(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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Cependant, l’analyse des causes d’èchec montre qu’en se montrant plus sévère
pour la qualité et la quantité de parasites des échantillons sélectionnés, on pourrait
facilement faire monter le pourcentage de réussites à 70 ou 80%.
Le facteur limitant le rendement est bien sûr la qualité de l’examen microscopique
qui décide de la sélection. Cet examen est effectué sur le terrain, il doit être rapide
vu le nombre d’échantillons à examiner et se passe dans une ambiance défavorable
à la concentration des microscopistes qui doivent fournir un diagnostic qualitatif et
quantitatif.
Le test de Rieckman de 24 heures (variantes macro et micro) est valable pour
rechercher la sensibilité de P. falciparum à la chloroquine, à l’amodiaquine, à la
méfloquine, et à la quinine.
Outre le godet ou le tube témoin, le sang parasité est mis en présence de 7 doses
croissantes du produit testé. Pour chacune de ces doses, un pourcentage diffèrent de
maturation en schizontes sera observé et la différence par rapport au godet ou tube
témoin sera une mesure de l'efficacité de la dose considérée. Sept points seront ainsi
définis qui serviront à tracer une droite de régression. Celle-ci rend compte du
pourcentage d’inhibition en fonction du logarithme de la dose. Elle permet de définir
sur le graphique la dose qui inhibe 50% de la croissance, de même que celles qui
provoquent l’inhibition de 90% et 99% de la croissance. La standardisation du
matériel, de la procédure et des conditions d’utilisation des tests rendent comparables
les résultats obtenus en différents endroits du monde.
Plus récemment, Le B r a s & D e l o r o n (1983) ont présenté une nouvelle méthode
de détermination de la sensibilité in vitro qu’ils ont appelée le semi-microtest. Ce test
présente l’avantage de pouvoir être pratiqué sur du sang parasité provenant d’un
patient ou sur des parasites établis en culture. En outre, la densité parasitaire n’est
pas déterminante pour la réussite du test, et les godets étant au préalable siliconés,
le problème de fixation de la méfloquine sur la paroi des godets (un reproche qui
a été fait au microtest classique) est évité. Il est cependant plus lourd à utiliser dans
des enquêtes, car la prise de sang doit être faite à l’aide d’un «vacutainer» et les
globules doivent être centrifugés avant d’être resuspendus dans le milieu de culture.
La maturation a lieu dans les godets d’une plaque «microtiter» comme pour le
microtest de Rieckman. Cependant, la période de maturation peut être prolongée
au-delà de 24 heures, au maximum jusqu’à 48 heures pour obtenir un maximum de
schizontes. Ce test a donné dans les mains de ses auteurs un taux de réussite de 50%
environ.
Il existe également des méthodes in vitro pour tester l’activité de la pyrimètha-
mine, du proguanil, des sulfamidés ou des associations de ces produits ( N g u y e n -
D in h 1985, C o o s e m a n s & N g u y e n - D i n h 1985). Le milieu de culture, légèrement
modifié, est appauvri en folate et en acide paramino-benzoïque et l’incubation est
prolongée jusqu’à 48 heures. L ’effet de ces produits s’exerce principalement sur la
synthèse des acides nucléiques qui a lieu dans la deuxième moitié du cycle. On
mesure donc la multiplication parasitaire après un cycle schizogonique complet. La
lecture de ces tests nécessite une numération des parasites avant et après incubation.