(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences
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Joseph Nguyen Huy Lai et le père Christian Simonnet étudient les vicissitudes de<br />
l’Indochine chrétienne en insistant sur la démarcation de trois siècles qui sépare<br />
l’évangélisation et la colonisation de l’Indochine. Ce fait contraste avec l’affirmation<br />
erronée suivant laquelle les missionnaires seraient arrivés au Vietnam «dans les<br />
fourgons de la colonisation». Gustave Meillon et Tu Lé Tuân se penchent sur des<br />
aspects du nationalisme vietnamien.<br />
Divers auteurs étudient ensuite le développement économique, social et culturel<br />
de l’Indochine durant la période coloniale. Ils s’intéressent aux infrastructures,<br />
mines et industries (Ernest Rétif), à l’économie agricole (André Angladette), à la<br />
protection et au développement de la production animale (René Vittoz), à l’œuvre<br />
sanitaire (Auguste Rivoalen), à la justice (Jean Morice), à l’instruction et à l’éducation<br />
(Gustave Meillon) et à l’œuvre culturelle : l’École française d’Extrême-Orient<br />
(Solange Thierry) et la littérature d’expression française (Robert Comevin).<br />
René Charbonneau se penche sur la période 1940-1945 pour montrer qu’un<br />
sommet de coopération entre les deux peuples a réellement existé sous l’occupation<br />
japonaise. Puis vient l’intermède de la paix manquée (septembre 1945 - 19 décembre<br />
1946). André François Mercier confronte les faits et les textes à l’état brut de<br />
l’escalade jusqu’au conflit. Alfred Silbert montre sous le titre «Rien de ce qui était<br />
prévu», la surprise et l’improvisation du gouvernement français. Jean Félix insiste sur<br />
le désir d’indépendance du peuple vietnamien et sur l’incompréhension française.<br />
Adrien Blanchet s’interroge sur la volonté de conciliation des représentants français<br />
et rappelle leurs divergences de conception.<br />
Divers auteurs analysent ensuite la guerre d’Indochine qui durera près de huit ans<br />
(19 décembre 1946 à juillet 1954). Vu Quoc Thuc pense que cette guerre était<br />
inévitable vu le «contexte politique de la IVe République française». René de Biré<br />
décrit la résistance des Vietnamiens partisans de la France dans la défense de Diên<br />
Biên Phu. Yves Gras s’intéresse également à l’armée nationaliste vietnamienne<br />
(1945-1975).<br />
Après Genève (1954), la France est éliminée de l’Indochine. Tu Le Tuan retrace<br />
la vie politique de la République du Vietnam jusqu’à sa chute en 1975 ; il décrit<br />
ensuite la résistance du Sud-Vietnam au communisme. Guy Demaison décrit la<br />
mutation de la République démocratique du Vietnam en République socialiste du<br />
Vietnam. Il estime que «ce petit colosse», en dépit de sa <strong>for</strong>ce armée considérable,<br />
«semble bien n’avoir, du fait d’une économie bien faiblarde et d’un régime politique<br />
asservisseur et passablement sclérosé, que des pieds d’argile». Philippe Grandjean<br />
s’intéresse ensuite à la présence française en Indochine non communiste actuellement<br />
entièrement éliminée. Buu Kinh, dans «Regards sur le Vietnam actuel», pense<br />
que la péninsule indochinoise isolée dans la cuirasse vietnamienne sombre dans la<br />
misère.<br />
Pierre L. Lamant évoque le protectorat français sur le Cambodge (1863-1953)<br />
et Bernard Hamel la tragédie cambodgienne (1953-1984). André Rottier retrace la<br />
<strong>for</strong>mation de la nation Lao (1893-1954) et Jean Deuve décrit le royaume du Laos