(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

Études épidémiologiques
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Vingt ans après l’époque du programme mondial d’éradication qui a peu touché
l’Afrique au sud du Sahara, la situation a peu évolué, et les populations ont conservé
l’habitude de vivre avec le paludisme. Ces dernières années, cependant, un regain
d’intérêt s’est manifesté et des études èpidémiologiques ont été publiées en plusieurs
endroits d’Afrique tropicale.
Le programme «Santé pour tous», actuellement prioritaire et basé sur le développement
de centres de santé devant assurer une couverture totale des populations
ne peut en effet fermer les yeux et négliger l’existence de la première maladie
endémique au monde. Il faut donc dans chaque région géographique étudier les
modalités de la transmission et les conséquences de celle-ci sur la santé des
individus. Il s’agit de définir pour chaque centre de santé les conditions nécessaires
et suffisantes d’un contrôle efficace en vue de l’objectif défini qui se limite le plus
souvent à une réduction de la mortalité. Des exemples d’études épidémiologiques
au Sénégal, au Burkina Faso, au Burundi et au Zaïre ont été présentés.
Utilisation des méthodes immunologiques
Les méthodes classiques de recherche d’anticorps anti-plasmodium n’ont pas
d’intérêt diagnostique dans les pays endémiques, d’autre part elles ne permettent pas
de mesurer la protection dont jouit l’individu porteur d’anticorps.
À quoi servent dès lors ces techniques dont le seul mérite est de détecter un
contact antérieur avec le parasite? Deux exemples sont donnés : l’utilisation de la
sérologie comme outil épidémiologique et ses performances dans le diagnostic du
paludisme d’importation.
Un inventaire des méthodes immunologiques modernes faisant appel aux anticorps
monoclonaux et à des antigènes purifiés et mieux définis des différents stades
du cycle du plasmodium est présenté. On pourra bientôt mesurer la protection chez
un patient ou un groupe d’individus, détecter les sporozoïtes chez les anophèles ou
les antigènes circulant dans le sang des individus et évaluer l’efficacité d’un éventuel
vaccin.
Connaissance du parasite
Un point reste obscur, dans le cycle du plasmodium ; c’est le déterminisme de la
transformation en gamétocytes de certains mérozoïtes. Les études réalisées sur les
plasmodiums de rongeurs à l’aide de techniques récentes comme la culture, la
possibilité de synchroniser le développement des formes intra-érythrocytaires et la
génétique, permettent d’analyser le phénomène de la gamétogénèse et les facteurs qui
l’influencent.
La pénétration du sporozoïte dans l’hépatocyte va initier l’infection chez un
nouvel individu. L’observation de ce moment fugace a été faite au microscope
électronique.