(1986) n°2 - Royal Academy for Overseas Sciences

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«efficacité» devrait être le mot d’ordre pour tous, après les maladresses accumulées
avec les meilleures intentions du monde. Pour y arriver, il ne suffira pas de réfléchir
aux erreurs du passé, car le Soudan ne sera plus ce qu’il était en 1985, à raison
surtout de déplacements considérables de population.
L ’exode rural s’impose encore à l’attention dans ce domaine. Des milliers de
jeunes ont rompu leurs liens familiaux et, si leurs espoirs d’une vie meilleure ont été
déçus jusqu’à ce jour, ils n’en sont pas moins résolus à demeurer en milieu urbain
plutôt qu’à retourner à ce qu’ils dénoncent comme la tyrannie des clans. Et il y a
aussi au moins un million de réfugiés éthiopiens et autres dont on ne sait quel sera
leur sort final. Entre autres problèmes fondamentaux, ces indésirables migrations ne
peuvent donner que plus d’impulsion à la désertification, sans doute le plus urgent
de tous. Du côté d’El-Fasher, par exemple, on en a vu les effets passer en moins de
vingt ans du nord au sud de la ville.
Une grande politique rurale s’avère ainsi indispensable, mais elle exigerait des
capitaux que le Soudan a d’autant plus de difficultés à obtenir qu’il a des dettes
criardes à rembourser pour les travaux de prestige du précèdent régime. Outre la
reforestation et la rénovation du capital agricole, il y aurait lieu de tenir compte du
fait que la population dans son ensemble s’adonne à l’élevage plutôt qu’à l’agriculture
et que le cheptel a été plus durement frappé par la crise que tout autre facteur de
production. Au niveau macro-économique, on ne pourra pas non plus ignorer
entièrement la loi coranique, surtout en ce qui concerne le prêt à intérêt qu’elle
interdit et auquel on n’a pas encore trouvé de substitut satisfaisant, en temps de
«vaches maigres» du moins, car au cours des années précédentes les débiteurs
fermaient plus facilement les yeux sur cette question.
Un atout du nouveau régime, c’est la bonne volonté de la population, même dans
le sud, en dehors des participants actifs à la rébellion. Cette bonne volonté se
manifeste, entre autres occasions, par l’accueil donné aux opérations d’aide de
caractère ponctuel, telles que diffusion de nouvelles variétés de plantes alimentaires.
Encore doivent-elles être menées avec prudence, modestie même pourrait-on dire.
Il est louable de creuser des puits mais encore ne faut-il pas provoquer par là des
rassemblements permanents ou trop souvent répétés d’êtres humains et d’animaux
qui finissent par en provoquer le tarissement.
BIBLIOGRAPHIE
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