

2.2. Les effets démographiques et sociaux<br />

L’un des grands problèmes auxquels s’est trouvée confrontée la départementalisation,<br />

fut de freiner l’emballement démographique que connaissaient les Antilles<br />

françaises.<br />

Jusqu’au XIXe siècle, ces îles connaissaient un déficit annuel de population, que<br />

seule compensait l’immigration. Les taux de natalité l’emportèrent peu à peu sur les<br />

taux de mortalité entre le début du XXe siècle et la Seconde Guerre Mondiale. Les<br />

Antilles connurent alors une croissance démographique naturelle satisfaisante.<br />

Mais par suite des progrès de la médecine et de l’hygiène tropicales, de l’application<br />

des lois sociales françaises introduites depuis la départementalisation, on<br />

assista à une véritable explosion démographique.<br />

Pendant la décennie 1950-60, les taux de natalité restaient supérieurs à 38,5%,<br />

tandis que les taux de mortalité passaient de 16 ou 17% pour la période 1946-1950,<br />

à 10% pour la période 1950-1959, puis à 7 ou 8% dans la décennie suivante. Les<br />

taux de croissance de la population des Départements d’Outre-Mer antillais étaient<br />

supérieurs à 28%! À ce rythme, la population des DOM antillais aurait doublé à<br />

chaque génération. Les Pouvoirs publics, conscients de la gravité du problème, se<br />

donnèrent les moyens de maîtriser la démographie par deux actions conjuguées,<br />

l’une sur la natalité, l’autre en encourageant Immigration vers la métropole. La<br />

politique dite de «planning familial» ou de «maternité consciente» fit tomber les taux<br />

de natalité de 35% entre ’60 et ’70, à moins de 30% dès 1971 (29%), puis<br />

rapidement autour de 20% : 21,5% en 1976 ; 20,1% en 1984. En dépit de la baisse<br />

accélérée du taux brut de mortalité (6,8% en 1984), le taux brut de croissance<br />

naturelle restait de l’ordre de 13 à 14%. Cet excédent de population fut épongé par<br />

la migration vers la métropole, facilitée par le Bureau des Migrations des Départements<br />

d’Outre-Mer (BUMIDOM). C ’est une moyenne de 2500 migrants pour<br />

chaque département antillais qui s’inscrit au solde annuel net des départs depuis<br />

1964. Le taux d’accroissement net de la population des DOM antillais est donc<br />

beaucoup plus faible que le taux brut de croissance naturelle : en Guadeloupe, 4%<br />

en 1984 contre 13%. D’où le net ralentissement de la croissance de la population.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!