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(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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P. falciparum est l’espèce mondialement la plus répandue. Malgré une morphologie<br />

très homogène, la variabilité géographique de certains caractères des souches de<br />

ce parasite est évidente : enzymes, antigènes, protéines, sensibilité aux médicaments,<br />

structure du génome sont autant de marqueurs de cette variabilité.<br />

Introduction<br />

La résistance aux médicaments peut survenir avec n’importe quel antipaludique,<br />

chez n’importe quelle espèce de plasmodium, humaine ou animale. Cependant, le<br />

problème le plus aigu en santé publique actuellement reste l’extension géographique<br />

de la résistance de P. falciparum à la chloroquine.<br />

La résistance aux médicaments dans la malaria est définie comme la possibilité,<br />

pour une souche de parasites, de survivre ou de se multiplier dans l’organisme d’un<br />

individu, en dépit de l’administration et de la résorption correcte d’un médicament<br />

à des doses égales ou supérieures à celles habituellement recommandées, sans<br />

toutefois dépasser les limites de la tolérance du sujet.<br />

La conséquence de la persistance de parasites après traitement sera la recrudescence,<br />

définie par la reprise de la multiplication des parasites restants une fois l’effet<br />

du médicament passé. Ceci causera la réapparition d’une parasitémie patente, trahie<br />

par un examen de sang positif et éventuellement une reprise de la fièvre.<br />

Ce phénomène de recrudescence se produira plus facilement chez des individus<br />

dépourvus d’immunité antipaludique ; c’est dire que le phénomène de résistance à<br />

un médicament sera d’abord observé en zone endémique, lors du traitement de<br />

jeunes enfants ou d’immigrants de récente date. Chez les autres individus, les<br />

anticorps protecteurs acquis à l’occasion des contacts répétés avec le parasite ont un<br />

effet limitant sur la parasitémie, synergique de celui de la thérapeutique défaillante.<br />

On a observé chez Plasmodium falciparum, le plus répandu et le plus pathogène<br />

des plasmodiums de l’homme, la résistance non seulement à la chloroquine<br />

(4-amino-quinoléines), mais aussi vis-à-vis de la pyriméthamine et du proguanil<br />

(antifoliniques), des sulfamidés (antifoliques), de la quinine (extraite du quinquina)<br />

et même vis-à-vis de la méfloquine (chimiquement une quinoline-mèthanol, comme<br />

la quinine) récemment introduite dans l’arsenal thérapeutique.<br />

La plus ancienne résistance connue est celle aux antifoliniques : l’utilisation sur<br />

large échelle de ces médicaments et en particulier de la pyriméthamine a provoqué<br />

vers 1950 l’apparition de nombreux foyers de résistance de P. falciparum. Ce<br />

parasite contourne avec aisance l’entrave métabolique constituée par les inhibiteurs<br />

de la dihydrofolate reductase en synthétisant plus d’acide folique à partir d’acide<br />

paramino-benzoïque extrinsèque (PABA). Cette circonstance rend d’ailleurs le<br />

parasite plus vulnérable à l’action des sulfamidés (qui empêchent l’utilisation du<br />

PABA), d’où la synergie, depuis longtemps exploitée, des sulfamides et de la<br />

pyriméthamine réunis dans une combinaison S-P (Fansidar®)-<br />

De la Thaïlande à l’Inde orientale et à la Nouvelle-Guinée, on a depuis longtemps<br />

dépassé ce stade : P. falciparum résiste à ces associations, il faut combiner trois ou

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