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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Guadeloupe, la Martinique, la Guyane française et la Réunion — en Départements<br />

d’Outre-Mer (DOM). Cette loi lut votée à l’unanimité du Parlement français, à la<br />

demande unanime des conseillers généraux et des parlementaires de ces quatre<br />

colonies. Par cette loi d’inspiration assimilationniste, terres et populations des DOM<br />

devenaient françaises à part entière. Le but poursuivi était d’èlever progressivement<br />

les niveaux de vie de ces territoires au niveau de ceux des départements métropolitains.<br />

Les effets de la «départementalisation» peuvent être maintenant observés avec<br />

un recul de près de 40 ans. Les législateurs avaient-ils conscience, en 1946, des<br />

grands bouleversements qu’une telle mesure politique d’«assimilation» allait engendrer?<br />

La départementalisation ne changeait apparemment que peu de choses aux<br />

structures politique et administrative : le droit de vote avait été accordé aux Noirs<br />

libérés en 1848, l’organisation municipale métropolitaine avait été étendue aux<br />

vieilles colonies en 1884, les Antillais élisaient leurs conseillers généraux, leurs<br />

députés et leurs sénateurs comme les métropolitains. La substitution d’un préfet à<br />

un gouverneur semblait être le seul changement appréciable. En fait, l’installation à<br />

Paris de tous les pouvoirs de décision est vite apparue comme une <strong>for</strong>me de<br />

néo-colonialisme. La dilution des dossiers antillais, dans l’ensemble des ministères<br />

français, n’avait engendré qu’incohérence et désordre. On s’ef<strong>for</strong>ça d’y porter remède<br />

par des mesures de «départementalisation adaptée» prises de 1954 à 1960. Elles<br />

visaient à assurer une meilleure coordination des problèmes spécifiques des DOM,<br />

en créant un ministère des Départements et Territoires d’Outre-Mer et un Secrétariat<br />

général chargé de l’administration des DOM. Afin de rapprocher le pouvoir des<br />

territoires intéressés, le gouvernement promulgua quatre décrets de déconcentration<br />

et de décentralisation le 26 avril 1960, qui augmentaient parallèlement les pouvoirs<br />

des préfets et ceux des conseils généraux. L’ensemble des mesures prises mettait en<br />

place un système cohérent qui semblait adapté aux besoins des DOM. Le problème<br />

colonial semblait avoir été réglé par ces mesures d’intégration, retouchées et<br />

améliorées depuis 1946. Nous verrons ultérieurement qu’il n’en a rien été, et qu’un<br />

malaise politique subsiste toujours, remettant sans cesse en question le principe<br />

même de l’assimilation et proposant des solutions autonomistes, voire indépendantistes.<br />

2. Les conséquences économiques et sociales de la départementalisation<br />

L’amélioration rapide de l’équipement, la mise en place d’une protection sociale<br />

de qualité, une mutation économique profonde sont les trois aspects fondamentaux<br />

des changements dus, en grande partie, à la départementalisation.<br />

2.1. L ’amélioration des infrastructures et des équipements<br />

L’une des premières mesures prises après le vote de la loi de départementalisation,<br />

fut la création, au sein du Commissariat du Plan, d’une commission de modemi-

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