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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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quatre produits pour venir à bout d’un accès de paludisme et on se trouve parfois<br />

à court d’inspiration.<br />

Quant à la chloroquine, qui constitue depuis 1946, date de son introduction dans<br />

la routine thérapeutique, le médicament habituel de l’accès de paludisme et le plus<br />

utilisé en prophylaxie, il a fallu 15 ans en Asie et en Amérique latine, 30 ans en<br />

Afrique, pour que P. falciparum parvienne à contrecarrer son action complexe dans<br />

les mécanismes d’utilisation de l’hémoglobine par le parasite. En 1960 en Amérique<br />

Latine (M oore & Lanier 1961), en 1962 en Asie (H a rinasuta et al. 1962) et en<br />

1975 en Afrique (C o asguen et al. 1975), les premières observations étaient relatées<br />

de la diminution de l’action, jusque là souveraine, de la chloroquine.<br />

Dans le continent africain, la résistance s’est introduite par l’est, en commençant<br />

par les régions côtières de l’océan Indien. Le phénomène s’est ensuite étendu<br />

progressivement en Afrique de l’Est puis centrale et ne cesse de progresser vers<br />

l’ouest ( N g u y e n-D inh 1985) : des cas de résistance ont été signalés au Cameroun<br />

(L e B ras et al. 1985) et au Nigéria (W alker et al. 1984). À un moment où les<br />

actions d’éradication appartiennent au passé (et peut-être à l’avenir éloigné lors de<br />

la généralisation d’une éventuelle vaccination), le contrôle du paludisme est confié<br />

aux services de la «santé pour tous» pour lesquels la chloroquine représentait<br />

l’efficacité, la facilité d’administration, le faible coût, l’absence de toxicité grave. Le<br />

bouleversement d’habitudes thérapeutiques aussi solidement ancrées est un épouvantail<br />

pour tout le personnel soignant des régions où le paludisme est endémique.<br />

Une des tâches qui incombe actuellement aux services de santé dans tous les pays<br />

est la surveillance de l’apparition ou l’évaluation des progrès de la résistance de P.<br />

falciparum à la chloroquine en particulier. Par la suite, il leur faudra procéder à une<br />

évaluation continue des traitements alternatifs puisque avec l’expérience asiatique, on<br />

sait qu’aucune drogue ni association de médicaments n’est à l’abri d’une diminution<br />

de son activité vis-à-vis de P. falciparum.<br />

Méthodes de surveillance<br />

Il existe deux manières de tester la sensibilité d’une population de P. falciparum<br />

vis-à-vis de la chloroquine : l’essai thérapeutique chez un patient présentant une<br />

parasitémie patente, clinique ou sub-clinique (test in vivo) et l’examen microscopique<br />

de parasites soutirés d’un patient et placés pendant un temps donné en présence<br />

de doses connues de médicament dans des tubes contenant un milieu de survie (test<br />

in vitro).<br />

Ces deux systèmes ont été utilisés sur le terrain en de nombreux endroits et<br />

donnent des résultats fiables à condition d’être réalisés dans des conditions bien<br />

standardisées.<br />

Le test in vivo<br />

Cette méthode peut être mise en œuvre partout où existent un microscope, un<br />

microscopiste et des patients atteints de paludisme. Il a été décrit en détail dans ses<br />

<strong>for</strong>mes les plus élaborées (Organisation Mondiale de la Santé 1973).

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